La vague verte qui a déferlé sur le Pays pose un problème pratique : nul ne sait quel est le programme politique précis des Verts. Quels moyens veulent-ils mettre en avant pour faire triompher leur préoccupation unique ? Comment envisagent-ils dans l’ensemble les conséquences sociales, commerciales, scientifiques, financières, architecturales, touristiques etc… de la lutte absolue qu’ils préconisent contre le réchauffement climatique? Certains d’entre eux – mais pas tous – critiquent lourdement les autres partis et les responsables politiques de n’avoir pas déjà pris « toutes les mesures nécessaires », mais se gardent bien de lister les mesures nécessaires et, en conséquence, d’aborder le panel des problèmes que ces mêmes responsables doivent, eux, prendre en considération et résoudre. Cette absence de vue politique d’ensemble a pour conséquence que les Verts forment plus une association philosophique qu’une force politique. Ce constat doit être rapproché de la discussion actuelle relative à une représentation verte au Conseil fédéral.
La « formule magique » du Conseil fédéral a l’avantage de n’avoir aucune base légale
Elle correspond avant tout à la recherche d’une gestion pragmatique –c’est à-dire efficace – du Pays. Cette gestion, on le sait, se réalise par une collaboration entre le Gouvernement, le Parlement et les citoyens (vu le referendum – surtout – et l’initiative). En permettant une représentation des principaux partis politiques au Conseil fédéral, la « formule magique » doit faciliter la communication entre les autorités et la population par le canal des partis. Mais il faut pour cela que soient connus les moyens que ces partis peuvent envisager pour atteindre le but de leur idéal politique. On n’a aucune idée des moyens que veulent appliquer les Verts. On sait que les Verts libéraux divergent des Verts sur beaucoup de moyens. On sait que certains Verts sont de tendance marxiste, ou simplement totalitaire. Mais cela n’est pas le cas de tous et surtout
On n’a aucune idée de la composition des votants verts.
La vague verte n’est pas due à une augmentation de la participation, loin s’en faut. Elle peut donc avoir deux causes : d’une part, l’effet Greta a pu inciter à voter des abstentionnistes habituels qui se sont laissé tenter par une idée fixe, l’urgence climatique; d’autre part, l’effet Greta il a pu décourager certains habitués politiques, à cause du lavage de cerveau qui a précédé les élections. Dès lors, comment désigner un conseiller fédéral vert quand on ignore la politique de son groupement et quand on ne sait d’ailleurs pas avec qui il pourrait communiquer ?
Si, dans quatre ans, les Verts sont devenus un vrai parti politique, capable d’une vue d’ensemble des problèmes à résoudre et n’ont pas perdu l’effet de mode, alors leur utilité au Conseil fédéral, au sens de la « formule magique », pourra se poser. En attendant, ils ont une législature pour faire leurs preuves au Parlement.