L’enfant a le droit absolu d’être “défendu” dès la conception

Certaines personnes traitent d’homophobes ceux et celles qui s’opposent au mariage pour tous et au “droit à l‘enfant” que revendiquent certains milieux (de loin pas exclusivement homosexuels). Pourraient-elles un instant, ces personnes, comprendre que l’enfant a des droits indépendants du milieu dans lequel il est élevé, des droits constitutifs de son identité, à savoir d’avoir une mère ET un père et de les connaître.

Personne n’a jamais demandé de naître, mais chaque être humain a le droit absolu et imprescriptible de connaître sa mère et son père dont il porte des gènes inaliénables. Ce droit est constitutif de la dignité humaine de chaque personne. Il peut arriver, dans des cas de force majeure (par ex. : guerre, catastrophe naturelle) que ce droit de connaître l’homme et la femme dont on est issu ne puisse être concrétisé, et c’est terrible. On remuera parfois ciel et terre pour trouver la vérité. Il est évident en revanche qu’aucun être humain ne peut s’arroger froidement le privilège de priver un autre être humain de ce droit. Ce serait nier son identité comme personne.

Quand un don anonyme de sperme ou d’ovule prive pour toujours, dès avant sa naissance – donc sans qu’il puisse jamais y donner à temps un consentement éclairé – un enfant du droit de connaître un de ses deux parents, voire les deux, qui sont constitutifs de sa personne, c’est un acte criminel (et je pèse mes mots).

Quand, pour mieux cacher l’existence de son père ou de sa mère à un enfant, le législateur inscrit à l’état civil qu’il est issu de deux mères ou de deux pères, il commet non seulement un faux dans les titres mais il se rend complice de l’acte criminel du couple qui a voulu spolier l’enfant du droit à sa propre identité.

Les défenseurs à tous crins du droit au mariage pour tous comme un moyen d’acquérir un droit à l’enfant ne parlent jamais que du droit de l’enfant une fois né à être élevé par des personnes qui l’aiment. Mais le vrai droit fondamental de l’enfant existe pleinement dès sa conception. Jamais une « intention » n’a engendré un enfant. Quand on parle de parents d’intention, on évoque des personnes prêtes à s’occuper, comme des parents, d‘un enfant né. Or c’est la conception qui assure la condition sine qua non de la personnalité de l’être humain et concrétise son droit sacré et inaliénable d’avoir un père et une mère et de les connaître. Une fois né, l’enfant a droit à la vérité donc à ne pas être désigné dans un acte officiel comme enfant de personnes qui ne l’ont pas conçu et ne peuvent pas l’avoir conçu.

S’il ne s’agissait que d’accorder un droit à la naturalisation facilitée aux partenaires enregistrés, il n’y aurait qu’à compléter la loi en question ; il conviendrait de même de supprimer dans la loi sur le partenariat enregistré l’interdiction faite à une personne vivant en partenariat enregistré d’adopter. Le droit suisse connaît depuis près de 50 ans le principe de l’adoption par une personne non mariée. Du moment, en outre, que le nouveau droit de l’adoption admet l’adoption par un couple non marié, on pourrait l’autoriser pour un couple partenarié. L’adoption garantit le droit de connaître ses origines. Il n’y aurait aucun besoin de bricoler un mariage civil pour tous.

Mais parce que le mariage pour tous est le prétexte à la négation du droit de l’enfant d’être reconnu expressément enfant d’un homme et d’une femme et de connaître le père et la mère dont il est issu, il doit être refusé. L’enfant a le droit absolu d’être protégé dans son identité dès sa conception même si ce n’est pas « politiquement correct ».

 

 

Suzette Sandoz

Suzette Sandoz est née en 1942, elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.

42 réponses à “L’enfant a le droit absolu d’être “défendu” dès la conception

  1. Pourriez-vous m’expliquer pourquoi un ado européen est un fugueur et un ado africain un mineur non accompagné?

    Et pourquoi appelle-t-les parents des premiers mais pas des seconds ??

    1. Parce que le premier fuit ses parents pour leur échapper et le second est envoyé au loin par ses parents dans l’espoir qu’il sera ainsi sauvé de leur détresse. Cette première réponse contient celle à votre seconde question!

  2. Votre effort de convaincre est louable mais je crains que votre voix résonne dans une bulle vide. L’idée est acquise, y compris par le CF, pour détruire l’institution du mariage en mettant en place le mariage pour tous et légitimer l’adoption et la procréation artificielle à tous va. Ne vous fatiguez pas davantage, préservez votre énergie pour d’autres combats. En tout cas bravo, car plusieurs pensent comme vous, mais ils n’osent pas l’exprimer. Si un jeune de 19 ans s’inscrit au parti vert-gauche aujourd’hui, il sera amené sans s’apercevoir à soutenir toutes les minorités formées autour du sexe et au nom des variétés sexuelles. “L’enfant” vous écrivez, ils s’en foutent de l’enfant et des enfants, c’est une conséquence du projet global. Bien cordialement,

  3. Madame, je suis d’accord avec vous sur toute la ligne. Malheureusement nous perdrons et une génération d’enfants sera sacrifiée. Il faut malheureusement aller au fond du trou pour admettre qu’il y fait noir…
    Dans les années 70-80, la même mouvance du “Droit de l’enfant” (sic!) préconisait la pédophilie. De grands quotidiens français , (Le Monde , Libération, pour ne pas les nommer) toujours en activité aujourd’hui, publiaient des articles immondes (on peut les retrouver sur le Net ) signés par des personnalités connues et reconnues, qui en faisaient la promotion aussi à la Télé et, comme aujourd’hui pour le “Droit à l’enfant” insultaient ceux qui s’en offusquaient.
    Heureusement , ces dérives sont enfin dénoncées et punies. et Je suis persuadée que les dérives d’aujourd’hui autour du “mariage pour tous” et des “Droits” imbéciles qu’il entraîne, subiront dans quelques années le même sort et c’est tant mieux. Malheureusement d’ici-là les dégâts seront irréparables..

  4. Une libérale défendant le “droit absolu”.
    Cette pauvre Suze perd la boule, las.

  5. J’espère que vous serez toujours vivante, quand je vais mettre à mal votre justice vaudoise, qui sait?

  6. Madame,
    Votre opinion passe sous silence le droit inaliénable des enfants adoptés à obtenir des informations sur leurs parents biologiques (cf…. /adoption/herkunftssuche.html). Ce faisant, vous faites ce que vous reprochez à vos opposants : vous “cachez l’existence” d’un droit qui contrecarre tout votre argumentaire.
    Salutations,

    1. En fait, vous avez mal compris la nuance. Si un enfant d’un couple de deux femmes est procréé par l’une des deux et via un don de sperme, le fait que ces deux femmes soient mariées induit que la seconde femme (celle qui n’est pas la mère biologique) est automatiquement reconnue comme le 2e parent. L’enfant n’est donc pas considéré comme adopté, et ne jouit donc pas du droit des enfants adoptés.

  7. Chère Madame Sandoz,

    Vous ne voyez le problème qu’au travers de vos préjugés, de votre morale ou de votre religion et selon une normalité qui est dépassée pour bon nombre d’entre nous.

    Nous n’en sommes plus à devoir dépendre d’une nature qui imposerait sa loi naturelle universelle selon vos critères somme toute très bibliques.

    La société est passée au travers du progrès de la science et s’en accommode bien. Nous devons bénéficier de ces progrès et les jeunes d’aujourd’hui ont compris que nos préjugés d’antan sont non seulement dépassés mais nocifs car ils tentent d’inspirer une peur irrationnelle de soi-disant conséquences que le franchissement de votre morale pourrait causer.

    C’est typique des religions que de vouloir rappeler qu’un dieu serait à tout moment en train de nous juger à l’aune de prétendues saintes écritures, et que les transgresser causerait une peine ou un péché. Une sorte de carcan de prédestination auquel on ne devrait jamais échapper.

    Le monde s’adapte lui-même à ses progrès, et l’humain adaptera ses règles et comportements à ces nouvelles donnes. Je lui fais confiance.

    C’est ce qui vous manque vis-à-vis de la jeunesse et du monde actuel : vous semblez ne pas leur faire confiance. Vous essayer de leur faire peur. Comme une bonne prosélyte de votre ancienne morale dépassée, vous les menacez de conséquences finalement inexistantes.

    Je souhaite que vous compreniez l’égoïsme qui vous gouverne dans cette démarche. Personne n’aime être bousculé dans son confort ou ses certitudes. Et pourtant, la nature vous le rappellera de manière cruelle autant qu’à moi.

    Laissez les gens aimer comme ils le désirent. De nombreux enfants de divorcés ont fini par avoir une vie heureuse. Les adoptés, les enfants de couples atypiques, les enfants issus du don du sperme, … ont tous traversé la tempête qu’on leur prédisait (souhaitait ?).

    1. Qu’il est beau le fémino-gauchisme déniant aux enfants le droit à connaître leurs parents biologiques.
      Vraiment, c’est une belle avancée des “progressistes” sans racines !

      1. Mais cher Monsieur Tissot !

        J’exprime mon opinion sincère sur la liberté de chacun de déterminer comment sa vie évoluera, qui il voudra aimer, et de quelle manière il élèvera son enfant sans devoir craindre les thuriféraires moralisateurs en herbe, et voilà que je suis “fémino-gauchiste”, “progressiste”, et “sans racines” !
        Pourtant, vous ne connaissez rien de moi, de mes obédiences politiques et de mes racines valaisannes ancrées depuis des siècles.

        “Il est plus facile de désintégrer un atome qu’un préjugé.” dixit Albert Einstein qui était devenu Suisse. Il avait sûrement saisi que notre pays brillait dans beaucoup de domaines, mais certainement pas par son libre-examinisme.

        Ici on aime se mêler de la conduite des autres, une sorte d’interventionnisme moral, doublée d’une tendance à épier l’autre voire à s’en méfier. “On n’a pas le droit de se comporter ainsi ! “, “Ca ne se fait pas !”

        Je déplore dans ce blog que peu de participants commentent, sans au moins essayer de s’affranchir de leurs préjugés. On taxe instantanément de marxiste, de gauchiste, on prédit tous les malheurs aux gens dont le mode de vie déplait, on prédit que les enfants des couples atypiques seront malheureux, que le mariage pour tous ne durera pas. On se moque des hommes qui devraient porter des jupes, on justifie la parentalité classique au prétexte que la “femme est plus douce que l’homme”… Ce ne sont que purs préjugés, idées préconçues, conceptions dépassées, refus de la réalité de ce siècle.

        Tout ici est dans l’imaginaire, la peur et les conjectures. Les prêchi-prêcha de ce blog montrent bien que peu se sont affranchis et que l’emprise religieuse fait toujours des ravages. L’obscurantisme a trouvé sa chaire dans le blog de Madame Sandoz. Amen.

        1. Vous écrivez: “taxez de marxiste ou de gauchiste” ça devrait vous ravir, car cela donne l’impression que vous agissez avec une certaine intelligence pour servir une doctrine ou un idéal, que personnellement je désapprouve. Votre combat ressemble plus à une vengeance de l’ordre établi qui résulte peut-être d’un profond mal-être. Les parlementaires à Berne ne portent plus majoritairement la voix du peuple, ils fabriquent des lois pour être en phase avec “des modes” lancées par des minorités et pour paraître cool. Très malheureusement il ne reste au pays qu’un parti de droite qui est l’UDC, et les autres nous pourrions les taxer désormais de “socialistes et divers gauche”.

    2. Les enfants issus de couples marginalisés, que vous préférez nommer atypiques, ne déclarent pas une fois adultes avoir eu de la chance. Ceux-ci ont souvent de la peine à éduquer leurs enfants, même en démontrant de la bonne volonté. Il y a bien sûr des degrés dans ce qu’on appelle un « manque de chance », et la formule traduit parfois l’intention de ne pas juger derrière soi. Les « tempêtes » (comme vous dites) sont en partie oubliées, mais elles ont existé et ont fait ce que la personne est devenue, avec ses forces, ses faiblesses ou ses grosses lacunes. L’égoïsme, c’est bien de croire que l’on peut être idéal sans avoir reçu soi-même suffisamment. La religion dit « donne et tu recevras », alors vous voyez, Madame Mariéthoz, que vous n’êtes pas vraiment loin de cette logique divine, pour vous il est possible qu’un homme donne de l’amour maternel s’il met une jupe. C’est ce nouveau théâtre qui ne sera pas sans conséquences, et la « morale dépassée » ne tentera pas de s’imposer, la tempête de bonheur à venir chassera les derniers petits obstacles.

      1. “Marginalisés” est une marque négative que vous apposez au travers du prisme de vos intolérances.

        “Atypiques” est la simple constatation de situations au regard de la majorité des enfants des familles classiques, et ne comporte aucun jugement.

        Pourquoi ce besoin de juger des autres au point de les ostraciser et de les mettre à la marge de la société ?

        De quel droit vous immiscez-vous dans les modes de vie alternatifs que la Constitution suisse protège dans son article 8 ?

        Ce blog est rempli de gens tout simplement perclus de dogmes, de peurs, de méchanceté et surtout de curiosité malsaine.

        Nos régions ont enfanté de grands penseurs qui ont surtout brillé quand ils sont partis à l’étranger.

        Mais aussi de petites gens sûres d’elles même, myopes et intolérantes, étriquées par les vallées qui les enserrent.

    3. «Nous n’en sommes plus à devoir dépendre d’une nature qui imposerait sa loi naturelle universelle»

      «Et pourtant, la nature vous le rappellera de manière cruelle autant qu’à moi»

      L’art d’affirmer une chose et son contraire en fonction de ce qui nous arrange …

      1. “sa loi naturelle universelle selon vos critères somme toute très bibliques.”

        C’était une remarque sur la soi-disante loi universelle très réductrice, à la Madame Sandoz.

        Lisez la totalité de la phrase ….

  8. Bravo pour cette mise au point admirablement motivée. Mais ne rêvons pas: vous aurez toujours contre vous le club du politiquement correct, qui clame de grands principes sans réfléchir deux minutes. Attendez-vous à l’habituelle avalanche d’injures et d’âneries sentimentales.

  9. Le texte du 5 juin 2020 de Madame Sandoz sur le droit ABSOLU de l’enfant de ne jamais être privé de son père et de sa mère dès la conception et de connaître son origine, seule garantie de sa dignité humaine inaliénable, est la formulation la plus FORTE jamais exprimée à mon sens sur ce problème majeur. Aucun parlementaire qui soutient les droits DE l’enfant à naître ne l’a exprimé avec autant de clarté dans nos deux chambres début juin. Il convient de regretter que Madame Sandoz ne puisse proclamer ce texte ni au Conseil des Etats ni au Conseil national. Mais je souhaite, Madame, que vous connaissiez un parlementaire personnellement pour lui faire connaître votre texte, afin qu’il s’en inspire pour sa future intervention au Parlement quand le moment sera venu. Merci à vous!

  10. Dimanche 7 juin, ce sera la fête des mères en France. Un reportage lors d’un TJ , hier, nous conduit dans une classe d’école primaire où les jeunes enfants sont occupés à confectionner un coeur avec une attention toute particulière.
    Le journaliste pose une question à une petite fille :
    -Pourquoi fais-tu un coeur pour ta maman? Pour lui dire que je l’aime avec mon coeur pour tout ce qu’elle fait pour moi
    -Mais ton papa aussi tu l’aimes et il t’aime aussi.
    -Oui, je l’aime et il m’aime aussi , mais avec maman, c’est plus doux…

    La réponse de cette petite fille résume bien le fait qu’un enfant à besoin d’un père ET d’une mère, l’un et l’autre étant complémentaire .
    “Certaines caractéristiques dominent chez l’homme et la femme. L’homme c’est la fermeté, la force, les interdits, la sécurité. La femme se présente plus douce, efface les angles des déceptions et colères, berce et apaise. Et ce ne sont pas des clichés ! L’enfant a besoin de retrouver chez son papa et sa maman cette complémentarité. Cela le structure, le rassure et lui permet de grandir de façon sereine.”
    Ce qui n’empêche pas les hommes de changer les couches et de passer l’aspirateur et les femmes de conduire les trains , de réparer le lave-linge ou de monter une armoire achetée en kit !..
    Oui, je sais , à l’époque de la théorie du gender, c’est ringard, vieux jeu .. j’assume..

    1. Mince, je viens tout d’un coup de comprendre que d’après vous et ceux au nom de qui vous parlez, je ne suis pas une femme moi qui n’en doutait pourtant pas depuis 37 ans.
      ……..
      ………

  11. Oui, c’est bien de placer la famille comme un droit naturel de l’enfant. Mais continuons un peu: promettons de tout faire pour lui léguer un monde vivable.

  12. Je ne comprends pas ce que l’adoption ou la procréation par un donneur anonyme change selon que le mariage soit hétérosexuel ou homosexuel.

    Dans un cas comme dans l’autre il se peut que l’identité des parents biologiques ne soient pas connus, par choix des parents ou par la force des choses.

    Si le problème est que des enfants supplémentaires vont connaître cette situation, je pense qu’il ne faut s’alarmer : nous n’aurons pas un raz de marée de familles homoparentales aux mœurs perverties.
    Cela concernera une minorité en rapport aux familles bien catholiques, qui, comme chacun le sait, son bien plus capables d’élever un enfant.

    1. Il importe d’abord de ne pas assimiler l’adoption à la procréation avec donneur. L’adoption concerne un enfant déjà né à qui l’on souhaite offrir une protection alors que la procréation avec donneur concerne la fabrication d’un enfant sur commande parce qu’on croit avoir droit à un enfant. Cette première différence est tellement fondamentale qu’il est difficile de saisir pourquoi elle n’est pas comprise.
      L’adoption, telle qu’elle est pratiquée dans beaucoup de pays et notamment en Suisse, exige que les parents adoptifs soient désignés à l’état civil comme les vrais parents de l’enfant adopté. Quand l’adoption est le fait d’un couple hétéro- l’enfant a donc un père et une mère à l’état civil. Si l’adoption est le fait d’un couple homo., l’enfant soit, n’aura pas de père, mais deux mères, soit il n’aura pas de mère, mais deux pères. Il est clair qu’on ne peut pas croire un instant que c’est possible, donc l’enfant est trompé par un mensonge officiel.
      Le don de sperme, admis en Suisse exclusivement pour un couple marié, donc hétéro, aboutit à une naissance dans une famille où l’enfant a un père et une mère.Le droit suisse n’admet pas l’anonymat du donneur et l’enfant pourra savoir qui est son père, s’il le souhaite, au plus tard à sa majorité.
      Le don de sperme à l’étranger, qui permet la fabrication d’un enfant sur commande – par exemple pour un couple de lesbiennes – est anonyme. L’enfant n’aura donc non seulement jamais de père à l’état civil, mais il n’aura pas de moyen légal de le connaître.
      Enfin, lorsque, en Suisse, un couple (actuellement partenarié) de lesbiennes recourt à une insémination artificielle non médicalisée, ce qui est techniquement parfaitement possible et se pratique parfois , dans la mesure où la porteuse/accouchante est légalement la mère et qu’elle refuse de donner le nom du producteur de sperme, l’enfant n’aura pas de père. Une fois adopté par la partenaire de sa mère – ce qui est possible en Suisse depuis peu – il aura bien deux mères mais pas de père et ne pourra en principe plus légalement retrouver ce dernier.
      Ceci dit, il reste bien clair que l’acte le plus méprisant du droit de l’enfant, c’est celui – qui peut être le fait d’un couple hétéro aussi – de considérer que l’on a un droit à l’enfant justifiant n’importe quel bricolage d’ovocytes anonymes, parfois même choisis sur catalogues.

      1. Etrange échelle de valeurs, Madame Sandoz.

        L’acte le plus méprisant du droit de l’enfant, c’est à mon sens l’infanticide, suivi des coups et blessures, du manque d’amour, et du manque d’entretien et d’éducation, dans cet ordre ou presque.

        “Le bricolage d’ovocytes”, “le droit absolu et imprescriptible de connaître sa mère et son père”, ce sont des valeurs morales plus que des actes juridiques.

        Se pose donc la question du bien fondé du présent sujet de blog : fait-on le procès désintéressé de la défense de l’enfant, ou de de la défense égoïste de la morale de Madame Sandoz ?

        Nuance !

        1. @ Ant. …Thoz, Ne vous enfoncez pas davantage, c’est bon, nous avons compris votre idée.

      2. Je vous remercie pour ces précisions et le temps que vous avez pris. J’avais bien saisi la différence fondamentale entre procréation et adoption. Par contre je ne savais pas exactement dans quel cadre se réalisait le don de sperme en Suisse.

        Je suis d’accord pour dire que dans la mesure du possible un enfant à le droit de savoir d’où il vient. Si le problème est là, il s’agit donc plutôt de forme (anonymat) que de fond (Famille homoparentale) ? Le cadre juridique ne peut-il pas être adapté afin de garantir à l’enfant de savoir qui est son père ou sa mère biologique ?

        1. En fait, cher Monsieur, il s’agit d’abord de savoir s’il existe un droit à l’enfant justifiant des dons de sperme ou autre (avec toutes les variantes introduites par les différents pays, choix sur catalogue, refus de l’enfant une fois né parce qu’il ne correspond pas à ce que l’on attend, garantie des défauts de l’enfant etc…. et ce, indépendamment de l’homoparentalité ou de l’hétéroparentalité). Ensuite, si l’on admet le don de sperme, on peut, comme en Suisse, garantir juridiquement que le don ne sera pas anonyme, que l’enfant pourra avoir des informations très générales sur son père – mais aucun contact si le père ne le souhaite pas -. Il faut naturellement aussi que l’on puisse éviter que l’enfant ne tombe amoureux, par la suite, précisément d’un demi-frère ou d’une demi-soeur, ce qui pose quelques problèmes de consanguinité. Faut-il aussi, comme en Suisse, interdire au donneur autant qu’à l’enfant d’avoir la possibilité d’établir une fois un vrai lien de parenté juridique entre eux?
          En outre, nous n’avons évidemment aucune influence sur les lois étrangères.
          Je n’ai fait qu’esquisser quelques réponses. Mais je rappelle tout de même qu’un enfant est une personne dès l’origine et non pas seulement après la naissance et qu’il jouit d’une protection absolue de sa personnalité dès son origine.

          1. Chère Madame Sandoz,

            Ne dites pas les choses sous l’aspect d’un dogme ou d’axiome : “un enfant est une personne dès l’origine et non pas seulement après la naissance et qu’il jouit d’une protection absolue de sa personnalité dès son origine”

            C’est une considération qui n’engage que vous et qui rejoint certains courants traditionalistes genre Opus Dei ou évangélistes.

            La question reste ouverte, et chacun à une opinion en la matière. C’est un sujet débattu sans cesse et la polémique ne s’arrêtera pas avec vos termes péremptoires.

            Vous pouvez préciser qu’il s’agit de vos convictions, mais de là à nous le “rappeler” solennellement, comme s’il s’agissait d’un fait indiscutable, vous allez trop loin.

  13. J’ai deux amis de couleur qui ont été adoptés par des parents blancs. Pour vous citer “il est clair qu’on ne peut pas croire un instant que c’est possible” et pourtant ça ne pose aucun problème. Ils n’ont pas été trompés par un mensonge officiel.

    Je comprends une partie de vos arguments mais sur ce point précis j’ai l’impression que c’est un peu de la mauvaise foi et du pinaillage.

    1. Bonjour,

      Les opposants au projet reviendront sans arrêt sur le fait qu’il est inhumain de priver l’enfant de son droit à connaître le géniteur chromosomique de l’enfant. Comme on avait en son temps estimé qu’il était scandaleux de divorcer en raison du bien-être de l’enfant. Comme on entendra parfois dire que ce qui compte dans la filiation, c’est le sang d’abord, et l’amour après.

      Dans une Suisse obnubilée par l’idée d’origine. Le “lieu d’origine”, le fils de…, le droit du sang dans le droit de la nationalité, le classement des étrangers selon leur permis et les questions sur l’apparence physique non traditionnelle et le besoin de la rattacher à une origine ethnique,… sont des thèmes tout à fait publics et communément usités pour classifier les gens. Il n’est donc pas étonnant que nous soyons en retard sur ces domaines de mariage et de procréation.

      Malheureusement, pour certains ici, vos amis seront toujours “de couleur” et le souci bien opportun de leur permettre d’identifier leur “vrais”‘ parents, sont en fait un moyen hypocrite de maintenir cette idée d’origine et de différencier les gens.

      Pour beaucoup d’autres, il seront la future Suisse. Le mélange enrichissant et la promesse d’un pays plus ouvert.

  14. Madame Mariéthoz,
    Si vous n’êtes pas “progressiste” qu’êtes-vous donc ?
    En tous cas vous ne vous gênez pas de remonter les bretelles aux nombreux conservateurs, moralistes et autres proches de l’Opus Dei ou des évangéliques, se plaisant à cultiver l’obscurantisme…
    La société prônée par le marxisme culturel ravageur est-elle meilleure ?
    En démocratie, la gauche comme la droite doivent pouvoir débattre sans préjugés, pourtant en Suisse, c’est plutôt le “progressisme” qui tient le haut du pavé et le conservatisme qui rase les murs…

    1. Monsieur Tissot,

      Dans ces débats où tout nous oppose, quel est l’intérêt de savoir ce que je suis ?

      A quoi rime ce besoin de me catégoriser ? Vous avez besoin de vous rassurer en me classant chez les marxistes ? Comme cela vous n’avez même pas besoin de vous soucier de la pertinence de mes propos, il vous suffit de les classer chez gauchistes et de les oublier ?

      Vous avez compris – j’espère – que mon combat s’adresse davantage aux préjugés qu’aux gens de gauche ou de droite.

      Madame Sandoz est l’archétype de la personne percluse de préjugés. Ses arguments sont souvent valables ou tout au moins cohérents, elle est d’une grande intelligence, et je vais même vous dire qu’elle me plait assez en tant que personne quand je la vois de temps en temps à la télévision. Elle est sensée et rassurante. Je n’irais pas à dire qu’elle est sympathique.

      Malheureusement elle dérape dès que ses préjugés – sûrement ataviques – refont surface.

      Elle a été professeur à l’université, elle a été conseillère nationale convaincue, c’est une personne brillante.

      Par contre, je m’étonne que dans ses propos, il n’y a jamais eu le moindre semblant de remise en question de ses préjugés et de ses valeurs, le moindre doute. Elle est péremptoire comme un professeur peut parfois l’être devant une classe tout ouie.

      J’imagine le mal qu’elle ferait aux jeunes étudiants d’aujourd’hui en donnant ses cours orientés par ses préjugés et sa morale que j’estime rétrogrades. Certains de ces étudiants souffrent toujours de brimades s’ils sont par exemple efféminés, ou fils de divorcés, ou fils de gens de couleur ou issus de la procréation assistée, ou de toute différence au monde normé de Madame Sandoz.

      Et je n’ose imaginer le mal qu’elle a dû faire – sans le savoir j’ose espérer – à ses anciens étudiants qui au fond d’eux-même étaient différents, et qui ont dû subir ses violentes attaques contre les homosexuels entre autres.

      N’oublions pas que Madame Sandoz a tenu par le passé des propos très violents. Il y a cinq ans, elle clamait que “Le mariage gay pourrait mener à la fin de notre civilisation” sur la RTS. Elle faisait à l’époque le calcul délirant qu’une communauté minoritaire par essence pourrait anéantir le monde, alors que la taille de ladite communauté est restée constante au fil des siècles et des continents.

      Aujourd’hui, elle les a édulcorés car elle sait très bien que le marché n’est plus porteur.

  15. Ce blog est un bonheur de la vie !
    Il a le mérite d’aller plus en profondeur que les discours “complaisants” de certains journaleux et surtout de certains politiciens qui nous mentent du matin au soir même sur des sujets aussi sensibles !

  16. Chère Madame (Mariéthoz),
    Avez-vous conscience que, lorsque vous accusez certain.e.s d’être orientés par leur morale et leurs préjugés, vous vous posez vous-même en moralisatrice à partir de votre vision du monde? Les nouveaux Inquisiteurs/trices sont parfois cachés derrière les meilleures intentions du monde… et le débat devient alors impossible, ce qui affaiblit la démocratie! Merci de ramener vos propos au niveau du débat d’idées sans attaquer les personnes.
    Anne Sandoz Dutoit

    1. Madame Dutoit,

      Les préjugés dont je relève l’omniprésence sur ce blog dérivent de la religion et des vieilles idées reçues.

      Ce ne sont pas les personnes que j’attaquent, vu que je ne les connais pas. Mais si vous suivez bien ce blog, les attaques ad hominem sont fréquentes. Madame Sandoz essaie de les filtrer autant qu’elle peut.

      Ces préjugés contaminent leurs victimes dès la naissance, et orientent naturellement leur sens critique selon un processus moral bien établi de peur et de péché, de culpabilité.

      Je déplore que certains participants de céans ne soient pas capables d’en faire fi, ou tout au moins de douter.

      Votre réponse (comme celles de chaque participant) a instantanément déclenché un doute chez moi qui certainement participe à la formation de ma pensée. D’où ma réponse. Que voulez-vous de plus ?

  17. Pour information à Mme Mariéthoz :
    Vous écrivez :
    “Ne dites pas les choses sous l’aspect d’un dogme ou d’axiome : “un enfant est une personne dès l’origine et non pas seulement après la naissance et qu’il jouit d’une protection absolue de sa personnalité dès son origine”.C’est une considération qui n’engage que vous et qui rejoint certains courants traditionalistes genre Opus Dei ou évangélistes.
    La question reste ouverte, et chacun à une opinion en la matière. C’est un sujet débattu sans cesse et la polémique ne s’arrêtera pas avec vos termes péremptoires.”

    Il ne s’agit pas d’une opinion ou d’un préjugé de la part de Mme Sandoz. En effet, le Code civil suisse affirme dans son article 31 :
    “L’enfant conçu jouit des droits civils, à la condition qu’il naisse vivant”.

    Merci de vérifier donc vos informations avant de lancer des accusations péremptoires…

    1. Bonjour Monsieur,

      Le sujet est d’ordre philosophique et religieux et restera irrésolu de par sa nature même.

      La norme civile avait déjà été adaptée à la réalité de l’avortement, et le sera encore en fonction des sujets qui nous concernent et sur lesquels la majorité de la société évoluera.

      Nous serons amenés à accepter que la protection de la personnalité est atteinte dans le cas des filiations de nouveau type, telles que le projet de loi prévoit.

      En définitive, l’amour prévaudra sur le sang. Et peut-être que nous pourrons enfin espérer un monde sans haine.

      1. La norme civile n’a pas été adaptée à l’avortement, vu qu’elle date de 1907, année du vote parlementaire du code civil fédéral.
        En revanche, j’aurais dû écrire que la protection de la personne doit être absolue dès la fécondation, vu que la fécondation d’un ovule humain par un spermatozoïde humain est à l’origine d’un être humain et non pas de n’importe quel mammifère. Il ne s’agit pas d’un problème philosophique mais d’un fait de la nature. La personne qui naîtra de cette fécondation tient son individualité première des deux zygotes qui se sont fécondés. La question philosophique est la suivante: l’être humain a-t-il le droit de faire faire une fécondation sur mesure en choisissant les zygotes qui lui conviennent (puis éventuellement de les implanter dans un ventre porteur) pour se commander ainsi la personne qui en sortira? Parler d’amour!….

        1. Et ma réponse est oui !!

          Votre vision de l’amour est liée à la vision classique de l’enfantement, moins dérangeante, moins génératrice de questionnements. Les exceptions pour les gens différents de vous ne vous concernent pas car ils représentent des désirs qui vous perturbent. De plus, votre “traçage aux sources” est ridicule. On croirait entendre le vétérinaire cantonal.

          Votre “fait de la nature” est issu de d’une imagination rigide et de préceptes immuables. La nature suit le progrès, que cela vous plaise ou pas. La nature engendre le progrès, elle EST le progrès.

          Si nous somme arrivés à une telle avancée, c’est parce que la nature nous l’a permis. Vous voyez la société négativement en apprenti-sorcier et sacrilège. Je la vois positivement comme raisonnée et adaptative.

          Nous verrons lors de la votation. Vox populi, vox dei. Espérons que vous vous convertirez à la sagesse du peuple en cas de victoire. Ou pas, peu importe.

  18. ABE. Chassez le naturel et il revient au galop … Et si on parlait du “côté financier” de fabriquer des enfants ?

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