L’AVS et le fétichisme des 64 ans pour les femmes

” L’égalité, d’accord, c’est un droit, mais pas en matière d’AVS ! Là, les femmes méritent un petit privilège.” Sous quel prétexte ? Sous celui qu’elles sont plus nombreuses que les hommes à exercer un travail à temps partiel, ou qu’elles sont moins nombreuses que les hommes à occuper des postes de cadres ou qu’il existe encore des cas – inadmissibles, c’est exact ! –  où des différences de salaires pour un travail égal ne reposent que sur le sexe.

Le premier argument ne vaut pas grand-chose, car le temps de travail est majoritairement une question d’option personnelle adaptée à un mode de vie choisi en couple ou en tant que femme seule.

La situation de cadre est le reflet de la concurrence dans le monde du travail où les femmes sont parfois moins intéressantes à avoir dans un poste à responsabilité puisqu’elles devront le quitter un an plus tôt qu’un homme.

Quant aux cas d’inégalité de salaire – encore une fois inadmissibles – fondées exclusivement sur le sexe, il n’est pas impossible que l’égalité de l’âge de la retraite contribue à les combattre, incitant en effet à faire considérer enfin les femmes comme égales des hommes dans le monde professionnel !

La lutte pour les 64 ans reste le « merveilleux » prétexte permettant de récupérer le vote des femmes au nom d’une pseudo générosité.

Quand nous avons voté, aux Chambres, l’élévation de l’âge de la retraite de 62 à 64 ans, je savais que je serais pleinement concernée, mais j’ai voté sans hésiter car cette marche vers l’égalité représentait une chance sur le marché du travail, en particulier en cas de réinsertion professionnelle.

Depuis que les femmes ont acquis le droit de vote et d’éligibilité, elles ont toujours été courtisées par les partis politiques qui cherchent à attirer leurs votes par des ronds de jambes. Le fait d’en être consciente permet de prendre une certaine distance par rapport aux arguments les plus apparemment généreux, de garder un petit sourire en coin, et d’avancer vers l’égalité sans passer pour des assistées.

La campagne pour le vote de septembre prochain sur l’AVS perpétue, chez des opposants, cette astucieuse flatterie des « pauvres femmes ».

Il est temps de peser le pour et le contre de la révision sans le fétichisme des 64 ans!

 

 

 

 

 

Suzette Sandoz

Suzette Sandoz est née en 1942, elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.

52 réponses à “L’AVS et le fétichisme des 64 ans pour les femmes

  1. J’adore les couples qui se disent modernes et baissent tous les deux le temps de travail à 80%, pour que chacun puisse garder des loisirs (même pas ensemble).

    Je ne peux m’empêcher de me dire que je vais néanmoins leur payer des prestations complémentaires car ils n’auront manifestement ni 3e pilier ni retraites complètes….

    A l’uni, les femmes sont hyper majoritaires aujourd’hui. Ne voient-elles pas que leurs lois “égalitaires” vont se retourner contre elles? déjà aujourd’hui, par exemple dans le domaine de Mme Sandoz, les facultés cherchent des doctorants et des profs “masculins” car ils sont minoritaires.

    Nous avons la culture politique et le QI d’une huitre. Vivement que les femmes nous remplacent aux postes de pouvoir. Merkel a fait fermer les centrales nucléaires, les Allemand.e.s adoreront le 19°C en hiver, maintenant que le Qatar a annulé le contrat d’exportation de gaz.

    1. Non mais quand est-ce que Suzette Sandoz cessera de sévir auprès de la presse au nom de je ne sais quelle auto proclamation de référence en matière d’opinion socio-culturelle ?
      J’ai plus de 60 ans et j’ai l’impression de toujours lire des interventions de cette dame complètement à côté de la plaque de notre réalité sociale actuelle et ceci déjà depuis plus de vingt ans!
      Quelle est son expérience de la vie d’une femme mère de famille, issue d’une formation professionnelle qui lui offre une carrière passionnante et qui jongle comme tant d’autres pour tout mener à bien?
      Et ceci dans un choix de vie libre de femme , de mère, de professionnelle et de citoyenne.

      À l’heure où enfin, on se penche en Suisse sur l’éventualité d’un congé paternité, qui a déjà cours dans de nombreux pays, on continue à nier l’immense engagement familial que représente aussi la responsabilité de nos enfants ?
      Oublie-t-on que la différence entre le père et la mère est également celui de l’enfantement ?
      Oublie-t-on tout simplement que les femmes n’ont pas la même force ni endurance physique ?

      Il ne s’agit pas d’y réfléchir derrière un bureau.
      Il faut tout simplement ouvrir les yeux sur une réalité de vie, celle de toutes les femmes qui ne restent pas coincées derrière un bureau !

      1. Oubliez-vous également que les hommes vivent moins longtemps que les femmes ?
        Dans ma famille paysanne, de nombreuses femmes ont vécu jusqu’à 30 ans de plus que leurs hommes…

      2. De nos jours les femmes ne sont pas coincées, elles courent entre le bureau et le berceau. Qui de celles qui à l’époquent choisissaient l’un ou l’autre connaissaient le mieux “les réalités de la vie ” ? C’est en courant qu’une femme enrichit le plus vite son existence ?

      3. “…a vie d’une femme mère de famille, issue d’une formation professionnelle qui lui offre une carrière passionnante et qui jongle comme tant d’autres pour tout mener à bien…”

        Vous est-il arrivé de vous arrêter, ne serait-ce que quelques instants, et tout simplement vivre?

        Ou seriez-vous de celles et ceux qui préfèrent se noyer dans ce que les psychiatres appellent “activisme de surcompensation” pour mieux fuir la vie?

        C’est tès bien d’être de son temps, pour autant que ce ne soit pas du temps mort.

        Ou, comme disait Etiemble, “à force d’être à la page on arrive très vite à la page blanche”.

        1. Si c’est bien à Thée que vous répondez, vous n’avez manifestement pas compris son commentaire. En relation de ce que vous citez en première ligne, il n’y a pas de divergence d’opinions entre vous et cette dame. Relisez plus attentivement le commentaire, il serait ensuite convenable que vous vous sentiez peu à l’aise…

  2. Quelle est la justice entre un maçon qui part à la retraite à 65 ans, avec une espérance de vie moindre qu’une femme médecin ou ingénieur.
    Au final, l’espérance des femmes étant plus grande, elles bénéficient de l’AVS de 21 ans contre 16 ans pour les hommes. Un homme reçoit donc 25% en moins.

    Si il y a quelque chose à faire, c’est plutôt de prendre en compte les métiers qui ont un impact sur l’espérance de vie.

    Bref, l’AVS est très favorable pour les femmes.
    Seul hic, c’est le lien entre montant de l’AVS et cotisation, ça devrait être supprimé pour les citoyens suisses.

  3. Chère Madame,
    Quel courage, surtout de la part d’une femme ! Les femmes exigent à juste titre l’égalité avec les hommes. Alors qu’elles assument ! Que l’âge de la retraite soit le même pour les hommes et les femmes, que leurs salaires soient égaux, d’accord avec tout cela mais d’en arriver à engager ou promouvoir une femme juste parce qu’elle est une femme sans égard à ses qualification est et restera un aberration.

    1. L’égalité, c’est la reconnaissance de ce qu’une femme peut apporter autant qu’un homme quand il s’agit de son salaire ou de ses chances d’obtenir un emploi. Une autre forme de respect, c’est prendre aussi en considération qu’en général une femme a une résistance physique moindre qu’un homme, et il y a des activités éprouvantes qui lui sont réservées, en particulier quand elle a un niveau de formation ne lui laissant pas grand choix. Ces femmes qui travaillent comme des hommes auraient droit à prendre leur retraite plus tôt, leur refuser cela au nom d’une logique de l’égalité est un tour de passe-passe assez simplificateur et accommodant.

      L’homme a ses faiblesses, la femme a ses faiblesses, et l’un et l’autre ont des qualités plus prononcées qui mises en valeur devraient avoir l’occasion de s’exercer au profit de tous. Ce n’est pas en ajustant le compteur à 65 ans que l’on gagnera sur tous les plans en tentant de nier les différences sous prétexte d’égalité.

  4. En 2022, on ne dit plus féministe, mais femelliste ! Les animaux ont les mêmes droits que nous; ils ont le droit à la vie, à la protection contre le viol, contre le zoophage et le droit à une retraite paisible !

    ttps://m.youtube.com/watch?v=rJIOez7-G_s

  5. Chère Madame, vous parlez d’une marche vers l’égalité. Et en même temps soulignez à juste titre la persistante disparité des revenus. Je me permets de ranger cette argumentation au rayon des voeux pieux et des cartes postales des années 70, moment où la femme suisse acquiert enfin le droit de vote. Car une femme qui votera oui en 2022 pour l’AVS à 65 ans est sauf erreur née en 1957. Si elle a choisi cette vertueuse et enchanteresse vie de couple à laquelle elle est restée fidèle tout en contribuant, même à temps assez plein,au revenu maximum pour le calcul d’une juste retraite à deux, quel sera le montant mensuel AVS de Madame? Même pas 2’000CHF. C’est à dire même pas la totalité de la part sur capital plein (86.400 brut de salaire). Évidemment le capital du IIe pilier sera fonction des cotisations… Alors travailler un an de plus, soit cotiser 45 ans pour toucher une telle somme! Combien de femmes en Suisse entre 1977 et 2022 ont-elles pu viser le salaire donnant droit à cette retraite? Je m’étonne qu’à gauche comme à droite on continue de taire ces chiffres alors qu’ils sont disponibles sur le site officiel de l’AVS. Sans oublier qu’il est assez rare de se voir confier un poste bien rémunéré après 55 ans. Les salariés des métiers fatigants, hommes et femmes, sont mal lotis. Rien que cette semaine, au bord de chantiers exaspérants de nuisances et aux caisses de magasins en restructuration absurde, j’ai vu des choses inacceptables. Ne ferait-on pas mieux de voter 63 ans maximum pour tous et toutes, et faire en sorte que des places se libèrent au profit d’emplois corrects pour la génération qui arrive?

    1. Mettre l’âge de retraite à 63 ans, c’est des années de cotisations en moins (donc de financement en moins pour la caisse AVS) et des années de versements de rentes en plus (donc de coût en plus pour la caisse AVS). Comme entendez-vous équilibrer l’équation ? C’est-à-dire, à qui voulez-vous faire payer ? Sachant que la réforme actuelle est une mesurette qui permet seulement d’équilibrer les finances seulement pour une courte durée.

      Quant à “libérer” l’emplois pour la génération suivante, ne vous inquiétez pour elle, en 2030 nous serons dans une forte pénurie de personnel qualifiée et non qualifiée, et ce, partout en Europe. C’est déjà le cas dans les domaines de la santé et de l’enseignement où les employeurs vont même jusqu’à réengager des jeunes retraités. Et il y a de plus en plus de places d’apprentissage disponibles qui ne trouvent pas preneur.
      Par contre, la facture sociale pour maintenir le système AVS actuel va peser extrêmement lourd pour cette génération suivante, qui sait déjà qu’elle n’aura d’autre choix que de travailler au minimum jusqu’à 67 ans, comme c’est déjà prévu dans la majorité des pays européens.

  6. Merci de ces bons arguments, mais à quand une initiative pour que les entreprises aient un quota de collaborateurs de 55-65 ans? Vouloir élever l’âge de la retraite et ne plus vouloir embaucher déjà avant 55 ans ne joue pas. C’est du reste valable pour les deux sexes

    1. Tellement vrai.
      Mais donc aussi: à quand une initiative pour mettre le même taux de cotisations LPP quelque soit l’âge ?
      Si quelqu’un peut m’expliquer la raison de ces paliers stupides, je suis preneur.

  7. L’émission Temps présent du 24 septembre 2009 révélait que 30% des Suisses sombrent dans la dépression après avoir pris leur retraite. Rien d’étonnant à cela, si l’on en croit le site de SantéPsy.ch: «Le travail est une part importante de notre identité. Il joue un rôle important dans le bien-être psychique et contribue à l’épanouissement personnel.» Mais bizarrement, lorsqu’il s’agit de l’élévation de l’âge de la retraite des femmes, de 64 à 65 ans, voilà que ce serait au pire une «couleuvre à avaler» pour celles qui soutiennent la réforme ou un «sacrifice inacceptable» pour les autres. J’ai décidément du mal à comprendre pourquoi les femmes, qui ont tant lutté pour accéder au marché du travail, ne se réjouissent pas de pouvoir s’y épanouir une année de plus.

    1. 30 % des Suisses sombrent dans la dépressions une fois à la retraite car ils se définissaient par leur travail ? Rien que ça !

      J’aime votre humour au 2ème degré mais pas question de discuter ces chiffres car vous nous offrez ainsi la solution.

      Laissons donc ces 30 % travailler jusqu’à la tombe pour leur bien-être et financer ainsi ceux qui s’épanouissent une fois à la retraite. En effet, un autre reportage révélait que 30 % des Suisses souffrent d’épuisement au travail (burn out, dépressions, arrêts maladie). Le dernier tiers s’est déjà fait licencier après 60 ans et ne retrouve plus de travail.

      Cerise sur la fondue: une forte baisse des coûts de la LAMAL, de l’assurance perte de gain ainsi que de l’assurance chômage.

      Et si la loi passe quand même ? Imaginez la situation d’une collègue qui décide de ne plus travailler à 64 ans et attend que ça passe ? Soit elle se fait licencier (à 64 ans et 3 mois) et ça met une mauvaise ambiance (elle touchera alors le chômage et une meilleure rente que si elle décide de prendre une retraite anticipée), soit elle reste et les autres collègues devront faire son travail.

      La bêtise appelle la résistance passive qui est d’une redoutable efficacité.

      Toutes ces histoires n’ont rien à voir avec l’âge de la retraite (qui est souvent déterminée par votre employeur) mais uniquement un moyen de baisser les rentes.

    2. Les femelles qui voteront pour avoir ce “privilège” stupide sont les mêmes qui vont, le 14 juin notamment, hurler dans la rue en montrant sans vergogne ce qui en fait des mammifères comme les autres. Pour les métiers de bureau, je préconise la retraite à 70 ans pour tous, femelles comprises. Ce sont les métiers durs (que ne font pas les femmes) dans la construction, par exemple, qui pourraient éventuellement bénéficier d’un régime adapté. Le bon sens n’étant pas la qualité première des votants en Suisse, je crains fort le refus de cette augmentation.

      1. Deux proverbes :

        “La vulgarité est une forme de violence et non un mode d’expression”.

        “Qu’elle donne dans la vulgarité ou dans le raffinement, une star est toujours une star”.

      2. Vive les clichés: travail pénible dans construction et vie de fonctionnaire dans les bureaux.

        A l’ère de l’uberisation, cela dénote une faible conaissance du quotididen de nombreux travailleurs. Et pourtant, on sait aujourd’hui que les vrais “burn out” touchent des métiers qui n’ont rien à voir avec la pénibilité physique. La plupart des pays ont émis des critères qui incluent la sécurité, la charge psychique et l’organisation du travail (week end et nuits). Les métiers du numérique où les employés passent plus de 8 heures derrière des écrans sont délétères pour la santé.

        Je vous prie de bien vouloir attribuer un facteur de pénibilité aux emplois suivants: infirmière, médecin urgentiste, aide-soignante, sage-femme, ambulancière, brancardière, kinésithérapeute, gardienne de prison, gendarme, caissière, enseignante (divers degrés), serveuse, cuisinière, femme de chambre, agricultrice, coiffeuse, nettoyeuse, éboueuse, hôtesse de l’air, factrice, chauffeur de bus, préparatrice de colis dans un entrepôt de eCommerce, livreuse de repas (vélo et moto), employée de “call center” et hôtesse de salon érotique.

        De plus, vu les fréquentes restructurations (changement de poste et d’employeur), il faudra pondérer tout cela en fonction des divers postes occupés durant sa vie (avec une sous-pondération en fonction de l’âge). Le taux d’activité, l’horaire annuel doit aussi entrer dans le calcul. Sans compter ceux qui excercent plusieurs métiers à temps partiel pour s’en sortir.

        Souvent, ces métiers pénibles sont souvent les moins rénumérés donc permettent rarement de se permettre une retraite anticipée.

        Donc, au lieu d’engager une centaine de personnes pour gérer un monstre de bureaucratie, je vous propose la retraite pour tous à 62 ans. Dans l’intérim, commençons par refuser une hausse de la retraite pour les femmes.

  8. Une fois n’est pas coutume, je ne partage pas votre analyse. Il ne faut pas oublier que jusqu’à récemment, les hommes ne participaient que très peu aux tâches domestiques et à l’éducation des enfants. Je n’irai pas jusqu’à dire que les femmes assumaient une double journée de travail mais souvent celles qui avaient un emploi à l’extérieur n’avaient pas terminé leur journée de labeur avant 21h00. Et pour les autres qui sont restées à la maison de longues années pour s’occuper exclusivement des enfants, la situation n’était pas très différente. C’était d’ailleurs souvent le cas pour les femmes qui habitaient dans les campagnes. Pour ces familles là, il était très difficile pour les femmes d’exercer une activité professionnelle car les structures d’accueil n’étaient que très peu développées et les horaires scolaires mal adaptés. Imaginez, si vous aviez deux enfants, aucun des deux n’avait le même horaire scolaire et si vous souhaitiez que votre enfant puisse bénéficier d’une activité extra-scolaire, la mère en général devait en assumer les déplacements. La situation, fort heureusement, a changé depuis une quinzaine d’années, tout comme les mentalités d’ailleurs. Dès lors, il m’apparaît que c’est une juste compensation pour de nombreuses femmes.

    1. Excusez une phrase mal tournée dans mon commentaire et je la cite : “Imaginez, si vous aviez deux enfants, aucun des deux n’avait le même horaire”. Il faudrait lire que dans une famille de plusieurs enfants, les horaires sont peu harmonisés ce qui ne facilite pas la vie des parents et notamment celle des mères. Je profite de l’occasion pour ajouter que je serai également favorable à ce que les hommes et les femmes puissent prendre leur retraite dès 64 ans. Bien entendu, les nombreuses personnes qui exercent des métiers passionnants n’ont aucune envie de cesser leur activité trop tôt et c’est tout à fait compréhensible. Par contre, pour ceux qui assument des tâches pénibles ou monotones, il serait opportun qu’ils puissent s’arrêter au plus tard à 64 ans.

  9. Entièrement d’accord. Il faut donc refuser cette loi et lancer une initiative pour abaisser la retraite des hommes à 64 ans.

    L’espèrance de vie est en baisse après avoir plafonné ces dernières années. Fin des intérêts négatifs qui amputait la valeur des placements liquides. Le bilan de l’AVS est sain.

    Et, en cas de problème, on a constaté qu’on peut débloquer 2 miliards pour l’armée sans problèmes, des crédits illimités pour des vaccins Covid (y compris pour les enfants) et des aides d’Etat durant une pandémie. Sans parler de l’aide à l’Ukraine qu’un pays riche comme la Suisse peut absorber sans problèmes.

    Alors un an plus calme bien mérité pour toute la population semble supportable. Cela devrait contribuer à la santé de la population et permettre aux plus jeunes de trouver plus facilement un travail. Cette votation est le reflet d’un dogmatisme depassé.

    Et, si les Suisses se font berner une fois de plus, il suffira de s’inscrire au chômage à 64 ans…

    1. 1) L’espérance de vie est toujours en augmentation selon les dernière tables de mortalités publiées. Dire qu’elle va diminuer n’est que pure spéculation.
      2) 2 milliards pour une urgence ponctuelle c’est rien par rapport aux besoin de l’AVS (47 milliards de versement de rentes en 2021, alors que les cotisations des travailleurs n’étaient que de 35 milliards. Je n’appelle pas ça un bilan “sain” d’autant plus qu’en 2030 le déséquilibre sera encore plus grand).
      3) Si d’un côté vous pensez que l’espérance diminue, mais que dans l’autre vous prétendez qu’un an de calme mérité la santé de la population s’améliore, il n’y a aucune logique.

      Pour moi le dogmatisme n’est pas là où vous le mettez. Où alors il va falloir argumenter avec des chiffes SVP

      1. C’est faux. Les hommes, par exemple, ont gagné 3-4 ans d’espérance de vie entre 2000 et 2010 mais plus que 0.8 entre 2010 et 2020.

        L’an dernier la courbe s’est inversée chez les femmes. La plupart des pays occidentaux observent la même tendance.

        Les coûts de la santé sont un des facteurs, il ne sera pas possible de maintenir une augmentation de l’espérance de vie sans que les coûts de la santé augmentent de manière exponentielle donc de manière insupportable pour l’ensemble de la population. On va donc inévitablement vers un “rationnement” des soins.

        A cela va s’ajouter la surmortalité inévitable liée à la dégradation de notre environnement et la limitation des ressources en général (dont la Covid n’est qu’un épisode mais qui continuera à raboter l’espérance de vie des seniors pour une décénnie).

        Avez-vous consulté les prévisions utilisées pour les calculs de l’AVS et crier à la faillite ? Allez, j’ose la caricature: “Bientôt tous centenaires”.

        Quand à votre 3ème point, vous sembler confondre “espérance de vie” avec “espérance de vie en bonne santé”. Lever le pied avant qu’il ne soit trop tard permet d’éviter des coûts de santé car le travail use. Je vous propose de consulter les coûts des assurances perte de gain. Je vous rappelle d’ailleurs que l’AVS c’est aussi l’AI.

        Finalement, je vous rappelle que le but de cette réforme est d’économiser 1.2 milliards d’ici 2030… et là, avec le budget supplémentaire de l’armée, on vient de claquer 2 milliards en un an…

        Bref, le dogmatisme semble encore bien ancré dans une partie de la population qui lit un peu trop la presse sans se poser de questions.

    2. L’espérance de vie a diminué en 2020, à cause du Covid (oui, oui, même si nombreux ici doute de l’existence même du virus, il y a bien eu surmortalité), mais repart à la hausse en 2021.

  10. Dans la mesure où les femmes obtiennent le même salaire ( à travail égal , salaire égal) et que les tâches ménagères, la garde des enfants, les congés “maternité/paternité” , sont partagés.. j’estime qu’il serait normal que l’égalité se trouve aussi dans le même âge du départ à la retraite…Je sais, je vais me faire lyncher…Ceci dit que ce soit pour les hommes ou pour les femmes, l’âge de départ à la retraite devrait prendre en compte la pénibilité du travail….

  11. C’est un peu le raisonnement de ceux qui voyagent en seconde classe et qui voudraient que les privilégiés de la 1re classe fassent de même. Mais on peut inverser le schéma: pourquoi ne pas faire monter en 1re les voyageurs de 2e ? Dans le cas de l’AVS, cela signifierait abaisser l’âge légal de la retraite des hommes à 64 ans. Quid du financement ? C’est toujours l’argument soi-disant imparable – et bien pratique pour s’opposer à tout progrès social – mais dans un pays riche comme la Suisse a-t-on vraiment cherché des solutions ?

  12. L’erreur est de vouloir fixer un âge déterminé pour tous/toutes, basé uniquement sur le genre. Dans ce cas, c’est un âge de retraite PLUS élevé que celui des hommes qui devrait être fixé pour les femmes puisqu’elles ont en Suisse une espérance de vie 4 ans supérieure à celle des hommes (donc, actuellement, elles bénéficient de la retraite en moyenne près de 5 ans de plus que les hommes, une sacrée différence!). Ce qu’il faudrait plutôt est tenir compte de la pénibilité du travail effectuée, que ce soit par un homme ou par une femme. Ceux/celles qui effectuent des travaux pénibles (“usant”) devraient pouvoir prendre leur retraite disons à 62 ans (ou peut-être 60?), par contre ceux qui ont la chance de travailler dans des conditions moins dommageables à long terme pour leur santé physique ou morale et/ou plus gratifiantes, hommes ou femmes, pourraient très bien travailler jusqu’à 67 ans, voire même plus. A condition évidemment que les employeurs soient alors mis devant leurs responsabilités de ne pas exclure les personnes d’un certain âge de la possibilité de garder/retrouver un emploi! Et, dans tous les cas, chacun devrait pourvoir prendre une retraite anticipée si tel et son choix, moyennant bien sûr une baisse correspondante des prestations de retraite (ou retardée, avec alors un bonus).

  13. Pas trop d’accord avec vous, chère Madame! Pourquoi cette inégalité de traitement ne devrait se faire que sur le dos des femmes? Il me semble qu’elles ont déjà assez donné et qu’il est grand temps qu’on leur rende justice. Cette augmentation de l’âge de la retraite ne va pas dans ce sens, malheureusement!

  14. Les problèmes du financement de l’AVS découlent ESSENTIELLEMENT du chômage, non-chiffré, et qui se monte à des centaines de milliers de personnes, et du fait que des employés arrivent en Suisse à l’âge de 45 – 55 ans, qui cotisent peu et qui engrangent des pensions à vie. Le relèvement de l’âge pour les femmes est une facilité que les politiques mettent en œuvre mtn et lui trouve un cadre correct et juste (égalité des sexes).

  15. Nous pourrions aussi aborder la question par l’autre bout de la lorgnette :
    Et si le fétichisme consistait précisément en la volonté de reculer l’âge de la retraite de tous, plutôt qu’en celle de vouloir empêcher celui des femmes de reculer ?

  16. Site officiel AVS/AHV, chapitre *Plafond de la rente*: “La somme de 2 rentes individuelles d’un couple marié ne peut être supérieure à 150% de la rente individuelle maximale”. [Rente minimale = 1’195chf ; rente maximale = 2’390 ; soit 3’585chf]. Toutes catégories et régimes individuels confondus, la moyenne des Suisses disposant des 3 piliers est de 28,5%. Par ailleurs, 31,5% des retraitées ne disposaient que de la rente AVS en 2019. Sources Confédération et Pro Senectute.

    1. Merci pour ces précisions. Les hommes devraient donc bien réfléchir avant de voter car, pour un couple, lorsque la femme à 64 ans, ça fait une rente complète durant un an… ça permet souvent au conjoint de partir aussi un peu avant.

      Alors que si on repousse, il n’y aura plus qu’une rente et demie dès 65 ans et il faudra cotiser à l’AVS un an de plus. Les couples mariés sont donc les dindons de la farce et indirectement, c’est la fin du rêve de retraite anticipée pour certains conjoints…

  17. N’oublions pas que la femme qui a élevé des enfants reçoit une prime (200 frs il me semble ?) pour chaque enfant. Pas l’homme. Egalité impossible une évidence …

    1. Renseignez-vous mieux.

      ttps://www.profamilia.ch/fr/familles/guide-des-familles/mots-cles/bonification-pour-taches-educatives-2

      ttps://www.fedlex.admin.ch/eli/cc/63/1185_1183_1185/fr#art_52_e
      (et articles suivants)

  18. Après tout puisqu’elles sont exemptées du service de défense obligatoire, les femmes ne devraient-t’elles pas se voir ouvrir le droit à la rente AVS à 66 ans pour tenir compte de l’année perdue par le soldat de base? Contre cet argument, il est honnête de relever que si la Suisse respectait les articles 14 cum 4 § 2 Conv.EDH la question ne se poserait pas.

    Pourquoi convoquer l’article 4 § 2 Conv.EDH relatif au travail obligatoire ou forçé ? Parce que, d’une part, le service de défense est un travail obligatoire sous peine de sanctions pénales et, d’autre part, parce que le fait qu’il soit de ceux qui sont a priori autorisés (4 § 3) n’empêche nullement d’analyser la question sous l’angle de l’article 14 Conv.EDH qui proscrit les discriminations fondées sur le sexe comme l’ont relevé la CourEDH et, en renâclant, le Tribunal fédéral.
    ttps://hudoc.echr.coe.int/fre#{%22itemid%22:[%22001-75935%22]}

    Certes, le Tribunal fédéral a, à ce jour, toujours justifié cette différence de traitement par les facultés psychologiques et biologiques inférieures de la femme en matière de service militaire (sic) ou par le fait que la société serait outrée par le fait que l’on impose aux femmes le service militaire. Cependant, le premier argument ne vaut pas pour toutes les fonctions au sein de l’armée et le deuxième argument, qui date d’il y a plus de 10 ans, n’est pas d’actualité car aujourd’hui ce qui est outrageant est la différence de traitement au bénéfice des femmes. Cependant, la question n’est pas déterminante puisque le Tribunal fédéral perd de vue qu’il n’existe pas de service militaire obligatoire pour les hommes en Suisse mais seulement un service de défense obligatoire (militaire ou civil) et, qu’ainsi, l’instauration de l’égalité de traitement conduirait à un service obligatoire de défense permettant aux femmes d’opter pour le service civil, ce qui leur permettrait d’exercer des “activités féminines”, remplissant de joie les adeptes des rôles genrés, mais aussi d’opter pour le service militaire. Ainsi rien de sérieux ne justifie pareille différence de traitement au vu des hautes exigences découlant de l’article 14 CEDH.

    La seule alternative au service pour tous est le service pour personne, solution conforme à la Conv.EDH qui ne nécessite aucune modification du droit interne suisse mais la seule application du droit suisse dans son intégralité.

    1. L’arrêt que vous citez ne traite pas du service militaire, mais du service de jury (avec une référence aux pompiers).

      Et la Cour s’est saisie de la question car l’Etat avait instauré l’égalité en droit, mais une discrimination en pratique. Votre référence est donc absurde. Il n’y a rien de tel en Suisse.

      Vous avez vraiment étudié le droit ?

      La CEDH rappelle en outre que l’art. 14 possède une portée autonome, mais ne saurait trouver à s’appliquer si les faits du litige ne tombent pas sous l’empire de l’une au moins desdites clauses. Or l’art. 4.3.b exclut le service militaire obligatoite du champ de 4.

      1. A.
        Vous écrivez : “La CEDH rappelle en outre que l’art. 14 possède une portée autonome, mais ne saurait trouver à s’appliquer si les faits du litige ne tombent pas sous l’empire de l’une au moins desdites clauses. Or l’art. 4.3.b exclut le service militaire obligatoite du champ de 4.”

        Le Tribunal fédéral ne partage pas votre avis sur ce point.

        “Auch wenn eine Dienstleistung unter den Ausschlusskatalog von Art. 4 Abs. 3 EMRK fällt, bleibt aber Art. 14 EMRK dennoch anwendbar, wie der EGMR entschieden hat (Urteil Schmidt, a.a.O, § 22; vgl. hierzu Rolf Birk in: Internationaler Kommentar zur Europäischen Menschenrechtskonvention, 2009, Art. 4 Rz. 68 f.).” (2C_221/2009, 3.1,).

        “Même si un service tombe sous le catalogue d’exclusion de l’art. 4 al. 3 CEDH, l’art. 14 CEDH reste néanmoins applicable, comme l’a décidé la Cour européenne des droits de l’homme (arrêt Schmidt, loc. cit., § 22 ; cf. à ce sujet Rolf Birk in : Commentaire international sur la Convention européenne des droits de l’homme, 2009, art. 4, point 68 s.).” (trad. deepl).

        Le Tribunal fédéral, qui lit mieux la CourEDH que vous, a dû admettre que si le catalogue d’exclusion de l’article 4 ch.3 exclu l’application de l’article 4 ch.2., il n’exclu pas l’application de l’article 14 en relation avec l’article 4 ch. 2.

        Ainsi votre première ligne de défense est effondrée.

        B.

        Pour le reste je vous cite deux passages de l’arrêt de la Cour :

        1. “Cependant, seules des considérations très fortes peuvent amener la Cour à estimer compatible avec la Convention une différence de traitement exclusivement fondée sur le sexe (Willis, arrêt précité, § 39, et Schuler-Zgraggen c. Suisse, 24 juin 1993, § 67, série A no 263).”

        Pourriez-vous nous exposer le but légitime visé par cette distinction de traitement entre femme et homme (alors que le passage d’un sexe à l’autre se fait sur simple déclaration devant l’officier d’état civil) ?

        2. “Une différence de traitement dans l’exercice d’un droit énoncé par la Convention ne doit pas seulement poursuivre un but légitime : l’article 14 est également violé s’il n’y a pas de « rapport raisonnable de proportionnalité entre les moyens employés et le but visé » (voir, par exemple, Petrovic, arrêt précité, § 30, et Lithgow et autres c. Royaume-Uni, 8 juillet 1986, § 177, série A no 102).”

        Pourriez-vous nous dire comment il est possible d’imposer tout, y compris le handicap et la mort, à l’homme, et rien à la femme qui est libre de quitter son pays et de vaquer où elle veut de part le monde alors que son pays a ratifié la ConvEDH ?

        1. Mon cher, si vous aviez étiez apte à accomplir votre service pour la nation, vous auriez les réponses à vos interrogations.

          “La peur tient à l’imagination, la lâcheté au caractère.” J. Joubert

          1. Mon cher RadSoc, si vous étiez apte à la réflexion et que votre thèse soit exacte, vous auriez pu exposer les réponses la soutenant plutôt que de vous replier sur une argumentation ad hominem sans fondement.

    2. “le service pour personne”

      Vas dire cela aux Ukrainiens.

      C’est incroyable cette haine contre une institution qui est là pour nous, pour notre sécurité.

      1. L’institution ? Quelle institution ? Le service militaire obligatoire pour les hommes ? Mais cela n’existe d’ores et déjà plus ! Seul existe le service de défense obligatoire (service militaire ou service civil). Il faut vous réveiller.

        Le maintien d’une capacité de défense suppose, comme le suggère la SSO, l’extension de l’obligation de servir aux femmes. Apparemment vous n’en n’avez pas conscience.

        Vous perdez de vue que le service pour personne pourrait bien découler de la seule application de l’ordre juridique suisse si ce n’était la guerre qui sévit en Europe qui est de nature à freiner l’application du droit. Voyez-vous, RDP13, voir un danger et vouloir le prévenir ce n’est pas souhaiter qu’il advienne. Aucune haine contre l’institution . Je vous préviens que le service pour personne est dans l’ordre juridique et pour y obvier il faut instaurer l’obligation de servir de la femme (militaire ou civile).

        1. Le maintien des capacités de défense implique que les femmes accouchent 2.3 fois durant leur vie.

          A cet effet, le service “grossesse-allaitement” dure plus d’un an et doit, souvent, être completé par un SAV de plusieurs années avec un impact dans la vie professionnelle (d’autant plus important si le conjoint est souvent absent pour raisons professionnelles voire militaires).

          Pour obtenir une certaine “égalité”, il faudrait donc que les hommes fassent au moins 3-4 ans de service militaire.

          1. L’enfantement n’est pas obligatoire. Celle (et celui) qui n’a pas d’enfant n’est pas puni d’une peine privative de liberté. Si vous voulez que votre argument puisse être pris en compte il faut commencer par rendre l’enfantement obligatoire sous menace d’une peine de prison. Est-ce votre choix ?

  19. Pourquoi vouloir l’égalité à tout prix?
    Dans les faits, les femmes vivent généralement plus longtemps que les hommes. Cela n’est pourtant pas un critère.
    Et de toute manière, celui qui est né dans une bonne famille n’aura pas la même vie que celui qui est né dans la misère. Celui qui a des frères et soeurs aura aussi une autre vision qui celui ou celle qui est né fils ou fille unique.
    Si une mesure crée de la solidarité entre les gens, cela nous aidera aux temps difficile qui s’en viennent. Si cela divise, c’est dommage.
    Pour le reste, je pense que l’AVS fonctionne plutôt bien. Il n’y a aucune raison de prendre pour vérité absolue les projections catastrophistes de déficit de l’AVS. Cela n’est pas réaliste, car l’espérance de vie n’augmente plus (sauf dans les projections).
    Et pourquoi personne ne s’attaque au 2e pilier? C’est là que la situation paraît très injuste – entre caisses privées et caisses publiques, entre grandes entreprises et PME.
    Ce serait une réforme bien plus urgente pour corriger certaines injustices.

  20. Augmenter l’âge de la retraite signifie que les femmes travailleront une année de plus, donc une année de moins pour les jeunes. En outre la plupart des employés et employées se font remercier plusieurs années avant la retraite. Si vous vous faites virer à 62 ans la pénalité sera de 3 ans pour une avs à 65 ans. (de 2 ans à 64 ans).
    Personnellement je me suis fait virer à 62 ans et je n’ai jamais retrouvé du travail. J’ai deux enfants qui ne trouvent pas de travail ou des stages à répétition. Donc je voterai NON à l’augmentation de l’âge de la retraite pour les femmes. CQFD.

  21. Nous parlons d’hommes, de femmes, en oubliant cette grandissante part de la population qui n’est ni l’un, ni l’autre, ou les deux à la fois. Mais l’essentiel est peut-être que chaque homme qui désire toucher son AVS à 64 ans, si la réforme ne passe pas aux votations, pourra devenir légalement une dame, puis redevenir un monsieur après ses 65 ans. Ne disposant pas de connaissances juridiques suffisantes, je ne saurais dire si les fonctionnaires de l’AVS seraient en bon droit de déclarer au rentier transgenre qu’il est en infraction pour avoir trangressé les lois de l’assurance. Que faire alors pour prévenir cette feinte d’homme ? Voter oui et faire souffrir du même coup toutes les femmes ? Ou voter ni oui ni non, ni homme ni femme ? Et cela ne changerait rien dans ce monde ou tout change !

  22. Premier constat: on sait que l’égalité stricte n’est pas possible: inégalité salariale qui, selon les études, ne s’arrange qui très lentement, maternité possible que pour l’un des deux sexes, service obligatoire que pour l’autre (et dont seuls quelques illuminés souhaitent l’extension aux femmes), etc.

    Deuxième constat: rares sont les personnes qui arrivent à l’âge de la retraite en emploi. Augmenter l’âge de la retraite (homme ou femme) aura donc largement comme impact un simple transfert de charge entre l’AVS et le chômage, l’AI ou une assurance APG-maladie privée.

    Enfin: les seules personnes qui peuvent vouloir et envisager sereinement une augmentation de l’âge AVS quel qu’il soit, ont des métiers intellectuels. Les personnes qui ont un métier qui demande un engagement physique (quel qu’il soit) ne veulent pas d’augmentation et avec raison: à ces âges, le corps ne peut plus suivre. Il faut donc tenir compte de ces différences de pénibilité. Malheureusement, tous ceux qui ont le pouvoir de discuter de cela à Berne font partie de la première catégorie et n’ont que très peu de compréhension pour la seconde.

  23. La retraite à 64 ans? What seems to be the problem?

    “Le Temps” d’aujourd’hui:

    “L’actrice italienne Gina Lollobrigida, 95 ans, se présente au Sénat”

    Caligula n’avait-il pas élu sénateur son cheval Incitatus?

    (Bon, le rapprochement est un peu rosse, j’en conviens).

  24. Bonjour ! Eh bien que d’avis différents et de digressions. Cela me donne du grain à moudre et m’a appris un certain nombre de choses, merci à vous tous.
    Personnellement, je viens d’un pays où la retraite est à 67 ans pour les hommes et pour les femmes et ça ne me pose aucun problème. On peut partir avant si on veut, et c’est souvent possible car les caisses LPP ont un meilleur rendement que les caisses en Suisse tout simplement parce qu’elles sont plus grosses et ont donc plus d’avantages et moins de frais que les nôtres. On part à la retraite avec son dernier salaire.
    Je crois que l’on se bat pour des clopinettes. Je suis pour un âge flexible en fonction des besoins des différentes personnes (métiers pénibles, problèmes de santé, proche aidant…) avec un socle minimal égal pour les deux sexes. On pourrait même envisager un départ dégressif (travailler à 50% pendant 1, 2 ou 3 ans). Il me paraît éthiquement difficile de me battre pour ne pas augmenter l’âge de la retraite en prenant une position de “pauvre femme fragile”, ce que je ne suis pas. J’ai travaillé toute ma vie, en général à 100% et quelques années à 80% avec des enfants petits.
    Et en effet, je me sens flouée par l’AVS car je toucherai une demi-rente, et non pas parce que je devrais travailler une année de plus.
    L’idée d’un service civil pour tous avec une sélection comme en Norvège pour celles et ceux qui feront l’armée ou un service civil me paraît une bonne idée.
    Bref, il y a sûrement moyen de trouver un système plus égalitaire et plus performant que l’actuel. Mais dire toujours non à tout ne fait pas non plus avancer le schmilblick. Je pense en effet qu’il y a trop de juristes au parlement, et ça n’aide pas à trouver des solutions équilibrées.
    Alors mesdames et messieurs… vous vous présentez aux prochaines élections ? Ou vous envoyez vos idées à des parlementaires élus ? Vous allez discuter avec eux ? Vous discutez de cela avec votre entourage et vous le poussez à voter ?
    ça ne changera pas si nous ne proposons que de râler entre nous à chaque votation.

    1. Ravi que vous fassiez partie d’un pays qui dispose d’un des plus gros fonds souverains grâce au pétrole permettant ainsi beaucoup de prestations sociales.

      “On travaille en général 5 jours/semaine à raison de 37h30 par semaine en moyenne, souvent un peu moins. Les plages horaires s’étendent de 6h à 18h mais 60% des salariés effectuent leurs heures de manière fixe. Très peu de gens travaillent plus de 48h/semaine (l’un des taux les plus bas d’Europe) mais une très grande proportion travaille à temps partiel.”

      La Suisse au monde fait partie des pays où l’on travaille le plus. Il existe déjà une retraite flexible (entre 62 et 69 ans pour l’AVS pour les femmes) et c’est tout l’enjeu de cette votation: une femme peut reporter sa retraite d’une année à 65 ans pour compenser les pertes car une majorité n’a pas ou peu de 2ème pilier. Il faudra maintenant qu’elle travaille jusqu’à 66 ans pour obtenir une rente suffisante. Il n’est donc pas question d’égalité avec cette réforme mais d’aggraver une inégalité.

      Toucher à l’âge de la retraite n’est qu’un moyen de diminuer les rentes pour les femmes. On ne peut pas voir l’égalité que sur l’âge, ce qui compte c’est la capacité a être autonome financièrement au même âge. Or, celle-ci n’est pas la même pour les hommes que les femmes.

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