L’élu du peuple ou des patriotes? Non! Le “moindre mal”!

Décidément, l’élection au suffrage universel du président d’un Etat est la plus mauvaise forme de démocratie possible quand ce président a, en outre, des pouvoirs considérables !

On a pu entendre, après dimanche, M. Macron se déclarer le représentant des patriotes et Mme Le Pen, celui du peuple !

Catastrophe dans les deux cas ! A moins que l’élu ne soit capable d’une humilité angélique ou qu’il ne se rende compte que sa désignation, au 2e tour, ne sera due qu’au ralliement de tous ceux qui le considéreront comme le « moindre mal ». C’est d’une tristesse infinie et ne présage guère de succès politiques futurs.

Le problème serait d’ailleurs le même quels que puissent être les deux candidats sortis de l’urne après le premier tour. La moitié de l’élu final ne sera jamais que le représentant de tous ceux qui veulent seulement « éviter le pire ». Beau projet d’avenir !

Une pincée d’émotion

« L’électorat vaudois décrit la campagne comme <<fade, ennuyeuse et pas très sexy>> ».

C’est vrai qu’en comparaison de l’étripage français et des clowneries américaines, la campagne électorale actuelle dans le canton de Vaud est une mer étale. En Valais, récemment, on s’étripait au moins un peu : un loup PDC voulait faire rendre gorge à un lynx UDC et y est parvenu. La presse faisait miroiter un peu de sang et l’électeur moyen se pourléchait les babines ! Parce que les mises à mort, les hurlements, les combines et les mensonges, ça au moins, c’est de la démocratie sexy. Elle offre cette « pincée d’émotion » dont parle, selon Le Temps, Barry Lopez, porte-parole de Easyvote, cette « pincée d’émotion » qu’il faudrait mettre dans une campagne pour inciter les jeunes à voter.

Quand on a vingt ans, les partis politiques, c’est ringard

Je me rappelle parfaitement ce sentiment. Mais j’exerçais mon droit de vote parce que, au-delà de la politique immédiate, le débat d’idées était passionnant. Il faut dire qu’on était en pleine guerre froide.

Et on savait bien ce que signifiait, dans les Etats totalitaires, le pseudo exercice du droit de vote.

Avec une pincée d’émotion, on était anarchiste, mais avec une pincée de raisonnement, on allait voter, en rigolant. Les partis politiques ne nous faisaient pas la cour. C’était un truc communiste – et ça avait été un truc national socialiste – que d’encenser les jeunes et de prétendre leur donner la parole. On savait bien ce que cela voulait dire.

Alors on allait voter parce qu’on était libre de le faire et que la liberté, c’est la pincée d’émotion sans le patronage d’Easyvote.

 

 

 

La manie du tutoiement

Ce matin, à la poste de Pully, la réclame « achète un ….. » (il s’agit naturellement d’un Téléphone portable supersophistiqué) me saute aux yeux.

D’où vient donc cette manie du tutoiement ? Nous prend-on systématiquement pour des gamins ? Je n’ai pas gardé les vaches dans ma jeunesse avec les fabricants de téléphones portables.

Cette manie m’horripile. Mais je viens peut-être de vivre une petite victoire.

Changement de ton à l’université de Berne

Le Département de Mme Sommaruga organise en juin une journée spéciale consacrée à une réflexion sur un éventuel nouveau PACS. La journée est publique et l‘inscription obligatoire.

Je me rends donc sur le site universitaire, emplis les différentes rubriques, mais, arrivant à celle qui doit confirmer que je ne suis pas un robot, je constate non seulement qu’il faut se livrer à un petit jeu stupide qui prend du temps, mais qu’on m’y tutoie. La coupe est pleine et j’avoue avoir immédiatement communiqué mon indignation au Département.

Ce matin, après quatre semaines d’hésitation, je me rends à nouveau sur le site de l’inscription. Le petit « test » anti robot est très court et on y pratique le vouvoiement.

Un brin de politesse met de bonne humeur. Merci. Je me réjouis du 22 juin.

Dis-moi qui est ton déontologue et je te dirai qui tu es

Ssi l’on en croit Fathi Derder dans le Temps du 4 avril, il existerait, en France, « un déontologue parlementaire ». Défense de rire !… ou de pleurer.

Cet excellent article de M. Derder avait-il été livré en retard pour le 1er avril ou rapporte-t-il des faits exacts ?

Dans « l’îlot de cherté » qui, selon certains,  qualifie la Suisse, je parie qu’aucun parlementaire ne coûte aussi cher qu’un parlementaire français. Est-ce parce que nous n’avons pas de déontologue parlementaire ou parce que nos parlementaires ont assez de bon sens pour ne pas croire à la gratuité de certains cadeaux, en politique. La morale et le bon sens coïncident parfois quand ils sont simplement basiques.