Le rire carnassier des hyènes

Si « l’affaire Broulis » fait à la limite sourire tellement elle est peu importante, malgré le bruit que l’on essaie de provoquer tout autour, « l’affaire Moret », elle, ferait pleurer tellement elle est «hideuse ». Que l’on puisse reprocher à une personne de n’avoir pas encore de taxation provisoire – décision qui dépend de l’autorité fiscale – alors qu’elle paie ses acomptes et que la complexité fiscale de sa situation est notamment due au fait qu’elle est en train de divorcer, est une honte. Certes, il y a litige sur certains postes de sa déclaration d’impôts, mais à qui est-il interdit de contester être le débiteur d’une certaine somme quand le créancier est le fisc ?

Le rire carnassier des hyènes s’entendait ce soir à la télévision quand M. Rochebin a évoqué le fait que Mme  Moret aurait menti quand elle avait affirmé, lors de sa campagne pour le conseil fédéral, qu’elle n’avait pas de dettes alors qu’elle en avait envers le fisc puisqu’elle n’avait pas de taxation définitive depuis une dizaine d’années. Chacun sait qu’il est difficile de payer une dette non chiffrée et le mieux que Mme Moret puisse faire, c’est de payer les acomptes que le fisc lui demande, ce qu’elle fait.

Les éternels jaloux des revenus d’autrui

Quel intérêt peuvent bien poursuivre les hyènes qui s’acharnent ainsi ? Cela permet aux éternels jaloux que sont certains socialistes ou gauchistes de s’en prendre au « secret fiscal » qui « protège » la sphère privée. On peut certes déplorer la triche aux impôts et personnellement, je la déteste, parce que c’est une manière de faire peser sur d’autres le poids des tâches de l’Etat que les citoyens lui ont confiées. Mais d’ici à pouvoir fouiner systématiquement les déclarations fiscales des personnes que l’on cherche à détruire, il y a une marge que l’on ne doit pas franchir.

Malheureusement, quand on n’a pas beaucoup d’intérêts dans la vie, on passe son temps à fouiner dans la vie des autres et notre société est pourrie de jaloux des revenus d’autrui.

une société infantilisée?

Le Temps du 20 février relevait fort justement que « la gratuité numérique rend bête ». Cela pourrait éventuellement expliquer la diminution annoncée du QI – pour l’instant, il semble seulement avoir cessé de croître. Mais quel avenir préparons-nous si l’on ajoute à cette crétinisation numérique l’infantilisation liée à la déresponsabilisation programmée?

Certaines personnes se demandent comment organiser la responsabilité des robots. Mauvaise question. Le vrai problème, c’est la responsabilité du créateur du robot, de son réalisateur et de son utilisateur, comme pour toutes les machines. Ne soyons pas naïfs. Le seul être responsable de quoi que ce soit sur terre, c’est l’être humain. Ni la nature, ni les animaux, ni la technique ne sont responsables par eux-mêmes. Seul l’homme peut l’être parce qu’il est seul capable de discernement.

Or à quoi va lui servir le discernement quand il ne conduira plus lui-même ses véhicules, quand il fera dépendre ses diagnostiques médicaux des ordinateurs, quand on lui aura désappris à apprendre, c’est-à-dire à mémoriser, à écrire, à calculer, à réfléchir, à choisir parce des objets créés par quelques-uns de ses semblables le feront pour lui ? Plongé dans les jeux plus ou moins intelligents, plus ou moins violents, plus ou moins vulgaires, où les morts ressuscitent pour la partie suivante, où celui qui échoue n’a qu’à réessayer toujours et toujours, où le zapping évite la concentration et le choix, ravi par la contemplation narcissique de ses selfies, l’être humain retombe au stade de l’enfance ; tout doit y être jeu, utopie et sentiments violents. Le monde de l’enfance où l’enfant pris en faute dit presque toujours : « C’est pas moi, j’ai rien fait !… » a besoin d’éducateurs et d’autorités indiscutés. Il est incompatible avec la démocratie.

Une nouvelle croisade?

Suivant l’exemple de l’administration de M. Trump, l’UDF lance une pétition requérant le transfert de l’ambassade de Suisse de Tel-Aviv à Jérusalem. L’UDF invoque à l’appui de sa démarche un « point de vue historique, politique et biblique ».

Point de vue historique :  il est exact qu’historiquement parlant, Jérusalem a été la capitale d’Israël, mais, pardonnez-moi, si on devait remettre le monde en ordre en fonction de l’histoire, on entrerait dans une guerre perpétuelle. N’est-ce pas pour reconstituer l’histoire que la Russie a repris récemment la Crimée ?

Point de vue politique : là, on voit mal l’idée de l’UDF, car se mêler de la politique de l’Etat d’Israël ou des Etats-Unis, ou de la Palestine, c’est évidemment intervenir dans les affaires intérieures d’un Etat, ce qui est peu compatible avec la neutralité mais c’est surtout jeter de l’huile sur le feu dans un conflit dont on ne maîtrise in casu aucun des éléments et ne pas hésiter, par une pétition, à essayer d’y embarquer une population ; ce procédé montre une manque total de sens des responsabilités. On se demande au demeurant quelles sont les compétences particulières d’un parti politique suisse dans ce domaine.

Point de vue biblique : là, pardonnez-moi, c’est l’horreur ! On retombe dans l’esprit des croisades, pierre d’achoppement du christianisme. On encourage le fétichisme des lieux. Il faut le dire, aussi bien les croisades d’autrefois que, maintenant, l’excitation « biblique » au sujet de Jérusalem, sont une forme de culte d’un lieu où l’on enferme Dieu. Les Croisés engageaient leur vie et celle de leurs « ennemis » pour ce lieu. La pétition de l’UDF pourrait contribuer à jeter de l’huile sur le feu de revendications territoriales et politiques d’un lieu, accroissant le danger de guerre locale, voire un esprit de revanche dépassant les frontières. Je respecte Jérusalem et la Terre sainte, mais le message chrétien dépasse par bonheur le fétichisme des lieux enfermant Dieu. C’est ce qui lui permet d’être un message de paix à condition qu’on ne brandisse pas la Bible pour justifier une politique.

Non à une nouvelle usine à gaz!

Le matériel de vote est arrivé ce matin 7 février. Enfin quelques informations concernant l’assurance dentaire vaudoise obligatoire !

Cette fois, je peux lire que, outre la mise sur pied d’une nouvelle assurance dont le financement sera assuré par un prélèvement sur les salaires ou les revenus, comme pour l’AVS (pourcentage encore à déterminer, naturellement ! C’est tellement plus sympathique quand c’est une surprise !), « l’Etat met en place un dispositif de prévention en matière de santé bucco-dentaire et un réseau de policliniques dentaires régionales ».

On peut deviner aussi que le remboursement des traitements se fera ultérieurement avec un principe de points ou au forfait à l’acte, garantie de tonnes de paperasses et d’une diminution de l’écoute du patient.

Et en route l’usine à gaz déshumanisante !

NON à la tyrannie de la minorité et au triomphe de l’arbitraire.

La page 5 du livret explicatif de l’objet du vote nous informe très honnêtement que « les études à disposition estiment entre 5 et 10 % le taux de renoncement de la population aux soins dentaires pour raisons financières » et précise « que l’on ne dispose pas de statistiques officielles portant sur le seul canton de Vaud ».

Voilà du travail sérieux ! Une usine à gaz pour tourner dans le vide ! On comprend pourquoi la campagne avant le vote est si calme.

Les « pour » n’osent pas dire la vérité et les « contre » croient – peut-être un peu trop vite ! – que le bon sens l’emportera spontanément.

Il n’est pas encore trop tard pour rappeler de voter NON!