Éviter le temps de la vengeance

Quand la pandémie sera calmée, puissions-nous ne pas vivre la période atroce de la vengeance. On la sent frémir déjà chaque fois que des articles ou des interviews, voire des lettres de lecteur, évoquent « les responsables » des souffrances vécues. Souffrances physiques, morales, financières, affectives.

Vengeance dirigée contre la Chine d’abord – qui essaie d’y échapper par des actions commerciales de propagande – mais appel à la vengeance aussi contre tous ceux qui ont dû, en politique, en économie ou dans le monde médical, prendre des décisions déplaisantes. Très vite, la vindicte populaire menace. Saurons-nous y échapper ? Saurons-nous reconnaître que personne ne savait vraiment quelle serait la meilleure mesure ? Que personne n’avait anticipé une telle pandémie, même ceux qui prétendraient n’avoir pas été écoutés ? Le monde était bien trop occupé par la menace des catastrophes climatiques pour imaginer une catastrophe sanitaire !

Saurons-nous être assez mûrs et humbles pour admettre que la faillibilité est le propre de tous le régimes politiques, de tous les responsables, de tous les êtres humains ? La convalescence va être douloureuse, n’y ajoutons pas les rancœurs, les rognes, les dépits. Toute fin de conflit ou de période de crise est menacée de voir se développer une sorte de chasse aux sorcières, d’épuration sociale ou politique. Le phénomène est terriblement inquiétant et on en pressent la menace quand on apprend actuellement le développement, chez certains, du goût de la délation, de la surveillance mesquine des voisins, de ceux qui ne respecteraient pas strictement, en privé, les règles de confinement. Le goût de la délation contient en germe celui de la vengeance.

Les grandes épreuves engendrent des héros, mais quand elles s’achèvent, elles sont suivies souvent d’un flot de haine comme si la vengeance pouvait effacer les souffrances passées et en limiter les conséquences douloureuses. Cette tentation destructrice guette chacun de nous, une fois passés les pires moments de la pandémie ! Il importe de rester sur ses gardes !

Suzette Sandoz

Suzette Sandoz est née en 1942, elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.

28 réponses à “Éviter le temps de la vengeance

  1. Le grand pardon …est un belle chose, mais l’incompétence en est une autre et cela la ne doit pas passer, l’Europe l’a démontré, notre impréparation aussi , et pourtant on a des services complets prévu à ce sujet, en janvier certain l’ont vu et ils se faisaient rigoler au nez….ceci dit pas besoin de vengeance , juste de faire un certain ménage

  2. Magnifique point de vue que je partage totalement ! Merci pour l’exposer de façon si claire, chère Suzette. Que chaque être humain puisse trouver en lui cet espace bien mieux que la vengeance : l’intelligence collective. Elle n’effacera certainement pas les souffrances, les pertes et les douleurs… et même les supposées manipulations, mais elle est la seule à nous faire grandir. Nous restons libres et responsables à chaque instant d’accéder à cette dimension de la société – son intelligence et ses qualités humaines – pour (re)partir, (re)construire, certainement avec dans notre bagage, cette fois, une leçon que nous ne pourrons pas/plus ignorer, mais dont on pourra démontrer, à l’inverse, l’avoir retenu. Une leçon qui nous aura ramenés à notre très précieux dénominateur commun : être humain. Que notre choix puisse se diriger vers un “monde qui se relève, un monde debout” avec comme force – avant tout – la dignité humaine.

  3. Bonjour Madame Sandoz,

    Je suis très surprise (déçue en bien comme on dit chez nous) de votre prise de position contre la délation, cette habitude détestable qui pullule dans nos contrées, autant que la Schadenfreude.

    Je fais amende honorable, car dans mes irréductibles derniers préjugés, je vous imaginais assise derrière vos rideaux rouges à croix blanche, passant votre vie à épier les voisins et à les juger.

    Finalement vous avez du coeur. Si seulement vous le montriez un peu plus.

  4. En Suisse, il n’y aura pas trop de rancœurs ni de haine. Car les responsables suisses ont navigué à vue en cherchant à eviter l’affrontement avec l’opinion.

    Le gros reproche qui restera contre les responsables, c’est d’avoir menti en ne voulant pas avouer qu’ils n’avaient pas de masques. Et pour se justifier Mr Berset a dit que les masques ne servaient à rien. Ce qui est faux.

    Dans le monde entier il y a eu une guerre entre les idées du professeur Raoult, d’une part, et d’autre part l’establishment proche de l’industrie pharmaceutique, qui les rejetait. Partout c’est Raoult qui l’a emporté très largement dans l’opinion publique. En Suisse on a senti aussi une réticence des responsables à autoriser l’usage de la chloroquine. Certains ont même eu le culot de soutenir que la chloroquine était dangereuse alors que des millions de personnes en ont consommé, sans ordonnance, pour voyager en Afrique.

    Mais finalement, en Suisse, on a été pragmatiques et aujourd’hui les HUG et le CHUV administrent la chloroquine dans un cas sur deux. De plus, l’industrie pharmaceutique suisse a réagi tres intelligemment quand elle a senti que l’opinion publique était à fond pro chloroquine. NOVARTIS et MEPHA ont livré gratuitement des millions de doses de chloroquine aux hôpitaux suisses. Ainsi, en Suisse, il n’y aura pas de règlements de comptes ni de chasse aux sorcières anti Big Pharma. Cette manière de faire est typique du génie suisse de gestion des conflits.

    En revanche, en France, il sera impossible d’éviter les terribles règlements de comptes devant le tribunal populaire de l’opinion. Car le pouvoir s’est montré autiste et d’une arrogance inouïe dans le dénigrement du professeur Raoult. Pourtant c’est Raoult qui est l’expert mondialement reconnu, alors que le “comité scientifique” officiel est composé d’incompétents qui sont tous à la solde des laboratoires, en particulier un laboratoire américain GILEAD qui prépare un vaccin contre le COVID-19.

    Cela laisse un sale goût. Les gouvernement est perçu comme une bande de corrompus, achetés par Big Pharma, qui a mis en danger la santé du peuple à cause de ses liens d’intérêts avec les producteurs de vaccins.

    Pour que la rancoeur ne s’accumule pas, avec son poison, l’esprit de vengeance, il faudra impérativement que la justice passe. Les conflits d’intérêts manifestes de Mme Buzyn, son mari et son équipe, devront faire l’objet d’investigations sérieuses et des sanctions, même clémentes, devront être prises. Sinon, bonjour les dégâts.

  5. Berset et Pierre-Yves Maillard (pour l’ensemble de son œuvre en matière de rationalisation du système sanitaire vaudois) démissions !

    204 morts sur Vaud, 80 morts en Grèce!

  6. A Genève, si un jeune homme tombe à vélo et se fait du mal parce qu’il a bu, sans heurter quiconque, il reçoit une ordonnance de condamnation pénale et l’Etat lui confisque 10% de son compte bancaire (histoire vraie).

    Le premier Infrarouge (émission phare de la télévision suisse) sur le Covid-19, deux professeurs des HUG (hôpitaux universitaires genevois) ont expliqué qu’il y a des porteurs asymptotiques et que le délai d’incubation peut atteindre 7 jours. Le lendemain, l’un des 2 professeurs a été dépêché à l’aéroport, avec une équipe sanitaire pour mesurer la température des voyageurs arrivants directement de Chine et pour leur expliquer comment on se lave les mains. Un Conseiller fédéral avait dit le 21 février, de la Lombardie, que le virus ne s’arrête pas à la frontière.

    NON Madame, nous allons publiquement juger les responsables, faute de pouvoir les poursuivre près des tribunaux, car ils ont failli après réflexion, et ils n’ont choisi que les mauvaises options, en prenant des risques sur nos vies, et au passage ils ont détruit l’économie, à cause de leur incompétence collective et individuelle.

    Une faute ou une erreur est pardonnée; tout d’abord si elle est avouée, et si elle est spontanée ou qui a eu lieu en méconnaissance de cause. Les conditions ne sont pas réunies pour un pardon.

    Quant à la Chine, moi personnellement je n’achèterai plus jamais un produit fini chinois (je sais que plusieurs composants de produits made in Switzerland sont chinois – mais là je ne peux rien)

  7. Nos responsables politiques doivent a mon humble avis demander des comptes a la Chine, il ne s’agit pas de vengeance mais d’être recomposable de ses actes. Je m’explique en 2003 durant la crise du SARS les autorités chinoises ont agit de la même manière en comme a leur habitudes au début de cette crise en tentant de caché ce problème au yeux du monde avec malheureusement cette fois pas les conséquences que nous vivons en ce moment. La Chine comme membre du Conseil de Securité de l’ONU ne peux pas se comporter de cette maniéré arrêter les lanceurs d’alertes qui parle de ce virus en décembre ou même en novembre, ce comportement d’au autre temps n’as simplement plus sa place dans notre monde aujourd’hui. Je précise que je connais bien ce pays pour y avoir habité et travaillé de longue années tant à Shanghai que Pékin

  8. Je suis d’accord avec vous sur le principe.
    Cependant, on ne peut pas ignorer et faire comme si rien ne s’était passé non plus.
    Il ne s’agit pas ici de déclarer la guerre à la chine, personne n’a l’envie et aussi les capacités de le faire mais lui faire reconnaitre sa part de responsabilité dans cette pandémie qui a contaminé la terre entière.
    Ce qui se passe est du jamais vu depuis la 2nde guerre mondiale.
    Le monde ne peut pas se permettre de gérer une telle pandémie tous les X ans.
    La chine devra rendre des comptes.

  9. Et si on évitait aussi de profiter de cette crise pour faire passer des message subliminaux sur ses positions climatosceptiques (“Le monde était bien trop occupé par la menace des catastrophes climatiques pour imaginer une catastrophe sanitaire !”)?! Se préoccuper du dérèglement climatique qui, à terme, risque de provoquer des dégâts encore bien plus importants que le coronavirus n’empêchait nullement de prévoir aussi ce qu’il fallait pour se prémunir contre une grave pandémie. Chercher à opposer l’une préoccupation à l’autre n’a pas de sens; c’est comme si on prétendait que s’inquiéter des accidents de la route empêchait de voir les problèmes liés au tabagisme par exemple.

  10. Je pense que c’est une bonne chose d’anticiper comme vous le faites, pour prévenir… Je déplore par contre l’empressement de certains à vouloir établir des liens entre notre prétendu mal vivre et l’apparition de la pandémie. L’événement sera exploité pour mieux convaincre et donner du poids à des idéaux qui ont été mis en veille durant la période de crise. Je pense qu’il faudrait au contraire cesser de se focaliser sur des causes au détriment de l’ensemble qui assure notre vie. Il est nécessaire actuellement de s’occuper presque entièrement du virus, et agir en fonction, mais ensuite il ne serait pas inutile de relativiser ce qui est annoncé comme étant des soi-disant urgences à exécuter sans discuter, par la force s’il le faut… Agir contre le virus qui est clairement notre ennemi est, si l’on peut dire ainsi, plus simple que d’agir pour une cause où sont désignés les ennemis de l’union qui veut la force. Je crains que les futurs articles et débats soient emportés de plus belle par des vagues constituées d’explications simplistes (sur l’apparition du virus), publiées à nouveau comme étant des évidences indiscutables à ancrer dans les esprits.

  11. Je pense que vos craintes sont exagérées: Nous ne sommes pas en France où tout est politisé, et prétexte à des manifestations brutales et stupides. Les Suisses sont plus raisonnables, même si l’on dit que dans chaque Suisse, il y a un flic et un instituteur qui sommeillent. Je pense que les gens ont hâte de retrouver une vie normale, et j’espère que la société sera plus frugale et raisonnable qu’avant. On peut toujours rêver…

    1. “…dans chaque Suisse, il y a un flic et un instituteur qui sommeillent,” écrivez-vous.

      Comme ancien prof, je n’ai jamais vraiment su quel rôle je devais jouer (c’est la douloureuse et constante remise en question, paraît-il – chose curieuse, celle-ci est toujours à sens unique).

      “Flic ou prof, qu’est-ce qui est pire? Flic, il paraît que c’est meilleurs pour l’image de marque.” – Claude Duneton, “A hurler le soir au fond des collèges” (Seuil, 1984)

      “On dit que les profs ont des manières de flics! Quelle erreur! Il suffit de réfléchir deux minutes : ce sont les flics qui ont adopté nos manières.” (Le même, in “Bonnes manières”, Le Monde de l’Education, octobre 1979)

      Aujourd’hui, crise sanitaire oblige, bon nombre de parents chargés de suivre leurs enfants dans leurs devoirs découvrent ce que trop de mes ex-collègues ‘enseignant(e)s subissent avec leur progéniture. A cet égard, peut-être cette crise n’aura-t-elle pas été tout à fait inutile.

  12. Si vous voulez animez un blog, la moindre des choses est de permettre le débat contradictoire et pour cela de publier les commentaires de vos lecteurs dans un délai raisonnable. Ce n’est as la première fois que je constate que vous ne le faites pas, ou alors si tardivement qu’il n’y précisément plus de débat possible, d’autant plus que le blog d’origine a disparu en bas de page. Pas très honnête comme procédé, qui vise à museler les éventuels contradicteurs.

    1. Votre commentaire est le symptôme d’une insatisfaction sans rapport avec ce que vous exposez. Les commentaires sont souvent nombreux et plus qu’animés dans les blogs du « grain de sable ». Vous êtes un participant régulier qui ne se prive pas, et qui ne manque pas de contradicteurs sans muselière ! Constatez également que les délais de parution tardent également dans les autres blogs, parce que les érudits ont envie de fêter Pâques… Pas vous ? Il est pourtant possible de fêter Pâques même dans le désert.

  13. Merci de regarder l’horizon au-delà de la crise. À votre catalogue éclairant des petites vengeances et autres haines ordinaires qu’il s’agira de prévenir, j’ajouterais celle-ci: la “haine de la normalité”. Oui, oui, ça existe, ce n’est pas moi qui invente. Voir cet article paru dans Le Temps du 2 avril 2020 sous la signature de Mme Sarra Gnoni avec ce titre déjanté “Ne revenons pas «à la normalité», car c’est précisément le problème “.

    1. Merci, cher Monsieur, vous abordez là un point très intéressant et qui fait réfléchir. Je n’ai plus l’ exemplaire du Temps auquel vous faites référence, mais c’est peut-être le principal problème à résoudre à la fin du confinement. Quelle normalité et comment?
      Bien à vous.

  14. Madame vous nous proposez d’absoudre l’incompétence d’une partie de nos élites de politiciens ou de fonctionnaires !
    Le peuple et plus particulièrement le citoyen aura le droit de dire : J’ACCUSE !
    Pas par vengeance comme vous le décrivez mais pour savoir pourquoi ses intérêts les plus vitaux ne sont pas correctement défendus !

    Vous, comme Mme Keller Suter qui veut contrôler le citoyen-internaute avec sa carte d’identité numérique ne tenez pas compte des libertés du citoyen et plus particulièrement celle d’exiger des comptes à ses fonctionnaires grassement rémunéré par les impôts de ces mêmes citoyens !

    L’étrangeté de vos propos me rappelle de sombres périodes de l’histoire.
    En effet, après la dernière guerre ce genre de propos avait aussi ses défenseurs qui était celui d’absoudre les fonctionnaires de Vichy pour leur incompétence et leur manque de discernement.
    Heureusement cela ne faisait pas force de loi, et cantonnait ses auteurs à une certaine marginalité…
    Après ces tristes périodes de l’histoire il y a eu des tribunaux qui ont dû prendre la mesure des actions commises et aussi des actions qui auraient dû être raisonnablement prévues par les fonctionnaires en place.
    Pas par vengeance, mais par souci d’équité envers ceux qui ont dû eux se sacrifier pour défendre leur droit, leur liberté, leur valeur et leur patrie !

    Donc il sera bientôt venu le temps d’analyser à la lumière des manquements flagrant de compétence les décisions que nos « gouvernants » ont pris durant ces dernières années pour NE PAS protéger le citoyen !
    Pourquoi donc vouloir « castrer » le citoyen qui à toute légitimité pour demander des comptes à nos élites politiques ?
    Pour ne citer qu’un exemple, Mme Keller Suter a dirigé le département fédéral en charge de l’exercice de sécurité nationale le 31 octobre 2019. Elle a même pris part et a dû recevoir les dizaines de rapports des années précédentes …
    Pourquoi rien n’a été fait depuis des années pour garantir un approvisionnement des matériels médicaux essentiels et vitaux ?
    Pourquoi n’avoir pas pris la mesure de l’ampleur de la pandémie déjà en janvier puisque tous gouvernements d’un niveau supérieur à celle d’une république bananière devaient connaître l’information ? Ne sommes-nous pas membre de l’OMS, ce même OMS ne connaissait-il pas depuis novembre l’information qui commençait à sortir en Chine ?

    Vous vous trompez en affirmant que personne ne savait et ne savait ce qu’il aurait du être fait !
    A quoi donc servent ces exercices nationaux ? A faire une bonne fondue et s’échanger des cartes de visites ?
    Donc ILS savaient ce qu’il aurait dû être fait pour se prémunir au minimum des conséquences désastreuses de cette impréparation !
    Avez-vous pris connaissance de l’organigramme de l’OFS et de la grille salariale de ses « managers » ? Ils sont censés gérer, donc prévoir.

    Vous parlez de la faillibilité qui est le propre de tous le régimes politiques, de tous les responsables.
    Mais vous ne croyez pas que pour ce genre de grille salarial nous attendons un minimum de fiabilité surtout sur des sujets comme nous le vivons actuellement ?

    Comme vous le voyez, le citoyen commence à analyser les faits, à scruter le travail de nos fonctionnaires, d’analyser la pertinence de l’action passée, …
    Il acquiert même la faculté de discernement et l’esprit critique sur l’action de nos politiciens ou fonctionnaires.
    C’est bien évidement dérangeant pour certains …

    Dans vos propos vous y incluez le corps médical.
    C’est la pratique maladroite d’une forme de manipulation qui veut peut-être que personne n’osera critiquer votre article !
    En effet, il serait fort malvenu que quelqu’un critique, les politiciens ou autres fonctionnaires cantonaux ou fédéraux et aussi le monde médical que vous mettez dans ce lot!
    Madame, le simple citoyen se rend compte de l’immense sacrifice et de l’incroyable travail que le corps médical doit faire !
    Par contre il est de plus en plus difficile de faire le bilan de ce qui est réellement fait par ceux qui sont censés nous gouverner et qui se disent du monde médical sous une bannière d’un office bureaucratique de santé.

    Vous devriez discerner deux corps de métier fort différents, l’un qui agit avec abnégation et dévouement au service de la population, et l’autre au service de lobbyistes, des groupements économiques, des intérêts croisés, des corporations, copinages et clientélismes divers, etc… etc…

    Laissez la liberté aux citoyens et au peuple de s’octroyer le droit de donner son opinion, de critiquer et de juger l’incompétence ou l’inaction de nos soi-disant gouvernants.

    Méditez sur cette phrase de Monsieur Neyrinck :
    Ce qui vient de se passer devrait au moins apprendre à l’opinion publique qu’elle est régulièrement trompée par le pouvoir en place, politique, économique, culturel et religieux.

    Et oui même religieux, qui expérience faite avec des curés nous donnaient l’absolution pour nos péchés !
    Et hop tout était oublié après le confessionnal, caché sous le tapis, et tout le monde était de nouveau Blanc comme la colombe !
    Et quelques temps plus tard rebelote, on prend les mêmes, on recommence en pire et hop la providence de la magie de l’absolution !
    C’était ma petite touche d’humour et de vie passée dans un canton ultra-catholique !

  15. A l’heure de parler de vengeance et/ou d’actions en justice il est bon de remettre les choses en perspective. Il y a 100 ans la grippe espagnole faisait entre 50 et 100 millions de morts pour une population mondiale de 2 milliards.
    Aujourd’hui Covid-19 a causé environ 120’000 décès pour une population de plus de 7 milliards et on ose parler de ravages. Mon cynisme ne s’arrête pas là : la plupart des personnes décédées auraient succombé à une autre pathologie à brève échéance.
    Je pousse le cynisme encore plus loin : plus de la moitié des morts ont plus de 80 ans donc responsables de l’état catastrophique de la planète. Cela devrait convenir à Extinction Rebellion qui aura le champ libre pour construire un avenir paradisiaque.

    1. À moins que je ne saisisse bien le sens premier de votre commentaire, je comprends votre indignation, la mienne n’est pas moindre : La « personne à risque », dans le contexte que nous vivons, est celle qui doit le plus craindre pour elle-même, et que les autres évitent pour ne pas partager sa malchance. Sur le plan purement médical cela se comprend, mais il y a autre chose dans l’air que je respire et qui me cause un malaise. Je prévois qu’au confinement temporaire des personnes de plus de 65 ans succédera progressivement leur confinement par exclusion, on leur offre déjà maintenant le bouquet de reproches qui touchent à tous les domaines de la vie en se réjouissant qu’elles dégagent. À l’époque ce rejet était le comportement naturel et courant de la population adolescente. Maintenant ce sont des personnes de 25 à 45 ans qui veulent casser les vieux. Des gens ayant déjà une bonne profession, une famille, des responsabilités. Mais il y a comme une lacune, ils me semblent avoir voyagé avec des valises vides, et arrivent pour refaire le monde. Ce sera le leur bien sûr, mais désolé moi aussi j’existe, et où je pose mes pieds la planète ne m’appartient pas moins. Je n’assisterai pas à la fin de parcours de ces sauveurs qui créeront leur monde vert pour se sentir en pleine santé physique et morale : ils seront les vieux inutiles que l’on mènera au bord du ravin pour leur bien et celui de tout le monde.

      1. Cet article devrait vous intéresser:

        “Euthanasie : vrai pouvoir sur soi donné aux vieux ou simple angoisse des jeunes devant la douleur ?” par Bertrand Quentin, dans “Gérontologie et société” 2012/4 (vol. 35 / n° 143), pages 173 à 184 (lien actif supprimé par S. Sandoz, comme tous les liens actifs sur son site par peur de ne plus pouvoir gérer sa toile!). En voici un extrait:

        “Les sondages se multiplient montrant que les Français sont favorables à l’euthanasie à 80%. La mission Sicard, qui a procédé de son côté aussi à un sondage est arrivée, elle, au résultat que 56% des Français le souhaiteraient.” (Sondage TNS-ministère de la santé réalisé en novembre 2012 sur un échantillon de 1000 personnes interrogées en face à face).

        Une revue économique très sérieuse (que je cite de mémoire) titrait il y a peu:
        “Faut-il euthanasier les vieux?” Et on connaît le tollé qu’a soulevé Jacques Atali avec la parution de son livre, “L’homme nomade” (Fayard, 2003), dont voici un extrait:

        “Dès qu’il dépasse 60/65 ans, l’homme vit plus longtemps qu’il ne produit et il coûte alors cher à la société ; il est bien préférable que la machine humaine s’arrête brutalement, plutôt qu’elle ne se détériore progressivement.

        On pourrait accepter l’idée d’allongement de l’espérance de vie à condition de rendre les vieux solvables et de créer ainsi un marché.

        Je crois que dans la logique même du système industriel dans lequel nous nous trouvons, l’allongement de la durée de la vie n’est plus un objectif souhaité par la logique du pouvoir.

        L’euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures dans tous les cas de figure. Dans une logique socialiste, pour commencer, le problème se pose comme suit : la logique socialiste c’est la liberté, et la liberté fondamentale c’est le suicide ; en conséquence, le droit au suicide direct ou indirect est donc une valeur absolue dans ce type de société.

        L’euthanasie deviendra un instrument essentiel de gouvernement.”

        Atali a par la suite démenti ses propos. Il n’en reste pas moins que l’idée selon laquelle les personnes âgées sont un poids pour la société, quand elles ne seraient pas responsables de tous ses maux, ne date pas d’hier et n’est pas l’exclusivité de bobos millenials, de “petits bourgeois consommateurs à dégueuler”, comme les appelle Claude Duneton, qui surfent au jour le jour d’une capitale et d’un continent à l’autre avec Easy Jet ou paradent dans les rues en 4X4. Interdire aux plus de 65 ans de sortir de chez eux procède-t-il d’un autre discours?

        Selon une telle “logique”, pourquoi pas la solution Atali – l’euthanasie à 62 ans – à la réforme des retraites, à la pandémie et au déficit de l’AVS?

        1. Merci pour ce commentaire bien écrit avec un titre bien trouvé, pas heureux à lire mais qui parle de la réalité. J’assiste à des combats pour croire, penser juste, vaincre plus que convaincre, et songe à la série de livres que j’avais dans ma bibliothèque d’enfance, « Découvrir, savoir et comprendre ». Une part du monde conserve cet état d’esprit, Cinquante ou soixante ans après mes livres j’ai mon ordinateur qui me fait découvrir avec émotion les nouvelles techniques médicales, spatiales, et à plus petite échelle tout un matériel permet de continuer à étudier ou créer. J’ai vu grandir cette technique qui va dans le sens d’offrir plus de liberté, de force, de bien-être, enfin ce que l’homme rêvait déjà quand il n’avait que des outils de bois et de pierre, et peignait les parois de la grotte où projeter ses rêves. En cette ère primitive la nature faisait vivre, donnait des possibilités de plaisir, tout en pouvant blesser ou tuer d’un jour à l’autre. L’humain a réussi depuis à construire son monde dans le monde de la nature, il a saisi tout ce qu’il trouvait dans la terre pour ériger d’extraordinaires lieux de vie sécurisants, de magnifiques outils, quelque chose de si fort que l’homme des cavernes l’avait peut-être déjà en lui, mais pouvait-il imaginer pouvoir un jour fabriquer la foudre sans être un dieu ? Nous sommes devenus ces dieux de l’homme des cavernes, je pense que nous avons tout pour continuer “plus haut” (articles de Pierre Brisson), mais par quel malheur l’humanité s’est-elle convertie en à peine vingt ans pour croire dans son dos, en sens contraire de tout le chemin parcouru ? Les méfaits du progrès, les bienfaits de la nature, sont deux pôles entre lesquels nous allons peut-être chuter comme de pauvres éléments qui ne collent plus à rien.

          Une industrie agressive, destructrice et profiteuse, que l’on envisage de neutraliser pour un retour à la nature paisible, protectrice et généreuse ? Je pourrais continuer mon texte sans m’arrêter, alors je préfère dire en plus simple : « Folie ! »

          En direction de cette impasse, la solution de ceux qui veulent nous emmener pourra rejoindre l’euthanasie telle qu’exposée dans votre commentaire. Le dispositif des bienfaiteurs qui veulent fabriquer une « meilleure humanité ». On est loin des images effrayantes de Sparte, mais dans l’esprit nous sommes sur cette voie, la falaise sera nommée hôpital.

          Voyez-vous, je suis membre depuis les débuts d’Exit en 1970, qui était anglais à son origine. Cela peut sembler paradoxal en rapport des opinions que nous avons échangées. Mais je pense qu’il existe autant de personnes qui veulent abréger la vie de celui qui souffre, pour leur seul confort propre, que de personnes réceptives à une situation triste, sensibles réellement pour l’autre. Ces dernières « aideront » dans le sens de mourir, ou aideront pour continuer à vivre. Et dans les deux cas ce ne sera pas en rapport d’un plan de vie « meilleure pour tous… » J’espère avoir pu montrer la nuance, dans le contexte du sujet premier que nous avons discuté. Merci de votre participation.

  16. Chère Madame

    Depuis des années, des études illustrent les risques. Le plan de lutte contre la pandémie de 2018 de la confédération est très éloquent.

    Nos politiciens ont échoué. Dans une démocratie normale, une fois la crise passée, ils démissionneraient.

    Mais excusez-moi une petite remarque illustrative : avec 100 millions, nous n’aurions pas pu avoir des hôpitaux de campagne et gérer le pic avec les professionnels de la santé aujourd’hui en chômage partiel (une autre absurdité) ?

    Des politiciens sans expérience du monde réel ont hypothéqué les économies de ceux qui ont maintenant 40 et 50 ans.

    Bien à vous.

  17. A la lecture des commentaires de ce post, je rejoins l’avis de Suzette Sandoz et me fais du soucis sur la manière dont nous serons capable – ou pas – de debriefer cette crise. Entre les experts – les vrais – qui ne sont pas d’accord entre eux et tout les autres experts – autoproclamés, 8 millions en Suisse – je ne suis pas sur d’être optimiste.

    1. Il n’est pas besoin d’être expert pour analyser l’incompétence des services fédéraux et cantonaux ces dernières années.
      Nul doute qu’ils auront le loisir de se disculper et de trouver toutes sortes d’excuses pour qu’on ne puisse les blamer.
      Mais leurs responsabilités ne s’effacera pas dans leur conscience !

  18. “Le monde était bien trop occupé par la menace des catastrophes climatiques pour imaginer une catastrophe sanitaire !”

    Peut-être que si les politiciens arrêtaient de remettre en question la position des institutions scientifiques, on ne perdrait pas des décennies à débattre de l’existence ou non du problème.

    Je dis ça, je dis rien hein 😉

  19. Pour être bon officier il faut voir loin et commander court, précepte de base enseigné partout.
    Notre conseil fédéral semble bien appliquer cette recette. Avec l’intelligence d’être parvenu à se synchroniser avec la vox populi et en même temps avec celle de l’intelligentsia. Du grand art en pareille circonstance. Merci de votre appel à la tolérance Madame Sandoz!

  20. Que cet article a mal vieilli, venant de l’hôte des commentaires antivax les plus revanchards de Suisse romande…

    A quand votre auto-critique sur ces trois années ?

Les commentaires sont clos.