« Cela se passe le 13 de chaque mois à 19h30, à la chapelle du CHUV… depuis au moins une dizaine d’années », nous apprend le Temps du 27 mai. « Des croyants intégristes » sont invités à se rendre dans la chapelle du CHUV pour y prier pour « les crimes de l’avortement. ». « Des mesures sont annoncées… le service de sécurité a reçu l’instruction de fermer la chapelle le 13 du mois entre 19 et 20h ». « L’avortement est un droit… En tant que service de l’Etat, nous défendons la loi et ne voulons pas de prosélytisme dans nos locaux », dit le directeur, M. Leyvraz.
Quel prosélytisme ?
Cela fait dix ans que personne n’avait été dérangé par la prière de quelques croyants opposés à l’avortement puisqu’on en ignorait l’existence. On ne se souvient pas d’ailleurs d’avoir vu des manifestations au CHUV, à cause d’eux ; pourquoi est-ce que, tout à coup, la chapelle devrait être interdite à ces personnes-là ?
Le vrai danger ne viendrait-il pas d’intégristes pro-avortement ?
Découvrant tout-à coup l’existence de ces croyants – rattachés à Ecône ! Voilà le crime ! – les intégristes pro-avortement seraient-ils, eux, prêts à en venir aux mains pour affirmer leur credo abortif ? Est-ce de leur intégrisme que l’on se protège en punissant les autres ?
La loi ne supprime pas la question morale
L’avortement pose un problème moral important à certaines personnes. A notre connaissance, un médecin n’est d’ailleurs jamais tenu d’y procéder. Il doit toutefois informer une patiente de la possibilité légale de recourir à un avortement et lui indiquer éventuellement un confrère.
Les dispositions du code pénal relatives à l’avortement et à l’interruption non punissable de la grossesse n’ont pas effacé le questionnement moral qui sous-tend le sujet.
Il y a, dans les mesures annoncées par le CHUV, comme un petit relent de chasse aux sorcières !