Surprise ! Surprise ! Le Temps deviendrait-il le champion des fake news ?
En page 7, un très gros titre : « La taxe CO2 financera un fonds pour le climat ».
Le lecteur (La Lectrice !!!) pressé(e) qui jette un coup d’œil sur les titres est enchanté(e) car c’est exactement le but d’une taxe CO2.
Le lecteur (bis) un peu moins pressé et préoccupé par la question climatique lit le sous-titre en rouge, en majuscules « ENVIRONNEMENT », et, en gris et en minuscules, le développement suivant : « Le Conseil des Etats est invité à repêcher la loi sur le CO2. Les taxes prévues seront en partie utilisées pour lutter contre les dégâts climatiques et assainir les bâtiments ».
Conclusion : il n’y a pas « une taxe CO » mais plusieurs dont une partie seulement sera utilisée pour « lutter etc… », donc probablement pour financer un fonds pour le climat ?
Et la lecture du texte de l’article, à laquelle se consacre le lecteur (ter) le moins pressé ou le plus attentif aux questions climatiques, permet de découvrir que « les deux tiers environ des recettes » de la « taxe CO2 sur les huiles de chauffage…sont redistribuées à la population et aux entreprises… ». Quant au fonds pour le climat dont la création n’est au stade actuel qu’une proposition de la Commission compétente du Conseil des Etats, il serait « financé par le tiers de la taxe sur les combustibles, 49 % de la ponction prélevée sur les billets d’avion, le produit des sanctions imposées aux voitures dépassant les normes d’émission et celui de la mise aux enchères de droits d’émission ».
Le prélèvement de taxes sur le CO2 est parfaitement fondé, à la condition que ces taxes servent à lutter contre les émissions de gaz et la pollution. Mais plutôt que de balancer des titres trompeurs, ou alléchants, du journalisme sérieux devrait renseigner les lecteurs :
- Sur l’usage complet des taxes prévues
- Sur le motif de la redistribution à la population et aux entreprises
- Sur le mode de calcul des montants de cette redistribution
- Sur le coût de cette redistribution, car des mouvements d’argent ont toujours un coût
Puissent les parlementaires, eux au moins, se charger de cette enquête légitime avant de décider de nouvelles taxes ou d’augmenter celles qui existent.