Le savonneur de planche

Monsieur Obama veut-il nuire à son successeur ? On pourrait le croire tant on le voit savonner la planche avant l’atterrissage de M. Trump. Celui-ci est favorable à l’État d’ Israël ? Qu’à cela ne tienne ! On donne mission à M. Kerry d’insister sur la nécessité de mettre fin à la colonisation et de créer un Etat palestinien. Le problème est réel mais il ne date pas d’aujourd’hui et la brusque fermeté du Gouvernement des Etat-Unis à ce sujet ressemble plus à une sorte de petite provocation pour « embêter » M. Trump qu’à un acte de courage politique. Il eût fallu pour cela être ferme beaucoup plus tôt.

M. Trump approuve la politique de M. Poutine ? M. Obama – dont certains services ne se sont pas privés, il y a peu encore, d’espionner les chefs d’État européens – dénonce avec des accents indignés, l’espionnage auquel se livre la Russie et l’intrusion – possible ? Plausible ? Probable ?- de M. Poutine dans la campagne américaine. Aucune de ces activités ne mérite la moindre approbation, mais M. Obama croit-il vraiment travailler pour le bien de son pays en excitant des chefs d’État au moment où ce ne sera plus lui qui devra recoller les pots cassés ? Qui sème le vent récolte la tempête. On s’attendait à mieux de la part d’un président qui avait reçu le Nobel de la paix avant de faire la guerre.

Le 30 décembre 2016

A quand la paix?

« La guerre au sucre est déclarée » titrait le Temps du 22 décembre en page 3.

Ouf, encore une guerre ! On a déjà la guerre contre le tabac, contre l’alcool, contre les voitures, contre le sel, contre le chocolat clair, contre le foie gras, contre la viande de bœuf – surtout à cause des gaz émis par ces paisibles herbivores ! Heureusement que les mammouths ont disparu !….. contre les maisons non minergie, contre le nucléaire : ça, ce sont les guerres pour la santé et contre les déchets. Il faut y ajouter les guerres contre les chasseurs, contre les femmes qui procréent, contre l’UDC, contre Mme Merkel et, en ce moment, contre le père Noël naturellement. Bon ! Là, ce sont des guerres déclenchées par tous ceux qui se sentent supérieurs aux autres. Et je suis sans doute en train d’en oublier. Si l’on y ajoute les nombreuses vraies guerres actuelles généralement civiles, mais que d’aucuns qualifient de militaires pour justifier qu’ils s’en mêlent, on éprouve un sentiments d’inquiétude. Vu le nombre d’ennemis, il sera difficile de faire la paix.

Le 24 décembre 2016

Les comités d’éthique, bénis oui oui de la technique?

Le Temps du 16 décembre nous informe que le « comité d’éthique britannique » vient d’autoriser les bébés conçus avec 3 ADN, c’est-à-dire « combinant les ADN de deux femmes et d’un homme ». Il est évident que le but en est louable, puisqu’il s’agit « d’éviter la transmission d’une maladie héréditaire maternelle ».

Le désir d’enfant est parfaitement légitime et honnête, mais on ne peut faire l’économie à ce sujet d’un certain nombre de questions :

1) Ce désir implique-t-il le droit de demander que son enfant soit l’objet d’un bricolage préalable dont on ne peut qu’ignorer les effets physiques et psychiques qu’il pourrait avoir sur le bébé-assemblage-d’ADN qui en résulterait ?

2) Quelle femme est la mère de l’enfant ?

3) Le bébé-bricolage ainsi obtenu est-il l’objet d’une garantie de qualité de la part des bricoleurs ?

4) Quid si ledit bébé se révèle, après la naissance, atteint de défauts ou de faiblesses qui n’avaient pas été prévus ? Peut-on l’échanger ? A-t-on le droit de l’abandonner ou de le jeter ?

5) En cas de défaut, actionnera-t-on en dommages-intérêts le ou les donneurs d’ADN ou encore le médecin-bricoleur ?

6) A quand le bébé bricolé avec l’ADN de deux hommes et d’une femme, voire bricolé avec les ADN de X hommes et femmes, afin d’être sûr qu’il n’aura aucune maladie ?

7) Quelle est la référence éthique du comité qui a donné son autorisation à un acte aussi irresponsable? Du médecin qui se livrera à une telle activité ? Des parents qui manquent autant de respect de l’identité de leur enfant ?

Quand on y réfléchit, on se demande vraiment à quoi peut bien servir un comité d’éthique !

Le 16 décembre 2016

Tous ces cadeaux inutiles!

Quand cessera-t-on de proposer, avec des offres de vêtements, de renouvellement d’abonnement CFF, avec des appels aux dons, tant de cadeaux ou d’avantages inutiles ?

Non ! Je n’ai pas besoin de colifichets supplémentaires si je commande un pull-over ! Non, je n’ai pas besoin d’avoir un accès facilité à des pistes de ski ou à des vélos, si je renouvelle mon abonnement demi-tarif de Chemin de fer. Non, je n’ai pas besoin d’une bougie dont la forme, la taille et la couleur ne sont ni celles que j’aime ni celles dont j’ai l‘usage, pour décider de donner à telle œuvre, etc. etc. Il peut, à la rigueur, y avoir parfois des cartes utilisables, mais j’aime tellement choisir les cartes que j’envoie de manière qu’elles évoquent quelque symbole pour le destinataire ou alors qu’elles soient humoristiques ! A vrai dire, quand une enveloppe annonçant une œuvre de bienfaisance contient un de ces gadgets, je jette volontiers le tout. On nous précise dans certains cas, qu’il s’agit d’un cadeau de remerciement confectionné par les « pensionnaires » de telle ou telle institution. S’il y a un bulletin rose, ce n’est pas un cadeau, car un cadeau ne se paie pas. A-t-on trompé les « donateurs » en sollicitant leur travail ? Quant aux prétendus cadeaux qui accompagnent je ne sais combien d’offres prétendument promotionnelles, si on les supprimait, est-ce-que cela permettrait de baisser les prix ?

Il faut allécher le chaland, c’est évidemment l’idée, mais comment enseigner, déjà à l’école, sinon en famille, que la première liberté, c’est de décider tout seul – indépendamment des attrape-nigauds – ce dont on a besoin ou envie ou quand et à qui l’on donne quelque chose ? L’exercice en vaut la peine et peut-être serait-ce une manière de relativiser la société de consommation.

Le 16 décembre 2016

Un Président entrepreneur et généreux

Dans l’émission télévisée « pardonnez-moi » de ce dimanche 11 décembre M. Darius Rochebin interviewait le Président « sortant »de la Confédération, M. Schneider-Ammann. J’ai toujours admiré le calme efficace et l’humilité vraie de ce Conseiller fédéral. Aujourd’hui, plus que jamais, il s’est montré à la hauteur. Certes, des hésitations en français ralentissent un peu les échanges, mais cela ne nuit ni à l’intelligence ni à la finesse des réponses.

Admirable père, ce Conseiller fédéral qui dit à un journaliste français sa fierté et celle de sa fille que cette dernière ait accompli un apprentissage. Que répond ledit journaliste ? « Dans mon pays vous n’auriez jamais pu devenir ministre si vous aviez eu une fille qui n’avait fait qu’un apprentissage ! »

Partout dans le monde, pendant son année de présidence, M. Schneider-Ammann a défendu l’esprit entrepreneurial, la capacité du dialogue entre patrons et employés, la libre entreprise et fait connaître la formation duale de la Suisse qui permet de diminuer fortement le chômage des jeunes, ce chancre de l’avenir d’un pays.

D’aucuns ont déploré, chez nous, que le Président de la Confédération n’exalte pas principalement les études universitaires ou les écoles polytechniques fédérales. Il a assurément loué le développement exceptionnel du pôle lémanique, mais Il s’est aussi efforcé de rendre leurs lettres de noblesse aux métiers non académiques, luttant ainsi contre le snobisme des pourcentages universitaires qui cause des ravages depuis près de quarante ans et représente une vraie menace pour une formation adéquate des jeunes, respectueuse de leurs talents propres.

Le moment le plus admirable, lors de l’entrevue de ce jour, fut celui où, à M. Rochebin rappelant que le fameux discours aux malades avait fait le tour du monde et continuait d’être servi chaque semaine lors d’émissions satiriques, M. Schneider-Ammann a répondu que sa seule préoccupation à ce propos était le risque que des personnes malades puissent en être blessées.

Merci, Monsieur le Président, d’être un entrepreneur fier de sa profession et un homme de cœur !

Le 11 décembre 2016