Bricole-moi un hymne patriotique!

Le patriotisme n’est pas à la mode ! Et puis en plus, un patriotisme qui n’est pas « martial » et, comble de déchéance, fait référence à Dieu ! Alors là, pauvre misère ! Donc, il est impératif de mettre le Cantique suisse au goût du jour ! Rien de martial rassurez-vous, mais au moins, foin de ce Dieu ringard auquel on nous dit que 25 % de la population ne croit plus, parce que sans religion ! 25% de la population ? Une sacrée majorité ! Il est temps que la minorité de 75 % qui subsiste cède le pas, au nom de la diversité. Il y a des résistances ? Toujours ces mêmes « croûtes » de conservateurs ! A la place de Dieu, on pourrait glisser « liberté, solidarité, diversité, équité », des notions fraîches et joyeuses, modernes quoi ! On évite naturellement « égalité et fraternité », coiffé d’un vieux bonnet phrygien.

Mais au fait, à quoi peut bien servir un nouvel hymne national ?

Au moment d’un grand bouleversement politique ou social, il peut avoir un rôle fédérateur. En dehors d’une telle période, il n’est que la manifestation de la fatuité de ceux qui croient que le pays n’existe que depuis leur naissance. L’hymne national traditionnel rappelle discrètement que notre présent n’est rien d’autre que l’avenir de ceux qui ont construit le passé.

Bafouer les valeurs du pays que l’on prétend gérer!

L’affaire récente du président du parti PDC, qui est allé aux Etats-Unis louer un ventre pour satisfaire son « désir d’enfant » et celui de son partenaire, comme on se rend à l’étranger pour satisfaire son envie d’un produit local, pose une question très grave : jusqu’à quel point celui qui prétend à un poste public peut-il froidement bafouer une valeur éthique fondamentale consacrée par ses concitoyens ?

Il s’agit d’être clair

L’interdiction constitutionnelle de toute maternité de substitution, l’interdiction légale du don d’ovule ne sont pas des interdits de nature religieuse, mais bien des fondamentaux de civilisation, car cela correspond au respect vital de l’être humain, de son identité et de sa dignité. Le christianisme a sans doute mis en évidence l’importance de ces valeurs mais ne les a pas créées. Elles sont une condition sine qua non d’une civilisation. La Suisse ose encore le proclamer contre la mode. Toute marchandisation de la personne humaine – et la procréation par mère porteuse et/ou don d’ovule en est la concrétisation – risque de conduire aux horreurs hélas ! déjà vécues au cours des siècles. En outre, comme on ignore à ce jour les conséquences pour un enfant d’être formé dans le ventre d’une femme qui ne le veut que pour le vendre sur commande ou que l’on aura contrainte à cela – en Inde ou en Chine, par exemple -, toute procréation avec mère porteuse et/ou en plus avec don d’ovule équivaut à une réduction de l’enfant au rôle de cobaye.

On connaît depuis des lustres les dégâts humains du don de sperme, direct ou artificiel

On sait que l’enfant vit généralement un traumatisme quand il découvre qu’il n’est pas celui du père qui l’élève et qu’il aime ; il est donc totalement irresponsable d’augmenter, pour satisfaire ses désirs, le nombre de cas de souffrances probables.

Désavouer le tricheur pour montrer son respect de l’enfant

Puisse le PDC suisse – et non seulement zurichois – avoir l’honnêteté et le courage, au nom de la dignité de l’enfant, de désavouer ce président tricheur, exemple malsain !

L’école vaudoise tue-t-elle l’apprentissage?

C’est une vérité bien connue : la prim’ sup’ a fait la richesse du canton de Vaud en son temps. Mais depuis des décennies, sous l’influence de la réforme communiste de l’école en France et malheureusement déjà sous le règne de chefs de département radicaux, l’école vaudoise est devenue la proie du « tout à l’université ».

Une ou deux générations sacrifiées

Un snobisme gauchiste stupide – accrédité, à vrai dire, par une certaine droite à courte vue – considère que l’avenir ne peut sourire qu’aux universitaires. Alors on trompe depuis des années les enfants sur leur compétence réelle. On envoie des troupeaux à l’université qui doit consacrer souvent une première année de cours à l’enseignement de connaissances de base (rédaction, français, orthographe), gaspillant ainsi l’argent public déjà gaspillé abondamment pendant la première année de gymnase, voire pendant les années d’école obligatoire, à force de vouloir nier les différences de rythmes d’évolution et de formes d’intelligence des enfants. Le mensonge généralisé en ce qui concerne les aptitudes, les classes à deux niveaux qui doivent se substituer à deux filières et pourraient passer à trois niveaux pour n’assurer qu’une seule  filière – sottise chère à une certaine gauche depuis les années quatre-vingt (voir “une meilleure école pour tous » rejetée en son temps par les Vaudois) – exigeant des prouesses d’horaire et des kyrielles d’enseignants, des manuels scolaires non utilisés et souvent remplacés par des piles de feuilles volantes, tout cela, malgré le dévouement de bien des enseignants, débouche sur une jeunesse sacrifiée, déboussolée, blasée, amère (il y a évidemment toujours des exceptions !).

Honorer l’intelligence pratique et non pas seulement l’intelligence abstraite

Quand osera-t-on de nouveau dire qu’un métier manuel exige autant d’intelligence qu’un métier intellectuel mais sous une autre forme ? Quand respectera-t-on de nouveau les rythmes évolutifs différents des enfants en permettant éventuellement de refaire une classe, puis en prévoyant des passerelles pour le rattrapage de ceux qui ont été plus lents ? Quand donnera-t-on leur chance aux enfants en fonction de leurs capacités et non pas en fonction des dogmes politiques ? L’école vaudoise a besoin d’un sérieux coup de balai, et la politique scolaire d’un tsunami si l’on veut sauver l’avenir …. des jeunes.

 

Les candidatures bidons

Grande excitation médiatique et parlementaires au sujet du successeur de M. Burkhalter. De l’avis général, il serait opportun d’élire un Tessinois et le candidat idéal à beaucoup de points de vue, pour les électeurs parlementaires, serait M. Cassis ; malheureusement, il a deux graves défauts : il est très proche des milieux des assureurs maladie et il n’est pas une femme. En fait, si le premier défaut peut être une qualité – car il ne serait pas mauvais qu’un conseiller fédéral ait été éventuellement très au fait du monde des assurances maladie – le second est gênant. En effet, il serait élégant d’offrir un « ticket » égalitaire. Or on sait que toute candidature non tessinoise a peu de chance en ce moment et il semble que le nom féminin tessinois envisagé soit nettement moins crédible que celui de M. Cassis, d’où d’ailleurs son abandon par la section tessinoise.

Vaud et Genève à la rescousse

Alors on songe éventuellement à deux candidates vaudoises et à un candidat genevois. Les deux candidates vaudoises n’ont pratiquement aucune chance, bien que femmes, vu que le canton de Vaud est déjà représenté par M. Parmelin, et quand bien même le principe d’une double représentation cantonale est admis ; quant au candidat genevois, « ancien vrai libéral », il n’a absolument aucune chance. Il est clair que M. Maudet, radical de toujours, n’a pas intérêt à se sacrifier maintenant, car il hypothéquerait son avenir. On attend donc avec curiosité – et un peu de tristesse – de voir quelles candidatures bidons le PLR va présenter et qui seront les victimes courageuses de cette noce à Thomas.

Afin de respecter les chances réelles des candidats, il eût mieux valu que M. Burkhalter attendît 2019 et des élections générales pour démissionner ! Mais la démission en cours de législature garantit mieux le siège au « vrai » candidat du Parti !

Une mère au foyer travaille

L’annonce du succès de la récolte de signatures de l’initiative pour un congé paternité ouvre les vannes des habituelles idioties relatives à la notion de « travail des femmes ».

Selon la terminologie à la mode, le parent à la maison, et tout spécialement la femme ou la mère, qui s’occupe du ou des enfants, de toute la gestion du ménage, ne « travaille » pas, il accomplit des tâches. Ces tâches, d’ailleurs, il s’agit de les liquider le plus rapidement possible en mettant son enfant dans une crèche ou éventuellement chez les grands-parents, pour que les mères « retournent au travail ». Ce n’est pas moi qui le dis, c’est 24H du 4 juillet, en p. 3 : « L’initiative sur le congé paternité permettrait non seulement d’installer les hommes dans leur rôle de père, mais aussi de favoriser le partage des tâches et le retour des mères au travail ».

« En moyenne, un homme passe par semaine 12, 3 heures de plus que les femmes au travail » (d’où la justification des différences salariales sans doute, a-t-on envie d’ajouter !)

Sauf le passage entre parenthèses, c’est toujours 24 H qui le dit, dans son édito.  En résumé, c’est le fin moment que les hommes aient congé, donc « travaillent » moins pour qu’on puisse enfin renvoyer ces « flemmes » (ça, c’est moi qui le dis, pour traduire un ressenti douloureux) de femmes au travail !

Quand je lis des inepties pareilles, je suis révoltée et ce d’autant que les deux passages cités ci-dessus sont dus à la plume d’une femme.

La vraie portée d’un éventuel congé paternité

Qu’un père ait quelques jours de congé professionnel pour aider son épouse au retour de la clinique et s’installer avec elle dans le rôle de parents, ou pour partager son travail au foyer si la famille a déjà un ou plusieurs enfants, c’est assurément souhaitable. Mais de grâce, qu’on cesse de sous-entendre qu’une mère au foyer ne travaille pas et qu’on abandonne ces commentaires insultant pour les femmes et les mères, voire pour les parents qui assument pleinement la responsabilité de leurs enfants !

 

Une nouvelle machine à Tinguely

La Confédération a mis en consultation, jusqu’au 31 octobre de cette année, un projet de « loi sur le soutien à l’institution nationale des droits de l’homme ».

On ne s’était pas encore aperçu, dans le public, que cette institution – « entre l’Etat et la société civile » – avait été créée, à titre d’essai, sous forme d’un projet pilote provisoire, depuis 2011. Il va de soi que ce projet à l’essai devrait être transformé en une institution définitive, à loger dans une haute école, occuper un certain nombre de personnes qui pourront tourner comme des hélices, faire des rapports et participer à des activités internationales toujours très recherchées par des politiciens à la retraite ou en mal de notoriété.

Cette institution nationale aura pour mission de « protéger et promouvoir les droits de l’homme ». Selon la lettre de consultation des autorités fédérales, « cela fait bientôt vingt ans que la création d’une institution des droits de l’homme (INDH) correspond à une demande de différents acteurs en Suisse comme à l’échelle internationale ». On se demande bien qui sont les « différents acteurs ». Mais le Rapport explicatif du Conseil fédéral précise : « Dans les États possédant une structure fédérale, la fonction de plateforme de l’INDH revêt une signification particulière, car elle contribue à une meilleure compréhension et une meilleure collaboration des différents niveaux de l’État fédéral ».

Joyeux blabla ! Qui a constaté son effet positif sur le fédéralisme ? En fait, il s’agit, pour l’instant, de fournir des rapports et expertises à la Confédération contre paiement – ce que pourraient parfaitement faire l’Institut suisse de droit comparé ou l’Institut du fédéralisme, déjà existants.  Ce n’est donc pas un service à la population. C’est juste une machine à Tinguely réclamée au niveau fédéral.

Les partis politiques, les milieux de toute espèce puis les parlementaires seront-ils assez raisonnables pour refuser de pérenniser le projet pilote, même si cela correspond à un souhait de l’ONU et allume la convoitise les hautes écoles du pays ?