Petit rappel informatif avant une votation

Lectrice fidèle du Temps depuis sa naissance (attention ! Pas depuis la mienne !), j’ai retrouvé entre autres un article mis de côté avant la votation du 13 juin sur la première tranche de la loi covid. Il est bon d’en relire des passages.

20 mai 2021, p. 2 : « Certificat covid : trois couleurs et du flou »

« Concernant l’utilisation du certificat (qui ne sera pas nécessaire pour les enfants de moins de 16 ans), le Conseil fédéral a défini trois domaines. D’abord, un domaine dit « vert » où l’utilisation du document doit être exclue en tout temps. Les autorités listent les manifestations privées et religieuses, les transports publics, les commerces, le lieu de travail ou les écoles. Pour ce domaine dit « vert » tout semble clair. »

« <<Nous essayons simplement d’utiliser ce document de manière très raisonnable et pragmatique>> a assuré Alain Berset. Il est donc possible que le certificat soit en fonction en Suisse peut-être durant deux ou trois mois. <<Il ne s’agit que d’une solution temporaire pour permettre de nouvelles mesures d’assouplissement. Le certificat n’est donc pas prévu pour le long terme >> a poursuivi le ministre.    <<… Pour les voyages internationaux, le certificat sera probablement utilisé pendant longtemps>> a prévenu Alain Berset. »

« Qui aura droit à ce document ? Il ne sera apparemment pas, contrairement à ce qu’avait dit ce weekend l’OFSP, réservés aux seules personnes vaccinées. Il sera aussi accessible à toute personne pouvant prouver qu’elle est immunisée (c’est-à-dire vaccinée ou guérie) ou que la probabilité est très faible qu’elle soit contagieuse (puisque testée négative peu de temps auparavant) …. Pour une utilisation du certificat en Suisse, un test antigénique, gratuit, est possible. »

« Le cadre précis et les adaptations correspondantes des ordonnances seront mis en consultation le 11 juin 2021, pour une décision finale le 18 juin. D’ici là …… le vote du 13 juin sur la loi covid, qui est la base du certificat, aura eu lieu » (C’est moi qui ai mis en gras certains passages).

On ne peut que relever que les garanties données avant la votation du 13 juin ne sont en tous les cas pas tenues en ce qui concerne les manifestations religieuses (cultes et enterrements avec certificat covid !) ou le lieu de travail dans certains cas, ni en ce qui concerne la gratuité du test antigénique en Suisse. Et nul ne parlait du certificat comme d’un moyen de pression vaccinale.

A quoi faut-il s’attendre après le vote du 28 novembre s’il est positif? Le Conseil fédéral est très discret pour l’instant. C’est plutôt inquiétant.

 

Le charme discret des chiffres

Il y a deux ou trois jours, aux nouvelles de 19h30 à la RTS l’attention des auditeurs était attirée sur les énormes moyens financiers que les défenseurs du NON à la loi covid, le 28 novembre avaient investis dans la campagne, grâce notamment à de généreux mécènes. L’un d’eux, interrogé, ne niait pas le fait et l’on apprenait ainsi que la campagne des NON bénéficiait de 800.000 frs de dons privés y compris les « petits dons habituels » des partisans tels qu’ils se manifestent dans toute campagne de vote.  Le journaliste RTS de service ce soir-là relevait en comparaison, le peu de moyens et la discrétion des partisans du OUI à la loi covid

C’était peut-être oublier les millions fédéraux investis dans la campagne de la semaine nationale de vaccination qui vient de s’écouler, comme d’ailleurs de l’ensemble des campagnes de « charme » financées par l’argent public pour défendre la politique sanitaire fédérale consacrée notamment par la loi covid en jeu. Selon le Temps d’hier (p. 9, « la 3ème dose pour tous attendra »), à propos de la semaine de vaccination « dont le bilan est très mitigé » (sic), on pouvait lire :      « Lorsqu’il l’avait annoncée, le ministre Alain Berset avait précisé qu’un montant de 96 millions était à disposition pour rattraper un tant soit peu le retard suisse par rapport à d’autres pays européens, où 80 % de la population est vaccinée. Finalement seul un gros quart de cette somme aura été sollicité, soit 27 millions, dont 7 à la charge de la Confédération ».

Deux questions viennent aussitôt à l’esprit d’une non-scientifique : est-ce que 27 millions, c’est plus ou moins que 800’000 frs ? Si 7 millions seulement, sur ces 27 millions sont à la charge de la Confédération, à la charge de qui sont les 20 millions restants ?

Une information lacunaire n’est jamais propice à la confiance.  Malheureusement, c’est exactement ce genre d’information que l’on reçoit, de tous les côtés officiels, depuis bientôt deux ans.

 

 

 

 

Lettre ouverte en réponse à l’article de M. G. Melfi dans le Temps

Réponse à l’article de M. Giuseppe Melfi, professeur titulaire de mathématiques à l’Uni de Ne  (le Temps du 9 novembre en p. 2 (Débats)

Monsieur et cher Collègue,

N’étant pas mathématicienne, mais juriste – ce qui me place sur le même pied que vous du point de vue de l’incompétence médicale – Je me permets de réagir à quelques points de votre article « Quand les <<no vax>> font le jeu des big pharma”.

  • Vous reprochez aux éthiciens de « n’être pas hélas (sic) des mathématiciens » donc d’avoir, en son temps, défendu le principe de la liberté vaccinatoire et d’être ainsi un peu « responsables de l’évolution et de la diffusion du virus » !

Votre avis serait-il que l’élément humain ne joue aucun rôle dans la lutte contre une pandémie par ex. en matière de résistance à la maladie ? Qu’il est recommandé de tuer la vie sociale, culturelle, affective, économique pour éviter la mort individuelle et la surcharge des hôpitaux ? Evidemment, l’aspect humain ne joue aucun rôle dans la courbe mathématique !

  • Vous écrivez : « Rappelons-le, si un pourcentage très élevé de la population est immunisé, les modèles mathématiques garantissent que la circulation du virus régresse pour concerner de moins en moins d’individus et ce, de manière progressive jusqu’à disparaître ».

Vous ne précisez pas si l’immunité ne peut être que vaccinatoire ou si une immunité naturelle peut aussi jouer un rôle. La courbe mathématique est sans doute exacte, mais elle ne distingue pas les causes de l’immunité donc les moyens possibles de l’acquérir. L’aspect humain ne joue aucun rôle dans la courbe mathématique.

  • Vous dites aussi : ” Les « no vax » garantissent aux big Pharma de se poser en <<sauveurs de l’humanité>> en proposant une 3e dose de vaccin, puis, pourquoi pas une 4e fin 2022, une 5e fin 2023 ?”

Il me semble qu’un des Etats les plus vaccinés, Israël, est celui qui a proposé le plus rapidement une 3e dose, et parle même d’une 4e. Je n’ai jamais entendu mentionner l’existence d’un grand mouvement « no vax » en Israël. Les courbes mathématiques ignorent la qualité des vaccins.

Et pour finir en beauté, vous écrivez : « On peut se demander si l’OMS et la pensée dominante de l’éthique médicale d’aujourd’hui n’ont pas joué un rôle néfaste dans la gestion de la pandémie en permettant…. un débat au niveau mondial sur l’opportunité de se faire vacciner ».

Les êtres humains seraient-ils, pour vous, réduits à des courbes mathématiques ? La médecine devrait-elle aujourd’hui se passer d’éthique?

J’avoue, Monsieur et cher Collègue, que votre “opinion” me cause quelque inquiétude.  Sans doute vous ai-je mal compris. Bien à vous.

Suzette Sandoz

 

 

 

Et en avant pour le don d’ovules!

Les nouvelles de midi 45 de la RTS de ce 6 novembre nous l’apprennent : la Commission de la science (Sans conscience !), de l’éducation et de la culture du Conseil national est favorable au don d’ovules et demande au Conseil fédéral de présenter un projet de loi dans ce sens au Conseil national.

Il n’aura donc fallu qu’un mois et demi après le vote acceptant, dans le paquet du mariage pour tous, le don de sperme pour les lesbiennes pour que l’on passe à l’étape suivante, le don d’ovules, étape qui doit évidemment précéder celle des mères porteuses.

Les arguments classiques sont invoqués :

  • La Suisse est, avec l’Allemagne, le dernier pays d’Europe à ne pas avoir encore introduit cette méthode de reproduction ; c’est vraiment une honte !
  • Les couples dont la femme est stérile – sans être simplement lesbienne – doivent se rendre à l’étranger pour profiter d’un don d’ovule, ce qui est compliqué et coûteux ;
  • Si on organise les dons d’ovules en Suisse on le fera mieux qu’ailleurs, on décidera si le don doit être anonyme ou non et comment protéger la donneuse d’une exploitation ; on gérera la question du coût.

Vous constaterez que ces poncifs usés ne concernent pas l’identité de l’enfant dont personne ne sait s’il est bon ou non pour lui de croître dans l’utérus d’une femme dont il ne provient pas.

Et si vous avez entendu les nouvelles comme moi, vous avez pu constater que la femme interrogée – mère, nous a-t-on dit de trois enfants conçus de cette manière – a parlé de son désir de vivre une grossesse, de son désir de serrer son enfant dans ses bras, mais n’a pas dit, même une seule fois, qu’elle s’était demandé si le don d’ovule et la transplantation dans un ventre étranger était une bonne chose pour l’enfant.

En résumé, tant qu’un enfant n’est pas né, il n’est qu’une espèce d’objet de convoitise qu’on se fabrique comme on veut, sur commande, en choisissant éventuellement la donneuse d’ovule – et peut-être aussi, pourquoi pas, le donneur de sperme – sur catalogue. Gare à la garantie des vices !

Honnêtement, je ne pensais pas que le don d’ovule était prêt à être servi tout de suite après la votation sur le mariage pour tous. Et ceux qui savaient le programme de la Commission du National se sont bien gardés de le dire ! Honnêteté ! Honnêteté !…

 

 

La justice, une loterie!

Peut-être vous en souvenez-vous, c’était au millénaire précédent : interpellé sur l’activité judiciaire des membres du Tribunal fédéral, un juge suisse- allemand avait répondu, avec un savoureux accent : « c’est une loterie ».

Voilà l’idée accréditée par l’initiative populaire intitulée « Désignation des juges fédéraux par tirage au sort (initiative pour la justice) » soumise au vote le 28 novembre prochain.

Comme beaucoup de bonnes intentions, celles à la base de cette initiative qui cherche à libérer les juges fédéraux de leurs attaches partisanes, pavent l’enfer. En effet, l’initiative conduit à une politisation intense de l’activité judiciaire, avec, en plus, une atteinte éventuelle à la personnalité des juges. Quatre éléments en sont la preuve :

  • Le tirage au sort devrait être effectué par une commission dont les membres seraient nommés par le Conseil fédéral. Cette commission serait donc constituée par la plus haute autorité politique du pays, composée de 7 membres seulement dont les appartenances politiques sont limitées aux plus grands partis. En outre, cela signifierait que le pouvoir judiciaire serait en main de l’exécutif, soit de 7 personnes et non plus d’une élection par le législatif de 246 parlementaires.
  • Les membres de cette commission de choix des candidats seraient nommés pour 12 ans, donc leurs couleurs politiques seraient figées pendant ce laps de temps, quand bien même la configuration politique du Conseil fédéral aurait pu changer deux fois.
  • L’Assemblée fédérale pourrait révoquer un juge qui « a violé gravement ses devoirs de fonction », ce qui signifie qu’un débat politique public pourrait étudier si des jugements sont rendus en « violation d’un devoir de fonction ». Côté indépendance de la justice, c’est un contrôle qui serait institutionnalisé.
  • La même Assemblée fédérale pourrait « révoquer un juge qui a durablement perdu la capacité d’exercer sa fonction ». Merci pour ce débat public concernant l’éventuelle santé psychique ou physique d’une personne ! Côté protection des données, c’est réussi !

Je ne doute pas un instant des bonnes intentions des auteurs de l’initiative et leur démarche pourrait conduire à réfléchir peut-être à la question de la durée des mandats des juges. Mais au stade actuel, l’initiative proposée conduirait à une situation bien pire que le mal qu’elle veut combattre et je ne peux, personnellement, que voter NON