Dans un régime présidentiel, le président représente l’Etat, donc le pouvoir. Il doit être fort, puissant, aimé, populaire ! Il doit avoir un programme et faire des promesses. Un brin de culte de la personnalité n’est pas négligeable et plus ou moins discrètement recherché. Le président élu par le peuple représente en outre le peuple !
Dans un régime parlementaire à exécutif collégial, le collège exécutif incarne le pays. Il ne le représente pas, il le concrétise dans sa composition. D’où l’importance d’avoir un collège où coexistent des sensibilités, des cultures, des connaissances partisanes, professionnelles, économiques, sociales, géographiques différentes. Le pouvoir n’existe que pour l’ensemble du collège et chacun des membres représente les autres. Aucun des membres ne peut prétendre avoir un programme qu’il imposera aux autres. Cela ne signifie pas que l’intelligence et la compétence individuelles n’ont aucune importance, au contraire, mais c’est une protection par rapport à une dictature.
Un tel système n’est absolument pas médiatique et exige une véritable capacité de modestie, donc une vraie volonté de service. Voilà qui est en rupture totale d’avec la manière requise aujourd’hui, de « se vendre » sur le marché du travail. Quand je compare la formulation des lettres de candidature pour un poste de travail aujourd’hui avec le contenu des mêmes lettres il y a encore trente ans, je suis effarée. Aujourd’hui, vous devez oser dire à votre futur employeur que vous êtes le meilleur, que vous allez sauver sa firme, que vous adorez ce qu’il fait et que vous ferez encore mieux. La modestie est un défaut grave. Vous auriez l’air de ne pas croire à votre destin !
Le populisme se nourrit de narcissisme et de certitude d’être le meilleur. Il entretient l’idée d’une représentation du peuple. La médiatisation de la société favorise le populisme et menace la démocratie.
J’apprécie de ne plus être obligée de chercher du travail … :-)))
Ayant travaillé pendant de longues années dans des Etudes d’avocats tant à Genève qu’à Lausanne, je ne connais aucune secrétaire qui a dû … sauver l’Etude où elle avait été engagée !
Que fait-on de la collégialité indispensable à la bonne marche d’une entreprise ?