Affaire Fatzer: le grand ratage!

L’affrontement entre les deux pasteurs, le Président du Conseil synodal – qui exerce le pouvoir et représente l’EERV !- et l’autre – qui taquinait les médias – s’est terminé par un échec lequel n’est à l’honneur ni de l’un ni de l’autre.

On assiste à une dérive politique du conflit, à une querelle d’arguments plus ou moins faux et à une étrange affirmation de « pouvoir ».

La dérive politique : le gréviste de la faim dit avoir réalisé qu’il faisait aussi la grève pour tous les travailleurs malmenés par des employeurs et « poubellisés par une loi du travail brutale », et le président du Conseil synodal rétorque « son admiration pour la grande majorité des PME qui ont une gestion humaine des ressources humaines ». Bon ! Est-ce la CGT contre Hollande ?

Les affirmations erronées : Au gréviste de la faim qui soutient « qu’il y a sept à huit procès impliquant des pasteurs », le Président rétorque «  qu’il y a trois procédures en cours devant les prud’hommes, éventuellement quatre ». Il oublie sans doute les trois autres procédures qui ne sont pas devant les prud’hommes !

Une Eglise peu démocratique : Au gréviste de la faim qui dénonce une concentration du pouvoir entre les mains du Conseil synodal « sans contre-pouvoir », et affirme que « les fidèles ne se sentent pas entendus », le Président du Conseil synodal répond que « les assemblées de paroisse élisent des délégués à la région qui à leur tour élisent des délégués au Synode » et que l’on a « un parfait exemple de démocratie parlementaire ». Il omet de dire que, précisément, le Synode doit tout prochainement se prononcer sur une demande de consultation plus systématique des paroisses et que, dans le No de Bonne Nouvelle de juin 2016, il écrivait lui-même que  le déménagement du siège du Conseil synodal dans la maison des Cèdres « est le symbole d’une Eglise synodale » (or l’EERV est presbytéro-synodale et non pas synodale).

Une Eglise de « position dominante » : Enfin, quand le gréviste de la faim dit « quand on prend le risque de se faire engager par l’EERV, on se retrouve dans une situation où on ne peut aller nulle part si l’on se fait virer », le Président du Conseil synodal affirme simplement que «les pasteurs ne sont pas des employés plus captifs que les travailleurs de n’importe quelle branche où un acteur a une position dominante ». Et toc ! l’EERV est une entreprise à position dominante. Sans doute faudra-t-il signaler la chose à la Commission de la concurrence !

Je n’approuve nullement le procédé du gréviste de la faim qui a nettement dérapé dans son attitude, mais que penser des réponses de celui qui engage l’EERV face à la population ?

Il ne reste aux fidèles, ministres et laïcs, que la prière pour s’en remettre.

Le 10 juillet 2016

 

 

Et si on bricolait le droit de vote?

Quand on ne peut pas « changer le peuple », après un vote dont le résultat déplaît, on propose parfois de « bricoler le droit de vote ».

« Pensez donc, ma petite dame, tous ces jeunes qui ont voté contre le Brexit et à qui les vieux barbons en surnombre ont imposé de sortit de l’UE pour se barricader sur leur île… Cela vous tord le cœur. Ils n’ont plus d’avenir. Ils ne pourront plus étudier à l’étranger. Et la recherche ? Condamnée à tourner en rond sans la manne financière de Bruxelles. Nos cerveaux vont s’expatrier !»

Cela ne vous rappelle-t-il rien ? C’était ce que l’on entendait en Suisse après le 9 février, et ce que l’on a entendu, en Suisse toujours, après le 6 décembre 1992. Et comme par hasard, de beaux esprits suggèrent aussitôt – puisqu’on ne peut changer le peuple ! – d’accorder à l’avenir un poids particulier au vote des jeunes, voire de diminuer celui du vote des plus de 60 ans. Ben voyons : faudra-t-il donner le droit de vote aux embryons quand on  se prononcera sur le don d’ovules ?

 

En Suisse, les jeunes votent comme les seniors notamment en matière d’UE

Un excellent exposé de Mme Miauton – dont la colonne hebdomadaire dans le Temps remet en général les pendules à l’heure – le 23 juin dernier à Apples, a mis en évidence, grâce à des statistiques de sondages opérés à plusieurs reprises lors de votations en Suisse, que les jeunes, ici, votent de la même manière que les seniors. Ce sont les actifs d’âge moyen qui votent autrement.

 

Ceux qui veulent bricoler le droit de vote cherchent en général à flatter les jeunes : Tous les régimes qui souhaitent bricoler les votes s’entendent mal avec la démocratie et comme par hasard ils cherchent d’abord à flatter les jeunes puis éventuellement à évacuer les vieux. Que l’on se souvienne notamment de l’URSS qui organisait ses festivals de la Jeunesse et des Etudiants où le lavage de cerveau et la flatterie étaient à l’honneur. Que l’on songe aux jeunesses hitlériennes !

Le manque d’expérience de la vie des harponnés et le fait que ceux qui les flattent peuvent offrir des postes de travail et ont en général soit le pouvoir soit l’argent, facilitent le succès auprès des jeunes. Il y a quelques années, je ne sais plus quel homme politique avait proposé de donner aux parents autant de droits de vote qu’ils avaient d’enfants mineurs, afin que la Suisse ait une vraie politique de la famille !

 

Au lieu du vote censitaire, prévoir celui des dents de lait. Un « think tank » (les idées ne naissent qu’en anglais !) semble dérouler une nouvelle proposition pour augmenter le vote des jeunes, voire réduire celui des séniors : non pas réintroduire le suffrage censitaire, supprimé depuis belle lurette, mais favoriser celui des dents de lait ! Qu’on se le dise !

“Affaire Fatzer”

Contrairement au titre de la page 8 du Temps du 27 juin, ce n’est pas « l’Eglise » qui « se défend dans l’affaire Fatzer », ce sont deux ministres qui s’affrontent. Pendant ce temps, l’Eglise, elle – c’est-à-dire notamment les fidèles – s’inquiète, pleure et prie, et les « infidèles » se frottent les mains.

« Remettant à Dieu le jugement des cœurs », conformément à ses principes constitutifs, l’EERV, soit les fidèles, laïcs et ministres, donc l’Eglise, selon le titre du Temps, attendent le témoignage fort d’une réconciliation  générale, afin de pouvoir accueillir avec joie et fierté, le 3 septembre prochain, les nouveaux ministres consacrés et agrégés, et fêter, en 2017, le message d’avenir des 500 ans de la Réforme.

Tournez le disque du populisme et réfléchissez!

Depuis combien d’années les beaux esprits qui se croient éclairés traitent-ils systématiquement de populiste toute personne qui se permet de douter de l’Union européenne, de s’inquiéter du nombre annuel d’immigrants d’une culture très différente, de la concurrence parfois déloyale d’entreprises étrangères ayant obtenu un contrat grâce à la loi sur les marchés publics, bref, de problèmes existants dont la solution est en tous les cas introuvable si on en nie l’existence ? Mentionner ces problèmes, c’est être populiste, point barre. Un nouveau parti se crée, s’il n’est pas mondialiste, utopiste et angélique, il est purement et simplement qualifié de « populiste » sans aucune autre présentation ni analyse d’un éventuel programme. La presse s’en donne à cœur joie et Le Temps malheureusement ne fait pas exception.

Mais à force de traiter de populiste avec une moue méprisante tout ce qui se permet de n’être pas « dans le vent », on en arrive immanquablement au Brexit comme on en est arrivé au 9 février, comme on en arrive à des problèmes sociaux graves dans plusieurs pays européens. C’est évidemment la raison pour laquelle la démocratie directe est le seul régime politique que l’Union européenne ne supporte absolument pas. Il est vrai que le vote populaire donne facilement prise à des influences peu éthiques. Mais l’éthique des autorités qui nient les difficultés et les problèmes du peuple et raillent ceux qui ne partagent pas leur avis n’est pas meilleure.

Puisse le Brexit être l’occasion de repartir d’un bon pied, sans insultes ni jérémiades !

 

Le 25 juin 2016

Brexit: éviter le retour des pleureuses

Donc, la Grande-Bretagne a décidé de sortir de l’UE. Tiens ! On nous disait autrefois qu’on ne pouvait plus en sortir une fois entré. C’est donc faux, voilà une bonne nouvelle !

On devine sur les ondes et dans les journaux, le chœur des pleureuses : enfermement, étroitesse de vue, égoïsme, insécurité, bref ! Toutes les calamités et tous les défauts. C’est un peu l’équivalent du vote du 9 février, chez nous, en plus grave. L’événement mérite, sans pathos, une analyse fine qui permette de dessiner un éventuel avenir.

Depuis la création de l’Euro, depuis son élargissement à la vitesse grand V, l’Union européenne n’a cessé d’être décriée par les peuples, mais les responsables se bouchent toujours les oreilles car ils ne peuvent admettre que l’on conteste leur instrument de pouvoir, que l’on menace leur jouet international.

Centre de réunion de l’argent et de l’influence politique, donc aussi de la mafia, notamment récupérée de feue l’URSS, Bruxelles ne fait rêver que ceux dont l’idéal se limite à leur propre personne. Le Brexit oblige à s’arrêter et à faire le point. Rien ne servira, comme en Suisse en 1992, de traiter la majorité votante de majorité d’imbéciles, avançant l’œil fixé sur le rétro-viseur, de s’invectiver les uns les autres. Les vrais Européens seront ceux, dans tous les pays, y compris en Suisse,  qui analyseront  les causes de cet échec européen, oseront dire que les choses doivent être reprises sans doute à zéro, soit à partir du noyau dur des six, renonceront à « punir » la Grande-Bretagne et chercheront à limiter au maximum, pour tous les pays, les conséquences négatives éventuelles sur le plan économique. L’avenir de l’Europe dépend de ceux qui raisonneront en gardant la tête froide, sauront échapper à une crise de mauvaise humeur revancharde et auront assez d’honnêteté pour chercher, avec la Grande Bretagne et peut-être aussi avec la Suisse et d’autres Etats, comment reprendre la marche vers une paix qui n’a presque jamais cessé d’être compromise.

 

Le 24 juin 2016

 

Oser la vérité

La crise de l’EERV a un double mérite : 1) elle rappelle que l’Eglise n’est qu’une institution humaine au service d’une mission transcendante qui la dépasse et qu’elle peine à remplir. 2) Elle peut avoir un dénouement qui sera la preuve de la fidélité à la mission et au message que les chrétiens doivent transmettre.

Institution humaine, l’EERV, comme toute église, n’est composée que d’être faillibles, tous incapables par eux-mêmes de faire le bien même s’ils cherchent à le faire et croient y parvenir.

Institution investie de la mission de transmettre un message de vie, d’espoir et d’amour dans l’humilité, l’Eglise, donc l’EERV qui en est une illustration,  ne peut être crédible et rayonnante que si ses autorités et ses membres sont capables de résoudre un conflit par une réconciliation. Le conflit actuel oppose des ministres les uns aux autres, le Président du Conseil synodal, pasteur, le responsable ORH, pasteur,  à des collègues, pasteurs également. Quel exemple donnent-ils ? C’est vrai qu’il y a eu des blessures de part et d’autre, mais le reconnaître sans accuser et repartir la main dans la main, c’est grandir ensemble et donner enfin aux fidèles désemparés par le conflit l’exemple vécu de la Parole prêchée.

 

Le 23 juin 2016

Le Marignan du ballon

L’histoire est un perpétuel recommencement avec des fantaisies.

A Marignan, en 1515, des mercenaires suisses enrôlés dans des armées ennemies se battaient les uns contre les autres, mais pas pour leur pays, pour leurs employeurs respectifs. Le carnage final a incité les Suisses à réfléchir. Certains prétendent que Marignan est à l’origine de la neutralité suisse.

A Lens, en 2016, des Albanais, parfois frères, enrôlés dans des équipes de foot rivales, se sont battus les uns contre les autres, pour leurs employeurs respectifs, confondus avec des pays. Par bonheur, à la différence de ce qui s’est passé à Marignan, il n’y a pas eu de morts, ni même de blessés ; les supporters des deux équipes étaient au demeurant plutôt civilisés. On s’en réjouit. Mais que se serait-il passé si les mercenaires albanais avaient été employés par des Russes et des Anglais à Marseille ?

A vrai dire, les joueurs de foot internationaux sont malheureusement des mercenaires achetés et vendus au gré du marché, de leurs qualités professionnelles et des moyens financiers des employeurs. Et le nationalisme de mauvais aloi qui pervertit les équipes menace à tout moment de transformer le sport en un jeu sanglant du cirque. C’est d’une tristesse à mourir.

Chaque fois qu’un drapeau est hissé, qu’un hymne national est chanté, on éprouve une nausée. Combien de temps faudra-t-il encore pour que le football tire la leçon de Marignan ?

 

Le 14 juin 2016

Depuis près de 40 ans, l’idéologie pourrit l’école (vaudoise)

La démocratisation des études  mal comprise et récupérée par des maniaques de l’égalitarisme, le culte du pourcentage des étudiants, la négation de l’existence de formes différentes d’intelligence, la méconnaissance des spécificités de l’enseignement du côté des responsables politiques de tous bords, tous ces vices s’unissent depuis plusieurs décennies et minent peu à peu l’école (vaudoise), la formation professionnelle et l’université, naturellement au grand dam des jeunes que l’on trompe sur eux-mêmes et malgré les efforts  admirables de beaucoup d’enseignants pour « sauver les meubles ». On peut évidemment encore ajouter à la liste les méfaits d’Harmos.

L’entrée en vigueur de la Loi sur l’enseignement obligatoire (LEO) dans le canton de Vaud – acceptée en votation populaire – menace de parachever la catastrophe. Tout y est mis en œuvre, pour accélérer la médiocratisation de la formation scolaire. On trompe les jeunes, on décourage les moins scolaires, on amollit ou on affame les plus scolaires, on trompe les parents en les renseignant mal sur leurs enfants, on trompe les citoyens sur les résultats des « réformes », on démotive et on épuise les enseignants, on gaspille des sommes considérables notamment en prolongeant systématiquement et inutilement les études.

Qui va oser crier haut et fort au scandale ? Les enseignants qui constatent les dégâts craignent pour leur poste, les parents craignent une vengeance sur leurs enfants, les partis politiques craignent pour leurs sièges. Et les idéologues bêlent qu’ils préparent l’avenir ! Vivement que l’on touche le fond pour remonter ! L’arrivée au gymnase des premières classes « LEO » pourrait annoncer cette dernière étape !

Le 9 juin 2016

 

Encore un peu de génocide en échange de votre chantage?

Ainsi donc, le Bundestag a reconnu officiellement le Génocide arménien, au risque de mettre la Turquie de mauvaise humeur !

On sait hélas que ce genre de reconnaissance manifeste moins un respect pour les souffrances du peuple martyr qu’il ne constitue une arme politique contre un Etat. En l’espèce, on ne peut s’empêcher de penser que c’est une réponse au chantage que la Turquie exerce sur l’Union européenne par l’intermédiaire de l’Allemagne, en utilisant les flux migratoires. Nous l’écrivions en octobre 2015 sur le site « lesobservateurs.ch » : « A vrai dire, la Turquie et les pays musulmans ont magnifiquement réussi leur coup. En concentrant d’abord les passages de réfugiés par la Méditerranée, ils ont créé une grande tension au sein de l’Union européenne, entre l’Italie, terre de débarquement, et les autres pays de l’Union qui se protégeaient grâce à Dublin. En outre, la cruauté des passeurs qui organisaient les naufrages mettait à rude épreuve les valeurs humanitaires propres à la culture européenne et aux droits de l’homme dont l’Union Européenne se prévaut. Une fois constatée la mésentente au sein de l’Union européenne au sujet des mesures à prendre contre les passeurs et pour protéger les malheureux livrés entre leurs mains, la Turquie ouvre les vannes des réfugiés par la mer Egée, donc la Grèce, et en particulier les routes de Hongrie et d’Autriche, en garantissant naturellement toujours quelques naufrages grâce aux passeurs, de manière à maintenir en éveil la sensibilité européenne. La Turquie voulait-elle ainsi avoir un moyen de pression sur l’Union européenne qui lui refusait son entrée ou bien, vu que cette Union n’est plus attrayante en ce moment et vu que la Turquie se tourne plutôt vers l’Est (lire Nedim Gürsel ; « L’islam conservateur, celui de l’AKP, n’est pas compatible avec la démocratie », Le Temps du 30.10.15), veut-elle simplement se venger et accroître la tension et les problèmes au sein de l’Union européenne ? Nous penchons pour cette seconde hypothèse. Le succès est total, avec, en plus, un affaiblissement de Mme Merkel dans son propre pays, dernière pièce forte de l’Union européenne. »

En reconnaissant expressément le génocide arménien, le Bundestag a formulé la réponse du berger à la bergère. Et par hasard, Mme Merkel était absente du Bundestag à ce moment précis ! Le jeu politique dont les milliers de migrants et réfugiés sont les pions est terrible.

Le 2 juin 2016

L’université, dépotoir des gymnasiens trompés?

Selon M. Strahm, docteur honoris causa de l’université de Berne, commenté par M. Piccand, ancien chef de l’emploi du canton de Vaud (LT du 10 mai), « les universités sont encombrées d’étudiants dans des branches éloignées des besoins du marché. Les université suisses comptent par an 9400 psychologues et dans des branches que les <<méchantes langues qualifient de décoratives, (sciences humaines et sociales) >>, 44000 étudiants, dont les deux tiers sont des étudiantes ».

Ce constat est malheureusement exact et rejoint indirectement celui de M. le conseiller fédéral Schneider-Ammann, il y a un peu plus d’un an, lorsqu’il déplorait l’existence de trop d’étudiants et le manque de techniciens et d’apprentis.

A qui la faute ? Aux responsables (politiques ou politisés) des programmes scolaires et à l’ordonnance fédérale sur la reconnaissance des certificats de maturité gymnasiale de 1995. Les premiers ont cédé, dans les cantons de Vaud, Genève et Neuchâtel en tous les cas, à la tentation du « tous à l’université » – c’est le culte des pourcentages à la française ! – abaissant considérablement les niveaux et les exigences, évitant les examens, trichant souvent sur les moyennes de manière à remplir des quotas de réussites. Le canton de Vaud, juste un peu moins mauvais que Genève, a parachevé la descente aux enfers des enfants trompés sur leurs aptitudes en instituant maintenant deux filières au lieu de trois, sous prétexte que la troisième filière était mal jugée ! Et en avant, tous au gymnase puis à l’uni !

L’ordonnance fédérale de maturité a complété le tableau en substituant à l’exigence d’une formation sérieuse en histoire et en géographie, une sorte de magma informe de connaissances générales, tristement baptisé « domaine des sciences humaines », plus ou moins socio-politisées selon le « génie » de l’enseignant ou du chef de file. L’enseignement des sciences, de la chimie et de la physique est baptisé, « domaine des sciences expérimentales » et là aussi le contenu du magma varie. Certes, l’«option spécifique » peut apporter un petit plus, mais côté sciences humaines, « économie et droit » représentent l’option la plus facile que choisissent souvent les indécis, parfois les plus faibles et qui assurent des bataillons d’étudiants pour les facultés dites de sciences humaines et sociales. Il en va sans doute de même pour l’option « philosophie, pédagogie et psychologie » qui devrait d’ailleurs évacuer pédagogie et psychologie plus utiles aux maîtres qu’aux élèves.

L’option spécifique des « sciences exactes », qui comprend soit « physique et application des mathématiques », soit « chimie et biologie », et dont l’option complémentaire, toujours limitée à une branche, restreint encore le contenu de l’enseignement, paraît toutefois plus difficile et attire moins de gymnasiens, ce que déplore à juste titre M. Schneider-Ammann. Le président de la confédération entend modifier l’ordonnance ci-dessus. C’est bien, mais qu’il accroisse fortement les exigences en matière de sciences humaines et non seulement de sciences dures. Ce sera un premier pas vers une revalorisation de l’université dont la mission n’est pas d’être une école professionnelle ni un dépotoir.