L’armée, assurance maladie ou accident.

D’aucuns se plaignent que l’armée est inutile ! Leur est-il jamais arrivé de réfléchir une minute ? L’armée, c’est comme l’assurance maladie ou l’assurance accident, elle doit être excellente et, si possible, inutile. Personne n’a spécialement envie de devoir recourir à son assurance accident ou à son assurance maladie, mais chacun, si cette malchance survenait, souhaite que son assurance fonctionne parfaitement. Il en va de même pour l’armée. Personne ne désire une guerre – et les militaires moins que tout autre, pour des raisons fort évidentes, puisqu’ils sont les seuls à avoir, dans un pays en paix, une petite idée de ce que représente la guerre. Chacun souhaite toutefois être défendu et protégé en cas de conflit. La difficulté actuelle tient assurément à la multiplicité des formes de danger et à l’inconnue qu’est le monde virtuel. Mais il est bien certain que l’espace aérien reste un point toujours faible et qu’une armée crédible doit pouvoir le protéger.

Le 12 octobre 2016

Suzette Sandoz

Suzette Sandoz est née en 1942, elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.

4 réponses à “L’armée, assurance maladie ou accident.

  1. ah, l’assurance armée, tout un programme !
    on peut trouver facilement l’argument qui tue cette hypothèse : en 1939, l’armée française était considérée comme la plus forte d’Europe et malgré toutes les mesures prises (ligne Maginot,..), la défaite de 1940 démontre que cette assurance ne garantissait rien du tout !
    L’URSS montre l’exemple contraire: à force de dépenser de l’argent que pour l’armée, leur système s’est effondré !!!
    Aujourd’hui les cartes sont bien différentes, l’OTAN reste une puissante institution qui nous entoure comme une grande et épaisse muraille. Certes, il ne faut pas que compter sur les autres pour se défendre, mais il faut chercher à collaborer avec nos voisins pour renforcer la cohésion européenne au lieu de croire à une défense autonome désuète.

  2. Pour l’avoir pratiquée, je pense que l’armée suisse ne m’a appris qu’une seule chose: perdre mon temps.
    Elle est entièrement bâtie sur des mythes, or c’est l’incompétence crasse qui la définit. Ce n’est presque qu’un ramassis d’incapables qui usurpent des compétences qu’ils n’ont pas. Elle ne sert que de tremplin social, notamment dans les milieux bancaires.
    L’autre grand mythe est le brassage social. Quiconque a pratiqué les cours de répétition sait très bien qu’après 10 minutes, les groupes se reforment naturellement par niveaux sociaux ou intellectuels: les universitaires entre eux, les paysans entre eux, les assureurs entre eux, les médecins entre eux, etc… C’est normal. Il existe certes certains électrons libres entres les groupes, mais ils sont rares.
    La Suisse devrait se doter d’une armée, elle n’en a pas. Que M. Ueli Maurer et son successeurs tentent déjà de la faire passer de plus mauvaise à avant-dernière avant de proclamer qu’elle est la meilleure du monde. C’est une farce.
    Heureusement, les assurances, elles, répondent aux attentes et prestations quand nous en avons besoin. En rien elles ne sont comparables avec cette grande imposture.

  3. Curieusement, l’armée est encore publique. Je croirai en votre bonne foi, et en votre argumemtation si vous défendiez les assurances publiques aussi.

  4. Ouïe! Ouïe Ouïe! Parler de la défense nationale, de l’indépendance de notre pays, de l’avenir de notre démocratie est par les temps qui courent un sujet qui fait mal. L’armée? Quel grand mot qui sert souvent à cacher la forêt, soit toutes les conditions aujourd’hui nécessaires pour préserver l’indépendance nationale. La Suisse a-t-elle encore les moyens de négocier ou défendre sa neutralité? Si l’on observe toutes les fois où nos autorités se sont rendues sans combattre devant un dictat étranger… Non, l’armée n’est plus d’aucune assurance contre cela. Le château fort de l’Europe que nous avons été durant la guerre froide, le pays intouchable qui faisait ses lois pour le plus grand profit des banques, c’est bien fini.
    C’est cette impuissance des nations qui nourris une frustration toujours plus grande.

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