Le français, langue de culture!

 

Alors bon, ça recommence, la guerre du français ! Parce que le Parlement Thurgovien décide de mettre l’enseignement du français en secondaire et non pas en primaire, quelques irréductibles de l’harmonisation cantonale à tous crins crient au scandale, au mépris de la paix confédérale et s’apprêtent à remettre en marche la broyeuse fédérale.

De quel droit pourrait-on imposer aux cantons le rythme pédagogique pour leurs élèves ?

On ne saurait nier que, pour des germanophones, l’anglais est plus facile à bredouiller que le français. Plus une langue est difficile plus il est souhaitable de l’apprendre une fois que l’on maîtrise la sienne, parce qu’on pourra ainsi « construire » l’apprentissage par comparaison avec  sa propre langue et cela devient alors vivant et passionnant (certes, le charisme du maître joue aussi un rôle mais c’est le cas pour toute matière !).

L’anglais a perdu tout aspect culturel

L’anglais est devenu une langue purement utilitaire, à prétention scientifique exclusive,  baragouinée à tous les niveaux. Il a perdu hélas ses racines culturelles.

Le français a cessé d’être crédible dans les milieux scientifiques mais conserve une valeur culturelle importante. En réserver l’apprentissage à des élèves à un âge où ils peuvent éventuellement mieux faire la différence entre l’utilitaire et le culturel, c’est, en fin de compte reconnaître au français ses lettres de noblesse.  Qu’on se le dise !

Suzette Sandoz

Suzette Sandoz est née en 1942, elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.