Lettre ouverte à Claude-Inga Barbey

Ainsi donc, ma Chère, la police de l’humour a condamné le vôtre au nom de cette pureté froide d’une société sans transcendance, incapable de voir, derrière l’humour, la tendresse et la souffrance !

On veut vous déboulonner comme on déboulonne des statues. Vous n’êtes plus dans le mouvement de la société déshumanisée par la numérisation galopante qui réduit l’être humain à des algorithmes universels, plus ou moins dégenrés, coulés dans un moule propre en ordre. La pandémie a accéléré cette terrible dégénérescence. Les ordinateurs ont fixé les règles de l’humour dans des courbes et des statistiques, comme ils ont dicté l’interdiction aux médecins traitants de soigner leurs patients en dehors des critères officiels. Propre en ordre, soumis rangés, avec un humour calibré.

Chère Claude-Inga, la tempête va passer, vous pourrez exprimer à nouveau votre humour parfois grinçant mais tellement humain, tellement riche de la vie et du respect des personnes grâce au rire salvateur. Je pense à vous avec amitié et respect et j’espère !

Merci de ce beau cadeau!

 

Le Temps du 23 décembre a consacré une « grande interview » (p. 12-13) à Eric- Emmanuel Schmitt.

Quel bonheur de lire enfin une réflexion sur la dimension chrétienne de Noël !

Bien conduite par Anne Sylvie Sprenger de Protestinfo, l’interview se déroule sans pathos, avec bonne humeur, franchise et un arrière-fond d’humour. Il fallait cette lueur joyeuse pour rallumer les lumières de Noël.

Merci au Temps de ce cadeau de Noël ! Joyeux Noël à tous !

L’énigme!

Voici plusieurs semaines que la RTS la 1ère diffuse, chaque samedi soir après les nouvelles, « une minute de la vie de J.C. »

Et voici plusieurs semaines que je m’astreins à regarder sans avoir réussi à percer la raison d’être de cette minute, un peu triste, très plate, dénuée d’humour,  parfois vulgaire.

A qui peut bien être destinée cette émission ? Doit-elle juste servir de gagne-pain à Sep, le dessinateur ?

Elle est certes la preuve que le Dieu des chrétiens n’est pas un Dieu susceptible, mais comment expliquer ce four pendant toute cette période automnale approchant Noël ? Il faut être bon connaisseur de son histoire biblique pour saisir plus que pouic de ces brefs échanges de J.-C. avec Pierre, Jacques ou Jean,  Dieu, ou Marie Madeleine.

Je caresse l’espoir qu’une série d’émissions « faut pas croire », en 2022, seront consacrées au décryptage de cette minute insipide, qui se pense peut-être un peu provocante, qui sent l’utilisation d’un fond de tiroir caisse, d’un petit reliquat d’argent religieux à faire disparaître encore en 2021.

J’avoue avoir rarement vu une émission plus ratée. Et n’avoir jamais non plus été aussi incapable de deviner à qui elle peut bien être destinée. Mais  c’est là peut-être une énigme amusante!

 

 

 

 

Si c’est vrai, c’est criminel

« Officiellement, ce ne sont que des <<raisons médicales>> qui incitent les hôpitaux à ne plus bouleverser leur fonctionnement habituel au détriment des patients non covid. Mais en aparté, l’on murmure que des motifs économiques dictent aussi cette politique ».

Le Temps de ce 7 décembre (p. 3 « Pourquoi les hôpitaux hésitent à ouvrir des lits covid ») révèle que c’est une bisbille financière entre la Confédération et les cantons qui semblerait à l’origine du manque de lits covid.

Si c’est vrai, si, alors que des spécialistes des pandémies annonçaient des 3e, 4e 5e vagues, donc incitaient les hôpitaux à s’y préparer, ces derniers non seulement n‘ont rien fait pour retenir ou trouver du personnel  mais, sous prétexte de mauvais défraiement par la Confédération, ont strictement maintenu bas le nombre de lits de soins intensifs ; si les mesures liberticides anti-covid continuent d’être dictées essentiellement par la crainte de la surcharge des hôpitaux, alors il y a, pardon, des esprits criminels. On ne met pas en danger la scolarité et la formation des jeunes, on ne conduit pas à une attitude suicidaire des centaines d’adolescent désespérés, on ne tue pas la vie culturelle, la santé physique d’une population empêchée de faire du sport, l’économie d’un pays, parce qu’il y a un bras de fer financier entre deux entités politiques alors que l’une de ces entités, notamment, n’hésite pas à voter des milliards pour compenser les dommages économiques que cause son entêtement.

Et pendant ce temps, le Temps du 12 octobre 2021 (p. 12) a pu titrer « L’insolente santé des fournisseurs suisses de l’industrie pharma » et publier : « On sait à quel point les industries chimiques et pharmaceutiques sont cruciales dans la production de richesse helvétique puisqu’elles représentant environ la moitié de nos exportations de marchandises contre moins de 15 % pour le secteur de l’horlogerie et de la bijouterie, par exemple ».

Y a-t-il un lien entre le chantage au manque de lits d’hôpital, la vaccination bientôt obligatoire, l’interdiction de pratiquer faite à certains médecins qui se permettent de rappeler que les vaccins ARN ne sont qu’en phase III expérimentale et que les patients doivent en être avertis pour donner leur consentement éclairé, les moqueries et les insultes adressées aux praticiens qui soignent leurs patients avec des traitements immédiats peu coûteux – à croire que, pendant des années, nos facultés de médecine ont délivré des titres à des imbéciles, ce qui n’est évidemment pas à l’ honneur de nos facultés ni susceptible d’asseoir leur crédibilité. Sans parler de professeurs prestigieux, à l’étranger, qui ont dû être nommés à des postes importants par des ânes pour qu’on doive les démettre brusquement de leurs fonctions.

Ce lien n’est-il qu’une bisbille financière entre la Confédération et des cantons ? Cette fois, il faut absolument savoir à quoi s’en tenir ! C’est une question morale. C’est une question vitale.

 

 

 

 

De deux problèmes particuliers du droit d’urgence

Sauf erreur de ma part c’est bien la première fois que l’on a eu recours au droit d’urgence depuis son introduction dans la constitution fédérale, respectivement en 1949, 1977 et 1998, lors de la « mise à jour » de la constitution fédérale. Cela peut donc parfaitement expliquer pourquoi la procédure a pu paraître bizarre. On se trouvait devant deux difficultés principales dont la portée pratique n’avait pas du tout été envisagée.

  • Le referendum concernant une loi urgente n’a pas un effet suspensif, à la différence du referendum « normal », ce qui signifie qu’une loi urgente en vigueur peut être modifiée par une nouvelle loi et la modification entrer en vigueur quand bien même la loi de base est soumise au référendum et la modification elle-même à une autre demande de référendum. C’est exactement ce qui s’est passé avec la loi covid de septembre 2020 et la modification de cette loi en mars 2021. La situation était extrêmement embrouillée mais on ne saurait jeter la pierre aux autorités fédérales, le système n’ayant encore jamais été éprouvé. Sans doute faudra-t-il élaborer une procédure particulière, par exemple en prévoyant que l’on ne peut pas  modifier une loi urgente, mais qu’il faut élaborer une nouvelle loi, indépendante de la première, afin que chacune d’elles forme un tout autonome. Il est impératif d’élaborer une procédure spéciale pour le droit d’urgence afin d’éviter les malentendus et obscurités des cas actuels qui nuisent à la crédibilité des autorités sans que l’on puisse pourtant, à ce jour, leur en tenir rigueur.
  • La seconde difficulté tient au contenu de ces lois urgentes. Une loi n’est pas soumise aux mêmes exigences d’unité de la matière que les articles constitutionnels, mais il est inconcevable de réunir – comme cela a été fait – dans une même loi, des objets aussi différents que des règles de pure politique sanitaire (vaccination, pass covid, test etc) et des règles de dédommagements économiques à cause d’interdictions étatiques d’exercer une activité. On peut fort bien mettre dans une loi de pure politique sanitaire des articles concernant la prise en charge financière ou le prix de tests, de vaccins, de traitements, mais il devrait être exclu de mélanger des indemnités et compensations professionnelles économiques à des mesures médicales. Ce mélange est typiquement celui qui a entaché et compliqué les choix démocratiques dans les deux votes “covidiens” de juin et septembre, mais à nouveau, il ne s’agit pas de lancer la pierre aux autorités, vu que le droit d’urgence était terra incognita.

Mais maintenant, de telles erreurs ne doivent pas pouvoir se reproduire et la vraie urgence c’est non seulement de sortir du droit d’urgence, mais au moins d’en corriger les défauts constatés.