L’enfant est-il vraiment équivalent au service militaire?

Il arrive fréquemment que, lorsqu’on parle de congé parental – qu’il s’agisse de congé maternité ou de congé paternité – on fasse une comparaison avec le service militaire. Nous vivons tragiquement l’époque des confusions.

Le service militaire est un service obligatoire, remplacé certes parfois par un service civil, mais également obligatoire

Veut-on vraiment considérer que faire un enfant est un service obligatoire à la patrie ou à la communauté ? Évidemment que, dans cette hypothèse, on peut tolérer n’importe quelle sorte de procréation, le seul résultat qui compte est la fabrication d’un enfant. C’est un grand pas vers la chosification de l’enfant mais aussi vers les mères porteuses obligatoires.

Le service militaire implique du temps consacré à la communauté donc il est juste que celle-ci compense financièrement cette perte professionnelle

Le temps consacré à la famille et à son ou ses enfants est-il offert à la communauté ou correspond-il à l’expression d’un choix de vie libre ? S’il est offert à la communauté, l’enfant est donc un bien commun dont la société a le droit de disposer et dont elle est responsable en premier lieu, sauf à déléguer, dans certains cas, pendant un certain temps, cette responsabilité aux parents ou à l’un d’eux. Une telle délégation implique une indemnisation. C’est la récupération de la personne au profit de la collectivité, essence même de toute société totalitaire. C’est exactement l’inverse de la construction de notre culture qui pose le principe de la responsabilité primaire des parents pour le bien de l’enfant. Peut-être que, pour faciliter ou encourager cette responsabilité, il serait bon d’instituer un congé parental, mais cela n’a assurément rien à voir avec un service militaire ou civil.

Alors, pitié, que l’on cesse de recourir à n’importe quel argument pour faire triompher un but étranger au bien de l’enfant. On pourra commencer à envisager sérieusement un congé parental quand il sera conçu d’abord et sans conteste dans l’intérêt de l’enfant. Peut-être que cela responsabiliserait même certains adultes !

Suzette Sandoz

Suzette Sandoz est née en 1942, elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.

12 réponses à “L’enfant est-il vraiment équivalent au service militaire?

  1. Bien dit ça ! Un enfant on l’a toute sa vie ( quel bonheur ?) l’armée c’est dur sppel. Et pour l’égalité on a encore du travail … Si possible ?

    1. Grain de sel : dans la force de l’âge aucune envie d’abandonner mes affaires pour langer, le temps est trop passionnant. Sans congé, chers partisans, vous passerez quand même plus de 12 heures à la maison non? La qualité de la tendresse prime sur la quantité de présence. Ainsi soit-il.

  2. Entièrement d’accord avec vous. Le parallèle trop souvent fait entre service militaire pour les hommes et maternité pour les femmes m’a toujours agacé, car il n’y a strictement aucun rapport entre les deux, comme vous le soulignez fort bien. On peut avancer suffisamment d’arguments pour défendre la cause de l’égalité des droits et des chances hommes-femmes sans recourir à cet amalgame qui n’a aucun sens.

  3. En rapport de la « chosification », le monnayage de l’enfant, et les sentiments, je voudrais citer un psychiatre et poète qui a été le pionnier des thérapies de famille, Ronald Laing, GB, (1927-1989) dans « Knots / Noeuds » (1970) : « J’ai entendu pour la première fois, pendant que deux jeunes femmes conversaient sur leurs familles respectives : ” Je veux m’efforcer de gérer de manière équilibrée et réfléchie ma vie affective. Moi, mon mari, mon enfant, mes amies…” (Laing poursuit) : La vie des sentiments, l’attachement, l’amour, la présence auprès de son enfant, sont donc ”gérés”, je croyais que ce terme ne concernait que le monde de l’économie… Vers quel monde nous dirigeons-nous ?.. »

    Aujourd’hui et déjà depuis assez longtemps, cette perception qui surprenait il y a cinquante ans est des plus normales. Les mots dans le dictionnaire ont progressivement pris des définitions qui s’élargissent dans des sens paralllèles, le dictionnaire s’adapte, devient de plus en plus épais, et nous ? De quoi nous détachons-nous peu à peu dans notre évolution ? Sommes-nous en train de perdre nos pages pour devenir de plus en plus légers, libres et pauvres ?..

  4. L’article phare de Le Temps du jour est à propos du malaise de la police en France confronté au communautarisme. Donc un conflit grandissant entre une minorité devenant une majorité de parents et l’Etat.

  5. Eh bien, pour un fois je ne suis pas tout à fait d’accord avec Mme Sandoz. Elle a tout à fait raison de s’insurger contre la chosification de l’enfant, les mères porteuses obligatoires etc. J’ai toujours applaudi à son combat courageux pour les valeurs familiales traditionnelles. Elle est patriote, d’une famille d’officiers supérieurs, donc elle répondra toujours présente pour défendre la patrie et l’armée. Là encore j’applaudis des deux mains. Je comprends aussi qu’étant très libérale, conservatrice et patronale, elle rechigne à des aides sociales d’esprit un peu étatiste, en faveur de la famille. Et pourtant, sur ce point je ne la suis plus.

    J’appartiens comme elle à la partie conservatrice, anti étatiste et anti subventions de la société suisse. Mais si on réfléchit à l’évolution démographique dramatique des pays d’Europe occidentale, tellement alarmante que l’on peut craindre de se retrouver, par le jeu des “migrations de remplacement”, voulues par le mondialisme et par l’ONU, (sans parler de la gauche, des féministes, etc.) à vivre dans un continent qui ne distinguera plus, ethniquement parlant, du Brésil ou des Îles Mascareignes, alors on en vient à la conclusion qu’il est beaucoup plus urgent d’appliquer une politique nataliste, en faveur des autochtones, que de lutter contre le pseudo réchauffement du climat dont nous savons qu’il n’est pas d’origine humaine et contre lequel on ne peut de toute façon rien faire. Donc oui, on peut déplorer l’esprit plutôt de gauche qui anime des revendications comme celle d’un congé paternité, mais dans notre pays il n’est plus possible économiquement pour une maman de rester à la maison pour s’occuper de ses enfants et il n’est plus possible d’avoir une famille nombreuse. Pourtant des familles nombreuses, nous en avons un besoin vital si nous voulons survivre en tant que civilisation. Je me sépare donc des libéraux tellement obsédés par la réduction des dépenses qu’ils rechigneront toujours à accorder des allocations familiales un peu généreuses ou à prendre des mesures telles que des congés parentaux, maternité ou paternité, peu importe.

    Je serais donc clairement pour ma part en faveur d’une politique familiale très généreuse (notre économie florissante pourrait se payer ce luxe), allant même jusqu’à privilégier les familles nombreuses de souche helvétique et à dissuader les “familles extra-européennes” de faire trop d’enfants.

    Il ne s’agit pas de copier la politique familiale du IIIe Reich, mais nous devons donner un avenir à NOTRE peuple. Il est temps de prendre, ou de reprendre conscience de cette vérité première. Tout peuple a le droit de vivre, quand il est menacé de mort. Donc là, il y aurait des leçons à prendre des politiques suivies actuellement dans des pays comme la Hongrie et la Pologne. Par exemple en Hongrie on donne des sommes très importantes aux mamans hongroises qui ont eu un troisième ou quatrième bébé. Et à partir du quatrième bébé, les familles obtiennent en plus une complète exemption d’impôts. Et qu’on ne vienne pas me dire que cette politique n’aura aucun effet sur la natalité et sur la survie du peuple hongrois!

    Des congés paternité, maternité, parentaux, peu importe comment on les appelle, feraient aussi partir, à mon avis, d’une batterie de mesures familiales absolument nécessaires à prendre au plus tôt, en plus d’une maîtrise stricte de l’immigration extra-européenne, bien entendu.

  6. @des bébés pour la patrie. Merci de tout cœur pour votre résumé éclairé et assumé. J’abonde absolument dans votre sens, dans l’intégralité de vos propositions qui sont courageuses, visionnaires, et indispensables !

    1. @ISABELLE DELASOIE

      Votre soutien me va droit au coeur.

      Je suis étonné, non de recevoir votre soutien, car je pense qu’énormément de gens pensent comme nous, mais surtout de n’avoir aucune réaction indignée. Pourtant je m’étais bien appliqué à briser au passage deux ou trois tabous du politiquement correct. Apparemment les gens ne veulent pas briser de lances pour le politiquement correct.

      C’est rassurant. Et cela me fait penser qu’au fond beaucoup ressentent la même angoisse que nous. C’est tout de même incroyable qu’on consacre tant d’efforts à protéger les batraciens, ainsi qu’à réintroduire le gypaète barbu, l’ours brun, le lynx et le loup, qui avaient disparu de nos contrées, – et sans doute on n’a pas tort de vouloir sauver ces espèces en danger – mais notre propre peuple est menacé de disparition et on dirait que tout le monde s’en fout.

      Votre réaction me rassure car elle me montre que tout le monde ne s’en fout pas. Simplement les médias dominants veulent notre mort – ethnique. Donc il nous serinent une propagande officielle sur le thème de la diversité et de la cohésion multiculturelle, ce qui revient à nous dire en permanence que nous sommes destinés à disparaître et que c’est bien fait pour nous. C’est le principe si tu veux tuer ton chien dis qu’il a la rage. En l’occurence le chien qu’on veut tuer c’est le peuple suisse et les peuples européens de race blanche et de religion chrétienne en général.

      Il n’y a apparemment pas de réaction contre cette propagande. Parce que les gens sont intimidés et se taisent. Mais ils n’en pensent pas moins. Vous en êtes la preuve.

      1. La stabilité et la tradition sont les ennemies no. 1 et no. 2 des profiteurs. Les grosses fortunes naissent de nos jours grâce aux désordres. L’exemple le plus frappant à Genève et à Lausanne c’est la petite criminalité et le recours aux vigiles et aux sociétés de surveillance. Nos 10’000.- cambriolages coûtent aux ménages et aux assurances 30 millions par an et la prévention du cambriolage avec les polices privées que les communes engagent coûtent 400 millions par an. La mixité des populations dégage des étincelles profitables au Grand Capital qui dirige le monde.
        L’Occident est dirigé depuis 1981 par une batterie de dirigeants légers et la population européenne de base est vouée à devenir minoritaire d’ici 2 ou 3 générations, mais ce risque plaide en faveur d’une politique de famille plus généreuse.

        1. @OCT 2019

          Intéressant.

          Pourquoi situez-vous le point l’inflexion en 1981? L’élection de Mitterrand?

          À part ça, je ne pense pas que les peuples européens seront submergés dans deux générations. Je pense que la prise de conscience du péril d’extinction est en train de se faire. Ces peuples ne voudront pas mourir. Ils réagiront.

          Mais c’est vrai que le camp “progressiste” joue sciemment sur les “migrations de remplacement” (ce n’est pas une terminologie complotiste, c’est le projet officiel de l’ONU et le pacte de Marrakesh sur les migrations en est la mise en oeuvre). Il existe une volonté politique d’extermination des peuples européens par les migrations. Et c’est une politique absolument officielle, dont les medias dominants se font les propagandistes.

          En Suisse cette politique a déjà réussi dans les cantons de Vaud et de Genève ou la majorité est déjà composée d’étrangers, ce qui donne une victoire automatique à la gauche aux élections. Le camp rose-vert vise clairement à maintenir l’immigration massive (en violant la constitution et en refusant d’appliquer l’initiative contre l’immigration massive) de sorte que toute la Suisse devienne rose verte comme Vaud et Genève.

          Les marches pour le climat et toute l’hystérie de Greta Thunberg sont la réponse du pouvoir mondialiste aux peuples qui ne veulent pas mourir. Qui va gagner? Le pouvoir mondialiste de Greta et son sponsor Soros? Ou les peuples?

  7. Bonjour,
    Il faut quand même se rappeler que, si on compare le congé paternité au service militaire, c’est parce que l’un des arguments très souvent utilisé contre le congé paternité est qu’il serait une charge trop importante pour une entreprise et que cela perturbe grandement son organisation. A mon avis, la comparaison entre le service militaire et la paternité n’est pas lié au service pour la nation, mais sert à s’opposer à cet argument qui implique que partir trois semaines en cours de répétition (quatre pour le service civil) par année est un mal nécessaire auquel on s’accommode tant bien que mal, alors que prendre 10 jours une, deux, peut-être trois fois dans sa vie professionnel coûte beaucoup trop cher. Cela permet de mettre en exergue l’immense déséquilibre qu’il y a entre les environ 350 jours de service obligatoire qui ne posent pas trop de problème alors que les 10 à 30 jours pour un congé paternité semblent être ingérables pour une entreprise.

  8. A quoi bon faire des enfants quand, à l’instar du varan du Komodo, les robots seront bientôt capables de s’auto-reproduire… sans allocations familiales?

    Le plus ancien ordinateur étant, non pas l’abaque, le boulier chinois ou même la machine d’Anticythère mais la cellule humaine, qui contient déjà en mode binaire le code nécessaire à la reproduction de l’espèce, les possibilités parthénogénétiques du genre humain sont quasi illimitées (d’après un manuscrit apocryphe d’H. G. Wells).

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