Infra-Rouge du 15 mars 2023: zéro de déontologie

« L’affaire Dittli », selon la terminologie consacrée, était le sujet de l’émission d’Infra-Rouge hier soir. Elle a porté exclusivement sur la question du domicile fiscal de la conseillère d’Etat, problème dont la solution est l’objet actuellement d’une étude juridique demandée par le Conseil d’Etat lui-même. Il n’y avait donc pas à en discuter maintenant sur la place publique. Et cela d’autant moins que la nécessaire distinction entre le domicile fiscal, le domicile politique et le domicile civil, délicate entre toutes, y compris pour des juristes, était abordée par des personnes totalement incompétentes.

Sans se soucier des remarques pertinentes de M. Passer à propos du domicile fiscal, les détracteurs de la conseillère d’Etat agitaient avec délectation sous le nez des contribuables vaudois l’encensoir au parfum d’argent présumé « subtilisé ». Odeur d’argent : présomption irréfragable de culpabilité pour la gauche. Elle oublie allègrement, cette gauche, sa tricherie juridique en matière de  domicile politique et civil (mais pas fiscal) grâce à laquelle elle avait fait élire,  dans les années 90, au  Conseil fédéral, comme candidate socialiste domiciliée à Genève, une personne domiciliée à Berne. C’est en vain qu’un des participants à Infra-Rouge a essayé de rappeler ce précédent historique. Il n’avait pas à être entendu, évidemment.

La curée dans l’ignorance était totale malgré l’équilibre numérique des pour et des contre. Une vraie honte du point de vue éthique et déontologique.

 

Suzette Sandoz

Suzette Sandoz est née en 1942, elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.

33 réponses à “Infra-Rouge du 15 mars 2023: zéro de déontologie

  1. Vous avez totalement raison mais ce qui est encore plus étonnant, c est que la TVSR n aie pas de sujet plus important à traiter? La nouvelle mode du journalisme à sensation et éphémère se répand au point d’amener la presse au niveau des réseaux sociaux. Irréversible ???

  2. Totalement d’accord avec vous, il est vraiment dommage qu’infrarouge se soit adonné à ce type de débat de bas étage, où l’Inquisition autoproclamée, s’érige en juge pour tenter d’emmener vers l’échafaud la jeune Conseillère d’Etat, qui a eu l’outrecuidance de chiper la place d’une sortante de gauche.

  3. Ce qui m’a aussi frappé, c’est que la question de base n’a pas été même évoquée: Si quelques mois d’impôts d’une assistante ou stagiaire coûte 20’000.- de moins à Zoug que dans le canton de Vaud, c’est que les impôts vaudois sont vraiment trop élevé ! Que la gauche en tienne compte !

  4. Chère Madame,
    Ou, tout simplement, la dérive ou dégénérescence journalistique ! C’est aujourd’hui la mode, le déballage en public, la sensiblerie au lieu de la rigueur, la justice livrée à la vindicte populaire, l’avènement d’un quatrième pouvoir ?

  5. Bonjour,
    Merci pour votre billet. J’abonde dans votre sens. Le fait de réaliser une émission avant même les résultats des études demandées montre à quel point cette cette émission en particulier se passe d’éthique et de déontologie. Ceci sous prétexte de nous “informer” ! Quelle gageure. En voyant le titre du sujet abordé hier soir, j’ai vite changé de chaîne…. !

  6. Rappel à penser, ce principe FONDAMENTAL de notre ordre juridique, posé à l’article 5 alinéa 3 de la Constitution fédérale suisse :

    « Les organes de l’État et les particuliers doivent agir de manière conforme aux
    règles de la bonne foi. »

    Et ainsi aussi au tout début du Code civil suisse, articles 2 et 3 =>

    Art. 2
    1 Chacun est tenu d’exercer ses droits et d’exécuter ses obligations
    selon les règles de la bonne foi.
    2 L’abus manifeste d’un droit n’est pas protégé par la loi.

    Art. 3
    1 La bonne foi est présumée, lorsque la loi en fait dépendre la naissance ou les effets d’un droit.
    2 Nul ne peut invoquer sa bonne foi, si elle est incompatible avec l’attention que les circonstances permettaient d’exiger de lui.

  7. Les socialistes n’ont pas digéré leur défaite. De plus, Cesla était un espoir vaudois pour la course au CF. Que la RTS s’en mêle pour relayer ce PS vaudois rancunier, c’est décevant. C’est pour aider les copains ?

    Au final, à par les socialistes, personne ne comprend cet acharnement et ça peut se retourner contre le PS.

    J’ajoute, qui est plus utile au canton ? Une zougoise ou une socialiste qui vit pour l’idéologie socialiste ? Cesla Amarelle a travaillé pour une idéologie, et elle a été virée. La réponse est donc limpide.
    Mieux vaut même un élu genevois (!), qu’un politicien élu qui baigne dans l’idéologie au lieu du bon sens.

    1. Vous voyez bien que non dans les 13 commentaires actuels sauf un, et l’ascenseur de la fenêtre n’a pas encore atteint le rez-de-chaussée.

  8. Merci Madame Sandoz.. encore une fois , un excellent billet.
    Il y a longtemps que je ne regarde plus cette émission et bien d’autres , à part la météo sur la TSR.. Le parti pris gauchiste de cette chaine – comme la majorité de nos médias- son manque d’objectivité, sa façon d’influencer les téléspectateurs, en leur disant ce qu’ils doivent penser, m’insupportent au plus haut point !

    1. @MARIE-FRANCE
      Je partage votre point de vue mais je fais une exception pour certaines émissions comme “Temps présent” dont les journalistes proposent en général d’excellents reportages. J’écoute encore volontiers la radio car il y a là d’excellents journalistes qui n’ont pas oublié la signification du mot “éthique”.

  9. Chère Madame, je partage entièrement votre analyse. J’ai ressenti un véritable malaise en visionnant cette émission. J’ai trouvé certains propos vraiment inacceptables. L’un des intervenants a mentionné que Madame Dittli n’était pas appréciée de tous. Sous entendu, “elle n’a pas que des amis ou amies” Que fallait-il comprendre par là ? Seconde intervention encore plus choquante du même intervenant, je le cite de mémoire : “Même si l’expertise fiscale de Madame Dittli ne devait rien révéler d’illégal, ce n’est pas pour autant que l’affaire serait réglée pour moi”. Une telle réflexion est pour le moins inquiétante n’est-ce pas ? On frise vraiment l’acharnement. Encore aujourd’hui, nous pouvons lire dans le journal “24 heures” un article concernant le dépôt de la thèse de Madame Dittli auprès de la bibliothèque de l’UNIL. Chaque jour, une nouvelle couche. Je crains que le terme “éthique” ne fasse plus partie du vocabulaire de certains médias.

  10. Vous finirez bien par voir et admettre que la TSR ainsi que les principaux titres de presse sont devenus des instruments de manipulation et de désinformation crasse au service de ceux qui tirent les ficelles et non plus de ceux qui font seulement semblant.

  11. Après avoir attentivement visionné l’émission, il est clair qu’Infrarouge n’a plus sa place dans les programmes de la RTS. L’édition d’hier était à la fois prématurée eu égard à l’enquête en cours, comme vous le soulignez, affligeante, intellectuellement discutable du côté des détracteurs, brutale par son animation: y a-t-il débat quand M. Favre pointe pour ne pas dire brandit index ou stylo entre le visage, en général des participant.e.s assis.e.s du mauvais côté, et la caméra? Si j’avais été invitée pour représenter la défense, j’aurais dit d’emblée ceci: “Sur le chemin du studio, je me suis fait cette réflexion, les conditions ne sont pas réunies, aussi je rends mon temps de parole.” Et je serais restée muette. Bien que les personnes présentes hier aient fort bien argumenté quand elles pouvaient finir leur phrase, cette façon qu’a le producteur de taper dans le dos et d’encenser ses collègues, bien sûr orientés et toujours positifs, est abjecte. La RTS devrait se rappeler sa mission de service public et un peux mieux utiliser l’argent de la redevance!

  12. Deux poids, deux mesures à la RTS ?
    Après Forum, celle-ci continue à jouer aux inquisiteurs et à s’acharner sur Valérie Dittli.
    La RTS a-t-elle réagit avec autant de curiosité et de vigueur quand une Vaudoise, conseillère nationale socialiste, aujourd’hui conseillère d’État du canton de Vaud, a été mise au bénéfice d’un emploi fictif entre 2013 et 2014, comme enseignante dans un collège vaudois ?

  13. Madame, Merci de votre analyse.
    Comme Marie France, on ne regarde que la météo, tous les autres émission, non merci, sont de médiocres qualités, endoctrinées de l’idéologie de gauche , que un certain a dit de cette profession, le journalisme, est la plus malhonnête.
    A l’école les enseignants sont pareils … malheureusement .

  14. Madame Sandoz, j’apprends avec grand intérêt, ayant tout juste reçu mon BVR d’IFD, au montant toujours un peu douloureux, que la distinction entre les divers domiciles, fiscal, politique et civil, est délicate, même pour une juriste.
    Depuis toujours, la somme d’impôts à régler me semblait élevée, mais en dehors de l’obligation légale absolue qui m’en était faite (croyais-je naïvement!), il me semblait également civique de m’en acquitter scrupuleusement en faveur de la Confédération, mais aussi du Canton où j’apprécie de vivre: merci aux coûteuses et performantes infrastructures, entre autres.
    Cependant, en cette période d’inflation, où tout augmente sauf notre revenu et où l’on se demande sur quels postes économiser, j’en conclus que je pourrais habiter dans le Canton de Vaud et payer mes impôts à Zoug, sans que cela soit en contradiction avec la loi, si je vous comprends bien? Merci d’avance d’éclairer ma (faible) lanterne de vos lumières: mon compte d’épargne vous en sera infiniment reconnaissant. En plus, si cela s’inscrit dans la légalité et que cela ne vous semble nullement choquant.

    1. Le problème tient au fait que le domicile fiscal dépend du droit public, fédéral ou cantonal, voire communal selon les cas, alors que le domicile civil ou privé dépend du droit privé fédéral. Il n’y a pas forcément coïcidence entre les deux. L’impôt immobilier ne se paie pas forcément au domicile civil ni même l’impôt sur le revenu du travail. .. Chaque situation peut être particulière et je ne parle même pas du domicile politique qui peut même dépendre de la nationalité puisque les Suisses de l’étranger peuvent voter etc… Seule l’expertise fiscale d’un spécialiste permet, selon les cas, de déterminer le domicile fiscal d’une personne. Quant au domicile civil, même les spécialistes en droit privé ont parfois de la peine à le déterminer puisque c’est le “lieu où une personne réside avec l’intention de s’y établir”. Les deux éléments, la résidence physique et l’intention d’en faire son centre de vie (= s’y établir) doivent être réunis. Cette intention n’est pas toujours simple à prouver en particulier quand on est encore en train de faire sa formation professionnelle. C’est pourquoi le droit suisse précise que “toute personne conserve son domicile aussi longtemps qu’elle ne s’en est pas créé un nouveau” et que “le lieu où elle réside est considéré comme son domicile lorsque l’existence d’un domicile antérieur ne peut être établi”. Mais tout ceci est indépendant du domicile fiscal car le domicile civil ne touche pas au droit public cantonal. Vous pourriez donc parfaitement – selon votre situation personnelle – habiter dans le Canton de Vaud (ce qui ne signifie pas encore que vous y êtes domiciliée) et payer des impôts à Zoug.

  15. « France Culture : l’esprit d’ouverture » ; Arte : « Vivons curieux ». Le slogan de notre média très local qui a par ailleurs définitivement éteint la chaîne de radio Espace 2, devenu petit jukebox ? « Passez un bon moment sur la RTS » : bravo pour ambition ! Quant à Infrarouge, le grave manquement à l’éthique et à la simple déontologie journalistiques de ce nouvel épisode est consternant.

  16. Ils sont obligés de continuer dans la même voie, celle de détruire et d’être complice de cette destruction su système capitaliste, comme ils aiment le qualifier. Une bonne partie de ses propagandistes ont été élevés sous les mamelles du maoïsme ou du marxisme-léninisme ou trotskisme, d’ailleurs cette même grande partie de “l’intelligencia” de la rts et de la presse en général sont également des enfants de bonnes familles, je pourrait vous citer des noms. Ils sont nés dans des familles plus qu’aisées, ont passés leur jeunesses à se déguiser en ouvriers travailleurs et maintenant, ils sont tous à des postes clés de la désinformation, de la propagande de Soros et maintenant de cette grande famille des gafam du great reset de Klaus, de a cancel kultur, du wokisme et des nons genrés etc. !

    Pensez vous qu’il leur viendrait à l’idée de traiter les cas de mort subite chez les “vaccinés” de covid ?
    De traiter équitablement et objectivement la situation ukrainienne ?
    Voulez vous encore des exemples ?
    Toutes les informations qu’ils traitent sont filtrées avec leur prisme faussé et destructeur, aucun doute et quand ils font semblant d’être objectifs, car parfois, ils guère d’autre choix, c’est comme si on leur arrachaient un pied, mais ils finissent malgré tout par conclure avec des contre vérités, c’est ça le “journalisme” contemporain et personne n’a intérêt de les contredire, sinon vous serez soumis à la question et finirez auprès de leurs collègues inquisiteurs, sortis tout frais des écoles de la magistrature !

    L’énorme panique avec le covid, ce sont eux, les pousses à la guerre avec la Russie, ce sont aussi eux, en ce qui concerne les scabreuses affaires cachées sous le tapis, là ils sont émérites, mais ce sont également eux !

    Attendez vous encore quelque chose des ces personnages impliqués dans tant de mensonges, qui contrôle l’information et cherchent à provoquer la terreur ?

    Le plus révélateur dans tout ça, c’est que cerise sur le gâteau, ils traitent leurs opposants de complotistes, vous devenez un traitre si vous ne soutenez pas la guerre et le massacre organisé des ukrainiens, vous êtes une assassin parce que vous n’avez pas eu vos 5 doses.

    Ecoutez moi, je n’espère qu’une seule chose, car ce sont avant tout des crétins, espérons qu’ils aient tous fait leurs 5 doses de Pfizer !!!

    1. Bizarre cette mention sans cesse répétée de “l’hécatombe” qui serait censée se manifester parmi les vaccinés Covid. Vacciné moi-même (4 x) comme tous les membres de ma famille et de nombreuses connaissances, je n’ai connaissance d’absolument AUCUN cas d’effets secondaires, autre que quelques jours d’indisposition pour ceux qui ont reçu le vaccin Moderna (et rien par contre pour ceux qui ont reçu les doses Pfizer). Il y a là une incohérence statistique qui m’interpelle!
      Quant aux “pousses-à-la-guerre” pour ce qui est de la guerre en Ukraine, c’est en regardant la TV russe “Первый канал” que j’en ai été saoulé, pas sur nos chaînes de TV occidentales qui font au contraire très généralement preuve de retenue et modération!

        1. Sylviane et Ceilltach: Et bien moi, toujours exemptée, jamais contaminée et chroniquement en vadrouilles transfrontalières (je viens de rentrer pour mieux repartir d’ici 10 jours) ….. A noter que les réactions de nos compatriotes suisses-allemands sur les sujets brûlants d’actualité sont autrement plus vindicatives que celles des romand(e)s. Du côté de chez moi (VD & GE), j’y vois une grande fragilité-mollesse de caractère et/ou une absence totale de ténacité. A vous de choisir …. eab

  17. Premièrement, comment se fait il qu’il y ait autant de différences entre certains cantons !

    Etrangement, plus ils sont socialistes et plus les impôts sont extravagants, mais il n’y a pas que les impôts, y a les plaques voitures, les assurances et particulièrement les assurances maladies qui peuvent facilement varier du simple au double et encore plus invraisemblable, c’est que ces cantons ont des budgets positifs alors que les cantons socialistes, malgré leurs dépenses dithyrambiques laissent d’énormes ardoises !

    1. Pour répondre à votre première question, je rappelle que la Suisse a la chance d’être une Confédération d’Etats appelés cantons qui conservent encore une certaine autonomie y compris dans la manière d’organiser leurs finances.

      1. Nous sommes d’accord, mais autant de différence alors que les salaires, eux, ne sont pas autant disparates, il est clair que cela relève du politique, mais….

  18. Bonjour,
    Sans préjuger du bien fondé des différentes parties impliquée dans cette affaire, je pense qu’il est nécessaire de préciser le contexte prévalant en terre vaudoises, à savoir : – Un ancien conseiller d’état en charge des finances habitant à la capitale et payant une parties de ses impôts dans une autre commune vaudoise … pourquoi pas, mais qui en plus déduisait des trajets pour la plupart fictifs et une conseillère d’état dont la dernière taxation officielle remonte à 2015. C’est le contexte dans lequel s’inscrit cette nouvelle affaire ou non-affaire.

  19. “L’affaire Dittli” est une honte ! Mais c’est tellement plus simple pour les journalistes d’écrire des articles et de faire des émissions sur ce genre “d’affaire” que de traiter de l’inutilité de la FINMA, des contrôles qui n’ont jamais lieu car les financiers très puissants sont intouchables, etc. Jusqu’au jour où la seconde banque du pays, CS, fait faillite. Alors que personne n’a rien vu venir …
    Il serait temps de cesser de s’occuper de “l’affaire Dittli” et d’enquêter de façon sérieuse et efficace pour savoir qui sont les responsables de la faillite de CS.

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