A propos du « retour du covid » (sic), Le Temps de ce 7 juillet (p. 3) cite une psychologue qui affirmerait « La peur nous rend vigilants, et elle assure ainsi notre sécurité ».
Cette affirmation nous paraît devoir être, sur le sujet du covid notamment, nuancée.
Distinguer la peur collective de la peur individuelle
Nous avons vécu, pendant la pandémie, une hystérie collective de la peur qui faisait perdre bon sens, esprit critique, capacité d’analyse aux scientifiques et souvent aussi aux responsables politiques, otages des scientifiques. Ceux-ci en étaient arrivés à interdire à des médecins de soigner leurs patients au plus près de leur conscience – comme si le corps médical professionnel était brusquement composé d’ânes irresponsables (sortis d’ailleurs de nos facultés réputées) – au risque de provoquer l’angoisse de malades qui se sentaient abandonnés jusqu’à ce que, faute de soins, ils soient expédiés aux urgences. Une peur collective s’était installée, justifiant les menaces, les chantages, les jalousies et les délations.
Quant à la peur individuelle, elle anesthésiait l’esprit d’entreprise, voire le goût de vivre des jeunes et des moins jeunes, développait chez certains un syndrome de culpabilité, incitait à la haine et au mépris de ceux qui essayaient de poser des questions, favorisait la méfiance, empoisonnait les relations humaines, faisait croire au droit à l’immortalité grâce à l’infaillibilité des experts.
Entendons-nous bien, ce n’est pas la peur qui permet d’éviter le danger, c’est la conscience du risque. La peur tend à paralyser l’intelligence, voire les réflexes salvateurs. La conscience du danger est liée au goût de vivre. Les parents qui surprotègent leurs enfants en les incitant à avoir peur de tout les empêchent de grandir. C’est d’ailleurs bien ce qui rend la tâche des parents si éprouvante parfois, car on a de fameux « coups de peur » pour ses « petits ».
Une série de conseils
Sous le titre « Des vacances sans galère, mode d’emploi » (même page, même article du Temps), avec le sous-titre « le retour du Covid », on peut lire les conseils donnés par Mme Hurst, membre de l’ancienne taskforce. Ils comprennent naturellement le port du masque à l’intérieur ou au moins dans les transports publics, les magasins, et d’un masque FFP2 si les autres gens ne mettent pas de masque. Si possible éviter l’avion (mettre un masque mais on risque de l’enlever pour boire ou manger à moins d’un vol très bref), “réfléchir à l’avance à la possibilité de tomber malade sur son lieu de vacances » donc réfléchir à sa couverture d’assurance à l’international ; en cas de symptôme sur place s’auto-tester ou se faire tester (antigénique ou PCR), mais gare aux autotests effectués trop tôt : « un autotest négatif le premier jour des symptômes ne doit pas être considéré comme correct ». Et naturellement « la vaccination est toujours recommandée car elle…. réduit la contagiosité ». « Redoublez de vigilance si vous voyagez avec des personnes à risque ». Et Mme Hurst de conclure : « Une fois des précautions prises, il ne faut pas oublier de profiter. L’hiver risque après tout d’être à nouveau difficile et les vacances, c’est fait pour se recharger les batteries ».
Pour autant que vous ayez encore envie de prendre des vacances et conserviez un bon moral après avoir lu ces conseils ! Reprenez donc un peu de peur avant la prochaine vague! C’est si bon pour le moral !