Cannabis légal: le piège à mouches

Le grand art de tous les arts, en matière commerciale, c’est de créer le besoin puis la dépendance. Le cannabis dit « légal », donc avec moins de 1% de THC, est un cas d’école.

Le mot même de cannabis évoque l’interdit, le « voyage » donc le charme. La moitié du succès du cannabis dit légal est déjà assurée de ce seul fait. Le marché promet d’être juteux et l’Etat se frotte les mains.

Et rien de plus facile, quand on aura une bonne clientèle et que le produit sera considéré comme inoffensif que d’augmenter insensiblement le pourcentage de THC. Impossible à l’Etat de tout contrôler. Et puis, il faut faire confiance ! Et l’on attrapera progressivement par un taux doucement croissant de THC des milliers de consommateurs qui deviendront, sans s’en rendre compte, dépendants d’un produit frelaté. Interdire à ce stade-là le cannabis équivaudra alors à une véritable Prohibition au sens américain et historique du terme, donc sera voué à l’échec.

Remplacer une drogue par une autre

L’Etat veut diminuer la consommation du tabac – contre laquelle on constate un acharnement d’autant plus marqué que le marché du cannabis devient plus prometteur ; on dirait que la lutte contre les deux drogues évolue en sens exactement inverse.  Une baisse de consommation du tabac signifie une baisse du produit de l’impôt malgré une augmentation de prix. L’État cherche une autre source de manne ; il se réjouit donc du développement du cannabis dit « légal » qu’il souhaite fructueux sans se soucier le moins du monde des risques sociaux éventuels à long terme.

Le colle-mouche est déroulé sur le marché ! Qui prendra le pari du nombre futur de victimes prisonnières ?

 

Suzette Sandoz

Suzette Sandoz est née en 1942, elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.

9 réponses à “Cannabis légal: le piège à mouches

  1. Une analyse d’un autre temps, par une personne d’un autre temps. Il faut sortir de votre petite Suisse.
    Le cannabis est une plante extraordinaire, la preuve au Colorado aux Etats-Unis.

    1. Votre commentaire n’est pas tres respectueux, il est agressif et il est discriminant envers les personnes âgées et les suisses. ……Est-ce là le seul argument que vous avez en faveur de cette plante que vous qualifiez de “plante extraordinaire”? Votre Colorado, on en reparlera dans quelque temps. Le resultat sera plus que tragique. Des jeunes generations seront sacrifiées, vu les effets de cette drogue sur le cerveau non encore adulte. Ne comprenez-vous pas que nos sociétés ont besoin de lois qui interdisent ces substances dangereuses pour protéger les plus faibles, et en premier lieu les enfants? Mais, peut-être n’avez-vous pas d’enfants? Je pense qu’une dépénalisation de cette drogue est un acte criminel. Ce qu’il faut se demander est la chose suivante: à qui profitera ce crime? Durant des siècles, les populations ont étés “tenues sous contrôle” de differentes manières, par exemple: l’ignorance, l’alcool, le tabac…..et maintenant le cannabis? Encore un moyen de gagner de l’argent facile….en marchant sur des cadavres….et d’avoir du “pouvoir” sur les autres en les droguant! Pas tres bienveillant, dites-moi.. Triste et tragique.

  2. Article à charge.
    La dépendance – difficile à évaluer – est créée par les produits du marché noir, de plus en plus dosés en thc.
    Le Tabac tue ; le cannabis ..? pas à ma connaissance. Il peut d’ailleurs être consommé indépendamment de ce dernier dans un cadre légal.
    J’ai vu l’ évolution du produit sur 25 ans de consommation, ne pas offrir d’alternative, c’est laisser les consommateurs s’exposer à des risques disproportionnés.
    Ayant aujourd’hui une tolérance élevée au cannabis, je ne suis plus vraiment intéressé par les effets psychoactifs du produit, mis à part son effet à la fois relaxant et vivifiant qui se gère, effectivement, par son dosage et son rapport en thc /cbd.
    Je dois cependant reconnaître les effets indéniables de ce dernier sur (m)la santé, et l’intérêt qu’il représente dans les maladies provoquant des douleurs chroniques.
    C’est le marché noir et l’ignorance qui doivent être combattus, pas les alternatives plus douces et légales, qui bien souvent, permettent a de nombreuses personnes de continuer à mener une vie active, dans une société souvent dure et sans concessions.
    Et par respect pour vos concitoyens cessez ce discours moralisateur, et cette omniscience que vous semblez puiser de je ne sais quelle boule de crystal.
    Je ne souhaite pas participer à banaliser ce produit, mais je reste persuadé que sa régulation aidera un grand nombre de personnes, dans une démarche inclusive, a l’opposé des mesures coercitives que certains continuent a prôner.

  3. Il est grand temps d’arrêter le discours réactionnaire d’une génération biberonnée à l’alcool, voulant donner leur avis sur des sujets qu’ils ne maitrise apparemment pas…

  4. Bien d’accord avec Jacko.
    Une analyse complétement d’un autre Temps… Et pourtant le cannabis pourrait vous aider Madame Suzette.

  5. Merci de votre mot, comme toujours stimulant, Madame le Professeur.
    A mon avis, vous avez tort de corréler la fumée et le cannabis en y voyant une volonté de l’Etat d’encaisser ici les taxes qu’il perd là. La libéralisation s’inscrit simplement dans un mouvement social moderne issu du constat que la répression ne sert à rien, sauf à épuiser les forces de l’ordre et à enrichir les mafias; elle n’a aucun impact sur la consommation. La prohibition ne fonctionne pas, on le sait pourtant depuis la prohibition américaine de l’alcool et puis maintenant depuis bientôt 50 ans de celle des diverses autres drogues; le prix des drogues interdites n’a cessé de baisser dans la rue malgré la répression, le nombre de consommateurs n’a pas diminué, cependant que les mafias continuent de s’enrichir à milliards grâce au marché que la prohibition lui offre sur un plateau.
    Le problème de la toxicomanie, dont la pire est l’alcool, est ailleurs. C’est toutefois un sujet qui mériterait un développement trop long pour une réponse dans un blog. Pour faire court, je vous invite à vous intéresser au Portugal, qui a dépénalisé la consommation en 2001 avec un succès, c’est un fait pas une théorie: https://www.contrepoints.org/2017/03/31/284109-portugal-a-gagne-lutte-contre-drogue-ne-menant C’est un premier pas vers une solution innovante et efficace, même si elle laisse encore ouverte la question plus complexe de la distribution, qu’il faudra un jour affronter pour supprimer la manne mafieuse ainsi que les produits frelatés et dangereux.

  6. Avec tout le respect, votre article est bourré de préjugés. Qu’avez-vous contre le cannabis ? C’est quoi les risques sociaux à long terme ? D’où sortez-vous cela ? Il est grand temps de reconnaître les capacités thérapeutiques de cette plante. La plupart des pays développés l’ont fait. Pourquoi pas nous ? Pourquoi pas vous ? La prochaine fois que vous prendrez un somnifère, un anxiolytique, un antidouleur de niveau 2, un anti-inflammatoire, interrogez-vous sur l’efficacité de vos remèdes et leurs effets secondaires. Faites la comparaison avec cette plante. Vous verrez alors qu’il n’y a pas photo. Pour le constater il faut tout de même essayer et comparer. Si vous ne le faites pas vos écrits n’ont pas beaucoup de valeur. Personnellement, à 60 ans passé et après une hépathite médicamenteuse due à des médicaments qui m’ont mis sur le carreau en moins de 3 mois, j’ai pas eu du mal à choisir.

  7. Quel argument inepte de dire à quelqu’un qu’il-elle est “d’un autre temps”! C’est absolument ridicule. C’est un de ces trucs insultants qui permettent d’esquiver le débat réel sur la question de fond. Celà démontre que l’on a rien à dire, ni rien à opposer au préopinant.

    Qu’est-ce que ça veut dire le “temps présent”? Est-ce qu’automatiquement tout ce qui est nouveau est meilleur que l’ancien? C’est absurde. Il y a des évolutions nouvelles qui sont des progrès et d’autres qui sont des régressions. Il y a des cas où c’était mieux avant. Eh oui. Par exemple c’était mieux au temps où on avait le plein emploi. C’était mieux quand on n’avait pas sur notre territoire des minorités étrangères dans lesquelles il y a des éléments potentiellement terroristes, parçe qu’on n’a pas eu la fermeté de veiller au grain avec une certaine immigration. C’était mieux aussi quand l’école ne fabriquait pas des analphabètes et quand il y avait plus de respect dans les rapports humains. Il y a beaucoup d’évolutions qui sont des dégradations évidentes et qui se sont produites parçe qu’on n’a pas écouté, en temps voulu, ceux qui avertissaient du danger.

    Qui êtes vous Jacko? De quel droit vous permettez-vous d’insulter cette dame, en vous attaquant à son âge? Car c’est tout ce que vous faites. Vous faites du racisme anti vieux. Mme Sandoz a 75 ans, étant née en 1942. Donc elle n’est plus toute jeune. Effectivement. Mais ceci est-il une raison pour ne pas écouter ce qu’elle a à nous dire? Son avis mérite réflexion.

    Vous êtes peut-être un jeune qui a grandi dans cette culture de la consommation du cannabis et vous êtes énervé qu’on s’oppose à la généralisation de votre mode de vie. Ca se comprend. Mais vous vous déconsidérez par vos invectives, que Mme Sandoz est très chic d’accepter de publier. Vous pourriez critiquer intelligemment, par exemple argumenter que les mentalités changent, qu’on tolère bien une toxicomanie: la consommation de vin, qui n’est pas sans danger mais culturellement mieux accepté. Il y aurait mille choses à dire au lieu d’insulter.

    Il fut un temps où les avis des vieux étaient respectés. En çe temps là on n’aurait pas pu rabrouer grossièrement quelqu’un d’âgé comme vous le faites là. Eh bien, voyez vous, c’était un autre temps, mais c’était mieux que maintenant.

  8. Tout les consommateurs de Cannabis ont fait la même remarques, le cannabis légal (<1% de THC) n'apporte rien qu'un sentiment de relaxation. Par contre il est plus cher que le cannabis illégal. Ce sont donc des gens qui vont continuer à se fournir sur le marché noir. Les nouveaux consommateurs, ne se contenteront pas du cannabis légal, ils glisseront vers l'illégal. La différence entre l'alcool et le cannabis c'est la "dimension " du produit. Facile de détecter quelqu'un qui a une bouteille d'alcool sur lui, par contre un sachet de cannabis cela se camoufle n'importe où. C'est cela qui rend la lutte contre cette drogue aussi difficile. Vouloir laisser libre de vente une forme de cannabis (<1%THC) c'est simplement rendre encore plus difficile le combat de la Police contre les trafiquants. Pourquoi n'appliquons nous pas la politique des 4 piliers (politique que beaucoup de pays nous envient), plutôt que de "libéraliser" une drogue qui n'est pas si anodine que l'on veut bien nous la présenter. THC ou pas cette rogue à un effet relaxant qui lorsque vous êtes au volant d'un véhicule ou d'une machine vous transforme potentiellement en un danger mortel pour vous, et, pour les autres. En France la moitié des accidents graves (liés à une drogue) ont été causés par des conducteurs sous l'influence du cannabis. env. 40% à cause de l'alcool, le reste, héroïne, cocaïne…
    Il faut accepter l'utilisation thérapeutique du cannabis avec ou sans THC, car il est prouvé que c'est un bon anesthésiant (surtout dans des cas de cancer en phase terminal, où la morphine devrait être donnée avec des doses presque léthales).

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