Dictature sanitaire

L’aspect le plus inquiétant de la covid-19 est incontestablement la normalisation de procédures dictatoriales au nom de la protection de la santé collective. Je retiens en particulier les quarantaines et la vaccination

La quarantaine, négation de l’habeas corpus

Pure et simple privation de liberté, la quarantaine offre la particularité d’être décidée sans la moindre intervention judiciaire et dans un arbitraire absolu pour la grande majorité des condamnés. En effet, aucun contrôle justifiant cette forme d’emprisonnement n’est requis, sous prétexte qu’un test négatif n’est pas décisif, et la « libération après dix jours ou ce qu’il en reste depuis la dénonciation » a lieu sans contrôle non plus, à moins de symptômes justifiant un test. Et ne songez pas à demander une indemnité à l’Etat pour les pertes encourues à cause de cet emprisonnement injustifié. On vous opposera l’intérêt général. Or Selon la CourEDH, la privation de liberté pour cause de mise en danger d’autrui d’une personne aliénée ou n’ayant plus tous ses esprits, n’est admissible que pour autant que cet état de la personne concernée représente un « risque réel » pour les tiers et ces conditions doivent être clairement exprimées dans la loi.

La règle vaut à plus forte raison sans doute pour une personne qui a tous ses esprits. Enfermer en quarantaine des personnes dont on ignore totalement si elles présentent un danger réel pour des tiers est assez inconciliable avec les droits de l’homme. Je comprends la disparition récente de certains Anglo-saxons.

Les mauvais points à la chinoise

Le Gouvernement chinois remet à ses sujets des cartes d’identité à points de manière à pouvoir retirer des points pour mauvaise conduite (politique, souvent, mais pas seulement, selon l’arbitraire du pouvoir) et la perte de points justifie des refus d’accès à des biens ou à des lieux, avec naturellement un peu d’infamie.

Selon les dernières informations, l’Espagne songerait à tenir des listes des personnes refusant de se faire vacciner. Quelles conséquences ? On les ignore, toutefois une liste « négative » n’a de raison d’être que si elle permet aisément d’exclure des personnes de telle ou telle activité ou manifestation.

En Suisse, on n’en est pas encore là, cependant le carnet électronique de vaccination que l’on envisage d’introduire pourrait remplir a contrario le même usage : seuls les porteurs auraient accès à tel ou tel bien ou service. Les compagnies d’aviation y songent et d’autres organismes privés (restaurants, spectacles…) peut-être aussi. On légaliserait ainsi une sorte de délit de faciès.

Il est exclu d’ostraciser de quelque manière que ce soit les personnes qui ne se feraient pas vacciner

Qu’on nous pardonne mais à ce jour, en Suisse, les deux assurances qui sont données quant à la sécurité du vaccin sont d’une part l’accord de Swissmedic, d’autre part, dans Le Temps du 21 décembre en fin de la page 4, la phrase suivante :  « Le ministre de la Santé, Alain Berset, a assuré que le vaccin qui venait d’être autorisé en Suisse était sûr et efficace ». Comment oublier alors que Swissmedic avait donné son feu vert au Remdésivir, remède inefficace, éventuellement dangereux (voir Le Temps du 15 décembre en p. 15 et notre article intitulé « Faut-il rire ou pleurer » ?). Et puis, même si j’ai beaucoup de respect pour M. Berset comme pour tous nos conseillers fédéraux, je ne suis pas convaincue de sa compétence médicale.

La santé deviendrait-elle la pire menace pesant sur nos libertés fondamentales ? Ou serait-ce la conviction de certains scientifiques que la mort n’est jamais qu’un échec ?

 

Trop c’est trop

Donc on découvre juste maintenant que le virus est beaucoup plus transmissible et tout sera bientôt arrêté, confiné, « quarantainé ».

Une question, une seule : est-ce réellement une découverte toute récente des milieux scientifiques, un scoop de fin d’année ou serait-ce une manière d’empêcher quelques pays de maintenir ouvertes leurs pistes de ski ?

On se rappelle qu’après les vacances d’été, la rapidité avec laquelle la pandémie avait repris avait surpris l’Espagne d’abord puis les autres pays. Était-ce déjà ce genre de mutation ? Des milieux scientifiques parlaient d’une mutation – au demeurant normale pour tout virus, paraît-il – sans conséquence sur la dangerosité du petit coquin ! On ne parlait pas d’augmentation de la transmissibilité. Était-elle déjà dans l’air ?

Les autorités ont un rôle difficile. On espère seulement que la grande mutation de la transmissibilité leur avait bien été cachée par les milieux scientifiques jusqu’à peu et non pas qu’elle est un prétexte aujourd’hui à une guéguerre touristique interétatique.

Les réseaux sociaux sont-ils le temple de la grossièreté ou le reflet de la société?

Dimanche soir 13 décembre, sur la RTS 1, la journaliste responsable des nouvelles a nettement manqué de la plus élémentaire politesse à l’égard d’un conseiller fédéral, et chacun a pu admirer la parfaite maîtrise de soi de M. Berset. Dont acte.

Mais le Temps d’hier 16 décembre nous informe (p.7), sous le titre « L’insulte, miroir de la contestation », que la journaliste a reçu « une avalanche de propos injurieux, méprisants, sexistes et ignominieux qui ne méritent pas d’être rapportés… sauf à vouloir afficher la profonde indigence intellectuelle de leurs auteurs ».

Tout personnage public, tout blogueur également, sait la déferlante de propos injurieux que déclenche sur les réseaux sociaux une opinion qui déplaît forcément à certains. Le phénomène n’est pas nouveau. Toute personne politique a toujours reçu des lettres anonymes, des messages téléphoniques orduriers ou menaçant de mort quand son action déplaît. Mais il faut reconnaître que les réseaux sociaux favorisent cette forme de peste morale par l’anonymat garanti et la facilité de la propagation.

Que faire ? J’avoue considérer que l’insulte ne déshonore que celui qui la formule et que ceux qui ne peuvent réagir à un avis différent du leur que par l’insulte souffrent probablement d’un manque affectif, intellectuel ou psychique. Je publie les insultes sur mon blog si elles me concernent, espérant toujours que cela peut contribuer à calmer leur auteur qui se croit ainsi valorisé. Je les censure si elles concernent un tiers car elles deviennent alors éventuellement pénalement répréhensibles.

Mais la question demeure : les réseaux sociaux favorisent-ils la grossièreté ? Ou reflètent-ils simplement la société?

 

 

Faut-il rire ou pleurer?

Ainsi donc le remdésivir, le remède miracle de Gilead, est inefficace !

C’est là ce que nous apprend Le Temps de ce 11 décembre (p.15), dans son article intitulé « Des millions pour un médicament inefficace ». D’ailleurs, ce médicament est « déconseillé par l’OMS » (sic), alors que « des Etats européens ont consacré 220 millions d’euros pour acheter le médicament » (resic) et que « Swissmedic a donné son feu vert à son utilisation début juillet ». « Le médicament est livré en Suisse sous le nom de veklury ». (re-resic ; toujours la même source).

La tricherie de Gilead pour le prix et l’accord avec M. Trump

Se souvient-on de l’émission de Temps présent du 10 septembre dernier (voir blog du 15.09 : “Quels rapports entre Big Pharma et la pandémie ?”) où l’on nous expliquait la tricherie de Gilead pour obtenir de l’Institut national de la santé le droit de vendre le remdésivir à un prix élevé, puis son accord avec M. Trump ? Apparemment, cela n’avait ému que peu de monde:  ce n’étaient là que des querelles « politiques ».

« Dès mi-avril, l’OMS mettait en doute l’efficacité de ce médicament » (sic, Le Temps)

A cette époque, l’OMS avait encore mauvaise presse à cause de son manque d’objectivité par rapport à la Chine au début de la pandémie et bien que les USA lui aient retiré leur financement, M. Trump était encore puissant (on ne savait pas l’issue des élections !) et la Chine n’avait pas encore repris financièrement la main à l’OMS.

« Le coup de semonce est donné le 26 novembre dernier. Cette fois-ci, l’OMS est catégorique » (sic Le Temps)

Toujours selon Le Temps, l’OMS recommande alors officiellement de ne pas administrer le traitement aux malades du covid-19.

C’est parfaitement logique, à cette date M. Trump est défait, même s’il joue encore à menacer de contester le résultat de l’élection, et la Chine est devenue un des gros financiers de l’OMS (voir blog déjà cité in fine et blog du 6.10, intitulé «L’Occident piégé par la Chine », in fine également). En outre les vaccins arrivent.

Cherchez l’erreur ? Qui peut-on croire au sujet des déclarations relatives à la valeur de tel ou tel médicament concernant le covid-19 ? En tous les cas ni l’OMS, ni la Chine, ni Gilead. Quant aux autres ?

Crise sanitaire, crise économique, crise humaine surtout

« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Rabelais ne cessera jamais d’avoir raison. La crise actuelle en est une preuve vivante : on n’entend pas le monde dit « scientifique » évoquer un seul instant les dégâts humains de la crise. Et ces dégâts sont notamment liés à la crise économique provoquée par les mesures imposées froidement, techniquement.

 Qui tient compte des dégâts humains du yoyo sanitaire imposé aux cafetiers-restaurateurs ?

Ils ont réorganisé leurs locaux, imaginé mille manières – parfois onéreuses – de respecter les exigences « scientifiques », assurant les gestes barrières – dont le port du masque pour le personnel et le « bal masqué » (mettre-ôter) pour les consommateurs -, on leur promet l’ouverture dès le 10 décembre et on leur dit, le 8, qu’ils devront peut-être fermer à 19 h. A-t-on réfléchi un seul instant à ce que cela représente comme nouveau bouleversement pour les milieux de la restauration ? Je n’ai pas entendu la moindre allusion à la souffrance « humaine » de la part des responsables « scientifiques ». Les médecins de cabinet en parlent, pas les membres des « taskforces ».

Maintenant, on se concentre sur la « communication concernant le vaccin »

Des spécialistes répètent avec condescendance « qu’ils comprennent » les questions au sujet des vaccins et qu’elles sont légitimes. Ils ne parlent pas des souffrances vécues par tous ceux qui sont brisés dans leur vie professionnelle à cause de mesures dont on n’est pas certain qu’elles soient les meilleures, ni même qu’elles soient vraiment efficaces, parce que personne ne sait réellement ce qu’elles permettent d’éviter – c’est une évidence, on ne peut pas savoir l’étendue de ce qui ne s’est pas produit. Il faut la foi et la foi des autres, ça se crée et s’entretient.

Il faut donc accentuer la pression, faire apparaître le vaccin comme « la » planche de salut. On en reconnaît les éventuelles faiblesses, mais en rendant la vie de tous les jours insupportable à beaucoup de personnes (la menace des quarantaines souvent inutiles mais surveillées pénalement en est un exemple), on finira bien par atteindre les 60 % à 70% de personnes acceptant de se faire vacciner, voire exerçant une pression sur les autres au nom d’une solidarité de la peur et de la méfiance.

Plus le vaccin approche plus la déshumanisation des mesures et des propos s’intensifie

Et je continue de plaindre les décideurs politiques d’être les otages involontaires de scientifiques loin du terrain humain.

Le Parlement n’est ni une SA ni une association

Les calculs d’apothicaire auxquels se livrent certains opposants à ou déçus de la double majorité me font parfois sourire – c’est une œuvre pie que de mettre les autres de bonne humeur ! – car ils rappellent les vérifications auxquelles s’adonnent les responsables de l’organisation d’une assemblée générale d’actionnaires ou même simplement d’une association civile : chaque membre présent a-t-il bien une procuration pour représenter x actionnaires et tant d’actions ou x associés. Le mandataire (représentant) aura alors éventuellement x voix.

Rien à voir avec la fonction parlementaire car chaque élu ne représente pas des « voix » mais est chargé, par des électeurs (= le peuple) de contribuer à la recherche du bien commun en utilisant ses connaissances professionnelles, culturelles, linguistiques, historiques, géographiques etc…, en apportant sa sensibilité cantonale propre. Dans le cas du Conseil national, c’est une sensibilité connue ou espérée par le pourcentage de citoyens ayant soutenu la liste et peut-être en plus favorisé la personne par un cumul. Pour le Conseil des Etats, où l’élection est généralement majoritaire, la personne élue l’est parce qu’une majorité des votants ont considéré que cette personne candidate correspondait mieux que d’autres à la conception générale du bien commun qu’ils se font pour leur canton. 

On est très loin de l’arithmétique commerciale.

Certes, le contenu du bien commun n’est pas défini de la même manière par tous, mais la grande majorité des élus cherchent à le trouver, d’où les compromis, les consensus, les échecs parfois. Et c’est la connaissance que chaque élu possède du canton et du milieu dont il vient mais aussi de l’ensemble du pays qui lui permettra d’apprécier les chances de succès de la solution retenue au final, en cas de referendum, et donc de décider s’il la soutient ou non au Parlement. L’efficacité de chaque parlementaire dépend de lui seul et non pas du nombre d’habitants de son canton.

Qu’enseigne-t-on au cours d’instruction civique à l’école ?

 

 

Après la défaite

« 7000 bénévoles, 450 comités locaux, les centaines d’ONG, des personnalités de tous bords »

Heidi.news de dimanche dernier nous informe en ces termes de l’importance des forces réunies pour soutenir l’initiative  “pour des entreprises responsables” rejetée par les cantons et acceptée de justesse par le peuple. On relèvera avec un sourire voilé que la Conférence des évêques et l’Eglise protestante de Suisse qui ne sont ni des ONG, ni des comités locaux, ni même des bénévoles, ne sont pas mentionnées par Heidi.news. Peut-être sont-elles incluses dans « des personnalités de tous bords», ce qui serait d’ailleurs assez exact car, lorsque ces institutions prennent des positions, c’est rarement après un débat démocratique de leur base. Elles ne représentent donc pas grand monde mais quelques personnalités. C’est probablement aussi le cas des ONG.

« Pour Karin Keller-Suter, c’est une victoire personnelle »

C’est encore Heidi.news qui l’écrit dimanche, tombant ainsi dans l’erreur classique qui veut que l’on attribue à un membre du Conseil fédéral un succès ou une défaite alors qu’il défend la position du Conseil fédéral et non pas la sienne propre exclusivement. En l’occurrence, la victoire est probablement celle du contre-projet indirect, texte parlementaire qui ne pouvait pas légalement être soumis au vote en même temps que l’initiative constitutionnelle populaire, mais reste soumis au délai référendaire. Le talent de Mme Keller-Suter est d’avoir présenté ce contre-projet très clairement et honnêtement, alors que les adversaires le passaient sous silence ou le vomissaient, notamment en affirmant qu’il ne contient pas de sanction. Une amende de 100’000 frs n’en est-elle pas une ?

« Si le texte avait été adopté, les ONG se préparaient déjà à lancer des procès symboliques »

C’est toujours Heidi-news de dimanche qui nous en informe. Que faut-il comprendre par « des procès symboliques » ? La formule laisse songeur !

La participation a été de 46 %

Il est étonnant que l’engagement de tellement de comités et d’ONG selon ce qui a été relevé plus haut (en fait non pas « les centaines » d’ONG comme l’écrit Heidi.news mais 130, selon le Temps du 30 nov., p. 2) n’ait pas entraîné un raz de marée participatif. Serait-ce la vérification de ce que nous affirmions, à savoir que des ONG et autres ne s’engagent pas en consultant leur base donc représentent plus de poids que de cœurs ou faut-il voir dans cette participation ordinaire l’expression de la saturation liée à un vrai matraquage ? Jamais je n’avais reçu pendant une campagne de vote autant de propagande (in casu pour le OUI) que pour cette votation et le fait que même dans certaines églises on ne pouvait plus penser à autre chose a peut-être incité à l’abstention voire à voter NON.

Haro sur l’exigence de la double majorité du peuple et des cantons

On s’attend aux critiques des perdants à l’égard de cette règle fédéraliste, car il est bien connu que des perdants souhaitent changer une règle chaque fois qu’elle semble leur avoir nui (ex. : suggestion de porter à 9 le nombre des conseillers fédéraux dès qu’un parti estime que le nombre de 7 l’empêche d’obtenir un siège !). Or non seulement la règle de la double majorité n’a que très rarement paralysé la volonté populaire, ainsi que le Temps le relève dans son éditorial de ce 30 novembre, mais elle est une protection de la tyrannie que pourraient exercer les quelques cantons très peuplés. Or les cantons sont, comme tels, chacun dans son ensemble, les éléments constitutifs de la Confédération. Ignorer, en fonction de leur taille, au nom d’une arithmétique égalitariste, les variations de mentalité entre ces entités dont l’histoire, la culture, la vie sociale et économique sont différentes pourrait conduire à de graves tensions nuisibles au  pays. Contrairement à ce qu’écrivait Mme Lisa Mazzone dans un article du Temps, en septembre dernier, intitulé « Modernisons le fédéralisme pour mieux le conserver », nos Confédérés ont réfléchi à deux fois avant d’introduire la règle de la double majorité au sortir de la guerre du Sonderbund. Cette règle invite à persuader plutôt qu’à matraquer. C’est une règle pacifique.