Un congé parental pour “casser les rôles traditionnels”

Selon la co-présidente de la faîtière des associations féminines Alliance F, citée en p. 9 du Temps de jeudi 3 octobre, le congé paternité de dix jours que vient d’accepter le Parlement « ne suffira pas pour casser les rôles traditionnels du père et de la mère au sein de la famille ». Voilà sans doute ce qui correspond à la recherche du bien de l’enfant !

Donc le congé parental doit « casser les rôles traditionnels du père et de la mère au sein de la famille » afin d’accélérer l’égalité entre des adultes qui se soucient du bien de l’enfant comme d’une guigne. L’enfant devient l’otage de l’égalité entre hommes et femmes, puis l’otage entre couples hétéro- et homosexuels, qui tous ont le même droit à l’enfant par quelque moyen que ce soit, et, ultérieurement, on le sait bien, entre couples de lesbiennes et couples de gays – pourquoi les unes auraient-elles droit à la PMA et par les autres, même s’il faut une mère porteuse en plus ; et par-dessus le marché évidemment, pincée d’égalité sociale, l’enfant devient otage pour assurer une égalité devant le coût de la PMA : pour que celle-ci ne puisse pas être réservée aux seuls riches à l’étranger, il faut admettre tous les dons d’ovocytes et les mères porteuses en Suisse, etc… On a déjà tout entendu et lu d’ailleurs sur le sujet ! Nous ne présentons que le résumé du futur immédiat.

Essayons de poser clairement les problèmes : Il est parfaitement légitime de chercher quelle est la meilleure manière d’accueillir un enfant une fois qu’il est né, comment lui assurer – et pas seulement pour quelques jours ou semaines d’ailleurs, mais au moins déjà pour un petit moment – la présence parentale dont il a besoin et à laquelle il a droit car il n’a jamais demandé de naître. Mais si la seule raison du congé parental, c’est de « casser les rôles traditionnels », et de monnayer l’égalité sur le dos de l’enfant, alors il est difficile de ne pas éprouver une nausée. Pauvres gosses monnayés pour satisfaire l’égo des adultes !

Suzette Sandoz

Suzette Sandoz est née en 1942, elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.

8 réponses à “Un congé parental pour “casser les rôles traditionnels”

  1. Exactement ça ! Certains certaines veulent leur indépendance. Impossible de partager le travail à 50-50% Il y a du stress .Il y a concurence et difficile d’avoir les 2 une carrière et des enfants en plus. Et le stress est un tue l’amour …

  2. Ce que je m’explique mal, c’est que même des personnes instruites adhèrent à un démantèlement des modèles de relations favorables entre l’enfant et ses parents, en qualifiant les rôles de « traditionnels ». Autrement dit, les comportements humains positifs dans le cadre de la famille, relatés depuis le début des représentations graphiques, puis de l’écriture, ne seraient que de vagues notions transmises sans jamais avoir été vérifiées. Par cette volonté de balayer ce que nous ne devrions plus être, afin de rejoindre tous les possibles dans un monde affectif « nouveau », la littérature classique va faire l’objet d’un nettoyage, ce qui est déjà le cas pour les livres d’enfants. Parce que les beaux romans d’amour seront des mensonges dans le nouveau monde LGBTI qui, à défaut de réécrire le « Roméo et Juliette » deux fois au masculins (pourquoi pas) préfère lancer un coup de pied dans tout ce qui ne le sensibilise pas. Les régimes politiques totalitaires brûlent les livres, LGBTI s’activera à les censurer. Un président d’un parti politique suisse, infirmier de profession, m’a répondu dans ce journal : « Les vieilles théories de Freud n’ont plus cours… » Cet homme n’est certainement pas sans instruction, mais désire ignorer que les connaissances en psychiatrie ne font pas des bonds de jeunesse dans toutes les directions pour être plus plaisantes, ni lancent à la poubelle le savoir ou les hypothèses en suspens qui les précèdent. Il est donc, dans notre ère moderne, de notre devoir à tous de « savoir » ce que les militants de la nouvelle famille veulent croire et nous inculquer. Que d’arrogance et d’autosatisfaction d’une part de notre société qui, sous prétexte de droits, piétinent des valeurs stables qui ont traversé les époques jusqu’à aujourd’hui. Ces personnes ont-elles vraiment grandi ? Sans être malades ?.. (Vieille théorie qui n’a plus cours).

  3. “Casser pour avancer”, c’est l’essence même du socialisme prétendument progressiste. La gauche n’a pas les moyens d’imaginer un système à construire sur des idées nouvelles, et un modèle de société plus fonctionnelle que l’actuelle. Donc il faut détruire le modèle actuel et marcher sur ses décombres pour arriver à briller et à s’imposer, et ça marche pour eux.
    Les entreprises n’ont pas de moyens illimités. 10 jours de congé de paternité sont supportables pour autant que le nouveau papa se montre flexible pour les prendre à coup de journée et de demis-journée. Soyons réaliste, le remontoir dans une famille est la maman, et c’est à elle que revient l’accueil d’un bébé dans un monde qui sera gouverné bientôt par l’anarchie gauchiste.

    1. Alors que les entreprises ont les moyens de faire face a l’absence de milliers de papas ou autres pour cause de cours de repetition !!!
      La maman, le remontoir de la famille ??? N’est ce pas juste une preuve de faineantise ?
      Mais bien trouve comme excuse…

      1. Vous avez touché le point: le cumul des 2 absences….. est problèmatique. Il y a un Conseiller national socialiste qui a proposé que l’on remplace le service militaire par un congé paternel dans l’année de la naissance. Il a raison, excellente idée !

        S’agissant du remontoir, vous ne pourriez pas facilement changer les choses. En Suède, ils ont commencé à laisser aux enfants de choisir leurs genre à l’âge de 18 ans. Je pense que la tendance est là, mais le changement prendra quelques décennies. Merci pour votre attention!

  4. Mesdames,
    Je me félicite de pouvoir amener ici une voix quelque peu discordante… et tout d’abord parce que j’ai souvent été frappé par le manque d’ouverture de nombreuses femmes par rapport à la proximité et à l’importance du père dans l’éducation des enfants. Effectivement, selon la vision dite traditionnel, le soin et l’éducation des enfants sont du ressort de la mère, le père lui est destiné à gratter pour assurer le confort matériel. Cette vision est encore sensible dans les jugements de divorce. Mais, mais, mais… si autrefois un homme était réputé incapable de s’occuper seul des enfants -ce qui a justifié de nombreux placements avec les drames que l’on connait- heureusement, il y a une petite ouverture. Par le choix qui est laissé aux enfants de plus de 12 ans et/ou parce que des mères sont déficientes, il arrive de plus en plus souvent que des pères obtiennent, non sans difficultés, la garde exclusive de leur progéniture. N’ayant pas trouvé d’étude sur le sujet, je ne puis qu’observer: dans tous les cas qui me sont connus, cela se passe fort bien et même, je n’ai jamais observé d’aliénation parentale dans cette configuration. Point n’est besoin d’appeler Freud à la rescousse. Non mesdames, les hommes ne sont pas des boeufs. Oui, l’implication et donc la présence des pères dans l’éducation est bénéfique si ce n’est nécessaire. Elle contribue aussi à la sécurité de l’enfant dans la mesure où, si la mère montre des troubles ou des déficiences en retour de couche, ce qui n’a rien d’exceptionnel, la présence du père permet d’en limiter l’impact. Pour toutes ces raisons, il convient d’en finir avec cette vision passéiste qui veut que seule une femme est capable de s’occuper d’un enfant. De par l’augmentation des divorces et la présence toujours plus grandes des femmes sur le marché du travail, le modèle traditionnel est d’ores et déjà cassé. Cessez donc de vous lamenter en regardant en arrière. S’il est un domaine où l’égalité reste à conquérir, c’est bien celui de la paternité pour le plus grand bien des enfants.

  5. Et qui plus est, j’ai lu dernièrement que la Ville de Lausanne programme l’ouverture d’autres APEMS parce qu’il y a insuffisance de places : il faut croire que tout le monde veut des enfants ” à tout prix “, mais après ils les consignent au pouvoir en place dès 7 heures du matin jusqu’à… je ne sais pas. Mais je sais qu’il n’y a pas que des enfants venant des classes défavorisées où les deux parents, quand il y en a, sont obligés de travailler.
    Vous avez raison Madame Sandoz, mais mon avis est que, outre casser les rôles traditionnels, cette situation enchante les Autorités. Comme dit justement Dominic, seulement voir les livres d’enfants d’enfants d’aujourd’hui, on peut leur faire le lavage du cerveau vite fait, bien fait !

Les commentaires sont clos.