Si Vidy “a moins de porcs cet été”, Lausanne est toujours aussi “sale”

Si Vidy « a  moins de porcs cet été », Lausanne est toujours aussi « sale »

L’hebdomadaire « Lausanne Cités » titre en gros en première page de son édition des 27-28 juillet « Déchets : moins de porcs cet été à Vidy » et son rédacteur en chef, M. Bonavita, se réjouit – à juste titre – dans son éditorial, de constater que cet été Vidy « ne se transforme pas une nouvelle fois en porcherie ». Les différentes mesures – y compris d’ailleurs la répression – prises par la Municipalité de Lausanne portent donc des fruits et on l’en félicite.

Et néanmoins, comme nous l’écrivions dans le titre « Lausanne est toujours aussi « sale », mais d’une autre saleté, celle que dicte la soumission à la langue anglaise.

Pourquoi écrit-on « sale.s » sur les vitrines annonçant des soldes ? J’ai chaque fois une furieuse envie d’ajouter « cochon ».

Il y a, de temps en temps, une vitrine qui indique « soldes » et elle mériterait de vendre tout son stock.

Mais qui sait, peut-être que si, un jour, les vitrines lausannoises – cette vérole ne sévit d’ailleurs pas qu’à Lausanne ! – cessent de se vanter d’être « sales » à certains moments de l’année, tout naturellement Vidy  cessera d’être une porcherie, sans que la moindre répression soit même nécessaire !

 

 

Qu’apprendrons-nous au sujet de la pandémie dans 50 ans?

Dans sa page d’actualités, le Temps du jeudi 21 juillet a publié un article fort intéressant au sujet des documents internes, diplomatiques, du Conseil fédéral, documents rendus publics après 50 ans et concernant la signature de l’accord entre la Suisse et la CEE. On apprend ainsi que le Conseil fédéral estimait que certaines informations ne devaient pas être données au peuple et que mandat avait été passé avec un journaliste vaudois et publicitaire afin qu’il « élabore des programmes de communication à la masse des éléments fondamentaux du problème ». Il ne s’agissait « en aucun cas de faire œuvre de propagande, mais essentiellement didactique ». Il n’en demeure pas moins qu’il fallait « passer sous silence certains aspects de l’accord ».

La problématique n’est pas nouvelle

Les relations internationales ne peuvent toutes se dérouler au grand jour et d’ailleurs, les décisions concernant des mesures à prendre à l’interne ne le peuvent pas non plus. La démocratie directe qui postule une large information populaire ne supprime pas les « zones d’ombre » que l’autorité politique se réserve, à juste titre ou à tort. La grande question est de déterminer l’étendue et la portée de cette zone d’ombre pour que sa découverte ultérieure ne sape pas la confiance du peuple en les autorités.

Sachant que nous vivons l’ère de la communication trompeuse (fake news) et de l’exploitation des moyens techniques de propagande notamment grâce à l’image, que découvrirons-nous, dans 50 ans, lors de la publication des documents internes concernant la pandémie ?

Apprendrons-nous quels moyens ont été mis en œuvre pour répandre la peur et l’entretenir et quel but était poursuivi?

  • Comment calculer les décès, les causes d’hospitalisation ;
  • Comment éviter de déterminer les effets secondaires – graves – des vaccins en particulier sur les personnes à risque ?
  • Quelles instructions avaient été données à un/des journalistes et publicitaires pour qu’ils ignorent ou empêchent toute controverse scientifique sur un sujet pourtant inconnu, ce nouveau virus et l’origine de celui-ci, mais aussi pour taire l’évolution habituelle des virus, évolution pourtant bien connue des spécialistes (mutations, effets et causes de ces dernières, précautions à prendre).
  • Quelles mesures avaient été prises pour éviter la recherche et la découverte aussi rapide que possible des moyens de soigner la covid, l’inexistence de tels moyens étant une condition de mise anticipée sur le marché des vaccins Pfizer et Moderna en phase III d’essai ?
  • Quels montants publics ou privés ont été versés ou promis à futur à des laboratoires ou des centres universitaires de recherche, en relation avec la pandémie ?
  • Pourquoi la Commission fédérale de préparation et de gestion en cas de pandémie n’a pas été activée et pourquoi lui a été préférée une taskforce spontanée de volontaires au statut et au mandat peu clairs ?

Puisse l’expérience présente des révélations liées à la publication des documents internes du Conseil fédéral en matière de relations avec la CEE aiguiser l’esprit et la curiosité critiques de scientifiques, de politiques et de journalistes sur des sujets actuels et donner du courage à ceux qui ont déjà accumulé des informations vécues et qui se taisent !

 

 

 

A Genève, la grande secte de la laïcité a frappé

« Genève met fin aux baptêmes sur ses rivages » titrait le Temps du 15 juillet en première page.

Ouf ! On respire ! Voilà une saine démarche contre le terrorisme ! Une courageuse initiative contre le blanchiment d’argent, un mâle soutien à la lutte contre les féminicides ! La cité de Calvin assume enfin sa laïcité à la française : pour la religion chrétienne, pas de quartiers ! L’ère de la tolérance est révolue et ce d’autant plus que, selon le Temps (p. 4) les deux églises évangéliques pratiquant ce genre de baptêmes « trois ou quatre fois dans l’année » – gare à la pollution du Léman, un bien public ! – appartiennent au réseau évangélique suisse qui « avait appelé à voter non au mariage pour tous » et aurait une position « ambiguë » (sic) sur la volonté d’interdire en Suisse les thérapies de conversion visant à « guérir des homosexuels ».

Le mariage civil pour tous a été voté, dont acte ! On ne saurait punir même une secte pour l’expression légitime de sa liberté d’opinion sous prétexte que c’est l’opinion contraire qui l’a emporté au vote. Quant à la thérapie de conversion, j’avoue très honnêtement ne pas savoir en quoi elle consiste, mais de deux choses l’une ou bien c’est une violence faite à une personne et le ou les auteurs et complices de cette violence doivent être punis ou bien c’est une manière d’aider une personne, avec son accord, à guérir d’un mal-être et il n’y a pas de raison de punir le ou les thérapeutes.

La laïcité érigée en dogme est une religion sans éthique.

 

 

 

Faire plier la Russie?

« Je veux de la poudre et des balles ». Ainsi se terminait, dans les Orientales de Victor Hugo, publiées en 1829, le poème de L’enfant grec.

Cette citation peut-elle être rapprochée du souhait de ce Néerlandais arrivé en Ukraine il y a une vingtaine d’années où il exploite un des gigantesques domaines agricoles et dénonce l’urgence qu’il y a d’écouler les céréales amoncelées depuis la fermeture des ports de la Mer Noire ? Interviewé par Le Temps (p.3 du 13 juillet) son avis est mis en évidence en rouge : « Le seul remède c’est de faire plier la Russie, de gagner la guerre et de rouvrir les ports de la Mer Noire ». Et la citation se termine ainsi : « il n’y aura pas d’autre solution. Mais personne ne veut aujourd’hui le dire aussi clairement ».

A vrai dire, à la différence de l’enfant grec, ce n’est pas pour se battre que ce gérant veut « de la poudre et des balles ». Il espère surtout que l’Ukraine en recevra pour « gagner la guerre » et qu’à ses risques et périls l’Occident aidera à « faire plier la Russie ».

Qu’on nous pardonne, considérer que le seul remède c’est de « faire plier la Russie et de gagner la guerre » pour rouvrir les ports paraît irresponsable.

Encore une fois, ni le courage ni le patriotisme des Ukrainiens n’est mis en doute, ils en ont fait la preuve, mais à quel prix ? Tant pour eux que pour une partie du reste du monde. Les effets négatifs des sanctions se manifestent plus à l’égard des Européens et des pays africains privés de leurs ressources céréalières que de la Russie, et M. Poutine doit rire sous cape en constatant le marasme énergétique dans lequel se débattent les pays européens, les querelles humanitaires naissantes en leur sein  ou entre eux à propos de l’accueil des milliers de réfugiés, la tentation occidentale de violer ses propres principes élémentaires du droit par la confiscation de biens gelés pour cause de présomption de culpabilité des propriétaires.

Mais où sont donc les forces politiques en Occident cherchant par toutes les voies légales et diplomatiques à obtenir une fin des hostilités militaires ? L’Occident sera-t-il finalement aussi la cause de la crise alimentaire parce qu’il aura marché dans le délire fou de « faire plier la Russie », au risque de la pire des escalades guerrières ?

Parodiant le citoyen néerlandais gérant une exploitation agricole en Ukraine, j’ai envie d’écrire : « Personne ne veut aujourd’hui le dire clairement ».

Reprenez donc un peu de peur avant la prochaine vague!

A propos du « retour du covid » (sic), Le Temps de ce 7 juillet (p. 3) cite une psychologue qui affirmerait « La peur nous rend vigilants, et elle assure ainsi notre sécurité ».

Cette affirmation nous paraît devoir être, sur le sujet du covid notamment, nuancée.

Distinguer la peur collective de la peur individuelle

Nous avons vécu, pendant la pandémie, une hystérie collective de la peur qui faisait perdre bon sens, esprit critique, capacité d’analyse aux scientifiques et souvent aussi aux responsables politiques, otages des scientifiques. Ceux-ci en étaient arrivés à interdire à des médecins de soigner leurs patients au plus près de leur conscience – comme si le corps médical professionnel était brusquement composé d’ânes irresponsables (sortis d’ailleurs de nos facultés réputées) – au risque de provoquer l’angoisse de malades qui se sentaient abandonnés jusqu’à ce que, faute de soins, ils soient expédiés aux urgences. Une peur collective s’était installée, justifiant les menaces, les chantages, les jalousies et les délations.

Quant à la peur individuelle, elle anesthésiait l’esprit d’entreprise, voire le goût de vivre des jeunes et des moins jeunes, développait chez certains un syndrome de culpabilité, incitait à la haine et au mépris de ceux qui essayaient de poser des questions, favorisait la méfiance, empoisonnait les relations humaines, faisait croire au droit à l’immortalité grâce à l’infaillibilité des experts.

Entendons-nous bien, ce n’est pas la peur qui permet d’éviter le danger, c’est la conscience  du risque. La peur tend à paralyser l’intelligence, voire les réflexes salvateurs. La conscience du danger est liée au goût de vivre. Les parents qui surprotègent leurs enfants en les incitant à avoir peur de tout les empêchent de grandir. C’est d’ailleurs bien ce qui rend la tâche des parents si éprouvante parfois, car on a de fameux « coups de peur » pour ses « petits ».

Une série de conseils

Sous le titre « Des vacances sans galère, mode d’emploi » (même page, même article du Temps), avec le sous-titre « le retour du Covid », on peut lire les conseils donnés par Mme Hurst, membre de l’ancienne taskforce. Ils comprennent naturellement le port du masque à l’intérieur ou au moins dans les transports publics, les magasins, et d’un masque FFP2 si les autres gens ne mettent pas de masque. Si possible éviter l’avion (mettre un masque mais on risque de l’enlever pour boire ou manger à moins d’un vol très bref),  “réfléchir à l’avance à la possibilité de tomber malade sur son lieu de vacances » donc réfléchir à sa couverture d’assurance à l’international ; en cas de symptôme sur place s’auto-tester ou se faire tester (antigénique ou PCR), mais gare aux autotests effectués trop tôt : « un autotest négatif le premier jour des symptômes ne doit pas être considéré comme correct ». Et naturellement « la vaccination est toujours recommandée car elle…. réduit la contagiosité ». « Redoublez de vigilance si vous voyagez avec des personnes à risque ». Et Mme Hurst de conclure : « Une fois des précautions prises, il ne faut pas oublier de profiter. L’hiver risque après tout d’être à nouveau difficile et les vacances, c’est fait pour se recharger les batteries ».

Pour autant que vous ayez encore envie de prendre des vacances et conserviez un bon moral après avoir lu ces conseils ! Reprenez donc un peu de peur avant la prochaine vague! C’est si bon pour le moral !

 

 

Lettre ouverte à M. Biden

Monsieur le Président,

Vous n’êtes pas certain de survivre à la fin de la guerre russo-ukrainienne – moi non plus d’ailleurs – mais peut-être avez-vous les moyens d’en hâter la fin et dans ce cas, vous seriez responsable de milliers de morts et de millions de malheureux, si vous n’y consacriez pas tous vos efforts.

Le peuple ukrainien fait la preuve de son patriotisme et de sa volonté de défense, mais vous savez fort bien qu’il ne peut presque rien faire sans recevoir les armes nécessaires, comme le répète à l’envi M. Zelensky. Ces armes, les Etats européens lui en ont fourni, dans la mesure où leur naïveté et leur confiance en l’OTAN, c’est-à-dire en les Etats-Unis, ne les avaient pas incités à se laisser désarmer depuis des décennies par leurs antimilitaristes. Mais les Européens n’ont probablement plus d’armes et c’est donc vous et vous seul qui pouvez continuer à entretenir la force militaire de l’Ukraine. C’est tout bénéfice pour votre industrie qui s’assurera ainsi d’ailleurs également la fourniture de nouvelles armes aux européens. Et puis c’est votre manière de montrer la puissance de votre pays au prix de la vie des autres puisque – heureusement – vous n’engagez pas vos hommes sur le terrain européen.

Alors, parlons peu mais parlons bien :

Si vous êtes un homme d’honneur, vous cessez de jeter de l’huile sur le feu en excitant l’Union européenne pour qu’elle aggrave sans cesse des sanctions qui ne nuisent qu’à elle et la rendent totalement dépendante de vos industries énergétiques, alimentaires et autres. Vous cessez de prendre prétexte de l’invasion de l’Ukraine par la Russie pour combattre la Russie dont personne n’aime le régime, mais vous savez bien que votre Pays n’a jamais réussi à implanter la démocratie dans aucun des Etats où il a guerroyé. Vous cessez de crier votre haine et votre mépris envers le gouvernement russe et vous mettez tout le poids de votre puissance dans la balance pour favoriser un cessez-le-feu puis une paix. Mais n’oubliez pas que personne ne doit perdre la face et qu’il vaut mieux que l’on se souvienne de vous comme celui qui a sauvé la paix que comme celui qui a voulu écraser la Russie en sacrifiant l’Europe.