Plaidoyer pour la retraite de nos conseillers d’Etat

Nous sommes d’une pingrerie inouïe avec les membres de nos exécutifs tant fédéraux que cantonaux et communaux, pour des derniers, qu’ils soient à plein temps ou à temps partiel. Non seulement nous les payons en général plus mal qu’un chef d’entreprise responsable de plusieurs centaines d’employés, mais en outre, on tend systématiquement à « réduire » leur retraite.

Le temps est révolu où les mandats politiques dans les exécutifs étaient assumés par de grands bourgeois qui n’avaient pas besoin de gagner leur vie et « offraient » ainsi leur travail et leurs compétences à leurs concitoyens. La politique est devenue un moyen de gagner sa vie – en touts les cas dans les exécutifs. C’est peut-être regrettable, mais c’est un fait dont il convient de ne pas tirer le pire.

Reconnaissons que le conseiller d’Etat, par exemple, une fois élu, doit abandonner sa profession,  pour autant qu’il en ait déjà une quand il n’est pas élu très jeune – ce qui est probablement une erreur. Il va, en principe, assumer des journées de travail de  18 heures environ, n’aura plus guère de vie privée, ni de vraies vacances, sera en butte aux critiques âpres des administrés et aux commentaires ironiques, parfois blessants, des médias. Certes ! Il aura un chauffeur pour ses déplacements (heureusement !), sera flanqué d’un huissier, s’asseoira à table avec les grands de ce monde, voyagera officiellement aux frais de la princesse, en un mot jouira de quelques honneurs et détiendra du pouvoir.

Il n’en demeure pas moins qu’il ne sait pas s’il sera réélu ni ce qu’il deviendra quand il n’occupera plus sa fonction.

Il est parfaitement normal de garantir une retraite aux anciens membres de l’exécutif. Que celle-ci soit fonction de l’âge du « sortant »,  de la durée de son mandat, des revenus que peuvent lui assurer ses activités professionnelles passées ou futures, d’accord, mais de grâce qu’on ne vienne pas systématiquement, par jalousie souvent ou sous le mesquin prétexte d’une égalité démocratique, leur regretter ce qu’ils touchent. S’ils devaient craindre systématiquement de voir leur retraite amputée au nom de je ne sais quelles économies, ne les verrait-on pas peut-être s’accrocher à leur poste, réclamer à leur parti des prolongation du droit de se présenter aux élections, bref, bloquer la route à la relève ?

Ce serait mauvais pour les administrés autant que pour les compétences futures. Sachons reconnaître les services rendus. C’est aussi cela, la démocratie.

 

Le 11 septembre 2016

Petit dictionnaire de la laïcité

Plus la laïcité devient « républicaine » plus elle tend à devenir une religion.

Au sens le plus simple du terme, un État est laïc quand l’autorité politique n’est jamais en même temps, comme telle, autorité religieuse, et réciproquement  quand toutes les règles juridiques sont élaborées par des autorités politiques au sens ci-dessus et quand l’application desdites règles ne peut être assurée ou vérifiée officiellement que par des organismes non religieux. Ainsi, par exemple, un État laïc ne reconnaît pas d’effets juridiques propres à un mariage religieux célébré sur son territoire. Un État laïc est aussi un État dans lequel une fonction publique ne sera pas attribuée à une personne qui la revendique au nom de sa religion ou en rapport avec son appartenance religieuse (évidemment qu’il s’agit de réserver le cas de l’aumônier précisément engagé à cause de son « état » religieux).

Cette définition est encore relativement simple, mais les choses se compliquent quand on se met à parler d’une « société laïque ».

Qu’est-ce qu’une société laïque ? C’est une société dans laquelle le fait d’être ou de se dire membre d’une communauté religieuse ou pratiquant d’une certaine religion  n’entraîne aucune conséquence particulière automatique, ne fonde aucun droit particulier contre ou pour telle ou telle personne, ni n’impose quoi que ce soit en rapport avec cette communauté en dehors de ce que peuvent prévoir les règles civiles d’associations, par exemple.

Une société laïque se concilie parfaitement avec la pratique publique d’une religion pour autant que cela ne provoque pas de désordre, d’insécurité, de menace pour la liberté d’autrui. Une société laïque peut même considérer que telle religion fait partie intégrante de la culture ou des traditions locales et dès lors en soutenir certaines activités. Elle peut parfaitement admettre que les adeptes de telle ou telle religion portent publiquement un vêtement particulier qui leur est propre, attestant l’appartenance de celui qui le porte à une communauté particulière, pour autant que ce vêtement ne concrétise pas une volonté de se couper de la société civile ni une atteinte évidente à l’identité de la personne ; le vêtement particulier ne doit pas équivaloir à la négation d’une valeur fondamentale de ladite société civile, par exemple en cachant le visage, authentique identité individuelle.

Une société laïque ne doit pas être une société sans valeurs propres

C’est là sans doute le plus difficile. Quand elle ne sait pas ou plus, en fait, quelles sont ses valeurs fondamentales, la société laïque se réfugie derrière la laïcité pour se protéger et justifier son intolérance. Elle qualifie de « valeur républicaine », n’importe quelle manifestation d’anti-religion ou d’anti-cléricalisme et piétine la liberté au nom de la défense de celle-ci. Elle devient policière, “autoritariste” et  violente. Elle tombe dans tous les panneaux de la provocation, elle se croit menacée chaque fois qu’on se moque d’elle ou qu’on la nargue. Elle a peur d’être détruite parce qu’elle n’a rien d’autre à offrir que le vent de paroles creuses baptisé “laïcité”.

Il n’est pas moins dangereux pour l’avenir de s’affirmer une société laïque – qui renie les racines éventuellement chrétiennes dont elle tire ses valeurs essentielles, telles que le respect de chaque personne, de la liberté et de la responsabilité individuelles – que de plastronner derrière un costume religieux en y camouflant son prosélytisme.

 

Le 31 août 2016

 

Tel maître, tel valet!

Les journaux l’écrivent, les nouvelles télévisées de midi en parlaient : A Rio, quatre nageurs américains dont Ryan Lochte (« six médailles d’or dans sa carrière dont une cet été », nous rappelle Le Temps), pris de boisson, auraient causé des dégâts dans une station service puis prétendu avoir été « braqués par de faux policiers ». En bref, quatre nageurs mal élevés et narcissiques se conduisent comme des casseurs imbéciles et grossiers, donnant ainsi un bel exemple à tous les jeunes dont les médaillés sont les idoles.

Et que dit le Comité olympique américain ? « Ce n’est rien, ce sont des bêtises de jeunes ». On nous apprend toutefois que le Comité a présenté des excuses.

Comment voulez-vous prendre au sérieux les « cheffaillons » de ce comité qui ne sont même pas capables de dire qu’ils exigeront des quatre casseurs qu’ils présentent des excuses personnellement, qu’ils paient les dégâts de leur poche et soient, s’il y a lieu, frappés d’une sanction pénale.

Il n’y a pas que les hommes politiques qui doivent « donner » l’exemple d’une bonne conduite – ce qu’ils ne font déjà pas toujours ! Les sportifs de haut niveau, vedettes et parfois « idéal » des jeunes, ont la même responsabilité. Mais comment le sauraient-ils si les dirigeants de leur comité olympique sont incapables de les y aider ! Tel maître, tel valet !

 

Le 19 août 2016

 

Le bikini, valeur républicaine!

L’excitation française au sujet du burkini atteint le sommet du ridicule ! On entend des hommes politiques français affirmer même que ce genre de costume de bain « est une atteinte aux valeurs républicaines ». Si le ridicule tuait!…..

Il y a cent ans à peine, comment nos grand-parents ou arrière-grands-parents étaient-ils vêtus quand ils allaient à la plage ? Les meilleures toiles de maître et les plus charmantes photos sont révélatrices ! Et l’esthétique des plages actuelles où la chair nue rappelle parfois l’étal des bouchers n’est pas forcément très inspirante ! Ce n’est qu’en 1960 que Dalida a chanté le « petit itsi bitsi tini ouni, tout petit, petit bikini ».  Les « valeurs républicaines » françaises n’étaient donc pas encore une tradition!

Alors, pitié, laissons les ancêtres actuelles de futures femmes modernes se baigner en burkini ! Espérons qu’elles ne se noieront pas. Peut-être deviendront-elles même des championnes olympiques quand elles maîtriseront toutes les nages avec leurs « impedimenta ».

Cela n’a strictement rien à voir avec le problème de la burka ou du niqab, c’est-à-dire de l’obligation de se cacher le visage.

Le visage est l’identité d’une personne. Obliger quelqu’un à le cacher, c’est lui dénier sa qualité de personne.  Il est donc totalement inconciliable avec nos valeurs occidentales d’interdire à une personne de montrer son visage en public. Voilà ce que nous devons répéter inlassablement. Cette valeur-là concrétise le respect de l’autre autant que de soi-même. Il n’est pas nécessaire d’interdire niqab ou burka, il suffit de constater que celui qui l’impose est une sorte d’esclavagiste, la femme « séquestrée » sous sa burka ou son niqab étant au sens du droit suisse une victime et non pas l’auteur d’une infraction.

En revanche, toute autre partie du corps n’est qu’un accessoire utile que l’on montre ou non selon son sens de la pudeur, de l’esthétique, du confort, voire selon son éducation, même religieuse, ou selon sa soumission à la mode.

S’acharner sur le burkini, c’est prouver son ignorance des vraies valeurs.

Le 16 août 2016

Mariage religieux musulman en Suisse: attention danger!

« Le mariage religieux ne peut précéder le mariage civil ». Telle est la formulation, qui a remplacé, dans le code civil suisse, dès le 1er janvier 2000, celle valable depuis 1912 (et même depuis 1874), à savoir : « La bénédiction religieuse ne peut avoir lieu que sur présentation du certificat de mariage délivré par l’officier de l’état civil ». La formulation a légèrement changé, mais le principe est le même, soit que seul le mariage civil sortit des effets juridiques et qu’il faut impérativement éviter un mariage religieux précédant un mariage civil, par crainte que cela n’induise les époux ou l’un d’eux en erreur sur  la portée juridique de l’acte accompli. D’ailleurs, l’ancien droit, comme l’avant-projet de révision de 1995, prévoyaient même une sanction pénale en cas de violation de cette  règle. Le législateur d’aujourd’hui y a renoncé partant de l’idée que le principe était maintenant bien connu et n’a élaboré la phrase énoncée au début de cet article que pour mieux protéger les personnes susceptibles d’ignorer qu’un mariage religieux célébré en Suisse n’a, comme tel, aucun effet juridique.

Or il semblerait nécessaire d’informer aujourd’hui de la règle de notre code civil tout imam arrivant en Suisse et peut-être même d’en exiger l’affichage public à l’entrée de toute mosquée afin d’en avertir les fidèles. En effet, il arrive – le cas est avéré – qu’un imam célèbre en Suisse un mariage entre un homme et une femme tous deux de religion musulmane, sans se soucier de l’existence préalable du certificat de mariage civil, avec pour conséquence que l’épouse (elle tout spécialement vu le contenu du droit musulman) est grugée. Elle croit être mariée mais ne peut se prévaloir d’aucune protection juridique en Suisse, peut être mise à la rue par son mari, sans conséquence aucune pour ce dernier, à moins qu’elle n’ait fait l’objet de violence, ce qui n’est heureusement pas forcément toujours le cas.

Il paraît de la première importance de s’assurer que cette pratique du mariage religieux musulman en Suisse, sans certificat de mariage préalable, soit éradiquée. Ce serait une protection minimum de la personnalité de certaines jeunes femmes.

 

Le 15 août 2016

 

Le régime de Bologne, nuisible aux étudiants!

Le système d’études dit « de Bologne », en vigueur en Suisse depuis, en moyenne, une dizaine d’années, semble, en fin de compte, nuisible tant aux étudiants des Universités qu’à ceux des Hautes Ecoles Spécialisées (HES). Il n’est pas politiquement correct de le dire haut et fort, mais nombreux sont les enseignants ou les praticiens de tous bords qui le déplorent « en privé ».

La division des études en bachelor puis master a le double inconvénient de trop « théoriser » les études dans les HES, qui devraient être avant tout des écoles « professionnelles » à but pratique, et de rendre trop utilitaristes et banalement pratiques des études universitaires qui devraient être  plus théoriques, l’Université n’étant pas – sauf pour la médecine et éventuellement certaines sciences dures – une école professionnelle. Non seulement ce régime dit « de Bologne » nuit à la formation des jeunes en détournant le but réel des formations suivies, mais il a prolongé les études, coûtant ainsi inutilement plus à la société.

Il serait temps d’oser faire le point honnêtement sur le sujet.

La similitude recherchée entre les titres délivrés par toutes les « hautes écoles », quelles qu’elles soient, a, comme toujours quand on confond égalité et égalitarisme, faussé le résultat. Il semblerait que l’Allemagne n’ait pas cédé aux charme de Bologne à tout le moins en matière de formation musicale où ce système est nuisible, et que les Hôteliers déplorent, en Suisse et ailleurs, la transformation notamment de notre  Ecole Hôtelière en une HES. Les capacités des étudiants sur le terrain en seraient diminuées.

Il est juste, voire nécessaire, de valoriser les formations excellentes, qu’elles soient académiques ou plus « pratiques », mais il convient de tenir compte des spécificités propres aux différentes disciplines. L’excellence ne dépend pas des titres mais de l’adaptation de la formation aux réalités du terrain. Hélas ! On sait que, comme le système des crédits européens en matière d’études supérieures, qui n’est qu’un vaste « souk organisé », le système de Bologne permet de croire à l’égalité internationale des études. Tromperie que tout cela ! Et ce sont les étudiants qui en souffrent !

Le 11 août 2016

Le sport, école des inégalités et des différences

A réception du numéro spécial du Temps d’hier, cinq août, consacré aux jeux olympiques de Rio, j’ai eu un haut le cœur : encore du sport ! Mais, parcourant les pages par « acquis de conscience », j’y ai peu à peu pris un réel intérêt : j’y découvrais avec ravissement que le sport est la plus belle école des inégalités et des différences que l’on puisse rêver.  Rien de comparable entre les millions investis dans le football ou le tennis et les petits milliers de francs glanés ici ou là par le badminton, l’aviron ou l’escrime par exemple et pourtant c’est la même passion et la même volonté qui animent les sportifs, la même capacité de se surpasser, de serrer les dents. Et puis, démentant – à son insu peut-être ! – les dérives doctrinaires des théories du genre, Le Temps nous apprend que « Hommes et femmes ne sont pas égaux aux JO ». Quand le sport est le même, comme par exemple « le lancer du poids », les poids ainsi d’ailleurs que les records sont différents, et l’hyper-androgynie de certaines athlètes, favorisant l’égalité « absolue »,  fait soupçonner quelque dopage.

Alors, parlons de ces précieuses inégalités, donc différences, que la nature a prévues et que le sport met parfois en évidence et voyons-y l’expression de la réalité, source de richesse culturelle et sociale infinie, cause de respect et d’admiration. C’est, dans une certaine mesure, leur négation qui est à l’origine des vraies discriminations.

Le 6 août 2016

 

“Peopelisation” du terrorisme

« Démocratisation du terrorisme », tels sont les mots que Le Temps du 28 juillet met dans la bouche du Directeur adjoint du Geneva Center for Security Policy. Le rapprochement des deux termes fait hurler. Comment peut-on parler d’un « terrorisme démocratique », dans une culture européenne ou occidentale où les mots de la famille de démocratie sont toujours porteurs d’une valeur positive ? La preuve : personne ne parle jamais d’une démocratisation de la politique internationale par les initiatives UDC. Or on devrait et pourrait parfaitement le dire si on prenait le mot dans le sens où l’entend sans doute le directeur adjoint du Centre de Genève cité plus haut, à savoir « accessibilité à tout un chacun ».  C’est bien là le sens basique du terme de « démocratisation », mais le gros problème c’est que, dans notre conscience occidentale, cela ne peut concerner qu’un résultat positif. Ex. : démocratisation des études (malheureusement très mal appliquée chez nous !), démocratisation de la culture, de l’art, de la vie sociale et politique, du fonctionnement de l’Union européenne, etc… Mais démocratisation du terrorisme, mille fois NON. Alors, que fallait-il dire ?

« Peopelisation » des moyens et buts terroristes, tel est sans doute le nouveau visage qu’offrent  les derniers actes atroces de massacre et tuerie. C’est bien ce que l’on comprend du texte de l’interview du Temps cité plus haut quand il y est précisé : « tout un chacun peut entrer en action, poignarder des gens dans un train puis poster une vidéo ou brandir un drapeau et se revendiquer de l’EI ». Ce n’est pas de la démocratisation, c’est du populisme au sens propre du terme, ni de gauche ni de droite, mais fou, parce que rien n’est plus contagieux que la folie et celle des terroristes n’a pas de limite.

Mais par pitié, un peu de bon sens, ne parlons pas de « démocratisation du terrorisme ». C’est une aberration dangereuse.

 

Le 28 juillet 2016

Un nouveau cantique suisse tellement inutile!

Ainsi donc, quelques dizaines de communes suisses essaieront de faire chanter les nouvelles paroles du cantique suisse lors de la manifestation du 1er août (ou peut-être du 31 juillet vu que, pour des raisons commerciales, depuis que le 1er août est férié, on le fête parfois le 31 juillet, ce qui permet d’avoir congé le 1er août ou d’aller fêter une seconde fois ailleurs ! La Patrie n’a pas d’odeur !).

Mais au fait, pourquoi déjà faudrait-il modifier les paroles du cantique suisse ? Si je ne fais erreur, c’est parce que, lors de manifestations sportives internationales, au moment où l’on hisse le drapeau suisse pour célébrer quelque médaille ou victoire, les héros sportifs n’arrivent pas à chanter les paroles de l’hymne national suisse  (appellation générique !) car ils les ignorent. Et puis, ce constat fait, on a vérifié les connaissances de bien des élus politiques et on a dû se rendre à l’évidence…. Ignorance, ignorance ! Comment voulez-vous qu’on s’en sorte ? Les générations nées avant, pendant, ou juste après la guerre avaient appris les paroles de « ô monts indépendants » et puis, quelques années plus tard, on a passé à « Sur nos monts quand le soleil ! ». A l’église au moins, on a gardé la Prière patriotique de Jacques Dalcroze, qui date de 1903, mais évidemment que les esprits émancipés du 3e millénaire ne sauraient s’y référer !….

Dans le monde du sport, supprimons le cantique suisse ou  remplaçons-le par les hymnes cantonaux

Bon, revenons au Cantique suisse : c’est vrai qu’il est un peu démodé – comme la plupart des hymnes nationaux quand ils ont pris quelques plis historiques. En outre, il est totalement dénué de toute raison d’être dans le monde sportif, car, vous l’aurez sans doute remarqué, on y célèbre les exploits du Vaudois tel et tel, de la Tessinoise telle et telle, etc… C’est toujours la référence cantonale qui est rappelée – ce qui me plaît assez ! – Certes, les équipes sportives, de football notamment, sont tellement bigarrées de mercenaires qu’on ne sait plus très bien qui est d’où. Voilà une bonne raison de supprimer tout chauvinisme national dans le sport.  Au pis aller, en  cas de victoire individuelle, quand on hisse le drapeau suisse, substituons au cantique suisse l’hymne cantonal du médaillé. Celui-ci en saura peut-être les paroles, s’il est « de souche ». Et s’il ne les sait pas, il ne sera certainement pas désireux non plus d’apprendre les nouvelles paroles du cantique suisse. Les efforts actuels de lifting du texte sont totalement inutiles. Le patriotisme sans chauvinisme, ni nationalisme s’inscrit dans la durée.

 

Le 22 juillet 2016

Dessine-moi un espoir

Dans son excellent éditorial du Temps des 16/17 juillet, intitulé « Pourquoi nous battons-nous ? », M. Sylvain Besson  pose la bonne question : « Mais nous, qu’avons-nous à offrir ? »

A cette génération montante, souvent vêtue de noir – c’est une mode étrange et triste ! Dans la rue, quelles sont les couleurs des vêtements ? -, la société occidentale offre pour préoccupations principales, si j’en crois les médias, l’avortement, l’euthanasie, les mariages entre personnes de même sexe, des scandales sportifs, la disparition des glaciers et des forêts, rien que des idées de mort. L’Union Européenne,  qui  pouvait, en 1992, passer pour un idéal de liberté et d’ouverture, s’est révélée une pieuvre bureaucratique, antidémocratique, parfois mafieuse,  cause de tensions sociales dans les pays, sans chefs crédibles, menaçante avec les Etats faibles – la Grèce, l’Espagne, le Portugal – hypocrites avec ceux qu’elles considère comme « grands » – la France, l’Allemagne et, par moments, l’Italie – revancharde avec la Grande Bretagne, parfois avec la Suisse, nulle en politique mondiale . Les grands milieux de la finance et les multinationales causent des crises économiques par leurs tricheries et leur absence totale de respect des êtres humains et les Eglises – qui devraient rester les piliers de l’espoir et de la force de vivre – s’épuisent en querelles intestines, en auto flagellation ou en recherches publicitaires. Quels beaux spectacles pour les générations montantes !

Et pourtant ! On rencontre chaque jour des personnes magnifiques de courage, de dépassement de soi et d’abnégation, des chefs d’entreprise innovateurs,  honnêtes, responsables de leurs employés, des artisans amoureux de leur travail, des parents qui prennent vraiment soin de leurs enfants, des époux fidèles, des enseignants qui transmettent du savoir avec humilité et le sens des responsabilités, des médecins et des soignants qui écoutent leurs patients et non pas seulement leur ego ou les colloques, des personnages politiques soucieux du bien commun et non de leur seule réélection, des gens de foi animés d’une charité lucide et gratuite, des chefs capables de donner l’exemple dans leur fermeté et leur respect de ceux dont ils sont responsables. Tous ces êtres humains  qui représentent une promesse de vie existent et ont toujours existé même lors des périodes les plus troublées de l’histoire. Ce sont eux qui incarnent un espoir, ce sont eux qui représentent l’avenir. Mais il faut les voir et oser s’inspirer de leur exemple, ce qui implique parfois le refus du politiquement correct à ses risques et périls.

 

Le 18 juillet 2016