La crise de l’EERV a un double mérite : 1) elle rappelle que l’Eglise n’est qu’une institution humaine au service d’une mission transcendante qui la dépasse et qu’elle peine à remplir. 2) Elle peut avoir un dénouement qui sera la preuve de la fidélité à la mission et au message que les chrétiens doivent transmettre.
Institution humaine, l’EERV, comme toute église, n’est composée que d’être faillibles, tous incapables par eux-mêmes de faire le bien même s’ils cherchent à le faire et croient y parvenir.
Institution investie de la mission de transmettre un message de vie, d’espoir et d’amour dans l’humilité, l’Eglise, donc l’EERV qui en est une illustration, ne peut être crédible et rayonnante que si ses autorités et ses membres sont capables de résoudre un conflit par une réconciliation. Le conflit actuel oppose des ministres les uns aux autres, le Président du Conseil synodal, pasteur, le responsable ORH, pasteur, à des collègues, pasteurs également. Quel exemple donnent-ils ? C’est vrai qu’il y a eu des blessures de part et d’autre, mais le reconnaître sans accuser et repartir la main dans la main, c’est grandir ensemble et donner enfin aux fidèles désemparés par le conflit l’exemple vécu de la Parole prêchée.
Le 23 juin 2016
Madame,
Merci pour votre billet qui exprime avec clarté le véritable enjeu de cette crise. Ces conflits institutionnels qui se terminent devant les tribunaux tournent en dérision la vocation de l’église à témoigner de l’évangile et rendent sa proclamation vide de sens. Dans la situation présente, il n’y a qu’un seul chemin : la reconnaissance mutuelle des fautes, le pardon et la réconciliation. D’autant plus à la suite des ces événements, où une telle démarche serait une vraie manifestation de la réalité de l’évangile, visible aux yeux de tous.
Madame,
nous partageons votre regard sur la crise de l’EERV. Pour que réconciliation il y ait, il faut que les protagonistes la veuillent et s’y engagent. L’accord de décembre 2015 semblait aller dans ce sens , mais nous constatons que la volonté de réconciliation n’est à ce jour plus partagée par les parties. La séparation est parfois aussi une réponse. Se mettre d’accord sur les désaccords est nécessaire pour parvenir à se respecter. Parfois les désaccords sont tels que le vivre ensemble n’est plus possible. Cela c’est aussi vivre l’évangile ( cf. Abraham et Lot, Paul et Barnabas).
Madame,
Je me permets de vous contacter pour vous faire part de mon sentiment en relation avec l’affaire Fatzer!
Ancien président de la paroisse Moudon-Syens, j’ai toujours voulu que règne une ambiance de partage et de chaleur entre nos paroissiens et paroissiennes.
Dans ce monde où chacun pense d’abord à lui avant de penser aux autres, je constate avec regret que même à la tête de notre église, cet état d’esprit est cultivé!
Suite à l’affaire précitée, je me dois de réagir pour le bien de notre église et de son avenir.
Ma question: Ne pourrions-nous pas mettre en place un “mouvement citoyen” qui aurait pour but de défendre et soutenir Daniel Fatzer, car je suis persuadé que si nous faisons rien pour lui, notre église va être touchée dans sa crédibilité et son avenir ?
Voila Madame mon coup de choeur et en me réjouissant de vous lire.
Avec mes salutations cordiales
Eddy-Jacques Vauthey