Détruisez cette différence que je ne saurais voir!

« Il faut déconstruire les clichés », tel est le texte de l’un des intertitres d’un article du Nouvelliste des 28/29 janvier consacré à la nouvelle marotte des milieux pédagogiques : former les éducatrices de la petite enfance à une « éducation non sexiste ». La mode se répand, en Suisse romande en tous les cas, et nos impôts partent en fumée dans des sessions de cours auxquels doivent participer les formateurs de nos minuscules têtes blondes. Il s’agit de « déconstuire » les enfants dès leurs premiers pas.

Certes, selon l’avis exprimé par une « cheffe de projet », pour tourner le dos aux stéréotypes, « la meilleure méthode… est d’observer ses comportements, de comprendre pourquoi on les a, avant de déconstruire ces clichés développés dès l’enfance ». En soi, la démarche ne serait pas fausse si l’on voulait bien chercher réellement le fondement de certains stéréotypes; on découvrirait peut-être que le fait que les hommes et les femmes ont des caractéristiques physiques différentes (masse musculaire, souplesse du bassin, hormones, etc.) est à l’origine de certains clichés. L’honnêteté intellectuelle exige alors que l’on se demande sérieusement si la « déconstruction » est positive ou ne l’est pas. Quand on déconstruit, on laisse un trou ou des ruines. La société actuelle ne parvient pas à se remettre de la déconstruction des repères et des valeurs par le mouvement de mai 1968 qui prétendait ainsi lutter contre les maux de la seconde guerre mondiale. L’Union Européenne – imitant en cela feue l’URSS – a tellement voulu déconstruire le nationalisme qu’elle a engendré ce que l’on nomme le « populisme ». La mondialisation a tellement voulu anéantir le protectionnisme qu’elle génère une fermeture des frontières et de graves troubles sociaux, voire des suicides.

A force de déconstruire sans jamais avoir préalablement étudié quelles forces de vie pouvaient expliquer et justifier certaines différences, donc devraient être maintenues et harmonisées dans l’intérêt de tous, on prépare une société de mort où l’uniformité engendre la pensée unique, l’esprit mouton et l’esclavage pour le plus grand profit de quelques fanatiques du pouvoir.

Suzette Sandoz

Suzette Sandoz est née en 1942, elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.

3 réponses à “Détruisez cette différence que je ne saurais voir!

  1. Quand une éducatrice traite une enfant de 3 ans de garçon manqué (raté!), je suis pour ma part assez contente de la voir éventuellement partir suivre une formation sur le genre!!!!!
    Avant d’écrire ce type d’avis, prenez la peine de lire des écrits féministes pour assurer de façon pertinente votre parole publique – au-delà de l’horizon gériatrique de Badinter évidemment – et de réfléchir aux enjeux d’un débat qui dépassent largement les différences physiologiques entre les sexes et les clichés qui en découlent. Il ne s’agit pas de fabriquer un être humain uniforme mais de permettre à chacun d’exister en tant qu’être humain unique. Est-ce que vous vous rendez compte qu’en 2016, il n’y a pas de fille qui joue au foot dans les cours d’école et pas de garçon à la poupée????? Sauf celles qui sont “ratées, manquées, pas réussies” en quelque sorte…

  2. Une fois de plus Mme Sandoz met dans le mille. On nous fabrique depuis mai 68 une société de gens formatés, gnangnans, politiquement corrects, irresponsables, immatures et quérulents, ne revendiquant que des droits et ne connaissant pas leurs devoirs. Les praticiens qui fréquentent le système judiciaire (je n’écris pas “justice”) constatent depuis 15 ans environ la dégradation morale et intellectuelle des enfants et petits-enfants de soixante-huitards qui procréent et se séparent sans réfléchir aux conséquences de leurs actes, et fabriquent à leur tour des générations de gamins déséquilibrés. Ça promet !

  3. Billet ridicule, on voit bien que vous n’avez absolument aucune connaissance des différentes recherches menées autour du genre.
    Les stéréotypes sont justement véhiculés et justifiés par les différences physiques entre hommes et femmes. Ce sont ces stéréotypes qui permettent ensuite d’établir une hiérarchie homme-femme. Déconstruire les stéréotypes c’est ainsi faire un pas en vue de l’égalité homme-femme.

    Avant de vous exprimer sur un sujet dont vous n’avez aucune connaissance, veuillez vous renseigner, un peu de lecture vous ferait du bien.

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