Moi candidat, je téléphone n’importe où

S’il faut en croire la chronique de M. Derder dans Le Temps du 15 septembre, les élus fédéraux téléphonent même dans la salle des Conseils, pendant les débats. Est-ce une plaisanterie ou bien les élus sont-ils vraiment assez mal élevés, imbus d’eux-mêmes, et indifférents à la chose publique pour coller leur petite oreille à leur petit téléphone dans la salle où ils devraient s’occuper des affaires du pays et non pas de leur petite personne ? Si c’est vrai, alors on comprend mieux que la Télévision ait intitulé l’émission de présentation des candidats aux élections fédérales, « moicandidat.ch ». En effet, en singeant la tirade des « moi président » du candidat Hollande, elle présume l’incompétence et la fatuité des candidats.

Yannick Buttet, CVP-VS, spricht am Telefon, in der Wandelhalle des Nationalrats, am Donnerstag, 20. Maerz 2014 an der Fruehlingssession der Eidgenoessischen Raete in Bern. (KEYSTONE/Alessandro della Valle)
Dans la salle des pas perdus, oui, mais pas dans les salles du Parlement! (Keystone)

Une question de respect

Peut-être qu’un journaliste plus malicieux que les autres dressera tout prochainement la liste des élus actuels vus dans la salle d’un des Conseils en train de téléphoner pendant les débats. Cela permettrait de savoir qui ne pas réélire. Et puis, pendant la campagne, plutôt que de provoquer les promesses folles de certains candidats, on pourrait simplement leur proposer de s’engager, s’ils sont élus, à ne pas téléphoner dans une salle des Conseils pendant les débats. Après tout, s’assurer de la capacité d’un candidat à respecter et la personne qui préside et aussi ses électeurs, ce ne doit pas être contraire à la démocratie.

Suzette Sandoz

Suzette Sandoz est née en 1942, elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.

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