Le parti écologiste a fait un bond en avant la semaine dernière à Zurich. Quoi d’étonnant après la magnifique pub de la grève pour le climat ? Ils tombaient vraiment bien ces défilés bon enfant où le premier et le troisième âge se côtoyaient ! On en prévoit encore d’autres, paraît-il, et par chance, il y a aussi des élections en vue dans l’Union européenne donc dans beaucoup de pays – et chez nous. Certes, bien des jeunes interrogés ont dit qu’ils ne voulaient pas soutenir un parti politique et entendaient rester indépendants, car leur message s’adresse à tous les partis politiques. C’est vrai, mais il n’en demeure pas moins que dans l’imaginaire populaire, ce sont les écologistes/verts qui semblent donner l’exemple de l’engagement pour le climat. Ayant compris le truc, tous les partis sont en train de réajuster leurs thèmes de campagne.
Alors prenons les choses sérieusement : quelles sont les mesures précises qu’ils proposent, tous ces partis – verts inclus – qui surfent sur le réchauffement climatique ? Par quel moyen entendent-ils les faire appliquer et imposer leurs solutions et surtout quel est le résultat précis attendu desdites mesures par rapport au CO2 ?
Puisque l’on peut déterminer précisément le nombre de personnes dont la mort est causée chaque année par la pollution, on doit pouvoir déterminer exactement l’effet CO2 de chaque mesure prise. Par exemple : une taxe sur les billets d’avion de X francs a pour conséquence une diminution de CO2 de tant ; la redistribution du produit de la taxe à la population entraîne telle diminution de CO2 ; une interdiction absolue et immédiate de toute utilisation de voiture à essence correspond à telle diminution de CO2 ; une interdiction générale et absolue d’utiliser tout contenant en plastique et le prélèvement de taxes pour toute destruction – au demeurant obligatoire – de tels contenants encore en possession de qui que ce soit, personne physique ou morale, diminuent le % de CO2 de tant ; l’interdiction d’acheter quelque produit de consommation que ce soit qui ne provienne pas de la région immédiate et en particulier tout plat pré-cuisiné contenant éventuellement du soja, des haricots rouges ou noirs importés doit permettre une diminution de X% de CO2, etc… Il s’agit évidemment aussi d’apprécier les conséquences sociales, économiques, bureaucratiques et policières des mesures souvent peu populaires.
Aucun parti politique n’a le droit de tirer avantage de la lutte pour le climat s’il n’indique pas précisément les mesures pratiques qu’il entend prendre pour être – à son avis – efficace. Ce sont ces mesures qui impliquent un changement éventuel de style de vie pour chacun et qui sont donc le vrai enjeu politique.
Alors de grâce qu’on cesse de faire de la pub/poudre aux yeux en faisant croire qu’il suffirait de déclarer vouloir lutter contre le changement climatique pour mériter d’être élu.