Je vous invite, chers lecteurs, mes contemporains, à vous placer par la pensée à mes côtés pour considérer la Terre sous nos pieds et la voûte céleste où brillent tous ces astres qui nous intriguent, nous émerveillent et nous appellent depuis l’aube des temps. Il s’agit ici, ensemble, de lire, de regarder, de réfléchir, pour tenter d’appréhender et de comprendre les grands mystères auxquels est confrontée l’humanité dans l’univers, où elle n’est que poussière infime.
Je vais vous parler de matière et de vide, d’énergie, de masse et de vitesse, de distances et de temps.
Nous sommes un peu comme nos prédécesseurs du milieu du 15ème siècle qui spéculaient sur les terres étranges et merveilleuses au-delà de l’Océan en ne pouvant encore faire que quelques incursions sur les îles les plus proches. Nos technologies sont de plus en plus sophistiquées et puissantes et notre ingénierie de plus en plus capable mais ces moyens apparaissent aussi faibles que les leurs relativement à l’importance des nouveaux défis qui se présentent. Ils nous permettent cependant, même si les risques d’échecs restent importants, d’entrer au prix de difficultés considérables dans une nouvelle période de « Grandes découvertes ».
Il faut donc oser entreprendre collectivement cette nouvelle aventure et il ne faut pas avoir de réticence à s’intéresser à l’exploration spatiale malgré la complexité et la haute technicité du sujet, dans la perspective des développements formidables qui s’annoncent. Il s’agit d’astronomie et d’astronautique, de physique et de chimie, de planétologie et de géographie. Il s’agit aussi de biologie, la nôtre (dans l’optique des missions habitées) et celle d’un monde de particules prébiotiques qui ont pu évoluer et s’associer dans une direction comparable à la nôtre, vers la vie. Il s’agit encore de toutes les technologies que j’évoquais et qui nous permettent aujourd’hui de tendre la main vers la voûte céleste et la percer pour « découvrir » et pour « aller ».
Il s’agit dans ces domaines de considérer les idées nouvelles non en fonction de leur audace mais en fonction de leur faisabilité, de leur utilité et de leurs coûts. Pour cela il faut rejeter les a priori, être prêts à changer ses paradigmes, mais en restant ferme sur la logique et la raison. Il est recommandé de rêver, d’imaginer, de spéculer car c’est le moteur de l’action; mais il ne faut jamais se laisser aller aux fantasmes et à l’irréalisme. Jusqu’à preuve reçue, il n’y a pas de « petits hommes verts » et les sauts de puce dans l’« hyper espace » sont impossibles. L’univers tel qu’il est semble suffisamment passionnant pour ne pas aller chercher ce qui ressort aujourd’hui du domaine de la science-fiction.
Le monde réel a ses lois, patiemment et parfois soudainement comprises par nos scientifiques (ce qui n’exclut pas de toute façon, un énorme travail). Ce sont les rocs sur lesquels tout est construit et sur lesquels tout ce qui est nouveau peut se développer. C’est sur ces bases seules, en prenant toutefois aussi en compte l’économie, que nous pouvons continuer l’exploration de notre univers et, logiquement, d’abord, de ce qui nous est aujourd’hui accessible.
Pour l’espace lointain, nos messagers sont la lumière et les radiations galactiques, pour l’espace proche, ce sont aussi les énergies que nous maîtrisons et qui permettent à nos robots et bientôt à nous-mêmes, de se déplacer pour aller « voir sur place ».
Parmi ces « places », il y en a une que je privilégie entre toutes car c’est l’astre le plus semblable au nôtre et le moins difficile d’accès, la planète Mars. C’est aujourd’hui notre « nouvelle frontière ».
A bientôt sur cette page si obligeamment ouverte par Le Temps.
image en tête d’article: Photo choisie pour les 25 ans du lancement du Télescope Spatial Hubble (le 24 avril 1990). Crédit: NASA (Hubble) :Amas d’étoiles « Westerlund 2 » de la nébuleuse « Gum 29 », dans la constellation de la Carène (à 20.000 années lumières de notre système solaire).
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