Réchauffement climatique, la guerre des lobbies.

La lutte contre le CO2, cause principale présumée du réchauffement climatique, et la nécessité de maintenir une certaine quantité d’énergie disponible pour assurer la survie des 8 milliards d’habitants terrestres actuels donnent lieu à une véritable guerre des différents lobbies de l’énergie : hydraulique, éolienne, solaire, pétrolière, gazière, nucléaire. C’est à qui rejettera le moins de CO2 et fournira le plus d’énergie, le plus rapidement possible. Aucun choix ne saurait être opéré sans que soit élaboré un tableau général comparatif de tous les inconvénients et avantages de chacune des sources, ce que nous n’avons jamais trouvé.

Le tableau devrait naturellement contenir non seulement l’indication de la production attendue d’énergie et de la production de CO2, mais celle des composants nécessaires à la fabrication des instruments producteurs de l’énergie en question, de leur provenance, de leur durée de vie,  des possibilités de récupération des matériaux après mise hors d’usage ou destruction, des surfaces nécessaires au déploiement de l’activité, donc impactées par cette activité, des effets éventuels sur la population, la faune, la flore, le temps nécessaire à la mise en activité, le coût. Bref, une vraie comparaison.

On ne peut en effet se fier simplement à l’encouragement étatique

Il y a une quarantaine d’années, l’Etat encourageait les chauffages électriques. Il les a, depuis, interdits.

L’Etat a encouragé l’usage de voitures au diesel, il l’a, depuis, pénalisé.

L’Etat a, récemment, incité à recourir au chauffage au gaz. Il a, depuis, changé d’avis.

 

On objectera certes qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Malheureusement, quand il s’agit de mesures étatiques, les imbéciles sont quelquefois ceux qui oublient que l’Etat a le pouvoir d’imposer et de sanctionner et que s’il change d’avis, il ne dira jamais que c’est parce qu’il s’était trompé, car il devrait alors indemniser les lésés.

Quel parlementaire osera demander le grand tableau comparatif dont nous avons esquissé ci-dessus les composants ? D’ailleurs, qui l’obtiendrait ?

 

La COP de tous les chantages

Ouf ! Premier point traité à la COP 27, la participation financière des pays occidentaux au soutien des pays du Sud frappés par les conséquences du changement climatique.

Il faut dire que c’est drôlement chic que la cause de ce changement soit précisément les émissions de CO2 dont l’Occident est le principal responsable. Je me demande comment ont procédé les victimes des autres changements climatiques dont la cause n’était pas connue.

Soyons un instant rationnels : peut-on vraiment croire que l’être humain peut influencer le climat de la terre ? NON. En revanche, il peut influencer le gaspillage, la pollution, l’exploitation excessive. Il est bon qu’il s’en rende compte et qu’il cherche à se corriger. Mais ce n’est pas en détruisant leurs infrastructures, en démoralisant leur jeunesse, en encourageant le désordre ou au contraire la surveillance policière, en infantilisant leur population, en saignant leurs budgets sous le chantage de la culpabilisation que les Etats occidentaux  protégeront le climat.

Le GIEC comme l’OMS sont des institutions internationales redoutables parce qu’ils s’occupent de deux sujets particulièrement sensibles : l’économie et la santé. Leurs affirmations scientifiques et politiques devraient donc être soumises à une critique particulièrement lucide et honnête. Or ils ne sont soumis qu’à des influences de pouvoir et d’argent. C’est humain, mais ce n’est pas une raison pour l’ignorer.

Une féministe du début du xxe siècle

Les éditions Cabédita viennent de publier le premier roman de Lise Favre, docteur en droit, notaire émérite et surtout historienne, qui nous invite à suivre, dans un carnet intime, la vie d’une Bellerine, « Constance »  – c’est le titre du roman – dans son « itinéraire vers la liberté » – sous-titre du roman.

D’un style agréable et direct, le roman se lit sans lever le nez.

Née en 1885, orpheline de mère à cinq ans, Constance est élevée par son père, pasteur à Bex. Dès les premières phrases, on change de siècle et de milieu, on est plongé totalement dans l’atmosphère de l’époque. Tout est vraisemblable, les détails historiques sont exacts sans prétention. Ils font simplement partie du cadre du roman du début à la fin. Sans même s’en rendre compte, on entre dans cette vie d’une Suissesse partie en Russie en 1905 pour devenir la gouvernante des enfants d’une famille noble.  Elle revient au pays quatre ans plus tard, dans des circonstances particulières qui la conduisent vers un nouveau destin de « liberté » jusqu’à son décès en 1940.

Constance est-elle une héroïne sympathique ? Je ne sais pas. Elle est surtout vraisemblable pour son époque, touchante dans son amour filial, irritante dans son féminisme qui n’éprouve pas d’amour maternel pour son fils, délicatement nuancée dans son jugement sur les hommes.

« Constance », un roman à lire pour se rappeler que les femmes émancipées ne sont pas seulement nées après la 2e guerre mondiale !

Le Conseil fédéral a raison sauf…

Le Conseil fédéral n’autorise pas l’Allemagne à remettre à l’Ukraine les munitions d’origine suisse parce que cela serait contraire à la neutralité. Cela équivaudrait à favoriser un des deux belligérants.

Si les règles relatives à la neutralité en matière économique – exemple : les sanctions internationales – laissent un certain champ à l’appréciation politique, les règles en matière militaire sont beaucoup plus précises et ne tolèrent pas d’interprétation souple, même si la loi sur le matériel de guerre réserve des « circonstances exceptionnelles ». Le fait que l’Allemagne menace la Suisse de ne plus lui passer de commande de matériel militaire si elle ne l’autorise pas à envoyer la munition suisse en Ukraine met en évidence que l’aspect économique pourrait l’emporter, dans la décision, sur l’aspect militaire ce qui porterait un coup fatal à la crédibilité de notre neutralité. Sur le plan militaire, il n’y a pas d’exception sauf en cas d’attaque directe ou de menace du pays. Puisse le Conseil fédéral ne pas céder aux sirènes des combattants du « bien absolu » contre le « mal absolu ». Peut-être que, par un zèle actuel intense contre la Suisse, l’Allemagne entend faire oublier à ses alliés de l’OTAN qu’elle n’avait pas, jusqu’à l’invasion de l’Ukraine, spécialement fourni d’ effort militaire, mais compté avant tout sur le parapluie de l’OTAN. Après tout, on peut bien maintenant « taper sur la Suisse pour se dédouaner ! »

Mais dans le même registre, peut-on tolérer que le Conseil fédéral punisse l’Iran pour la fourniture de drônes à la Russie ? Depuis quand la Suisse est-elle chargée de faire régner la discipline mondiale en matière de conflit militaire ? Sa tâche propre est de ne jamais cesser de proposer aux belligérants de trouver une solution de « cessez le feu » et non pas de punir les uns et d’encenser les autres. Ce n’est pas en fournissant des armes aux uns et en punissant ceux qui fournissent des armes aux autres qu’elle aura la moindre utilité. Elle donnera simplement le sentiment d’avoir enfin rejoint le peloton des « belles âmes ». Il faut une grande indépendance d’esprit et beaucoup de courage pour être fidèle à ses valeurs de neutralité. Le « qu’en dira-t-on » déteste  ces valeurs.