« Démocratisation du terrorisme », tels sont les mots que Le Temps du 28 juillet met dans la bouche du Directeur adjoint du Geneva Center for Security Policy. Le rapprochement des deux termes fait hurler. Comment peut-on parler d’un « terrorisme démocratique », dans une culture européenne ou occidentale où les mots de la famille de démocratie sont toujours porteurs d’une valeur positive ? La preuve : personne ne parle jamais d’une démocratisation de la politique internationale par les initiatives UDC. Or on devrait et pourrait parfaitement le dire si on prenait le mot dans le sens où l’entend sans doute le directeur adjoint du Centre de Genève cité plus haut, à savoir « accessibilité à tout un chacun ». C’est bien là le sens basique du terme de « démocratisation », mais le gros problème c’est que, dans notre conscience occidentale, cela ne peut concerner qu’un résultat positif. Ex. : démocratisation des études (malheureusement très mal appliquée chez nous !), démocratisation de la culture, de l’art, de la vie sociale et politique, du fonctionnement de l’Union européenne, etc… Mais démocratisation du terrorisme, mille fois NON. Alors, que fallait-il dire ?
« Peopelisation » des moyens et buts terroristes, tel est sans doute le nouveau visage qu’offrent les derniers actes atroces de massacre et tuerie. C’est bien ce que l’on comprend du texte de l’interview du Temps cité plus haut quand il y est précisé : « tout un chacun peut entrer en action, poignarder des gens dans un train puis poster une vidéo ou brandir un drapeau et se revendiquer de l’EI ». Ce n’est pas de la démocratisation, c’est du populisme au sens propre du terme, ni de gauche ni de droite, mais fou, parce que rien n’est plus contagieux que la folie et celle des terroristes n’a pas de limite.
Mais par pitié, un peu de bon sens, ne parlons pas de « démocratisation du terrorisme ». C’est une aberration dangereuse.
Le 28 juillet 2016