Dessine-moi un espoir

Dans son excellent éditorial du Temps des 16/17 juillet, intitulé « Pourquoi nous battons-nous ? », M. Sylvain Besson  pose la bonne question : « Mais nous, qu’avons-nous à offrir ? »

A cette génération montante, souvent vêtue de noir – c’est une mode étrange et triste ! Dans la rue, quelles sont les couleurs des vêtements ? -, la société occidentale offre pour préoccupations principales, si j’en crois les médias, l’avortement, l’euthanasie, les mariages entre personnes de même sexe, des scandales sportifs, la disparition des glaciers et des forêts, rien que des idées de mort. L’Union Européenne,  qui  pouvait, en 1992, passer pour un idéal de liberté et d’ouverture, s’est révélée une pieuvre bureaucratique, antidémocratique, parfois mafieuse,  cause de tensions sociales dans les pays, sans chefs crédibles, menaçante avec les Etats faibles – la Grèce, l’Espagne, le Portugal – hypocrites avec ceux qu’elles considère comme « grands » – la France, l’Allemagne et, par moments, l’Italie – revancharde avec la Grande Bretagne, parfois avec la Suisse, nulle en politique mondiale . Les grands milieux de la finance et les multinationales causent des crises économiques par leurs tricheries et leur absence totale de respect des êtres humains et les Eglises – qui devraient rester les piliers de l’espoir et de la force de vivre – s’épuisent en querelles intestines, en auto flagellation ou en recherches publicitaires. Quels beaux spectacles pour les générations montantes !

Et pourtant ! On rencontre chaque jour des personnes magnifiques de courage, de dépassement de soi et d’abnégation, des chefs d’entreprise innovateurs,  honnêtes, responsables de leurs employés, des artisans amoureux de leur travail, des parents qui prennent vraiment soin de leurs enfants, des époux fidèles, des enseignants qui transmettent du savoir avec humilité et le sens des responsabilités, des médecins et des soignants qui écoutent leurs patients et non pas seulement leur ego ou les colloques, des personnages politiques soucieux du bien commun et non de leur seule réélection, des gens de foi animés d’une charité lucide et gratuite, des chefs capables de donner l’exemple dans leur fermeté et leur respect de ceux dont ils sont responsables. Tous ces êtres humains  qui représentent une promesse de vie existent et ont toujours existé même lors des périodes les plus troublées de l’histoire. Ce sont eux qui incarnent un espoir, ce sont eux qui représentent l’avenir. Mais il faut les voir et oser s’inspirer de leur exemple, ce qui implique parfois le refus du politiquement correct à ses risques et périls.

 

Le 18 juillet 2016

Suzette Sandoz

Suzette Sandoz est née en 1942, elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.