Aller sur Mars ne sera pas une épreuve mais un plaisir ! Le nouvel administrateur de la NASA est un partisan des vols habités

Les adversaires de l’implantation de l’homme sur Mars, comme Madame Ekström dans son livre « Nous ne vivrons pas sur Mars, ni ailleurs », sont dans une situation facile. Ils déclarent impossible quelque chose qui n’existe pas encore et qui n’a pas été tentée. Je ne nie pas que le projet de vivre ailleurs que sur Terre soit difficile à mener à bien, puisque l’environnement terrestre est celui dont nous sommes le fruit et que nous devrons transporter avec nous ou recréer ailleurs ce qui dans cet environnement est vital pour nous. Mais je pense qu’on ne peut affirmer qu’il soit impossible de mener à bien ce projet car ce ne serait pas la première fois que l’homme aurait quitté son milieu pour s’adapter à un autre. La difficulté n’est pas une raison pour renoncer car nos avancées technologiques sont tout près de nous permettre de réussir.

Mes contradicteurs (Sylvia Ekström et son mari, Javier Nombela) invoquent d’abord le risque astronautique. Je réponds.

Mon premier point concernera les statistiques. Les voyages jusqu’à Mars ne sont certes pas des voyages de routine et « faciles » mais dire qu’un pourcentage très élevé sont des échecs n’est pas vrai. Tout dépend de la période à laquelle on se réfère et des équipes d’ingénieurs qui en sont chargés. On ne peut mettre dans la même statistique, comme le font mes contradicteurs, les premiers vols et les plus récents, ni les essais de ceux qui visiblement ne maîtrisent pas la technologie et les réussites de ceux qui la maîtrisent, c’est-à-dire les Etats-Unis, comme le prouve leur « track-record » : depuis 2001, onze succès, aucun échec. C’est sur cette base qu’il aurait fallu considérer l’avenir, du moins en ce qui concerne les missions robotiques impliquant les mêmes masses que les plus récentes (Perseverance) et qui seraient transportées par les mêmes vecteurs.

Par ailleurs la statistique n’a vraiment plus aucun sens si on considère la dépose sur Mars non plus de la charge utile d’une tonne (cas de Perseverance ou de Curiosity) mais d’une charge utile de 100 tonnes comme veut le faire Elon Musk avec son entreprise SpaceX, charge utile complétée par son vaisseau Starship, lui-même d’une masse (à sec) de 180 tonnes, puisqu’il veut le faire atterrir sur Mars pour ensuite pouvoir en repartir avec des passagers. Il est indispensable d’évoquer ce projet d’Elon Musk car je crois que si l’on va sur Mars en vol habité, on utilisera son Starship plutôt que n’importe quel autre vecteur (SLS, Chang-Zheng-9 ou Blue-Origin). Or, avec ce vaisseau, on aura une véritable rupture technologique puisque l’EDL ne sera plus une simple chute freinée par un bouclier largable puis par un parachute, mais un vol freiné par le corps même du vaisseau, donc une portance avec une certaine trainée, et un certain contrôle de la direction donné par des ailerons (99% de l’énergie sera absorbée par ce freinage aérodynamique). Enfin il y aura beaucoup plus de contrôle à l’atterrissage parce que le vaisseau disposera de davantage d’ergols en fin de descente et surtout d’une présence humaine à bord. Quand on prend en compte que la commande en direct depuis la Terre est impossible puisqu’il y a un décalage de temps de 3 à 22 minutes entre la Terre et Mars, cela est très important. Donc une nouvelle série statistique sera à ouvrir lors de la mise en service de ce Starship. Ce qu’on peut mentionner quand même comme acquis des Américains, c’est qu’avec la technologie des missions robotiques antérieures, ils ont appris à gérer les fluctuations de l’atmosphère martienne et ils devront toujours utiliser leur savoir-faire dans ce domaine.

Lors de l’atterrissage, mes contradicteurs évoquent un choc comparable à « un accident de voiture à vitesse modérée, supportable mais pas agréable à subir ». Il résulterait du freinage brutal par airbags et par parachute précédant, au dernier moment, une phase, violente, de rétropropulsion. C’est un « doux mélange » de techniques qui ne sont pas employées ensemble. Quand les astronautes descendent de l’ISS avec une capsule Soyouz, ils n’utilisent pas de rétropropulsion mais seulement des parachutes, d’où sans doute le choc mentionné. Par ailleurs lorsque le rover Perseverance comme le Rover Curiosity ont touché le sol, ils y étaient déposés en douceur par la grue volante embarquée rétropropulsée, sans choc (il n’y a qu’à voir le film de l’atterrissage de Perseverance et l’état du véhicule après pour constater qu’il n’y a pas eu « d’accident de voiture »). Lorsque les passagers d’un Starhip se poseront sur le sol de Mars, ils seront également rétropropulsés et ils le seront bien plus tôt que dans le cas d’un EDL  (Entry, Descent, Landing) actuel puisqu’il n’y aura pas de phase parachute. Même si tout au long de l’EDL la décélération sera très forte (de toute façon on partira de 27.000 km/h en haut de l’atmosphère) l’atterrissage se fera sans changement brusque de vitesse, donc « en douceur » (du fait des possibilités de propulsion et rétropropulsion, l’EDL pourrait durer un peu plus que les fameuses « 7 minutes de terreur »). De toute façon cet EDL sera un événement exceptionnel (deux pour un voyage et au plus deux ou trois voyages dans une vie).

En passant, je veux mentionner aussi le ridicule de choisir le terme « amarsissage » pour dire qu’on atterrit sur Mars. On ne va pas changer de mot à chaque fois qu’on change d’astre où l’on va se poser (qu’aurait-on dû dire en « langage correct » quand Philae s’est posé sur la comète Churyumov-Guerasimenko ?). Les Anglophones utilisent un seul terme, le verbe « to land » et ils ont bien raison. Mais le choix de ce terme restrictif d’« amarsissage », peut aussi avoir un sens plus profond, celui de ne pas vouloir aller se poser ailleurs ou du moins de limiter a priori les possibilités puisqu’on ne veut même pas les considérer.

Pour ce qui est du trajet interplanétaire, Madame Ekström considère que les corrections de trajectoires présentent une difficulté particulière. Ce n’est pas exact. Je ne veux pas dire qu’une correction de trajectoire ne soit pas un exercice délicat, et dangereux si elle échoue, mais je constate qu’aucune des missions robotiques qui ont visé Mars depuis des décennies et quelle que soit l’équipe de quelques pays que ce soit qui ait réussi son injection interplanétaire, n’est allé se perdre dans l’espace. Une sonde japonaise (Nozomi, en 2003) n’a pas pu se mettre en orbite de Mars mais c’est parce qu’elle avait perdu ses ergols, ce qui l’a empêchée d’exécuter la manœuvre commandée (mais elle est quand même parvenue dans l’environnement martien).

Pour ce qui est de la durée, je suis comme mes contradicteurs, dubitatif sur la possibilité de la réduire à un mois. A mon avis, tant qu’on utilisera la propulsion par ergols liquides, on ne descendra pas en-dessous de 5 mois. Je ne pense pas d’ailleurs qu’il soit souhaitable de descendre en dessous de 6 mois car, par mesure de sécurité, il faut sauvegarder autant que possible une « trajectoire de libre retour », c’est-à-dire une trajectoire qui permette de revenir sur Terre sans dépenses supplémentaires d’énergie, au cas où pour une raison ou une autre l’équipage ou le contrôle mission déciderait que le vaisseau ne doit pas descendre sur Mars. Le voyage de retour serait beaucoup plus long que le voyage aller (les planètes se déplacent et il ne suffit pas de revenir jusqu’à l’orbite terrestre, il faut aussi que la Terre se trouve à l’endroit de l’orbite où le vaisseau accède au moment où il y accède !) mais au moins il serait possible. L’optimum, de ce point de vue, serait un vol propulsé à 5,08 km/s au départ de la Terre qui induirait un voyage aller de 180 jours et un « libre retour » de deux ans. La durée est une contrainte et six mois est sans doute un maximum supportable et souhaitable pour diverses raisons mais il ne faut pas en exagérer le désagrément. Claude Nicollier m’a dit avoir énormément apprécié ses séjours dans l’espace.

Je parlerai dans le prochain article de la vie à bord.

NB : Je ne veux pas omettre de mentionner un autre biais négatif des auteurs que je trouve absolument ridicule, celui de l’écologie poussé à l’absurde. Ils évoquent la « pollution » causée par Elon Musk à l’espace profond par l’envoi de sa voiture Tesla lors du lancement de la première fusée Falcon-Heavy. Parler de pollution dans l’espace profond où se trouve toute la matière de la Terre, et le reste, n’a absolument aucun sens. Il n’y a pollution que s’il y a gêne créé à quelqu’un par corruption de son environnement. La Tesla et son « Starman » ne généreront pas plus de pollution que n’importe quel astéroïde et il y en a des milliards dans notre système solaire.

Illustration de titre : Nous sommes à environ 120 km au dessus de la surface de Mars. Le Starship amorce sa descente dans l’atmosphère. On voit déjà à la surface exposée, la formation d’un plasma qui va devenir ultra-chaud au fur et à mesure que l’atmosphère épaissira et avant que la vitesse se réduise du fait précisément de cette résistance de l’atmosphère. Une double coque en acier inoxydable et des tuiles ablatives, en matériau composite réfractaire, vont dissiper la chaleur la plus forte. Image, crédit SpaceX.

Illustration ci-dessous : l’architecture du vol aller et retour. C’est simple, efficace…et beau. Crédit SpaceX.

PS: Le Sénateur démocrate (centriste) de Floride, Bill Nelson, a été proposé hier par le Président Joe Biden comme nouvel Administrateur de la NASA. cette proposition doit être ratifiée par le Sénat. Bill Nelson, né en 1942, est diplômé des Universités de Yale et de Virginie-Charlottesville (comme moi, pour ce qui est de l’UVa, Virginie-Charlottesville, mais il était étudiant à la Law School et moi en Economie, ce qui aux Etats-Unis est totalement séparé !). Juriste, il a suivie une longue carrière politique. Mais il a été également astronaute à bord de la navette Columbia du 12 au 18 janvier 1986 (dix jours avant l’accident de Challenger). Il était membre du NSC, National Space Council (comité consultatif de la NASA) depuis Mai 2019. Ce comité se prononce sur les grandes questions programmatiques de la NASA.

Il est intéressant de noter qu’il avait été nommé à ce NSC par l’ancien Administrateur Jim Bridenstine qui d’après Wikipedia avait dit de lui :  « Nelson est un véritable champion des vols spatiaux habités et il ajoutera une valeur considérable lorsque nous irons sur la Lune et sur Mars ». Cela augure bien de la suite…n’en déplaise aux adversaires des vols habités qui pensaient que le Président Joe Biden allait les soutenir (et cela constitue une heureuse surprise pour ceux qui, comme moi, pensaient qu’il allait redonner priorité à l’« espace pour la Terre »)!

Pour (re)trouver dans ce blog un autre article sur un sujet qui vous intéresse, cliquez sur :

Index L’appel de Mars 21 03 06

Pierre Brisson

Pierre Brisson, président de la Mars Society Switzerland, membre du comité directeur de l'Association Planète Mars (France), économiste de formation (Uni.of Virginia), ancien banquier d'entreprises de profession, planétologue depuis toujours.

65 réponses à “Aller sur Mars ne sera pas une épreuve mais un plaisir ! Le nouvel administrateur de la NASA est un partisan des vols habités

  1. Bonjour Monsieur Brisson,

    Je suis de votre avis, il faut absolument proscrire ces néologismes pédants et barbares de type “amarsissage” (??). Ils n’ont aucune justification. Atterrir signifie se poser sur la terre ferme, non sur la planète Terre en tant que telle (du reste recouverte aux 3/4 d’océans). Le mot convient donc parfaitement pour tout astre rocheux. Comme son équivalent amerrir était approprié pour le retour des vaisseaux Apollo et le serait pour aborder, par exemple, un lac de Titan. J’ai écrit tout un livre et fait de nombreuses conférences sur la course à la Lune sans jamais utiliser le terme d’alunissage.

    Je vous suis moins sur la durée souhaitable d’un voyage habité vers Mars. Dans le contexte actuel de prise en compte croissante de la vie humaine, je pense qu’il sera difficile d’envisager des missions, autres qu’exceptionnelles, qui ne permettent pas le retour d’urgence d’un ou plusieurs membres d’équipage en cas de nécessité, par exemple médicale. “Urgence” s’entend selon moi comme un maximum de quelques semaines à partir du constat de cette nécessité. L’opinion publique et donc les gouvernements risquent fort d’imposer une telle exigence.

    C’est aujourd’hui impossible. Mis cette rapidité souhaitable ne concernerait que le rapatriement d’un ou quelques passagers, c.à.d un mode secours. Le reste : l’aller, le retour nominal, et l’ensemble des équipements, peut en effet sans doute se satisfaire des durées actuelles comme vous l’expliquez. Le défi serait donc de d’imaginer matériel et mode de propulsion (sans doute à accélération constante) permettant de réaliser cette sorte de chaloupe de sauvetage à retour rapide vers la Terre tout en gardant les technologues actuellement mures pour la mission nominale.

    1. Bonjour Monsieur Baland. Certes il faudrait travailler à des transports rapides entre Mars et la Terre. Mais pour le moment nous n’y sommes pas du tout et je ne voudrais pas me faire taxer de tenir un discours de science-fiction par mes contradicteurs. Pour moi ce qui est important c’est le démarrage de l’implantation humaine. Pour la suite, nos descendants verront ce qu’ils peuvent faire.

      1. Merci M. Brisson. Les premiers explorateurs humains sur Mars auront comme les explorateurs et scientifiques actuels de l’Antarctique et des haut fond sous-marins le plaisir de faire des, découvertes inattendues qui compléteront les précédentes missions robotiques. Les joies de décrire les paysages aussi… J’envie le futur premier cinéaste documentaire sur Mars…

    2. Malheureusement, les lois de la “mécanique céleste” ne permettent pas d’envisager le principe de la “chaloupe de sauvetage” que vous évoquez. Les planètes de départ et d’arrivée, ainsi que le vaisseau spatial lui-même, évoluent sur des orbites différentes, avec des vitesses différentes, et il faut attendre que tous se trouvent dans des configurations bien précises pour le départ comme pour le retour. Aucun moyen “d’aller plus vite que la musique” (sauf dans une très faible mesure) et de faire demi-tour à volonté 🙂 !
      Quant aux termes ridicules “d’amarsissage” ou “d’alunissage”, la question a été tranchée depuis longtemps par l’Académie française, c’est “atterrissage” partout car terme signifie se poser sur le sol, et non pas sur la planète Terre (confusion qui n’existe pas en anglais par exemple)!

  2. Félicitations à Trump d’avoir relancé le programme spatial… et d’avoir sauvé l’humanité en investissant dans les vaccins. Quel brave homme, mais tellement incompris.

    1. Trump a relancé le programme spatial? Qu’a-t-il fait qui n’ait pas été déjà mis en route par ses prédécesseurs? Quelle grande réussite spatiale à son actif (à part réorienter dès le début de son mandat vers la Lune l’objectif plus ambitieux fixé par Obama, uniquement pour se démarquer de celui-ci d’ailleurs)?
      Quant aux vaccins, tous les pays qui en avaient la capacité ont fait de même dès l’apparition du Covi-19 (à preuve la mise au point tout aussi rapide, si ce n’est plus, d’un vaccin en Russie par exemple) et ce n’est certainement pas Trump avec sa façon de minimiser la pandémie (et de sans cesse contredire son expert, le Dr, Fauci) tout au long de la fin de son mandat qui peut être crédité d’une quelconque réussite dans ce domaine, due uniquement à la compétence des entreprises/institutions concernées et à leur formidable mobilisation (aux USA comme ailleurs); c’est eux qu’il faut féliciter et remercier!

      1. Forcément, si vous ne publiez pas ma réponse.

        Je vais présumer la bonne foi et penser que c’est à cause des liens.

        Je vous invite à vous instruire sur:

        vaccins:
        L’Opération Warp Speed, avec l’enveloppe de 12 milliards décidée par Trump en mars 2020 pour développer des vaccins

        Mars
        National Aeronautics and Space Administration Transition Authorization Act of 2017, avec l’enveloppe de 20 milliards décidée par Trump pour aller sur Mars en 2033

        Trump a sauvé l’humanité.

        1. C’est moi qui ai refusé de publier votre commentaire. Dans ce blog on parle astronautique, astronomie, biologie mais vos considérations sur les vaccins contre la covid et ce qu’a fait ou pas fait le Président Trump à ce sujet sont totalement hors sujet. Allez voir ailleurs.

          1. M. Neirynck m’a dit que j’étais un troll, certes, mais que je restais un citoyen et conservais le droit de m’exprimer. Or je source mes informations et contribue aux débat. Si vous souhaitez que j’arrête sur votre blog, suffit de me le dire gentiment.

            Donc je vous pose la question : qui a signé le chèque pour que la NASA se prépare à alunir, puis à atterrir sur Mars en 2033 ?

            Vous pouvez regarder les faits avec la couleur politique qui vous arrange, mais ne donnez pas dans les faits alternatifs. Objectivement, vous devez reconnaître que même wiki écrit ” À l’instigation du président américain Donald Trump, la date du retour de l’homme sur la Lune, que la NASA avait fixée à 2028 sans programmation clairement définie, a été avancée de quatre ans en avril 2019 avec des objectifs qui ont été précisés donnant naissance au programme Artemis.”

            🙂

          2. Ecoutez moi, je ne veux pas rentrer dans ce débat. Je vous parle ici des tous premiers voyages entre Mars et la Terre et j’essaie d’en parler sérieusement. Je ne parle pas d’Artemis et pour tout vous dire, je trouve que Artemis est une erreur. Si l’on veut aller sur la Lune, il faut aller sur la Lune et non pas passer par une station orbitale (LOP-G) totalement inutile. Vous êtes hors sujet.

          3. Je vais être objectif sur ce message:

            Jonny Kim est le mec que je ne connais pas en qui j’ai le plus confiance. Si lui investit dix ans de sa vie dans Artemis, je lui fais confiance à 100 %.

            Et comment puis-je être hors sujet en parlant du budget de la NASA dans un sujet se rapportant aux vols de la NASA ???

            Bonne soirée à tous les démocrates. fin

          4. Je ne suis pas démocrate mais là n’est pas le sujet. Vous me parlez d’Artémis à propos d’un article consacré au vol vers Mars. Je ne parle pas des “vols de la NASA”; ça veut dire tellement de choses que ça ne veut rien dire.
            Encore une fois, si vous voulez continuer à dialoguer, identifiez vous, je trouve cette pratique de l’anonymat absolument détestable.

  3. En ce qui concerne le fond de la question traitée dans ce blog par Monsieur Brisson, je serais plus réservé que lui en ce qui concerne le Starship de SpaceX et ses chances de succès, tout au moins à (relativement) brève échéance, … et un peu moins dépréciatif des autres projets en cours de développement (plus on s’ouvre d’options, avec des approches différentes, mieux c’est car plus il y a de chances d’en voir au moins une aboutir). Certes le vaisseau d’Elon Musk est extrêmement enthousiasmant dans son concept, mais je suis un peu dubitatif vis-à-vis de cette approche très monolithique, “couteau suisse” (ou “tout en un”) qui fait que “ça passe ou ça casse”, avec peu de possibilités de “plans B” en cas de problème. Je dis souvent que si le programme Apollo avait été conçu dans la même optique, l’accident d’Apollo XIII se serait terminé en tragédie! La première présentation de ce projet par Elon Musk en 2016 (mais ça n’a guère changé les années suivantes) rappelait d’ailleurs parfois des épisodes de “Star Trek” avec, pour ne citer que deux exemples, les mêmes panneaux solaires utilisés en orbite terrestre et saturnienne (pour allumer dans ce denier cas la lampe de chevet du commandant de bord, et encore 🙂 !) ou de nombreux hublots, et même une immense verrière, parfaitement inutiles et affaiblissant la structure du vaisseau, surtout pendant les phases de traversées atmosphériques (lors d’un vol de démonstration dans les années 70, un ingénieur du Concorde m’avait dit que si cela n’avait tenu qu’à lui et se collègues, cet avion aurait été conçu sans hublots).
    Je n’exclus bien sûr pas du tout (et, même, j’espère) que ce diable d’entrepreneur qu’est Elon Musk réussisse son pari, mais ce n’est pas gagné d’avance et il faut pour le moment se garder d’un enthousiasme excessif. D’autant plus que, en ce qui concerne, l’envoi de nombreux “colons” sur Mars, ce n’est de loin pas qu’une question de lanceur. Si dans ce dernier domaine l’expérience et les compétences de SpaceX sont incontestables, en va-t-il de même pour tous les autres aspects (systèmes de survie, acquisition des ressources nécessaires “in situ”, construction d’habitats sur la planète rouge, etc.)? Compte tenu de la nécessité de certifier au préalable l’ensemble des systèmes concernés, qui devront quasiment TOUS pour ce qui est du concept monolithique du Starship, fonctionner avec une fiabilité quasi inégalée à ce jour, le calendrier avancé par Elon Musk semble pour le moins très optimiste. Mais, “let us see”.

    1. J’aimerais bien qu’il y ait plusieurs transporteurs possibles pour aller sur Mars, ne serait-ce que pour nourrir la concurrence mais il me semble que le Starship d’Elon Musk soit le plus probable (ce n’est évidemment pas une certitude).
      Ceci dit on peut toujours espérer que d’autres se lancent dans le réutilisable (qui implique l’atterrissage du vaisseau sur Mars et son re-décollage en fin de séjour). L’alternative au « tout en un » serait de laisser un vaisseau en orbite et de descendre en surface de Mars avec des petits atterrisseurs mais cela ne permettrait pas d’apporter beaucoup d’équipements en surface, me semble-t-il (beaucoup d'”enveloppes” et pas beaucoup de contenu pour un même tonnage et un même volume au départ de la Terre).
      Les panneaux solaires « en papillon » dans l’environnement de Saturne et les hublots sont un (joli) effet d’illustrateur. Le moment venu, si le Starship peut voler, le réalisme s’imposera sur ce qui ne sont quand même que des détails par rapport au défi énorme que pose le fonctionnement de la « batterie » de moteurs du SuperHeavy.
      Je suis beaucoup plus optimiste sur le système de survie, l’acquisition des ressources in situ pour l’ISRU et la construction des habitats. Pour les deux premières missions habitées, l’équipage pourrait survivre dans l’habitat du Starship avec des vivres apportés de la Terre pour les 30 mois d’absence. Je suis confiant qu’on puisse utiliser l’eau martienne ou la recycler suffisamment (on commence à le faire dans l’ISS) et produire de l’oxygène (MOXIE nous le démontrera) ou recycler l’atmosphère. C’est pour cela que je pense que le défi majeur est la mise au point du Starship. Si les deux premiers starships peuvent se poser sur Mars et en repartir, le pari sera gagné car cela prouvera qu’on peut apporter sur Mars tout les équipements nécessaires à l’exploitation des ressources martiennes et donc à la vie humaine sur Mars.

      1. Le Starship a vocation de baisser le prix du kilo en orbite basse et éventuellement de permettre l’envoi de de charge lourdes lourdes vers d’autres corps célestes. Il n’est pas compatible pour le transport d’être humain sur de longues distances: pas de système permettant de créer une gravité artificielle, et une protection contre les radiations inexistante dans sa conception même (paroi de 4 mm d’épaisseur).

        La volonté de faire un vaisseau multifonctionnel est une voie de garage si on veut offrir construire un vaisseau qui offre le minimum en matière de protection de l’homme dans l’espace profond.

        Il serait plus simple de construire un vaisseau qui resterait dans l’espace mais qui serait construit non pas pour réduire le coût de transport spatial ou la capacité à freiner dans une atmosphère ténue, mais pour permettre à l’homme de voyager de manière sûre.

        Lorsque l’on atteint un niveau de complexité élevée, il faut spécialiser les fonctions pour garantir l’efficacité.

        1. Entièrement d’accord avec vous sur la conception générale peu appropriée du Starship. J’ai d’ailleurs présenté une petite étude allant exactement dans ce sens à la réunion européenne des Mars Societies en 2018. Maintenant, Elon Musk a déjà étonnée le monde par le passé, alors, qui sait, peut-être le réussira-t-il une fois encore (mais j’ai quand même des doutes).

        2. Cela reviendrait à construire une “station spatiale” structurée pour faire des voyages interplanétaires. Mais pour cela il faudrait disposer de lanceurs ayant une énorme capacité de transport de masse (jusqu’à une orbite suffisamment élevée pour pouvoir « travailler en paix » sans avoir à rehausser les orbites trop fréquemment) car on ne va pas beaucoup faire de construction dans l’espace mais plutôt seulement un assemblage. De même les hommes auront besoin d’énormément d’équipements sur le sol de Mars et il faut pour cela une grande capacité d’emport. Pour faire ces transports lourds, il faut disposer de lanceurs lourds…du type Starship.
          Je crois donc que ces vaisseaux seront incontournables.
          Pour ce qui est des radiations, on aura intérêt, pour ce qui est des SeP (Solar energetic Particles), a embarquer des provisions d’eau (on en aura besoin de toute façon) et à les positionner le long de la coque en protégeant particulièrement les endroits où les passagers séjourneront le plus longtemps. Pour ce qui est des HZE de GCR (noyaux lourds de radiations particulaires galactiques), il n’y a pratiquement rien à faire et on ne peut que ne pas “en prendre” trop. C’est précisément pour cela qu’on ne peut aujourd’hui prétendre aller plus loin que Mars.
          Par ailleurs, l’économie d’échelle résultant de l’utilisation de transporteurs “modulaires” est très important pour obtenir des coûts de transport acceptables. Le financement de ces transports n’est pas un argument négligeable.

          1. “Cela reviendrait à construire une “station spatiale” structurée pour faire des voyages interplanétaires. Mais pour cela il faudrait disposer de lanceurs ayant une énorme capacité de transport de masse”, pourquoi? Au contraire une conception plus modulaire (modules spécialisés, conçus en outre pour offrir une certaine redondance globale), outre qu’elle réduirait les risques et permettrait beaucoup plus facilement d’envisager des “plans B” en cas de problème(s), serait compatible avec des lanceurs PLUS PETITS que celui de SpaceX (de toute façon, plusieurs lancements seront nécessaires, même avec le concept SpaceX, ne serait-ce que pour réapprovisionner le vaisseau en orbite terrestre avant son départ vers Mars; et si les lanceurs sont réutilisables, géniale innovation de SpaceX en l’occurrence, cela n’induit pas un coût excessif). Avec l’avantage supplémentaire qu’au cas d’un échec au lancement, ce n’est qu’une partie de l’ensemble qui serait perdue, alors qu’un échec au lancement du BFR-Starship de SpaceX résulterait en une perte totale de tout le système et de ses “passagers” … sans compter peut-être la destruction “collatérale” de la base de lancement étant donné la capacité de destruction de l’explosion au sol d’un lanceur de la taille BFR (voir ce qui est arrivé avec la N1 soviétique dans les années 60).
            Je suis d’ailleurs un peu étonné de la démarche de SpaceX. Ont-ils des spécialistes de l’analyse/gestion des risques dans leur équipe? Sinon, je ne comprend pas qu’ils aient suivi après l’échec de SN8 l’approche que nous appelions à l’EPFL “du maillon le plus faible” (qui avait pendant la Seconde Guerre mondiale conduit à de nombreux échecs du V1, avant que ladite approche ne soit corrigée et que le succès soit, malheureusement dans ce cas (!), alors au rendez-vous), qui a conduit au problème avec SN10 (pressurisation à l’hélium du réservoir). Quant on constate une défaillance sur un élément d’un système complexe, il ne faut pas se contenter d’en corriger la cause avérée, mais refaire une analyse complète des CHAINES d’événements possible, EN TENANT COMPTE DE LA MODIFICATION EFFECTUEE (analyse de type “AMDE”, ou “FMEA” en anglais), pour vérifier que l’on a bien amélioré la fiabilité globale et pas le contraire. Est-ce en raison d’une pression sur le calendrier à tenir que cela n’a apparemment pas été fait, ou en tout cas pas très bien fait? Dans un domaine aussi complexe et coûteux, la progression par “essais/erreurs” a des limites.

          2. Je pensais à trois modules : la partie propulsion pourrait être dissociée de la partie habitat (éventuellement dédoublée), de la partie poste de pilotage. Ces trois ou quatre modules pourraient être réunis par simple « docking » (avec donc un sas entre chacun, ce qui ne serait pas mal pour la sécurité). Mais je n’imagine pas que l’on fasse des assemblages plus complexes dans l’espace car on a bien vu lorsqu’il a fallu faire des travaux dans l’espace (Hubble par exemple) que c’était très difficile et physiquement très éprouvant pour les astronautes.
            Une autre solution serait celle préconisée par Robert Zubrin avant qu’Elon Musk ait rendu public son projet de BFR (devenu Starship), un ensemble composé de trois parties : le lanceur lourd (« SuperHeavy ») pour atteindre l’orbite de parking en LEO, un module d’injection interplanétaire qui reviendrait sur Terre comme le SuperHeavy, après avoir donné son impulsion vers Mars à un vaisseau spatial beaucoup plus léger qui continuerait seul le trajet aller jusqu’à Mars puis reviendrait seul sur Terre.
            Dans tous les cas, il s’agit d’assemblage, comme je le disais dans mon commentaire précédent, et on a besoin d’un SuperHeavy pour lever le maximum de masse en orbite (y compris pour approvisionner en carburant l’étage chargé de l’injection interplanétaire).

  4. Bonjour Monsieur
    Je constate que le verbe “amarsir” n’a guère l’heur de plaire à tous les tenants d’une langue française pure et dure, ceux-là même qui usent et mésusent d’une quantité incroyable de termes qu’ils considèrent comme français. Des exemples ? challenge, faire sens, performer, performance (dans le sens de représentation), ceci dit, prendre en compte. Je m’arête ici, la liste est vraiment trop longue.
    En outre Mars étant beaucoup plus loin que la Lune, on s’offusque du néologisme “amarsir” sans pour autant condamner le verbe “alunir” qui ne choque plus personne, sauf, évidemment, l’Académie Française. Mais que vaut la condamnation de l’Académie face à la sentence populaire ?
    Quant à la pollution qui ne serait qu’une vue de l’esprit dans l’inconscient de Mme Ekström, je m’étonne que la voiture lancée par Elon Musk puisse être considérée comme un événement anodin. Nul n’ignore qu’un nombre considérable de débris tournent dans l’espace et constituent une véritable pollution non pas au sens que vous lui donnez, mais dans celui des dangers que représentent tous ces débris lors des lancements de vols habités. Et il y en a de plus en plus.
    Je me permets enfin de citer la dernière partie du commentaire paru dans Ciel et Espace (no 576 – avril-mai 2021) à propos de l’ouvrage de Mme Ekström et M. Nombela :
    “(…) Malgré son titre “négatif”, sa lecture est opportune, car elle rappelle la dure réalité martienne : Mars n’est pas une Terre-bis. Les arguments déployés, relativement bien documentés, ont de quoi “ramener sur Terre” tous ceux qui l’avaient rêvé. (PH)”
    Je ne pense pas qu’on puisse accuser l’AFA de parler en méconnaissance du sujet.

    Avec ma parfaite considération.

    1. Bonjour Monsieur,
      Pour ce qui est de la pollution, je serais d’accord avec vous si la voiture d’Elon Musk était restée dans l’espace proche de la Terre, c’est à dire jusqu’à quelques milliers de km de sa surface (pour être très « prudent »). Mais cette voiture est partie dans l’espace profond, en dehors de la sphère de Hill de la Terre. Il n’y a quasiment aucune chance pour qu’elle revienne s’écraser sur Terre ou se consumer dans son atmosphère et il n’y a aucune chance qu’elle puisse être heurtée par quoi que ce soit que nous lancerions. Donc ce n’est pas de la pollution.
      J’ai également remarqué l’appréciation positive du livre de Mme Ekström par Ciel et Espace. Je tiens les appréciations de ce magazine dans la plus haute estime en ce qui concerne l’astronomie ou l’astrophysique. Dans ce domaine je considère que c’est un excellent magazine (j’y suis moi-même abonné et j’en recommande vivement la lecture). Par contre je ne suis pas d’accord en ce qui concerne l’astronautique ou pour être précis, en ce qui concerne les vols habités. Dans ce domaine, Ciel et Espace fait presque toujours preuve d’un a priori négatif, comme d’ailleurs une très grande partie de la communauté scientifique en Europe. Je ne pense donc pas comme Ciel et Espace au sujet de ce livre et je donne (et donnerai) mes arguments pour dire pourquoi je ne suis pas d’accord. Je pense que mes arguments sont non seulement recevables mais meilleurs que ceux de Madame Ekström. Si vous pensez qu’ils ne le sont pas dites-moi pourquoi. Une étiquette (AFA) ne vaut pas validation du vôtre.

  5. Bonjour,

    Le verbe “alunir” ne choque plus personne, paraît-il.

    Si, justement, il me choque, comme je l’ai expliqué plus haut, et beaucoup d’autres personnes comme moi. Et nous sommes nombreux à ne jamais l’employer. De même que je n’utilise pas en français les anglicismes que vous citez à juste titre.

    L’Académie française a parfaitement justifié sa critique du mot d’alunissage. La “sentence populaire” dont il est fait état ne concerne qu’une partie des locuteurs. Cette partie a tort. Ce mot pédant ne sert à rien et, comme l’a parfaitement rappelé Monsieur Brisson, n’est pas dérivable pour d’autres astres.

    1. Cher Monsieur,
      Je suis navré que le verbe alunir vous choque. Mais franchement je ne vois pas comment la création de néologismes relèverait de la pédanterie.
      La pandémie nous apporte également son lot de mots bizarres : présentiel par exemple ! S’ils ne relèvent pas de la pédanterie – ou de l’imbécillité, c’est selon – dans quelle catégorie faut-il les inclure ?

      1. Cher Monsieur,
        Ce n’est pas que le mot “alunir” soit bizarre ou relève de la pédanterie, c’est que, comme je le disais dans mon article, on ne va pas créer un mot pour chaque astre sur lequel on va se poser. Nous n’en sommes, je l’espère, qu’au début de l’exploration spatiale (robotique ou “habitée”).
        L’autre raison c’est que le verbe “atterrir” exprime parfaitement (c’est à dire clairement et suffisamment) l’action dont il est question: entrer en contact avec la surface d’un astre en venant de l’espace environnant. Si on dit qu’on va “atterrir sur la Lune”, personne ne pourra comprendre qu’on va se poser sur la Terre. Le contexte est suffisamment clair.

  6. Les lois de la mécanique céleste sont invoquées pour contester l’idée de moyen de retour d’urgence. Mais ces lois ne s’imposent aux vaisseaux spatiaux que dans la mesure où ils ne disposent pas, aujourd’hui, de moyens d’accélération propres autres qu’impulsionnels. Dans quel cas ils sont effectivement tributaires des orbites et positions des astres.

    Il en ira différemment le jour où l’on aura des propulseurs capables de fournir aux vaisseaux des accélérations significatives continument ou, du moins, sur une grande part du trajet. Un retour partiellement affranchi des calendriers d’orbite devient alors possible. Conceptuellement, rien n’empêche de tels systèmes d’exister. Mais effectivement, ils ne sont pas annoncés pour demain, en tout cas pour des vaisseaux relativement massifs.

    Le problème est que le coût des voyages vers Mars à échéance prévisible est tel qu’il nécessitera le support de gouvernements, et que l’on peut douter que ceux-ci l’accordent tant que ce problème de retour d’urgence, et plus généralement de sécurité, ne sera pas traité au moins en partie. Nous ne sommes plus pendant la guerre froide où les décideurs étaient prêts à prendre plus de risques humains.

    Faire l’impasse sur cette question pour les premiers vols me paraît donc dangereux. Il risque de conduire à ce que ceux-ci ne se fassent simplement jamais, en tout cas dans l’état d’esprit actuel.

    1. Je ne pense pas que le problème du coût se pose pour les premiers voyages. Si le Starship fonctionne, son développement aura pu être financé sur fonds privés (Elon Musk) et je lui fait confiance pour commencer à le rentabiliser avec quelques vols vers la Lune.
      Ensuite le prix du billet sera élevé tant qu’il n’y aura pas eu suffisamment d’économie d’échelle. Mais il y aura bien, de par le monde, quelques personnes pour payer quelques dizaines de millions d’euros pour participer aux premiers vols au côté des astronautes professionnels. Ce sera un moyen d’alléger les coûts qui descendront par la suite. Elon Musk envisage 200.000 dollars par personne pour le voyage. Si le montant est « au début » (la sixième ou la huitième fenêtre de tirs) de 5.000.000 de dollars, il y aura beaucoup de candidats (et on pourra “casser les prix” pour créer un marché en suscitant une économie d’échelle).
      Si le Starship fonctionne personne ne sera en mesure d’interdire les vols, surtout si la Chine continue sa progression. De toute façon les « vols d’essai » ont toujours existé.

    2. “Il en ira différemment le jour où l’on aura des propulseurs capables de fournir aux vaisseaux des accélérations significatives continûment ou, du moins, sur une grande part du trajet”. Malheureusement, ce “jour” n’arrivera probablement jamais! Du moins tant que l’on n’aura pas inventé un moyen de se déplacer dans l’espace qui ne soit pas basé sur le principe de la fusée, action=réaction, ce qui paraît difficilement concevable (les “anneaux de téléportation” de “Stargate”? 🙂 Ce blog n’est pas dédié à la science-fiction ! ). Vous vous rendez compte de la masse à éjecter qu’il faudrait emporter pour réaliser cette “accélération significative” continue? Que resterait-il pour la charge utile?Irréalisable!

      1. Je suis d’accord avec Pierre-André Haldi. Il ne faut pas envisager de vols en dehors des périodes de tirs. Si on rate la date limite de départ de Mars, on ne pourra pas revenir sur Terre. Le besoin en énergie serait démesuré (et quelle énergie?) et le temps nécessaire impossible à supporter (ne serait-ce que du point de vue des radiations). Le système solaire est parcouru de forces avec lesquelles nous sommes obligés de composer et encore pendant très, très longtemps. On reparlera des voyages à n’importe quelle date quand la technologie de Star-treck pourra être étudiée…ce qui n’est pas demain la veille.

  7. je pense que M. Brisson vit encore et toujours dans ses rêves de colonies de vacances martiennes …
    il faut faire la différence entre missions habitées et habitations permanentes martiennes et l’auteur de ce blog semble ne pas pouvoir la faire …
    Pour l’instant , aucun scénario crédible n’a été présenté pour la première mission habitée vers Mars et aucune fusée n’est opérationnelle pour une telle aventure.
    Le spaceship de SpaceX a explosé à trois reprises et le SLS n’a réussi qu’un test statique ! Il faudra que SpaceX puisse valider le bouclier thermique pour la rentrée autant sur Terre que sur Mars …
    (…)
    Donc tout ce qui est écrit au sujet de colonies martiennes fait partie de la science fiction …
    Je ne doute pas que les humains parviendront à s’y poser, mais les étapes doivent être franchies une par une et il ne faut pas spéculer sur une quelconque vie sur la planète rouge tant que nous n’auront pas exploré ses différents aspects et potentiels de survie …cela pourrait prendre des décennies …ou plus …pour autant que les budgets suivent …
    Ensuite, les problèmes technologiques résolus, resteront tous ceux qui concernent l’être humain pas adapté à un autre environnement que terrestre. Tous les témoignages des astronautes rentrant de l’ISS sont éloquents et la promesse de retour sur Terre reste une grande motivation !
    Personne ne peut témoigner de l’attrait de Mars puisque personne n’en est jamais revenu !!!
    Seuls les hurluberlus se référent à la science fiction imaginent le bonheur parmi les tempêtes de sables martiennes …

    1. Et Monsieur Hubert Giot a encore frappé avec son optimisme, son esprit créatif et son amabilité!
      Le sujet de cet article est le voyage sur le plan astronautique. D’autres articles traiteront d’autres sujets. Je ne vais pas faire des articles de 50 pages!
      Dans cet article je parle des premiers vols. Ce sont ceux qui posent problème et j’en suis tout à fait conscient. Mais je ne suis pas comme vous à voir tout en noir. Par exemple les vols d’essais de SpaceX pour préparer le Starship, les “SN”, ne sont pas de échecs, ce sont des tests. Je ne sais pas si vous pouvez faire la différence (en fait, j’en doute). Le SN10 s’est posé sur son aire de lancement sans exploser et il n’a explosé qu’après s’être stabilisé alors que le SN9 avait explosé en se cassant à l’atterrissage (vous voyez la différence?). Par ailleurs le SN10 a remarquablement évolué en altitude dans les diverses attitudes prévues et nécessaires. SpaceX progresse donc et on le verra avec la suite.
      Bien sûr qu’il faut aussi valider les tuiles de protection thermiques mais là aussi on progresse. SpaceX a abandonné la transpiration (risque de bouchage des pores) et s’est orientée vers les tuiles en matériaux composites réfractaires. Il a aussi conçu des tuiles exagonales, ce qui permet d’éviter aux flux thermiques de se propager en lignes droites entre les tuiles. Aux essais, la température a pu atteindre plus de 1650 degrés Celsius. C’est encore insuffisant pour le retour sur Terre (pas pour l’atterrissage sur Mars) mais les essais et les améliorations continuent.
      C’est comme cela que progresse l’ingénierie. Les “choses” n’existent pas avant qu’on les ai créées et comme je l’ai écrit dans mon article, on est en progression pour atteindre les objectifs. Et on ne va pas attendre de savoir quand le Starship pourra voler pour savoir comment les premiers astronautes pourront survivre en surface de Mars. Ce n’est pas de la science-fiction, c’est de la préparation.

      1. vous ne savez pas lire les messages : ” j’ai dit que je n’avais aucun doute de la faisabilité de poser le pied sur Mars” ! quand au plaisir d’y vivre , ce n’est que dans votre tête …

        1. Monsieur Giot, l’objet de cet article est de parler du voyage sur le plan astronautique; il n’est pas encore question du séjour. Vous aurez tout le loisir de critiquer ce que j’en pense, lorsque mon article sur le sujet sera publié. Il faut contrôler vos réflexes!
          Cependant, pour ne pas vous décevoir, je vais anticiper un peu. Comme vous le savez on doit séjourner 18 mois sur Mars; cela ne justifira-t-il pas qu’on s’y installe un peu?

          1. vous êtes de mauvaise foi !!!
            vous n’arrêtez pas de parler de colonies martiennes …

  8. Nb: votre information peut être mal comprise. Bill Nelson n’a pas été un astronaute stricto sensu.

    Il a été un “payload specialist on STS-61-C” (spécialiste de charge utile). Cela change quand même son image… surtout que j’ai été incapable de retrouver l’utilité de sa présence à bord.

    Personnellement, je l’aurais qualifié de touriste de l’espace, payé par le contribuable…

    1. Certes un “payload specialist” n’est pas un astronaute technique mais c’est un astronaute quand même. Par ailleurs il est bon que les hommes qui ont des responsabilités dans le domaine spatial (ce qui est le cas de Bill Nelson depuis très longtemps) aient l’expérience physique de ce dont ils parlent. Dans ce cas, ce qu’on peut dire c’est que son expérience ne l’a pas dégoutté des vols spatiaux, que Madame Ekström considère comme étant une expérience très désagréable. Je connais d’ailleurs un autre astronaute européen qui a beaucoup aimé ses différents séjours dans l’espace.
      PS: je n’aime pas les anonymes et surtout les anonymes qui changent d’adresse à chaque fois qu’ils interviennent. C’est si simple de donner son nom.

      1. C’est simple de donner son nom, mais courageux de défendre le droit au pseudonymat. Je vous invite à écrire sur twitter un message pro Trump, vous comprendrez ensuite l’intérêt du pseudonymat.

        Pour Nelson, je pense qu’il a les yeux grands ouverts quand on parle d’espace, mais il a perdu sa dernière campagne en vue de sa réelection… Il n’a donc aucun poids politique et, vu son âge, je crains qu’il n’ait pas la force de faire les miles nécessaires pour défendre son budget… Sur twitter, il est d’ailleurs déjà attaqué par des démocrates qui veulent une femme à sa place. A mon avis, il ne tiendra pas deux ans… pour la photo lors de l’alunissage, il ne faudra pas un vieil homme blanc.

        1. Vous avez tout à fait le droit de défendre Donald Trump, il n’a pas fait que des mauvaises choses pour son pays. Surtout, je suis tout autant que vous catastrophé par les mouvements woke, cancel-culture, féministes-extrémistes, etc… La société américaine est bien malade aujourd’hui, en tout cas très différente de celle que j’ai connue et aimée.
          Mais cela n’empêche pas de donner son nom quand on s’exprime. Je ne trouve pas cela correct.

        2. A mon avis, soit on a le courage de ses opinions et on les exprime sous son nom, soit on s’abstient si vraiment on a peur. Trop facile de se cacher sous un pseudo et ensuite attaquer nommément ceux qui. eux. ont exprimé leur opinion ouvertement.
          Il y aurait d’ailleurs une règle à faire respecter, celle de ne jamais publier aucune intervention qui attaque nommément quelqu’un de quelque manière que ce soit. On ne devrait débattre que d’OPINIONS, rester sur le plan des idées, pas de personnalités.
          Et si vous voulez vraiment parlez des risques que prendraient soi-disant les pro-Trump, j’ai eu l’impression que c’étaient plus souvent les opposants à Trump qui faisaient l’objet d’insultes et menaces graves sur les réseaux sociaux et qui ont même été physiquement attaqués aux USA (et pas seulement le 6 janvier)!

        3. En rapport des commentaires de MM. P. Brisson et P-A. Haldi.

          Donner ses messages sous un pseudo serait inconvenant, un manque de courage, un comportement détestable. Cela suffit à enclencher la suspicion de malhonnêteté…

          Dans tous les blogs on peut trouver des personnes qui s’expriment sous leur nom, sans se gêner de dévaloriser ou ridiculiser les interlocuteurs ou auteurs avec lesquels elles ne sont pas d’accord, usant au besoin de malhonnêteté intellectuelle, ou n’ayant pas les capacités de faire la part entre ce qu’elles savent, et ce qu’elles ignorent par manque d’intérêt : cela ne doit pas exister. Tel le diplômé en Lettres et Histoire qui souffre quand des rêveurs, non moins instruits dans leur domaine que lui dans le sien, le déstabilisent.

          Excusez-moi de m’éloigner de Mars, j’ai rejoint le sujet sous-jacent dans de nombreux blogs où l’on voudrait qu’avant de donner ses idées on se présente sous son vrai nom : afin que le climat soit déjà meilleur dès le début ?.. Ah oui, le combat des idées laisse parfois des blessures, et les bons arguments sont la meilleure armure. J’admire le chevalier Bayard sans peur et sans reproche, tout le monde sait qui il est quand il arrive, il ne craint rien ! Il est honnête, n’a que de bonnes intentions, son combat est valeureux. Ici dans le blog il y a de bonnes gens qui s’en inspirent, mais pas moi, mon pseudo est Dominic, mes opinions disent tout le reste et l’on pourra juger si elles ont la capacité de faire du tort, ou du bien…

          Mon avis est que dans les blogs, il n’y a pas lieu de s’inquiéter sur la portée négative que peut avoir le pseudo. Savez-vous qu’il m’est arrivé de me demander, en lisant des commentaires d’anonymes qui m’ont positivement ému : « Zorro existe un peu… »

          1. A Dominic: Je préfère les Bayards même si je comprends et apprécie votre belle démonstration (comme toujours bien écrite).
            Je tiens à signaler dans ce débat, que “Vic” change d’adresse e-mail à chaque fois qu’il écrit, ce qui fait beaucoup dans le désir de se dissimuler. Impossible même de savoir s’il est “un” ou “plusieurs”.

          2. Certaines voix dans ma tête ont fait vœux de silence, mais au dernier décompte, je suis Vic.

            Pourquoi me supprimer le droit de m’exprimer au motif que j’invoque mon droit au pseudonymat et à l’usage du vpn ? Mépris de classe?

            Vous acceptez que les retraités qui n’ont plus rien à perdre? Que ceux qui pensent comme vous?, ou qui n’arrivent pas à s’exprimer ? Ou ceux qui écrivent des banalités sans couleur ?

            Si vous voulez, je peux m’inventer un prénom, un nom et une adresse email correspondante… ça changerait quoi au fond ?

            Bon, je m’en retourne m’entraîner à me déplacer de façon autonome, plus longtemps et plus vite, dans un milieu aquatique profond standardisé…

    2. On me dit qu’il était responsable de 12 champs de recherche dans l’espace, notamment contre le cancer. Mais les astronautes de la mission l’appelaient “Ballast” (en raison de l’inutilité de sa présence).

      Exemple: “There was just one problem. None of the principal investigators of any of the experiments manifested on the mission wanted Nelson anywhere near their equipment. They were getting one chance to fly their experiments, had been working with the astronauts for months on how to best operate the equipment, and had no desire to have a nontechnical politician step in at the last moment and screw things up.” (Riding Rockets, Mike Mullan)

      Et…. en 2017, il a écrit à la presse:”The head of NASA ought to be a space professional, not a politician” (source: politico). 🙂

  9. Un chiffre m’a fait sursauter: le dénommé Nelson serait né en 1942 ? Sans vouloir faire du racisme anti-vieux, ça fait quand même 79 ans aux prunes pour assumer une fonction que je présume très lourde. Ne faudrait-il pas nommer des personnalités compétentes certes, mais dans la force de l’âge ? À moins que Biden ne veuille promouvoir que des quasi-contemporains !

    1. Selon mes sources, le sénat préférerait Pamela Melroy. La confirmation au sénat sera intéressante, entre Biden qui est un vieil ami, et les jeunes dems qui veulent Pam.

      D’autres personnes qui avaient le soutien de Biden ont dû se retirer ces dernières semaines. Biden n’arrive pas à rassembler autant qu’il le pensait…

    2. En 1998, John Glenn a volé une dernière fois dans la navette, pour la mission STS-95 et il avait 77 ans.

    3. Il y a des quadragénaires déjà mentalement vieux et des octogénaires encore très verts physiquement et mentalement :-), sans compter l’intérêt dune grande et longue expérience! Ne généralisons pas; peu importe à un poste de responsabilité, l’âge, le sexe, l’origine, etc. de la personne concernée, l’important, et la seule chose qui devrait être prise en compte, est son niveau de compétence et ses capacités pour le poste en question.
      Quant à la remarque sur Biden, vous écartez donc sans doute aussi toute possible nouvelle candidature de Trump en 2024, car il sera alors encore même (un peu) plus âgé que ne l’était Biden lors de sa prise de fonction?

  10. ce blog ne sert à rien , il n’est en aucun cas une référence scientifique ou technologique !!!
    on peut s’en passer pour connaitre l’actualité astronautique … on peut trouver des sources beaucoup plus sérieuses …
    je ne rêve pas d’aller vivre sur Mars, moi ….

    1. @H. Giot: Qui vous oblige à lire ce blog si son thème ne vous intéresse pas et ne vous fait par rêver ?! Laissez ceux que cela intéresse s’exprimer ici, … et allez débattre ailleurs de sujets qui vous “branchent” plus et sur lesquels vous avez peut-être plus de compétences!

  11. Il y a tant de choses à faire sur terre, tant de misère, tant de guerres que je ne vois pas l’utilité ou même simplement le sens d’un voyage sur Mars. En 2033, il n’y aura même plus assez d’essence pour tout le monde, elle sera à des prix astronomiques, c’est le cas de le dire. Et arrêtez de vous disputer sur le vocabulaire autorisé ou non. Tout ça, c’est des gamineries. Donnez d’abord à manger aux gens, arrêtez le changement climatique. De toutes façon, il faudra faire signer aux astronautes, si on y va, que le retour n’est pas garanti, et que si ils veulent y aller, on ne les rapatriera pas si ils sont malades. Il ne faut pas oublier de prendre quelques doses de natrium pentobarbital en cas de pépin.

    1. Mais Madame, certaines personnes ont envie d’aller sur Mars pour continuer l’aventure humaine qui a toujours été faite de voyages, d’aventures, d’essais, d’échecs et de réussites et finalement de progrès. Les risques pour ceux qui partiront sur Mars seront effectivement élevés mais si quelques uns d’entre nous veulent les prendre, cela ne regarde qu’eux (et figurez vous que ceux qui veulent partir sont déjà parfaitement informés des risques).
      Les hommes se livrent à beaucoup de “gamineries” sur Terre, pensez aux guerres (comme vous dites), aux jeux vidéos, aux film pornos, au tourisme de masse, etc…Personnellement je ne pense pas que vouloir s’établir sur Mars en soit une. Pouvoir vivre sur un monde hostile (mais pas trop) serait une prouesse écologique qui pourrait servir à mieux vivre sur Terre (moindre gaspillage, recyclage maximum). Mars pourrait également être un conservatoire de ce que la Terre a produit de meilleur (je traite ces sujets longuement dans mon blog).
      Je comprends que notre projet ne vous intéresse pas mais je continuerai évidement à m’exprimer pour convaincre les gens de son bien-fondé.
      Dernières remarques: (1) Contrairement à ce que vous pensez les sommes en jeu sont négligeables par rapport aux autres dépenses dans le monde; (2) Même si elles étaient consacrées à la lutte contre le réchauffement climatique, cela ne changerait pratiquement rien. (3) La pollution occasionnée par le lancement de fusées habitées vers Mars sera “épsilonesque” par rapport à la pollution automobile; (4) Pour ce qui est des problèmes d’alimentation, pensez d’abord au gaspillage de nourriture dans les pays développés et au contrôle des naissances dans certains pays sous développés. Nous étions 2 milliards d’êtres humains quand je suis né, nous sommes 8 milliards aujourd’hui. Voyez vous où est LE problème?
      PS: on ne met pas d'”essence” dans les fusées.

    2. C’est un argument que je n’ai jamais compris. Comme si arrêter de financer l’exploration spatiale allait permettre de contribuer à arrêter la faim dans le monde. Les deux ne sont pas liés. L’argent économisé sera dépensé ailleurs mais pas dans l’humanitaire. Quant au réchauffement climatique, on ne l’arrêtera pas. Il est déjà lancé. Trop de CO2 accumulé dans l’atmosphère. Les efforts qu’on essaie péniblement de faire maintenant visent à ce que le réchauffement reste dans le “supportable” et ne tombe pas dans le catastrophique.

  12. Un “vol” vers Mars suivi d’un séjour minimal obligatoire avant un retour sur Terre sous-entend une longue soumission à la micro gravité de l’environnement et aux radiations malgré les protections mises en place. Les conséquences sur le corps humain commencent a être connues. Chez les végétaux on aurait observé que la micro gravité est compensée par un phototropisme dit négatif avec pour résultat des racines qui poussent à l’inverse de la lumière à laquelle elles sont exposées. Concernant l’embryogenèse humaine, les questions restent encore ouvertes. Un long séjour d’hommes et femmes en micro gravité et espace confiné n’exclût pas la possibilité de rencontres intimes et donc d’une fécondation potentielle suivi d’une hypothétique grossesse. Les mécanismes biologiques au cours de la reproduction vont-ils s’adapter chez les mammifères, comment et avec quelles conséquences. Des expériences ont elles déjà été tentées à bord de l’ISS ?

    1. Cher Docteur,
      Vous devancez mon article de samedi prochain. Après l’astronautique, j’avais l’intention de parler de la vie à bord. Il y a indéniablement un problème d’apesanteur et de dose de radiations.

  13. Si ! Le verbe alunir choque ! M. Pierre Baland, un de vos intervenants sur ce blog l’a écrit très clairement.
    Cela dit vous avez raison, le verbe atterrir exprime une réalité, où que soit le sol sur lequel on se pose. Je crois n’avoir pas tort non plus. En effet alunir est parfaitement clair, exprime une réalité claire et qui fait consensus parmi un très large public. Il est encore trop tôt pour dire que le substantif amarsissage entrera dans le Petit Robert ou le Petit Larousse. Mais peu importe. Et même si les autres astres sur lesquels on envisage de faire atterrir des humains ne voient pas leur non associé à un verbe, on pourra toujours se contenter de dire que lesdits humains sont arrivés à bon port… après avoir atterri dans de bonnes conditions.

    Bien à vous

    P.S.: J’avais écrit un long commentaire concernant Mars, évidemment que j’ai malheureusement et malencontreusement perdu à la suite d’une mauvaise manipulation. J’en suis tout marri !

    1. Je suis désolé que vous ayez perdu votre commentaire sur Mars. Nous en sommes privés par la même occasion!

    2. @Michel Sommer: ” J’avais écrit un long commentaire”, dommage de nous en priver totalement; essayez peut-être de juste résumer votre pensée, en allant à l’essentiel. De toute façon, les trop longs développements découragent les lecteurs et sont peu lus, vous y gagnerez par conséquent en audience. Cela dit, si vous avez écrit vote commentaire avec “Word”, il est toujours possible de récupérer des versions précédentes que l’on croit perdues.

      1. Je ne pense pas que la longueur d’un texte « décourage » d’entrée les lecteurs, sinon vous pourriez donner le même conseil à l’auteur que manifestement vous lisez attentivement en entier. Les commentaires qui me semblent longs sont ceux qui insistent sur des avis donnés de manière répétitive sous toutes les formes. Je ne voudrais pas qu’un lecteur qui m’intéresse s’efforce de ne fournir que l’essentiel, mais pense quand même aux autres différents de moi : le lecteur pressé qui part travailler au début de la journée, prend sa pause à midi, embrasse sa femme le soir et écoute les récits d’aventures de ses enfants avant qu’ils aillent au lit. Celui désireux de s’instruire au rythme de l’étudiant qui doit gérer son temps trois mois avant les examens. J’ai ainsi de la chance d’être retraité, d’avoir enfin « tout le temps », mais constate que le calendrier file de plus en plus vite alors que les aiguilles de la montre avancent toujours à la même vitesse. Est-ce dû à la trajectoire des étoiles du paradis qui commencent à penser à moi ? Ce n’est peut-être pas une question essentielle puisqu’elle subsiste sans solution…

        J’ai un bon truc pour les commentaires trop longs qui font perdre du temps, finalement à tout âge en rapport de l’orientation de ses intérêts… Lire d’abord en diagonale, comme lorsque vous êtes à la librairie devant les longues rangées de livres, en sachant qu’une vie entière ne suffirait pas pour tout lire sans manquer l’essentiel, puis choisir. J’espère que c’est ce que vous avez fait en voyant mon long commentaire du coin de l’œil…

        1. J’ai mentionné cet écueil (auquel je me heurte aussi parfois, difficile de rester toujours concis 🙂 !) parce qu’on me l’a signalé. Le fait que, vous et moi, lisiez les textes complètement ne signifie pas que tout le monde fasse pareil. A notre époque, les gens, même intéressés, sont de moins en moins disponibles, étant de plus en plus sollicités de tous les côtés.

          1. Lecture : 30 secondes.

            Merci d’avoir répondu et… lu mon commentaire en entier ! Vous êtes donc à l’opposé de ceux qui me reprochent d’occuper trop de place et sont très concis pour le dire. Dernière réflexion : nous sommes sollicités de tous les côtés par les messages incessants de la publicité, concis mais répétitifs, qui s’additionnent en temps perdu sur notre temps libre. Et sans ce théâtre où tout sonne faux, ce que nous recherchons de vrai ne survivrait pas. C’est ainsi que petit à petit nous aurons vendu notre âme.

    1. Ce n’est pas si simple. A beaucoup d’égards la vie sur la Lune sera beaucoup plus difficile que sur Mars (nuits de 14 jours, températures diurnes très élevées, beaucoup moins d’eau, grains de poussière plus acérés, gravité beaucoup plus faible, absence totale d’atmosphère). Par ailleurs, on ne va pas se poser sur la Lune sur le chemin de Mars, ce serait affronter successivement les difficultés de deux atterrissages et sortir deux fois de suite d’un puits de gravité. Les seuls avantages de la Lune par rapport à Mars c’est qu’on peut y aller et en revenir quasiment quand on veut et que le voyage est court.

  14. @Mr Brisson.

    Concernant les problèmes de naviguation, je ne peux que vous proposer de mentioner les différentes sondes qui ont visitées Jupiter ou ses satellites et qui ont pour des raisons de radiations dues à Jupiter opter pour des parcours assez particuliers pour éviter des dommages à leurs instruments. Peu d’échec dans pour ces sondes. Ou encore la sonde qui a survolé Pluton: être capable de faire passer une sonde à grande vitesse à une altitude aussi basse que possible pour profiter un maximum de la vue sur Pluton est un joli tour de force.

    Dernier point concernant le taux élevé d’échec pour l’atterrissage des sondes sur Mars: le choix du type d’entrée dans l’atmosphère martienne n’est pas anodin. La technique la plus utilisée, car la plus économe en terme de carburants et de partir de la terre avec la plus grande vitesse et de freiner en utilisant l’atmosphère martienne. cette technique implique d’entrer dans l’atmosphère martienne avec une très grande vitesse et des problèmes de température, sans compter que l’atmosphère martienne n’est pas aussi épaisse que celle de la Terre. bref, on pourrait réduire grandement les risques d’échec si on emportait un peu de carburant pour freiner déjà dans l’espace avant d’atteindre Mars.
    C’est le choix de l’agence spatiale chinoise avec son premier rover et il permet de mieux gérer les risques

    1. Je pense qu’un des avantages du Starship du fait du remplissage de ses réservoirs avant l’injection interplanétaire, c’est de disposer d’un peu d’ergols après l’entrée dans l’atmosphère, ce qui permet les ajustements.
      Mais vous avez tout à fait raison, ralentir dans l’espace avant de pénétrer dans l’atmosphère si le voyage a été raccourci par une vitesse interplanétaire plus grande, est une bonne solution. Cela éviterait un trop grand stress thermique sur le vaisseau.

Les commentaires sont clos.