Vivre, recycler, transformer, découvrir

Depuis que la vie est présente sur Terre, la planète évolue en interaction avec elle. La vie est une des forces de la Terre et elle la transforme continuellement. En même temps la Terre recycle les éléments constitutifs des êtres vivants ; elle les récupère tous et les remet, plus ou moins transformés, à disposition de la vie.

Il ne faut pas s’illusionner, il y a co-évolution, transformation permanente, depuis toujours. La Terre sans la vie ne serait pas la même planète, physiquement, même au niveau de sa minéralogie (pensez au calcaire ou au charbon). La Terre de demain ne pourra être celle d’hier. La seule chose dont la vie ait besoin de la part de son environnement changeant, c’est de pouvoir continuer son processus (pour ne pas dire sa programmation) en gagnant des territoires et en se reproduisant dans une succession de générations. Pour ce faire elle s’adapte, continument, par évolution darwinienne de ses codes génétiques. Cette pulsion irrépressible est celle de l’homéostasie qu’Antonio Damasio développe de façon claire et convaincante dans son excellent livre L’ordre étrange des choses. C’est vrai pour les bactéries, c’est vrai pour les hommes. La seule différence est que les bactéries utilisent leur faculté de mutations et d’échanges de gênes et que l’homme utilise ses aptitudes technologiques.

Nous sommes arrivés, pour l’homme, au point où le processus commencé sur Terre peut continuer ailleurs du fait de l’évolution de ses technologies. La prochaine étape sera sur Mars et sera ensuite dans des îles-de-l’espace, partout dans le système solaire, avec les astéroïdes où « nous » (c’est-à-dire « Elle », la Vie que nous portons) trouverons notre matière, grâce au Soleil qui nous fournira toute l’énergie dont nous aurons besoin.

Ainsi dans notre environnement proche les terres vierges seront réduites à des ilots: des parcs, des réserves, des conservatoires, des jardins de méditation, pour étudier et profiter esthétiquement de la « Nature ». La Lune ou Mars dont la poussière et le régolithe sont aujourd’hui intacts, porteront des traces de pieds bottés et de roues. Des carrières ou des sites de forage marqueront leur sol, des routes, des antennes ou des poteaux de communication, des habitats, des usines, des astroports seront les cicatrices de ces nouveaux mondes occupés par l’homme.

Faut-il le regretter ? Autant regretter le temps qui passe, sur lequel nous n’avons aucune prise. Mais nous n’avons pas besoin de saccager. Il faut être respectueux de l’environnement comme nous sommes respectueux des animaux dont nous nous nourrissons. On pourrait dire qu’il ne faut pas tuer la poule aux œufs d’or mais lui permettre au contraire de prospérer, dans notre intérêt qui est aussi le sien.

Ceci dit le monde civilisé peut être beau quelle que soit l’époque considérée. Découvrir un château en se promenant en forêt, enrichit à nos yeux la nature par son contraste avec elle et justifie d’avoir marché jusque-là. Atteindre le monastère de Sainte Catherine après avoir cheminé longuement dans l’aridité presque absolue du désert du Sinaï et découvrir la quintessence de ce que peut faire l’homme habité par la transcendance, est une des plus grandes joies de l’esprit.

Les constructions de l’homme moderne peuvent être belles, même si leur objet premier n’est pas l’expression artistique gratuite. Pensez à un pont très long au-dessus du vide comme le viaduc de Millau. Pensez à l’Autoroute des Titans qui près de Nantua est une succession d’ouvrages d’art, tunnels creusés, ponts suspendus. Pensez à ces antennes d’Alma qui tournées vers le ciel occupent le plateau glacé de Chajnantor.

Le monde que créeront les hommes de demain, « dans les étoiles », sera beau aussi. Pensez au magnifique tore géant de 2001 Odyssée de l’Espace. Imaginez l’astroport martien, « Robert Zubrin » sur lequel se dresseront dans trente ans une dizaine de Starships avec leur tour de services, en attente du retour cyclique sur Terre. Imaginez les pointillés de taches vertes sur fond ocre des multiples serres entourant les dômes des habitats martiens. Pensez à l’antenne géante utilisée pour les communications vers la Terre. Pensez au télescope de 100 mètres, bénéficiant de la faible gravité martienne, construit sur un haut sommet, au-dessus des nuages et de la poussière pour observer l’Univers sous un angle nouveau et complémentaire de celui de la Terre.

Ceci dit, l’Univers est vaste et il restera toujours des terres vierges au fur et à mesure que nous progresserons dans sa découverte, un peu comme la route sur laquelle nous avançons nous dévoile au fur et à mesure des paysages et des perspectives nouveaux.

Nos véhicules sur ces routes ce seront les cylindres des îles-de-l’Espace. A partir d’eux nous « grignoterons » les astéroïdes pour en tirer notre substantifique moëlle et nous pourrons aller contempler de plus près Europe et Encelade, Titan et Triton, puis d’autres lunes et planètes dont les noms n’existent pas encore.

Il restera toujours des terres vierges et tout comme l’horizon elles seront toujours devant nous, des mirages ou des appels pour que, un jour, peut-être, nous y mettions la main.

****

Illustration de titre : le monastère de Sainte Catherine dans le désert du Sinaï est construit autour du tombeau de Sainte Catherine d’Alexandrie, là où le corps de la vierge, réputée pour sa science et sa force de conviction, fut déposée par les anges après son martyr. Ce sanctuaire, un temple pour nourrir l’esprit et un verger pour nourrir le corps, peut évoquer une base martienne. Rien d’inutile ; ce qui suffit.

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Index L’appel de Mars 21 10 22

Pierre Brisson

Pierre Brisson, président de la Mars Society Switzerland, membre du comité directeur de l'Association Planète Mars (France), économiste de formation (Uni.of Virginia), ancien banquier d'entreprises de profession, planétologue depuis toujours.

22 réponses à “Vivre, recycler, transformer, découvrir

  1. Homo erectus est sorti à pied d’Afrique il y a environ 1 million d’années, en direction du Nord, puis vers l’Est où il aurait créé et utilisé des embarcations pour vaincre des espaces maritimes, rejoindre l’horizon visuel et découvrir ainsi divers territoires nouveaux pour lui (Pascal Picq, 2019). Se lancer à la découverte de nouvelles planètes grâce aux multiples connaissances et techniques acquises n’est donc pas si nouveau pour l’être humain. Cette co-évolution, biologique et technique, n’est évidemment pas sans risques, mais Homo sapiens s’en est jusque là plutôt bien sorti.

    1. Exactement. L’homme s’en est plutôt bien sorti jusqu’à présent. Les Terres vierges sont maintenant dans l’espace. Elles présentent des difficultés environnementales mais pas plus que l’Europe ou l’Asie pour nos lointains ancêtres africains.
      N’ayons pas peur. Allons de l’avant; continuons l’Aventure!

  2. Merci pour cet article qui, en plus d’être intéressant, est beau par les espoirs qu’il suscite.

    C’est vrai que quand on pense à la beauté de notre système solaire, c’est d’abord à son patrimoine naturel qu’on pense comme, entre autres, les anneaux de Saturne ou la tache rouge de Jupiter. Mais vous, Monsieur Brisson, vous y ajoutez un patrimoine technologique et artistique qui finira par y exister. Ça ne peut que renforcer notre désir d’y aller pour l’admirer puis d’y ajouter notre trace à destination des visiteurs suivants.

    Mais, à propos de cette coexistence de la Vie et de la Terre, j’ai une question concernant les matériaux offerts à la Vie pour qu’elle y apparaisse et ceux qu’elle produit afin de se perpétuer, notamment le carbone. Sous forme de charbon, c’est la Vie qui a produit ce carbone. Mais, si elle a pu le produire à partir de ses propres matériaux, il a d’abord fallu qu’elle le trouve. Sous quelle forme existait le carbone avant l’apparition de la Vie.

    J’ai toujours pensé qu’il avait existé sous forme de méthane mais un étudiant m’a fait un jour l’objection suivante : avant la vie, l’atmosphère était riche en méthane et ne contenait pas d’oxygène alors que celle que nous respirons actuellement contient de l’oxygène et plus du tout de méthane. Donc, me dit-il, entre ces deux moments l’atmosphère a du contenir les deux or il s’agit d’un mélange explosif qui produit du CO2.
    Peut-être n’était-ce pas du méthane mais du CO2 comme sur Vénus et sur Titan ? Mais, en présence d’ammoniac, le CO2 ne conduit pas à la formation d’acides aminés ni de nucléotides. Que répond le planétologue ?

    1. Dans l’atmosphère de la Terre primitive il n’y avait pas d’oxygène moléculaire et contrairement à ce que pensaient Urey et Miller, il n’y avait ni ammoniac, ni méthane. Par contre il y avait beaucoup de CO2 et pas mal d’azote avec beaucoup de vapeur d’eau.
      On pense maintenant de plus en plus (Nick Lane) que la vie a dû apparaître dans le fond des Océans dans un milieu relativement chaud mais pas trop, au contact de flux basiques et acides (avec donc un différentiel de pH très élevé), typiquement dans les roches poreuses se développant au-dessus des failles parallèles aux ruptures des plaques océaniques (Lost City). La vie ne serait remontée en surface qu’ultérieurement (cyanobactéries) et l’oxygène résulterait du rejet métabolique de cette seconde forme de vie qui respirait du CO2.
      Le carbone était dans le CO2 de l’atmosphère qui était en partie alimenté par le volcanisme extrêmement puissant des premiers temps (croûte en formation, nombreuses ruptures).

  3. L’homme sera difficile à mettre en sécurité sans un environnement qui assure sa survie. Sur terre, il est dépendant de bien d’éléments autres que lui-même. Le ton de cet article est poétique aujourd’hui mais il pose un problème que nous ne pourrons sous-estimer: qu’est-ce que l’homme devra emporter avec lui pour survivre loin de la terre? Des animaux à élever ou si vous préférez des bactéries? des plantes pour manger ou sécuriser son atmosphère, son lieu de vie? des substances rares pour fabriquer des médicaments ou autre chose? Il faudra un tri qui ne sera pas facile. L’homme est le résultat d’une évolution non seulement de son espèce mais aussi de son milieu nourricier et son évolution future sera fortement influencée par le milieu sur la nouvelle planète. Donc, plus il emmènera de moyens de se défendre et de s’adapter, mieux ce sera. On ne pourra tout emporter de ce qui est sur terre et ce serait bien de laisser ici le bacille de Koch ou le virus de la covid! Bientôt, il y aura sur la terre plus d’hommes que cette planète ne peut en supporter. Eviter la guerre et des morts regrettables (qui ont déjà commencé avec le réchauffement) sera le plus raisonnable. Ne parlons plus de l’esprit d’aventure._Autre point extrêmement intéressant. Les questions que pose Monsieur JEAN-JACQUES LOUIS: les tout débuts de l’oxygène. La terre dans son jeune temps était coutumière des cataclysmes, ne serait-ce que par les volcans, les météorites, les changements chimiques de l’atmosphère, du sol. Compétitions terribles gagnées par l’oxygène??? Pouvoir répondre à sa question finale serait intéressant pour connaître l’apparition de la vie si ce n’est sa continuation.

    1. Vous évoquez le problème passionnant de l’Arche de Noé. On peut / doit réfléchir à ce qu’on doit prendre avec soi si on veut survivre ailleurs. Un peu de tout certainement, non seulement des végétaux et des animaux pour se nourrir mais aussi des insectes pour recycler nos déchets et d’autres pour polliniser nos plantes à fruits et puis une certaine diversité pour éviter les culs de sacs auxquels pourraient nous conduire l’évolution darwinienne dans un environnement nouveau.
      Choix complexes et difficiles! Le plus sera certainement le mieux mais dans notre Arche notre volume et notre masse seront limités!

  4. “Ce sanctuaire, un temple pour nourrir l’esprit et un verger pour nourrir le corps, peut évoquer une base martienne. Rien d’inutile ; ce qui suffit.”

    Les premiers moines qui se sont installés au sud du Sinaï aux IIe et IIIe siècles fuyaient les persécutions.
    De même, ne pourrait-on imaginer qu’une telle base martienne puisse servir un jour à des transfuges terriens fuyant quelque révolution mondiale due, par exemple, à une économie tombée en panne à cause d’un virus invisible de moins d’un dix-millième de millimètres, ou à quelque catastrophe naturelle?

    De plus, le monastère de Sainte Catherine abrite la plus importante collection de manuscrits anciens au monde – plus de quatre mille, écrits en grec, copte, syriaque, arabe, hébreu, arménien, géorgien, valaque, slavon -, qui en font le second centre de recherches pour les bibliophiles, philologues et érudits de tous pays après la bibliothèque du Vatican. Les deux mille deux cent icônes grecques et russes, mosaïques et calices du monastère reflètent eux aussi deux mille ans d’histoire.

    Cette fabuleuse bibliothèque multilingue, sans doute le plus important témoignage de l’époque hellénistique et romaine, préservée grâce au climat sec du désert est classée depuis 2002, comme le site entier au patrimoine mondial de l’UNESCO. Elle est aujourd’hui reproduite sur ordinateur mais menacée par l’homme bien plus que par la nature depuis l’attaque djihadiste contre le site, survenue le 18 avril 2017. Ces précieux manuscrits, une fois digitalisés, ne pourraient-ils être transférés par voie électronique et reconstitués sur la future base martienne, dont ils contribueraient à constituer la bibliothèque et ainsi préserver une partie de la mémoire de l’humanité? Car sans un tel patrimoine, on voit mal quel avenir peut avoir une cité spatiale sans passé.

    Enfin, et c’est peut-être ce qui peut agacer le plus les islamistes, Chrétiens et Musulmans vivent en paix dans ce lieu unique, le plus ancien monastère au monde encore habité, depuis 14 siècles, et ceci malgré guerres, révolutions, conquêtes, tremblements de terre, famines et autres catastrophes. Sur la page Internet du site (http://www.sinaimonastery.com/index.php/en/), on apprend que le prophète Mohammed lui-même a visité les lieux, déjà très connu à son époque, et a rédigé à la demande des moines une lettre de protection. Cette cohabitation de 1400 ans, les islamistes cherchent aujourd’hui à la briser.

    Si la future base martienne pouvait refléter, ne serait-ce qu’en partie, une telle cohabitation pacifique alors l’aventure mériterait pleinement d’être tentée.

    1. Vous avez eu raison de donner des détails sur la belle histoire du monastère de Sainte Catherine du Sinaï.
      C’est notre Histoire, celle qui remonte jusqu’aux racines de notre Civilisation et il faudra toujours la conserver au mieux pour pouvoir « éternellement » s’y référer.
      J’avais pensé (et j’ai écrit un article de blog sur le sujet) construire sur Mars une Arche de Noé comme au Spitsberg on a construit une « Svalbard global seed vault ».
      De toute façon on devra construire un tel conservatoire pour préserver et utiliser en cas de besoin la richesse de vie à laquelle a abouti le travail / la gestation de notre planète. Il devra être étendu aux semences animales et aussi à toutes nos créations numériques. Les Martiens auront besoin de pouvoir utiliser tout ce qui se trouve dans les banques de données terrestres, en temps réel (sans attendre de 6 à 44 minutes une réponse à leurs interrogations). Et pour ce faire, la seule solution sera de créer des data-centers sur Mars. Ces data-centers outre qu’ils seront vitaux pour les martiens seront des back-ups de toutes les richesses intellectuelles que l’on a créées sur Terre. Accessoirement ils ne réchaufferont pas l’environnement terrestre mais l’environnement martien…qui en a sérieusement besoin.
      Je ne sais pas si vous avez remarqué mais le Monastère se présente comme une forteresse. Une évocation magnifique du rattachement des Martiens à la Terre, serait de créer sur leur planète une base (le data-center ?) sur ce modèle de Sainte Catherine. Imaginez l’image : un dôme de verre recouvrant une copie de notre symbole commun, dans un paysage désertique comparable à celui de l’original. Ce serait en quelque sorte l’arrivée sur Mars de notre cordon ombilical !
      De la science-fiction ? Aujourd’hui j’espère plutôt de l’anticipation, une suggestion (une prière ?) pour ceux qui viendront après moi.

      1. En effet, le monastère a été construit au VIe siècle sur ordre de l’empereur Justinien pour servir de forteresse à la demande des moines qui souhaitaient se protéger des attaques de bédouins. Toutefois, les documents qui permettent d’en attester la construction sont très peu nombreux. Seuls deux documents, rédigés à une époque tardive (sous l’occupation ottomane) en mentionnent la construction. Traduits par des chercheurs de l’Université de Genève*, l’un des documents, le “codex arabe 692”, évoque les doléances des anachorètes du Sinaï avant la
        construction du monastère et leur décision d’envoyer une délégation auprès de l’empereur Justinien. Celui-ci souscrit à ses demandes et ordonne de construire et achever le monastère sur le site du Buisson ardent, un site pourvu d’eau. Les attaques des bédouins ne cessant pas, Justinien établit des gardes ou des serviteurs depuis “le pays des FlÁ¿” au service des moines; des gardes leur sont également envoyés depuis l’Égypte.

        La construction est entreprise probablement de 548 à 562. Les inscriptions grecque et arabe au-dessus de la porte d’entrée occidentale donnent 527 comme l’année de la fondation. Cependant, ces inscriptions se basent sur des sources anciennes peu crédibles. Des petits canons sont installés sur les fortifications. Sainte Catherine est donc bien une forteresse déguisée en monastère, preuve que canon et goupillon font de tout temps bon ménage. Après tout, même le Vatican a sa garde rapprochée.

        L’idée de mettre la réplique du site sous cloche dans l’environnement martien est intéressante (je connaissais les cloches à fromage, mais pas encore celles à… monastères). Pourtant, j’imagine mal qu’une reproduction conforme à l’original puisse être d’une quelconque utilité pour les futurs anachorètes martiens. Seule une petite partie du site actuel est accessible aux visiteurs, les autres sections du bâtiment étant réservées aux moines (au nombre d’une vingtaine aujourd’hui, pour plus de six cent au moyen âge).

        Quant aux futurs “data centers”, sans doute pourraient-ils constituer une précieuse banque de données du savoir humain indispensable à préserver pour assurer la survie des martionautes. N’était-ce pas le projet de Ted Nelson et de Vannevar Bush, précurseurs du Web, qui proposaient de faire un livre unique de tous les livres du monde, une sorte d’hyper-Wikipedia? N’était-ce pas déjà le rêve de Démétrios de Pharos, cet érudit platonicien nommé par Ptolémée 1er dans ce but: rassembler tous les livres du monde en un seul lieu, comme autrefois à Alexandrie, et transformer le monde en un vaste et unique livre, accessible à tous?

        Science-fiction ou anticipation, puisque les moyens techniques existent, pourquoi ne pas réaliser ce rêve sur Mars? Sans doute ne serons-nous plus là pour en voir ne serait-ce que l’ébauche.

        * “La fondation du monastère Sainte-Catherine du Sinaï selon deux documents de sa bibliothèque: codex Arabe 692 et rouleau Arabe 955”, par Jean-Michel Mouton et Andrei Popescu-Belis, Université Lumière-Lyon 2 – Université de Genève, Collectanea Christiana Orientalia 2 (2005), pp. 141-205.

        1. Vous écrivez “Pourtant, j’imagine mal qu’une reproduction conforme à l’original puisse être d’une quelconque utilité pour les futurs anachorètes martiens”. Mes réponses:
          1) Je trouve la structure de forteresse assez adéquate à une base martienne (les murs sont très épais, construits avec les matériaux locaux et sans ouverture en dehors de l’accès). NB: la forteresse ne serait pas exactement “sous cloche” car ces murs formeraient la base de la cloche et seraient complétés par un dôme hémisphérique scellé au dessus de la muraille (on pourrait tricher un peu en donnant à la muraille une forme arrondie et non quadrangulaire!).
          2) La ressemblance avec le monastère serait évidemment voulue comme symbole. Si on avait gardé le plan de la bibliothèque d’Alexandrie, on aurait pu également en reprendre l’image mais je doute que cette bibliothèque ait été conçue comme une forteresse (mais même si elle l’avait été, elle aurait sans doute brulé!)

  5. Très jolie vision de l’exploration spatiale. Mais ne soyons pas naïfs au sujet de la planète Terre: nous avons moins de 10 ans pour redresser la barre en changement climatique et autres catastrophes environnementales liées (biodiversité et préservation des ressources en eau potable) car le vaisseau spatial Terre (selon certains ici le seul à avoir la vie consciente dans zout l’univers) est en train de mourir pour assouvir des passions déjà jugées iréalistes selon Aristote : richesses infinies sur une planète limitée et finie. https://desdemonadespair.net/2021/11/honest-government-ad-net-zero-by-2050-feat-greta-if-you-take-all-our-promises-and-add-them-together-that-puts-us-on-track-for-still-very-much-fucked-by-2050.html

  6. C’est pour cela qu’il faut aller sur Mars. Cela nous amènera à concevoir des appareils, des techniques de survie pour le temps futur où, sur terre, il faudra sortir de son appartement en scaphandre réfrigéré ou climatisé et avec une réserve d’air non-empoisonné. Ceci dit, ne désespérez pas de l’homme. Quand il est terrorisé il est capable de se surpasser en inventivité, en productivité, en audace. Avec tout mon respect.

  7. Avec votre respect, dans le contexte de la lutte des ingénieurs environnementaux sur Terre depuis plus de 55 ans, sauvons d’abord les merveilleuses conditions de vie sur Terre (changement climatique avec 10 à 15 ans maximum pour redresser la situation, biodiversité à restaurer par des techniques de permaculture et agroforestrie connues, ressources en eau potable et ressources minérales essentielles dont le phosphore avec un stock non-recyclé limité à 100 ans)…
    Dans ce contexte, le 11 millions de dollars de subventions par jour à l’industrie des énergies fossiles est un scandale mondial tout comme l’omerta sur les accidents nucléaires mineurs en France (on vient d’apprendre ce mois-ci que du plutonium radioactif a été déversé régulièrement dans la Seine en 1980), Sally Field en Angleterre et Point Lepreau au Canada… La Terre doit absolument faire sa transition énergétique vers une éco-efficience et une majorité en ressources renouvelables à l’horizon 2035 et intégrer la fusion nucléaire à l’horizon 2050.

    Quant à Mars ensuite et d’abord la Lune, SpaceX devra démontrer à la société civile (Cité d’Aristote) qu’elle peux répondre aux normes minimales d’hygiène (stop aux toilettes défectueuses) et surtout respecter les lois environnementales et de sécurité, lois qui ont été violées à plusieurs reprises en 2020 et 2021. N’oublions que SpaceX dépend depuis 20 ans des contrats gouvernementaux pour sa survie (socialisation des risques et pertes vs capitalisation des profits) et n’est pas encore allée autour de la Lune ce qui est moins impressionnant que ce que la génération de ma sœur et moi (1968-1973) avons vécu durant notre enfance.

    Notre génération est extrêmement sceptique devant le soi-disant tourisme spatial qui pourrait sembler être un progrès seulement si nous étions… en 1961…

    Finalement, voir comment William Shatner (le Capitaine Kirk qui souffre de la même maladie en acouphènes constant que moi depuis l’année de ma naissance) a 90 ans a décrit la MORT de l’espace hors de la fragile couche atmosphérique qui supporte nos vies lors de son retour sur Terre et réaliser comment Jeff Bezos a interrompu son discours en voulant asperger de champagne un Shatner dégoûté démontre le manque de vision humaniste de l’exploration spatiale actuelle versus le caprice des milliardaires …

    En passant, je suis allé au Mont Sinaï et ai visité le monastère au pied du Mont. Ce qui manque au monastère terrien est la vue à partir du sommet. Le bâtir dans les mêmes conditions à l’horizon 2060 ou au sommet du Olympus Mons ?

    1. Moi non plus je ne suis pas d’accord pour le « d’abord ». Comme déjà expliqué maintes fois dans ce blog, l’action exclusive pour « sauver la planète » n’a aucun sens. Que vont faire les autres, ceux qui n’ont pas une compétence particulière pour agir dans ce « combat » ? Se croiser les bras et attendre ? Et même si on décidait « du jour au lendemain » d’appliquer tout l’argent du monde à la “lutte pour le climat”, il n’y aurait pas assez d’objets pour utiliser les dépenses. L’économie est un équilibre qui évolue doucement en fonction des partenaires qui en sont les acteurs. La bousculer n’a aucun sens et l’orientation se fait par l’évolution de la demande et de l’offre qui s’ajustent sans cesse. Les hommes sont devenus conscients qu’ils ont une action sur leur environnement et c’est une bonne chose. Mais ce sont les hommes en tant que consommateurs, qui ne demandent plus de sacs plastique et les industriels qui s’adaptent en offrant à la vente des sacs en papier. Les écolo-extrémistes qui détruisent et qui cassent et qui interdisent n’ont aucune place dans un monde civilisé. Ce sont des brutes ignares qui risquent simplement de casser la machine économique qui fait vivre les 8 milliards d’individus qui peuplent la Terre.
      Et si par malheur nous n’arrivions pas à « sauver » la Terre, que resterait-il de nous si nous n’allons pas sur Mars ? Faire en sorte de s’installer sur Mars, ce n’est peut-être pas « sauver la Terre » mais ce serait au moins sauver l’espèce humaine, ce qui serait l’essentiel (car sans espèce humaine, la Terre n’aurait aucun intérêt). Il faut aussi voir Mars comme un joker ou une bouée de sauvetage.
      Quant à votre obsession contre la fission nucléaire je ne la comprends pas. La fission nucléaire est totalement neutre en carbone et c’est une énergie propre. Il suffit de retraiter puis in fine d’enterrer les matières irradiées et cela représente des volumes infinitésimaux par rapport à l’énergie libérée et utilisée pour vivre.
      Par ailleurs, contrairement à vous, je crois au progrès. Depuis la création d’Airbus dans les années 80, la masse d’un avion (pour une même masse utile transportée) a été divisée par deux grâce aux nouveaux matériaux et au nouveau profilage, et la consommation de carburant divisée également par deux grâce à l’évolution des techniques de raffinage et à celle des techniques de combustion.
      Enfin le tourisme spatial est un des moyens de rentabiliser les lancements dans l’espace profond, qu’ils soient scientifiques ou non. Donc c’est une très bonne chose qu’il y ait des clients « pour s’envoyer en l’air » et qui payent pour ça (il y a quantité de dépenses tout aussi inutiles et qui va tirer la ligne entre ce qui l’est et ce qui ne l’est pas ?). Le coût unitaire des lancements « sérieux » sera réduit d’autant.

  8. à FRANCOIS DONNEUR: Je suis d’accord avec tout ce que vous écrivez sauf le mot “d’abord”. L’effort pour sauver la planète terre, l’écologie doivent être menés de pair avec le progrès dans l’exploration de l’espace (mettre à l’abri des humains pour repeupler la terre après une catastrophe). Tout simplement parce que c’est le même combat: sauver l’humanité de la destruction. Vous allez avoir bien du mal à stopper la voracité des patrons, des gouvernants, des ouvriers même. Ils veulent gagner plus, commander plus, avoir plus de confort, de luxe. Et c’est une avidité sans fond, hubris. Limiter les naissances sera aussi difficile: sans les enfants notre vie a peu de sens, pensez aux pays qui considèrent qu’une population nombreuse est facteur de puissance (Maghreb, Afrique, Inde…). Et je ne reviens plus sur les dangers comme météorites, épidémies invincibles, énormes accidents dont vous parlez, guerres folles (Taïwan?). Vous avez conscience du fait que l’on aura bien du mal à calmer les tenants du nucléaire tout simplement parce les besoins croissants d’électricité demanderont cette énergie. Quant à exiger des gens de se serrer la ceinture, de diminuer leur consommation en tout: illusion. On s’y mettra quand il sera trop tard! Vous avez beaucoup de souhaits plus que respectables mais avez-vous le pouvoir sur le monde entier? Etre réaliste est la condition pour “persévérer dans son être” comme disait mon professeur de philosophie! “manque de vision humaniste de l’exploration spatiale” non, non! Et même si c’est faire le bonheur des gens malgré eux.

  9. Nous vivons avec un CAPITAL NATUREL, seulement. Sans la nature, nous ne sommes rien et ce sont les INCONSCIENTS qui tuent la poule aux œufs d’or sur Terre. L’exploration martienne ne peut vivre que des dividendes vitaux de la Terre. Au lieu de vivre sur les intérêts et dividendes de la Terre (et faire du recyclage adéquat comme dans le titre), nous entamons chaque année son capital climatique, de biodiversité, des eaux, des minéraux essentiels à la vie et terres rares. Sur les 5 éléments précités, nous allons droit dans les 10 à 15 ans à venir vers 3 catastrophes majeures et d’ici un siècle pour les 2 autres. La FINANCE doit être au service de L’ÉCONOMIE. L’ÉCONOMIE doit être au service de la SOCIÉTÉ. La SOCIÉTÉ doit être au service de L’ENVIRONNEMENT pour PRÉSERVER ET AMÉLIORER le CAPITAL NATUREL, afin de vivre de ses intérêts… Économie Environnementale classique que j’avais déjà appris dans les années 80s et compatible avec la Philosophie d’Aristote. Voilà le nouvel HUMANISME indépendant du lobby pétrolier, subventionné à coup de 11 million de dollars la minute afin de bien détruire le MARCHÉ émergent des énergies renouvelables et de fusion nucléaire. Encore AUJOURD’HUI, par exemple en Ecosse, les moyens allouées à la RECHERCHE pétrolière et gazière sont DIX fois plus importants que ceux alloués au renouvelable et à la fusion nucléaire.

    L’exploration spatiale doit être au SERVICE de l’Environnement et de la Société et NON de la Finance. SpaceX pour la Lune dépend de la Société à travers la NASA. En tant que suisse et français (deuxième puissance spatiale), il est temps que je mette les pendules à l’heure sur ce que l’on veut. La Lune doit être valorisée en premier mais pas n’importe comment afin d’apprendre. Mars sera toujours là en état donc l’urgence n’est pas justigiée contrairement à la protection IMMÉDIATE de la Terre…

  10. Comme le soulignait Albert Camus en 1948, on ne débat plus des idées mais on invective ( “brutes ignares” et “éco-extrémistes selon M. Brisson) transformant l’adversaire d’être humain en silhouette ce qui est contraire au débat des idées et recherche de la vérité par la contradiction d’Aristote.

    La NASA vient d’annoncer que l’homme débarquera sur la LUNE en 2025 AU PLUS TÔT… ce qui confirme mon propos précédent : c’est la Société qui décide et l’Économie qui exécute en matière d’exploration spatiale.

    En plus, ici on ne se donne même pas la courtoisie de répondre à ma question du monastère sur Mars et Olympus Mons…

    Pour la fusion nucléaire, une entreprise promet pour son réacteur plastique de 8ème génération en 2024 d’atteindre la rentabilité et utilisera du deutérium pour produire l’hélium 3, sa principale source d’énergie. Et comme il y a une quantité considérable d’hélium 3 sur la Lune, on peut raisonnablement envisager que l’ère de la fission nucléaire touche à sa fin (fiascos et scandales des EPR) et faire place à la fusion nucléaire beaucoup plus environnementale et efficace théoriquement technologie qui révolutionnera ensuite le spatial…

    1. à Monsieur Donneur. C’est vrai que le désir de richesse gouverne le monde. Alors il faut “sauver les meubles” malgré ça! Une minorité de scientifiques fera cela. Et vous citez les prédictions de la NASA comme référence mais Elon Musk est plus actif et optimiste. D’autre part il y a les Chinois. Notre mauvaise connaissance de leur langue nous empêche de bien connaître leurs exploits et prévisions. Comment ont-ils fait atterrir leur module sur Mars sans le système de cordes des Américains? J’aurais tendance à soupçonner qu’ils sont déjà plus en avance que les USA, qu’ils sont déjà maintenant la première puissance du monde mais qu’ils gardent du secret pour faire une bonne surprise si on les embête à propos de Taïwan.

  11. Et finalement, DERNIÈRE INTERVENTION sur ce volet : mon rapport au PROGRÈS et l’exploration spatiale. Ne me CENSUREZ PAS car j’ai un droit de réponse sur toutes vos accusations, M. Brisson, et si vous utilisez les ciseaux, j’irai me plaindre AU-DELÀ de “Le Temps”: comme Victor Hugo, je me bats pour la liberté de pensée et d’écrits.
    1) Il est amusant de m’accuser de ne pas “croire” (tiens, vous aimez la Religion maintenant) au “Progrès” (technologique) alors qu’en tant qu’ingénieur environnemental, je n’ai pas que pratiquer ce progrès en technologies pour notamment :
    – Réduire la pollution D’EAU d’une usine
    – Éliminer les gaz qui détruisent la couche d’ozone dans une usine (et MERCI pour la volonté politique de Thatcher, Reagan et Mitterrand à ce sujet)
    – Augmenter le taux de RECYCLAGE des déchets de plus de 80% dans 50 usines
    – Réduit de plus de 50% en 10 ans l’empreinte climatique de 50 usines et LEURS FOURNISSEURS.
    2) A chaque Progrès vient des Rè-grès (Olivier Recrus, 1906). Nous devons évaluer le coût HUMANISTE vs les bénéfices MATÉRIALISTES… Si un cerveau humain est mis dans un ordinateur et voyage dans l’espace, est-il vraiment un HUMAIN sans les sensations venant de son organe principal, la peau…
    3) Le changement climatique est connu officiellement depuis Novembre 1965 : rapport PUBLIC de 32 pages d’experts américains et validé par le Président LBJ. POURQUOI CASSONS-NOUS les technologies renouvelables et de fusion nucléaire par les subventions à 11 million de dollars par minute aux Énergies fossiles caduques et polluantes ?
    4) Nous avons TOUTES les solutions technologiques pour réduire et améliorer à la source la qualité et quantité des gaz à effet de serre. Les obstacles viennent de la FINANCE non-durable depuis 56 ANS… (VOIR POINT 3)
    5) Notre génération et les suivantes ne veulent que l’on procrastine ENCORE pour installer les nouvelles technologiques de lutte pour l’environnement en raison des catastrophes qui vont arriver dans 10 à 15 ans
    6) Exploiter l’hélium 3 sur la Lune aidera à la transition vers la FUSION NUCLÉAIRE.
    7) Une fois la transition vers la fusion nucléaire faite, on peut aller sur Mars de manière plus logique et DURABLE que ce que propose Musk, biberonné par la NASA…
    8) Pour remplir les points précédents, il faut une véritable PLANIFICATION forte PUBLIC-PRIVÉ, car l’impro actuelle avec “touristes” pour soi-disant payer les vols vers Mars tient aussi bien la route que MARS ONE: une très grande chance d’aller dans le décor et de tuer l’exploration soatial à tout jamais par des échecs terribles … Quant on ne sait pas gérer des toilettes spatiales, on a le droit de se demander si on peut vraiment aller sur Mars avec ce type de gestion non-rigoureuse …

    1. Vous me fatiguez Monsieur Donneur. Votre avalanche de commentaires et votre agressivité peuvent être qualifiés de harcellement.
      Si vous m’envoyez un seul autre commentaire enflammé, je vous censure, que ça vous plaise ou non.

      1. Je note:
        1) Aucunes réponses sur le fond
        2) Aucune réponse pour le monastère à Olympus Mons
        3) En tant que Doctorant apprécié par les Docteurs en Finance durable, Économie, Sociologie et Écologie avec 35 ans de succès de gestion environnementaledans le secteur privé, pour m’avez profondément insulté (brute ignare) et atteint mon honneur eg si vous me censurez, je vous envoie un procès pour insultes et atteinte à l’honneur. Je suis extrêmement sérieux. J’aime rire mais il y a des limites…

        1. Monsieur Donneur, je suis le modérateur de ce blog. Vous passez votre temps à le perturber en postant des fleuves de commentaires agressifs et souvent hors de propos, en exigeant que tout le monde agréé à vos marottes. Réflexion faite et plutôt que l’annuler, je laisse votre dernier commentaire à l’appréciation des lecteurs comme témoignage de vos exagérations et de votre comportement inadmissible.

Les commentaires sont clos.