Le “lever du drapeau”: une honte?!

L’école de police de Savatan accueille non seulement les futurs policiers vaudois et valaisans, mais aussi, depuis 4 ans, ceux de Genève. Et depuis lors, les critiques fusent. Un des reproches – genevois – à ladite école, est son côté « militariste » et en particulier la pratique du « lever du drapeau » et du « salut au drapeau ».

On sait de longue date l’esprit antimilitariste de beaucoup de Genevois, la difficulté que des policiers genevois ont encore et ont toujours eue à collaborer avec l’armée lorsque celle-ci est chargée officiellement, par exemple, d’assurer la sécurité de l’aéroport lors de visites de chefs d’Etat ou de participants à des conférences internationales. On constate d’ailleurs périodiquement la grogne de la police genevoise contre ses propres autorités. On pouvait donc s’attendre que la discipline de l’école de police de Savatan soit parfois mal vécue par quelques petits élèves genevois. Mais de là à critiquer le « lever » du drapeau et le salut au drapeau, on croit rêver.

Doit-on vraiment détester le drapeau de son canton et de son pays pour être un bon policier ?

Qui déteste l’emblème de la communauté dans laquelle il vit et qu’il est censé protéger ou aider par son activité professionnelle ne peut pas respecter les personnes qui y vivent et qui la composent. Il ne peut pas être loyal envers les autorités avec lesquelles il travaille et qui assurent la gestion de cette même communauté. Il manque probablement du sens de la solidarité nécessaire à sa fonction, souffre d’égocentrisme et d’un narcissisme encore très juvénile. Il ne faut pas confondre le symbole d’un lien social – par exemple le drapeau – avec la marque d’un nationalisme étroit. On sait bien que tout symbole peut toujours être mal interprété par des esprits dévoyés, mais on pourrait attendre de futurs policiers qu’ils sachent dépasser l’étroitesse d’esprit d’adolescents ignares.

Suzette Sandoz

Suzette Sandoz est née en 1942, elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.

9 réponses à “Le “lever du drapeau”: une honte?!

  1. Un véritable bonheur de lire votre commentaire sur “l’étroitesse d’esprit d’adolescents ignares” à propos de certains candidats genevois au métier de policier. Ces jeunes gens n’ont simplement aucun sens de l’honneur, alors comment les respecter ? La France est loin d’être toujours un modèle pour nous, mais là-bas, au moins, la gendarmerie est militaire, la discipline s’en trouve mieux acceptée, et les gens normaux (je ne parle pas des voyous et des délinquants) respectent les gendarmes.
    Bravo pour votre courage à relever ce genre de comportements inadmissibles.

    1. Les récents évènements français sont peut-être le fait de “voyous” et “délinquants”, comme vous dites, mais ce n’est pas pour autant que les “gens normaux”, comme vous dites aussi, apprécient particulièrement la police. Elle a très sérieusement perdu en popularité au fil des années, à force de bavures, de pratiques excessives, de dérapages et des violences injustifiées. Si respect il y a de la part des Français, c’est grandement dû à la peur du gendarme et des conséquences fâcheuses qui pourraient résulter d’une intervention de leur part.

      Quant à l’objet de l’article, je n’y vois rien de plus que l’incompréhension d’une composante de notre monde actuel: l’ouverture de toutes les frontières (et ce d’autant plus dans une ville internationale comme Genève), qu’elles soient géographiques ou numériques. Est-ce que ces policiers détestent pour autant un drapeau ? N’est-ce pas un raccourci simpliste, qui élude la motivation réelle de ces jeunes gens, qui ne se reconnaissent tout simplement pas dans l’appartenance d’une commune bien précise et donc de son drapeau ? Est-ce que cela les empêche pour autant d’avoir du respect pour les personnes qui y vivent et de la solidarité pour la communauté ? J’en doute grandement. Non pas que je félicite ou condamne leur attitude, mais j’aime à penser qu’il faut faire preuve d’un peu plus de finesse d’esprit et de compréhension du monde qui nous entoure pour expliquer les critiques qui entourent un lever de drapeau, qui a lieu dans un canton aussi communautariste que celui du Valais.

      1. @Sébastien. Connaissez-vous la réalité française ? A lire votre commentaire, j’en doute. Merci de relire le commentaire de Avocat Santschi et de distinguer la police nationale française, qui a mauvaise presse, de la gendarmerie, qui est bien considérée par la population (voir ce sondage https://lessor.org/wp-content/uploads/2016/01/489-SONDAGE-ESSOR.pdf).

        Ensuite comment pouvez-vous dans le même texte parler “d’ouverture d’esprit” et “critiques qui entourent un lever de drapeau” ? Le propre de l’ouverture d’esprit n’est-il pas de ne pas avoir à critiquer.

        Et vous même, comment pouvez-vous prétendre avoir l’esprit large et utiliser le concept de communautarisme pour le Valais ? Le simple fait de concevoir le communautarisme n’est-il le propre des esprits étroits qui catégorisent et mettent tout en boîte ?
        Et votre commentaire est un bel exemple de contradiction: ” l’ouverture de toutes les frontières (et ce d’autant plus dans une ville internationale comme Genève)” et le problème de compréhension de l’importance du lever de drapeau pour les communautaristes valaisans ? Bref, les aspirants sont capables de comprendre un Asiatique ou un Africain, mais incapable de supporter un Valaisan ? Le minimum pour quelqu’un qui a de l’ouverture d’esprit n’est pas de critiquer, mais bien d’accepter en se disant que si une coutume a de l’importance pour une communauté, alors elle mérite d’être considérée.

        Si vous n’êtes pas capables de comprendre les Valaisans ni de supporter leurs habitudes, franchement comment pouvez-vous prétendre comprendre un étranger aux mœurs différentes de celles de l’Occident ?

  2. Pour la rédaction : Plus je lis les âneries de Mme Sandoz, et moins j’ai envie de rester abonné au Temps !

    1. Tout à fait d’accord. En ce qui me concerne, j’ai résilié mon abonnement. Je veux bien le reprendre si on déplace Madame Sandoz dans la rubrique “divertissement”, à côté des grognons Waldorf et Statler dans le Muppet Show.

      1. Encore heureux que Le Temps accorde, quelquefois, la parole à des opinons conservatrices tout à fait honorables et pertinentes ! Où préférez-vous, Madame, une ” Pravda ” complètement alignée sur l’idéologie dominante ?
        Félicitations Madame Sandoz et merci au Temps.

  3. La montée du drapeau peut symboliser le respect de la loi, mais inutile de la pratiquer quotidiennement. Tout ça pour éluder les autres critiques , en particulier celle pour harcèlement, contraire à la loi, ce qui est un comble pour ceux qui non seulement devrait la faire respecter, mais l’enseigner !
    Certains, dont notre ministre, au lieu de s’égosiller en protestations, ferait mieux de prendre ces critiques au sérieux et y répondre !

  4. @Sébastien
    Je commence par faire un salut, militaire, à Mme Sandoz qui a le courage de rappeler des vérités premières qui, hélas, ne le sont plus pour tout le monde et notamment pour vous Sébastien.

    En effet que dites-vous? Vous vous présentez comme un enfant de notre époque sans frontières, vous faites un plaidoyer pour la mentalité dans laquelle vous baignez, et vous contestez fondamentalement le droit de quiconque à se réclamer encore d’une patrie territoriale dont le symbole est un drapeau.

    Vous n’êtes que dédain et mépris pour les attardés qui croient encore au patriotisme. Pour vous ce ne sont que des tribaux, des communautaristes, etc. Vous nous faites sentir qu’à vos yeux n’appartiennent à l’humanité éclairée et ne vivent avec leur temps que les Genevois pensant comme vous. (Il faut préciser, car il y a aussi beaucoup de Genevois qui pense à rebours de vous et sont encore plus patriotards et suissards que les Vaudois et Valaisans réunis). Pour vous il y a une gradation entre le Genevois internationaliste comme vous, seul civilisé et digne de respect, et l’australopithèque. Entre les deux les Vaudois et les Valaisans sont des marches intermédiaires dans un escalier descendant vers l’homme des cavernes.

    Vous êtes ridicule Sébastien.

    Non seulement ridicule mais en plus intolérant méprisant et sectaire. Votre attitude est détestable. Car Madame Sandoz, elle, ne dénigre pas les gens comme vous. Elle vous accepte. C’est vous qui n’acceptez pas qu’on soit patriote comme elle ni qu’on fasse un salut au drapeau. C’est vous qui êtes méprisant et condescendant.

    Nous autres, nous pensons simplement qu’il y a des usages qui conviennent à certaines professions et à certaines formes d’engagement civil ou militaire. La gendarmerie et par extension la police sont des activités qui ont forcément un côté militaire, même à Genève où dans les grandes occasions les gendarmes défilent encore dans un magnifique uniforme de cérémonie napoléonien.

    On ne s’attend pas à ce que des employés d’une NGO pacifiste qui milite pour l’abolition des frontières fassent un salut au drapeau tous les matins, même pas au drapeau de l’ONU. On ne s’attend pas non plus à ce que des bonnes sœurs lèvent le poing en chantant l’internationale ni en criant Ni Dieu ni maître. Mais on s’attend à ce que des élèves gendarmes et policiers fassent le salut au drapeau. C’est bien la moindre.

    Nous vous reconnaissons le droit d’être une gueule élastique genevoise gauchiste, internationaliste, anti-autoritaire, anti-militariste et anti-patriotique. nous respectons votre mentalité, qui convient probablement à vos activités dans la vie. Mais vous, reconnaissez le droit aux militaires d’être des militaires. Chacun son métier, chacun son serment, chacun sa raison d’être, chacun son rôle.

    1. Cher monsieur (ou madame) “Point Barre”, votre réponse me semble excessive et sanguine, au vu de mon message plutôt modéré et en tout cas ni méprisant ni condescendant. Je ne dénigre personne, je ne fais que m’interroger sur les propos de Mme Sandoz, qui ne me semble pas saisir certains aspects de notre société actuelle. Notamment en ce qui concerne la porosité grandissante des frontières réelles ou virtuelles. Je ne dis en aucun cas que ceci est un bien ou un mal, je ne fais que le constater et le questionner.

      Ce qui m’amenait donc à me demander si ces jeunes recrues détestaient réellement le drapeau, comme le prétend Mme Sandoz, ou si il ne s’agissait pas plutôt de l’un des signes de notre époque, notamment dû, comme dit ci-dessus, à la porosité des frontières et aux mélanges des cultures, des nationalités et donc des origines.

      En aucun cas je ne méprise, ni ne dénigre les gens qui croient encore au patriotisme. Je pense au contraire que tout le monde a le droit d’aimer et de vivre pour sa patrie, sa région, sa commune, d’en être fier et d’apprécier ce que chaque lieu a à offrir.

      Bref, je ne tiens pas à m’étaler, mais j’ai le sentiment que vous avez mal interprété mes questionnements (car il s’agissait de questionnements). Et je tiens encore à préciser que je ne suis ni genevois (dieu m’en garde), ni gauchiste, ni anti-patriotique ni aucun des attributs que vous avez bien voulu me donner, sur la base de mes quelques lignes somme toutes bien modérées. Je le répète, mon message se voulait une interrogation aux propos de Mme Sandoz, qui ne me semblait pas pouvoir / vouloir prendre en compte des paramètres sociétaux essentiels à la compréhension de cette affaire de salut au drapeau.

      Bien à vous.

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