Manger de la chair humaine?

L’émission de notre première chaîne TV, « faut pas croire », de ce 24 septembre, donnait notamment la parole à un philosophe végan. Ce dernier expliquait que son choix de régime sans aucun produit provenant d’un animal était une question éthique et qu’il pouvait manger des moules et des huîtres parce que ces animaux n’ont pas de système nerveux, donc ne peuvent pas éprouver de souffrance, ce qui est aussi le cas des végétaux. Mais il a ajouté que, dans 10 ans peut-être, si on a réussi alors à fabriquer de la viande directement à partir de cellules souches d’animaux, il pourrait à nouveau en manger car il en aime le goût. Il s’agit donc d’imaginer que l’on pourrait fabriquer de la viande animale sans que celle-ci soit un élément constitutif d’un être vivant animal.

Sachant que, selon ce même intervenant, pour les  végans, il n’y a pas de hiérarchie entre les êtres humains et les animaux – pour autant apparemment que ces derniers aient un système nerveux » -, on doit évidemment se poser la question suivante : si, à partir de cellules-souches humaines on arrive une fois à fabriquer de la chair humaine, indépendamment d’un être humain complet, sera-t-il alors normal ou autorisé d’en manger ? La question vaut d’être posée.

Suzette Sandoz

Suzette Sandoz est née en 1942, elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.

3 réponses à “Manger de la chair humaine?

  1. Ce n’est pas la chair qui fait l’humain, mais l’esprit (matériel ou non). En conséquence, manger une viande qui serait le produit d’une multiplication cellulaire issue du sapiens reviendrait à manger une viande comme une autre. Cela dit, l’idée étant désagréable, mieux vaut s’en tenir à multiplier des cellules issues de boeuf ou, mieux encore, d’autruche.
    En poussant l’idée plus loin, on pourrait aussi manger une viande produite par la multiplication de ses propres cellules. Il pourrait aussi y avoir des repas de “communion” où l’on se “consommerait” entre amis. Les vedettes pourraient tirer profit de leurs cellules et nos supermarchés proposeraient alors de l’entrecôte Beyoncé, de la saucisse Brad Pitt, de la langue Trump, des burgers Poutine, etc. Des dictateurs voudront sans doute être le plat de base de leur population. Tout un monde de possibilités !

  2. “Ce dernier expliquait que son choix de régime sans aucun produit provenant d’un animal était une question éthique et qu’il pouvait manger des moules et des huîtres parce que ces animaux n’ont pas de système nerveux, donc ne peuvent pas éprouver de souffrance, ce qui est aussi le cas des végétaux. ”

    La phrase est en soi déjà contradictoire.
    Etre vegan est un choix de vie sans consommation de matières d’origine animale, incluant les moules, les huîtres, le cuir ou le miel. Soit ce philosophe n’est pas vegan, soit ses dires ont été mal interprétés – je n’ai pas vu le documentaire donc ne suis pas en mesure de m’exprimer à ce propos.

  3. alors à fabriquer de la viande directement à partir de cellules souches d’animaux, il pourrait à nouveau en manger car il en aime le goût. Il s’agit donc d’imaginer que l’on pourrait fabriquer de la viande animale sans que celle-ci soit un élément constitutif d’un être vivant animal.

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