Lukas Lehmann

Et si on remplaçait aussi M. Maurer?

La démission de Mme Widmer-Schlumpf n’a pas vraiment surpris, après que l’on avait entendu les propos de M. Darbellay au sujet du droit de l’UDC à deux sièges. On pouvait se douter que le PDC, pour des raisons peut-être liées à l’avenir cantonal de son président, n’hésiterait pas à lâcher celle qu’il avait fait élire en 2007, d’accord avec le parti socialiste, par des manœuvres peu élégantes. D’ailleurs, le PDC hésite rarement à lyncher une femme, même dans ses propres rangs, si l’on se souvient du sort de Mme Metzler face à M. Deiss.
Comme Mme Metzler, Mme Widmer-Schlumpf montre beaucoup de dignité. C’est une source d’estime et de respect et l’on eût souhaité que M. Blocher en fît aussi preuve. Mais laissons là les commentaires du passé et voyons l’avenir.

Deux nouveaux élus UDC?
Du moment que l’UDC peut présenter deux candidats, ne pourrait-on pas songer à élire deux candidats nouveaux et donc à remplacer M. Maurer ? Ce pourrait être dans l’intérêt de l’armée, partant, de la sécurité du Pays. En général, la tête du département de la défense (donc de l’armée), de la protection de la population et des sports est confiée à un nouvel élu, pour de multiples raisons, notamment parce que c’est un département dont peu de conseillers fédéraux ont envie. Mais en cette période de grande insécurité mondiale, il serait sans doute heureux qu’il y ait un chef de département dont le nom n’est pas attaché à une votation malheureuse.

Et si l’on pouvait trouver un candidat assez jeune pour s’inspirer des propositions de M. Fathi Derder dans son ouvrage « Le Prochain google sera Suisse » (p. 128) donc capable de « Réformer l’armée et lui donner une mission de développement de solutions de cybersécurité en créant une unité d’élite et un incubateur de start-up », ce serait excellent pour le Pays ; un candidat assez lucide pour savoir que l’armée doit aussi continuer d’être capable de défendre concrètement le territoire, parce que la guerre ne sera pas que cybernétique (le monde actuel le prouve) ; un candidat assez intelligent pour s’entourer de personnes compétentes et indépendantes de certains lobbies ; un candidat assez crédible pour obtenir les fonds nécessaires à la reconstitution d’une armée forte y compris dans la couverture aérienne ; un candidat assez subtil pour savoir communiquer dans un domaine où les sourds et les aveugles sont très nombreux ; un candidat assez respectueux de ceux qui honorent l’obligation de servir pour ne pas les traiter comme des assassins potentiels et leur retirer leurs armes ; un candidat….. ou peut-être une candidate…

Après tout, on peut bien rêver.

Photo: Keystone

Suzette Sandoz

Suzette Sandoz est née en 1942, elle est professeur honoraire de droit de la famille et des successions, ancienne députée au Grand Conseil vaudois, ancienne conseillère nationale.

Une réponse à “Et si on remplaçait aussi M. Maurer?

  1. Madame, je crains que le portrait de l’homme providentiel que vous décrivez dans votre article n’existe tout simplement pas, tous partis confondus. Oui, comme vous dites, on peut toujours rêver.

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