Ne pas dissimuler son visage: essayer d’élever le débat

L’initiative « oui à l’interdiction de se dissimuler le visage » porte un titre qui correspond à son contenu. Les opposants la désignent souvent par un titre réducteur:  initiative anti-burqa.

S’il est vrai que l’origine de l’initiative est une opposition à la burqa et au niqab, en revanche, la formulation en est beaucoup plus large et devrait être l’occasion de réfléchir à la portée et à la valeur du visage dans la civilisation occidentale.

En Occident, le visage est un moyen de communiquer avec l’entier de la personne, tant physique que psychique, morale et sociale

Siège des cinq sens (le toucher étant assuré par les lèvres en particulier) et, en plus, de la parole, le visage révèle l’entier de la personne. Or la personne est un élément fondamental de la société occidentale. Nul ne peut être tenu de dissimuler tout ou partie de son visage afin de se soustraire à la vue d’autrui, sinon en effet pour des raisons toujours passagères et dans un but très clair et précis. Cette valeur du visage est tellement intrinsèque à notre culture qu’on n’y pense même plus. Mais cela explique aujourd’hui les mouvements de révolte à l’égard du masque sanitaire, car celui-ci, imposé parfois pendant de longues heures à tout un chacun, est ressenti comme une atteinte à la personnalité. D’où la nécessité impérative, quand on en rend le port généralisé obligatoire, d’être pleinement crédible.

En Occident, l’obligation de dissimuler tout ou partie de son visage est une sorte de castration de la personne

Combien de formules littéraires ne font-elles pas allusion au visage pour exprimer des sentiments aussi variés que profonds : détourner son visage (et pas seulement son regard), pour cacher une émotion positive ou négative ; prendre son visage dans ses mains ou au contraire prendre le visage de l’autre dans ses mains pour exprimer un désarroi, une tendresse, une force aussi parfois, voire une violence. Le visage peut être rieur, joyeux, ouvert, renfrogné, enfantin, ridé, buriné etc… Il n’y a pas que les yeux qui disent quelque chose.

Qui doit cacher tout ou partie de son visage est privé du droit de communiquer pleinement avec autrui mais prive aussi autrui du droit de connaître qui s’adresse à lui.

En Occident, montrer son visage est une question de franchise et de politesse, c’est l’expression d’une volonté de relation et de communication. La votation du 7 mars prochain pourrait être une occasion de le dire.

La Municipalité de Lausanne sous influence?

La Municipalité de Lausanne a annoncé qu’à partir de 2030, Lausanne n’admettrait plus les voitures à essence. Seules seraient tolérés les voitures électriques (les vélos électriques aussi, naturellement) et les transports publics. Le lobby (les lobbies ?) des voitures électriques a (ont) donc obtenu un monopole. Est-ce un simple coup de pub en année électorale ?

Une décision de cette importance n’a évidemment de valeur qui si elle repose sur une étude sérieuse de faisabilité et en particulier une étude du coût écologique. On ne parle même pas de la faisabilité démocratique. On attend donc un dossier sérieux.

Quel coût écologique ?

Le développement des voitures électriques est lié à la production de batteries (recyclables ? non recyclables ?) exigeant des métaux rares dont la source n’est pas très européenne, dont l’exploitation n’est pas contrôlable et s’opère aux dépens souvent de terres arables. Les bornes électriques doivent être alimentées par du courant qui ne tombe pas du ciel. Les voitures à essence devront naturellement être liquidées (déchets !) à moins que les ménages ne les conservent pour tous les cas où ils n’habitent ni ne viennent à Lausanne. Et ce ne sont là que les questions les plus basiques.

Quand des milieux refusent une taxe CO2 ou réclament des centrales nucléaires, mille voix pudibondes s’élèvent pour les accuser d’être à la solde des lobbies intéressés. Il va de soi qu’il y a autant de lobbies pour la vente de panneaux solaires, de voitures électriques, d’éoliennes que pour tout bien sur le marché. On est donc en droit de se dire que la Municipalité de Lausanne est sous l’influence des lobbies des voitures électriques. Espérons au moins qu’il y aura des aides pour la culture !

 

Au bout des mesures, il y a des êtres humains

Les taskforces insistent beaucoup sur la crainte des milieux hospitaliers de devoir « trier » (j’ai horreur de ce verbe pour des personnes) les patients en cas de surcharge. Ont-ils conscience du fait que le Conseil fédéral, tout comme les gouvernements cantonaux, doivent sans cesse « trier entre les risques de dégâts humains que causeront les mesures prises » ? Parce que c’est bien là que résident la dureté et le danger de la pandémie. Les pertes économiques des milieux culturels, hôteliers, commerçants en général, touristiques, etc… ne sont pas que des chiffres, elles correspondent en outre souvent à des effondrements de personnes. Et ces terribles souffrances ne peuvent pas être guéries seulement par des moyens financiers. D’ailleurs, ces moyens financiers sont de l’argent public, qui n’est pas propriété de l’Etat lequel devra rendre compte de sa gestion.

Personne n’imputera des dommages à d’éventuelles erreurs « scientifiques » qu’on ne connaîtra d’ailleurs jamais vraiment, mais toute souffrance sera imputée aux membres des exécutifs et un peu aux parlementaires. Quoi qu’on dise, ce sont eux qui ont le rôle le plus difficile et le plus ingrat.

Comme tout le monde, je déteste les mesures imposées, mais j’affirme que nos autorités politiques sont beaucoup plus attentives à la détresse des êtres humains touchés par les mesures de protection anti-covid que bien des milieux scientifiques, en tous les cas si l’on en croit la phrase de l’épidémiologiste bernois, M. Christian Althaus, qui a quitté la taskforce scientifique de la Confédération en disant (citation de Heidi.News du 10.01.21) : « Les politiciens doivent apprendre enfin à regarder la science sur un pied d’égalité ».

NON ! Ils doivent regarder la science comme un des nombreux paramètres de la gestion du bien commun de la société humaine dont ils sont responsables.

Si la mère est mariée à une femme….

« Si la mère est mariée à une femme, l’épouse de la mère est l’autre parent de l’enfant »

(nouvel article 255a al. 1er du code civil)

Ainsi donc, le Parlement a voté le mariage pour tous et consacré le principe du droit des lesbiennnes mariées à recourir à la procréation médicalement assistée par don de sperme.

Il n’y a pas eu beaucoup de « bruit » autour de ce vote. On a juste pu lire que le Parlement avait admis ce mariage- mais on a peu glosé sur les conséquences pour les enfants nés de deux mères.

L’enfant n’aura jamais le droit d’avoir un père

Afin d’assurer la réussite de la procréation médicalement assistée en faveur d’une femme mariée à une autre femme, le Parlement a également modifié la loi sur cette procréation en précisant :
« Si l’enfant a été conçu au moyen d’un don de sperme conformément aux dispositions de la présente loi, ni l’enfant, ni l’épouse …… de la mère ne peut contester le lien de filiation à l’égard de l’épouse…. de la mère ». En outre, le Parlement n’a pas modifié l’interdiction prévue par la loi d’établir la filiation avec le donneur de sperme.

Cela signifie donc en clair que l’enfant n’aura jamais – (à moins d’être adopté par un homme), le droit d’avoir un père à l’état civil. Il pourra faire les démarches administratives selon la loi, pour connaître son origine (pas de changement sur ce point), mais il ne sera jamais que l’enfant de deux femmes, ce qu’il saura être impossible et faux.

Un Etat a-t-il le droit d’interdire à un enfant d’avoir un père ?

Un vote populaire est indispensable au respect du droit de l’enfant. Le referendum doit aboutir pour que l’on puisse débattre de cette question absolument fondamentale : la société (ou l’Etat) a-t-elle le droit d’interdire à un enfant d’avoir un père ?