Clafoutis contestataire

Selon Le Temps du 24 octobre, Pablo Cruchon veut « faire converger les luttes, celles des migrants, des chômeurs, du service public, des locataires. Je crois en des mouvements sociaux de fond ». En un mot, il s’agit donc de récupérer des mauvaises humeurs et des déceptions pour créer des « solidarités ». Pas de programme, pas de vision autre que l’opposition à ce qui existe officiellement comme à « toute interdiction ». On perçoit un petit relent de mai 68 et des méthodes assez semblables à celles reprochées aux partis que les beaux esprits qualifient de populistes: caresser dans le sens du poil un malaise ou une mauvaise humeur plus ou moins larvés pour constituer une force.

On est curieux de voir le résultat de la réunion de migrants qui cherchent un logement et éventuellement un travail, de chômeurs qui cherchent un travail et craignent la concurrence des migrants, du service public qui ne sait plus où donner de la tête notamment à cause des migrants et des chômeurs, des locataires qui considèrent que l’on manque de logements bon marché et se plaignent souvent que ce sont les migrants qui les leur prennent, à cause de la complaisance de certains services publics.

Puisse ce clafoutis contestataire ne rester que folklorique ! Les élections sont un acte important de la démocratie à la condition que les électeurs ne se laissent pas piéger par des idéologies-bidons!

Le 25 octobre 2016

Immaturité estudiantine

Les étudiants de l’ IHEID (Institut de hautes études internationales et du développement) de Genève veulent interdire de parole le vice-président du FPÖ autrichien. A force de ne pas vouloir entendre les propos que l’on déteste on en ignore le contenu et on favorise des résultats de votations tels ceux du 9 février.

Il est normal, à 20 ans, d’être un peu extrémiste et les étudiants le sont souvent, mais il incombe alors aux autorités responsables de leur tenir tête et de leur montrer que la meilleure manière de lutter contre un mal éventuel c’est d’abord de le connaître. Il semble bien que ce soit l’intention du directeur de l’IHEID ; c’est tout à son honneur.

Osons dire aussi que les esprits les plus incapables d’entendre les arguments de ceux qu’ils veulent empêcher de suivre sont souvent en train de prêcher la haine des personnes sous le couvert d’un langage fallacieux d’ouverture et de charité.

Dans le même ordre d’idée, mais à un niveau un peu différent, l’excitation liée à la réunion « rock » néonazie révèle une récupération de la juste détestation d’une philosophie pour présumer coupables des pires méfaits tous ceux qui pourraient être y être intéressés. Et toujours évidemment sous le couvert de beaux sentiments.

On espère que la réunion de rock était connue et « discrètement » sous contrôle des services de sécurité. Mais s’il fallait montrer « patte noire » pour y entrer ce n’était pas vraiment une manifestation publique.

La démocratie et le respect de la liberté d’opinion exigent une réflexion très subtile et la chasse aux sorcières est aussi néfaste à ces valeurs que la naïveté de « Monsieur Bonhomme et les incendiaires ».

Le 19 octobre 2016

Monothéisme végétarien!

Le futur restaurant du buffet de la Gare de Lausanne fait couler bien de l’encre ! A juste titre ! Mais les débats dans le Temps de ce 15 octobre entre le secrétaire politique au PLR vaudois et le vice-président du POP vaudois sont d’un tout petit niveau. Le premier jongle avec les pourcentages et renvoie les usagers futurs, s’ils veulent une nourriture traditionnelle, à d’autres restaurants un peu plus loin de la gare ; le second – avec toutefois une pointe d’humour il faut le reconnaître – profite de dire tout le mal possible de l’économie dite – à tort selon moi – libérale, des riches, du jet set et de tout ce qui correspond au monde virtuel détesté d’une gauche figée.

Au fond, quel est le problème ? C’est la négation de toute liberté de choix culinaire pour les voyageurs de passage qui souhaiteraient se sustenter sans quitter la gare. Ces voyageurs-là n’ont qu’à manger végétarien, point barre !

Hé bien non ! C’est inadmissible. Le respect de la variété des cultures et des goûts des voyageurs de passage au buffet implique le choix entre différents mets avec ou sans viande. Que le Buffet de la Gare ne soit plus le lieu qui « évoquait cette époque invraisemblable où l’on était attentif aux nappes blanches », comme l’écrit fort bien le vice-président du POP, on peut le déplorer, c’est l’évolution et il n’est pas exclu qu’on y revienne dans 50 ans quand l’Europe sera guérie de sa maladie du « bon sauvage ». Mais la simplification du service, la diminution du choix des mets, le soin apporté à la préparation de quelques plats seulement n’impliquent pas forcément un monothéisme végétarien ! Qu’on se  le dise!

Le 15 octobre 2016

L’armée, assurance maladie ou accident.

D’aucuns se plaignent que l’armée est inutile ! Leur est-il jamais arrivé de réfléchir une minute ? L’armée, c’est comme l’assurance maladie ou l’assurance accident, elle doit être excellente et, si possible, inutile. Personne n’a spécialement envie de devoir recourir à son assurance accident ou à son assurance maladie, mais chacun, si cette malchance survenait, souhaite que son assurance fonctionne parfaitement. Il en va de même pour l’armée. Personne ne désire une guerre – et les militaires moins que tout autre, pour des raisons fort évidentes, puisqu’ils sont les seuls à avoir, dans un pays en paix, une petite idée de ce que représente la guerre. Chacun souhaite toutefois être défendu et protégé en cas de conflit. La difficulté actuelle tient assurément à la multiplicité des formes de danger et à l’inconnue qu’est le monde virtuel. Mais il est bien certain que l’espace aérien reste un point toujours faible et qu’une armée crédible doit pouvoir le protéger.

Le 12 octobre 2016

Malheur à la société qui sacrifie l’enfant aux phantasmes des adultes!

C’était écrit dans les astres : l’enfant est le salami des fanatiques de l’égalitarisme sexuel.

Quant on a voté la loi sur le partenariat enregistré, ses défenseurs ont juré leurs grands dieux que jamais il ne pourrait être envisagé d’adoption par un couple de même sexe.

Quelques années plus tard, en 2016, au nom de l’égalité entre les couples de sexe différent et ceux de même sexe, le Parlement a voté la loi permettant l’adoption de l’enfant d’un des partenaires par l’autre de même sexe.

Maintenant que l’on sait que cette extension de l’adoption ne sera pas soumise au vote du peuple, le référendum n’ayant pas abouti, les Vert’libéraux annoncent déjà qu’ils vont réclamer la pleine égalité entre les couples hétérosexuels et les couples de même sexe, c’est-à-dire le droit d’adopter en couple un enfant. Les Vert’libéraux déclarent aussi que cela ouvre la voie au mariage pour tous. Ils confirment ainsi que, comme nous l’avons toujours dit, le mariage est bien le symbole de la filiation ! Ils n’ont donc aucun respect de l’enfant puisqu’ils sont prêts à lui mentir officiellement en lui donnant un état civil qu’il ne peut pas avoir, soit deux mâles ou deux femelles comme parents. Le mensonge à l’enfant est érigé en symbole de l’égalité entre adultes ! Bel avenir !

Un seul espoir ! Peut-être que l’Office fédéral de la justice prendra enfin conscience du problème général de mensonge officiel à l’enfant que représente aujourd’hui toute adoption plénière – qui efface la famille de sang – et que cet Office cherchera, avec l’adoption simple – qui n’efface pas la famille de sang – la solution parfaitement respectueuse de l’identité de l’enfant. Et on pourra alors constater que, par ricochet, mais par ricochet seulement, non en tant que but premier, l’adoption simple réalise l’égalité entre les couples, mais sans mentir à l’enfant. La solution est si simple que seul un aveuglement égalitariste a empêché de la choisir lors de la révision actuelle du droit !

Et le mariage pourra alors rester exclusivement réservé aux couples de sexe différent qui peuvent seuls illustrer le symbole de la procréation.

Malheur à la société qui sacrifie l’enfant aux phantasmes des adultes !

Le 5 octobre 2016

La gratuité, ennemi public numéro un

Notre société a pris la mauvaise habitude de la gratuité et ne veut plus payer le prix coûtant. Existe-t-il un lien entre ce goût de la gratuité et le refus de choisir ? Probablement, car payer, c’est souvent, comme choisir, devoir renoncer à quelque chose.

Après que le Conseil National avait proposé l’autre jour, de porter à 25’000 frs au lieu de 10’000, les frais déductibles de garde d’un enfant, une parlementaire a roucoulé que « cela éviterait ainsi l’obligation de choisir entre rester à la maison et garder son enfant soi-même ou exercer une activité professionnelle lucrative ». « Eviter de choisir ». C’est le mal absolu aujourd’hui. On veut tout tout de suite et si possible pour rien.

L’absence d’obligation de choisir est une cause d’infantilisation de la société. Elle la fragilise et la livre pieds et poings liés à ceux qui font miroiter l’absence de coût. Internet est champion pour cela. Il assure l’apparente gratuité de l’information. Or la gratuité se paie, mais son prix est caché. C’est évidemment la disparition des postes de travail de ceux qui assurent des prestations payantes d’une part mais c’est aussi la publicité rampante et la création du besoin qui devient peu à peu une addiction. La gratuité favorise l’addiction et celle-ci consacre l’incapacité de choisir. Une fois la dépendance créée vient la dictature de celui qui a les moyens de satisfaire cette dépendance. Il sera, lui, libre d’exiger alors le prix qu’il voudra. Il est urgent d’apprendre à nos enfants à se méfier de la gratuité et de leur rendre le goût du choix.

Le 3 octobre

Appel aux parlementaires: luttez contre la toute puissance de l’Administration!

Dans La Nation du 30 septembre dernier, M. Jean- François Cavin dénonce à juste titre une « nouvelle directive de l’Office fédéral des routes » selon laquelle « le médecin doit désormais transmettre des éléments de diagnostic au service cantonal- et pas à un médecin-conseil ».

Il tombe sous le sens que ce n’est pas une directive d’un Office qui peut tourner le secret médical consacré par la loi.

Les directives élaborées par l’Administration ne sont que des interprétations d’un texte légal par un Office et leur conformité à la loi peut toujours être contestée. A vrai dire, il n’est même pas obligatoire de les suivre. Elles peuvent faire l’objet d’un recours devant les tribunaux plus fondé encore que celui contre les ordonnances du Conseil fédéral ou d’un Conseil d’État et ce n’est évidemment pas, comme dans le cas ci-dessus, l’avis du Préposé fédéral à la protection des données qui est liant.

En pratique, ce devrait être les parlementaires qui manifestent leur curiosité et condamnent l’interprétation qu’un Office administratif donne de l’esprit ou de la lettre de la loi qu’ils ont votée. A notre avis, les parlementaires négligent trop cette facette de la politique qui leur permettrait de mettre parfois un frein à la dérive tentaculaire de l’Administration.

Nous ne pouvons qu’inciter nos élus fédéraux à s’insurger à Berne devant la liberté prise en l’espèce par l’Office fédéral routes, comme ils devraient le faire devant celle prise par l’Office fédéral de l’environnement en matière de gestion des déchets. La hiérarchie des règles en démocratie est une condition importante du respect des libertés des citoyens.

Le 2 octobre 2016

Manger de la chair humaine?

L’émission de notre première chaîne TV, « faut pas croire », de ce 24 septembre, donnait notamment la parole à un philosophe végan. Ce dernier expliquait que son choix de régime sans aucun produit provenant d’un animal était une question éthique et qu’il pouvait manger des moules et des huîtres parce que ces animaux n’ont pas de système nerveux, donc ne peuvent pas éprouver de souffrance, ce qui est aussi le cas des végétaux. Mais il a ajouté que, dans 10 ans peut-être, si on a réussi alors à fabriquer de la viande directement à partir de cellules souches d’animaux, il pourrait à nouveau en manger car il en aime le goût. Il s’agit donc d’imaginer que l’on pourrait fabriquer de la viande animale sans que celle-ci soit un élément constitutif d’un être vivant animal.

Sachant que, selon ce même intervenant, pour les  végans, il n’y a pas de hiérarchie entre les êtres humains et les animaux – pour autant apparemment que ces derniers aient un système nerveux » -, on doit évidemment se poser la question suivante : si, à partir de cellules-souches humaines on arrive une fois à fabriquer de la chair humaine, indépendamment d’un être humain complet, sera-t-il alors normal ou autorisé d’en manger ? La question vaut d’être posée.

Une société de pipelettes

– « Pensez donc, ma Chère, le D. a eu un bébé hors mariage ! C’est du joli ! »

– « Et saviez-vous qu’Angelina Jolie et Brad Pitt divorcent ? Décidément, ces vedettes, jamais stabilisées ! ».

– « Qu’est-ce qu’on va encore apprendre du Hollande ou de ses ministres? »

–  « Tous ces gens, quand ils ne font pas un <<coming out>>, ils se conduisent que c’est à n’y pas croire ! ».

– « Et quand on n’a pas ces petits scandales qui font la une des nouvelles et des journaux, on a l’image d’un sexe géant exposé dans l’espace public comme une œuvre d’art »

–  « Enfin ça nous change au moins des querelles intestines du parti socialiste, des luttes de pouvoir entre candidats à la couronne de France et des fausses ou vraies annonces de la mort de M. Chirac ! »

– « De vous à moi, jouer sur la nouvelle du décès d’un homme, sous prétexte qu’il a été célèbre, c’est d’une grossièreté totale à l’égard de ses proches »

– « Vous l’avez dit, ma Chère, mais on ne sait plus ce qui peut faire monter l’audimat ou vendre la pub »

– « Erreur, ma toute Chère,  c’est le droit à la transparence et à l’information ».

– « Tiens, votre remarque me rappelle indirectement cette phrase de Clémenceau sauf erreur : « La démocratie, c’est le pouvoir, pour les poux de manger les lions »

– « Bon ! je vois bien qui sont les poux, mais… les lions ? »

 

Le 21 septembre 2016

 

L’école vaudoise dirigée par les syndicats

Sous le titre « Les élèves faibles, victimes de l’école vaudoise », le Temps de ce 12 septembre déplore le malaise croissant que la LEO semble engendrer pour les élèves les plus faibles. Rien n’est dit en ce qui concerne le sacrifice des élèves qui devraient être mieux nourris intellectuellement, mais on sait que ceux-là sont sacrifiés depuis des années au dogme du  « bac pour tous ».

Revenons à l’article du Temps. Mme Lyon, conseillère d’Etat responsable des écoles depuis bientôt trois législatures, y est interviewée.

A la question du journaliste : « Pour remplacer le maître de classe en voie de disparition, un statut de maître référent semble se profiler. Est- ce aussi votre solution ? »,  Mme Lyon aurait répondu : «  Le maître de classe n’est absolument pas en voie de disparition. Le nombre de périodes durant lesquelles le maître de classe est avec ses élèves a été augmenté, à la suite d’une discussion avec les syndicats… ».

Autre question : « Les enseignants demandent à être mieux soutenus dans leur fonction d’encadrement des élèves et moins sollicités par la <<bureaucratie scolaire>>. Que leur répondez-vous ? » Réponse de Mme Lyon : « Cette demande a en effet été formulée par les syndicats et nous avons trouvé des solutions avec eux….. ».

De pédagogie, de réflexion des enseignants comme tels, de préoccupation des besoins réels des élèves, pas un mot. Ce qui compte, en matière scolaire, ce sont les syndicats.

Est-ce une manière de s’assurer les bonnes grâces du parti socialiste pour obtenir le droit de briguer un 4e mandat politique ?

L’avenir de l’école vaudoise, donc celui de nos enfants, est plus en péril que jamais.

 

Le 12 septembre 2016