Clafoutis contestataire

Selon Le Temps du 24 octobre, Pablo Cruchon veut « faire converger les luttes, celles des migrants, des chômeurs, du service public, des locataires. Je crois en des mouvements sociaux de fond ». En un mot, il s’agit donc de récupérer des mauvaises humeurs et des déceptions pour créer des « solidarités ». Pas de programme, pas de vision autre que l’opposition à ce qui existe officiellement comme à « toute interdiction ». On perçoit un petit relent de mai 68 et des méthodes assez semblables à celles reprochées aux partis que les beaux esprits qualifient de populistes: caresser dans le sens du poil un malaise ou une mauvaise humeur plus ou moins larvés pour constituer une force.

On est curieux de voir le résultat de la réunion de migrants qui cherchent un logement et éventuellement un travail, de chômeurs qui cherchent un travail et craignent la concurrence des migrants, du service public qui ne sait plus où donner de la tête notamment à cause des migrants et des chômeurs, des locataires qui considèrent que l’on manque de logements bon marché et se plaignent souvent que ce sont les migrants qui les leur prennent, à cause de la complaisance de certains services publics.

Puisse ce clafoutis contestataire ne rester que folklorique ! Les élections sont un acte important de la démocratie à la condition que les électeurs ne se laissent pas piéger par des idéologies-bidons!

Le 25 octobre 2016

Suzette Sandoz

Suzette Sandoz est née en 1942, elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.