Un monde idéal mais pas du tout politiquement correct

Imaginons que dans le contexte actuel, un gouvernement propose ou décide (selon le degré de démocratie des institutions du pays) que des ressources publiques importantes seront affectées à l’implantation de l’homme sur Mars. Ce serait un tollé dans une bonne partie du monde politique et dans les media !* Mais que nos opposants se rassurent, cela n’arrivera pas et c’est bien cela qui personnellement me désole et m’inquiète car les Etats ponctionnent de plus en plus leurs résidents et disposent de plus en plus des richesses qu’ils produisent, les empêchant de développer librement et en responsabilité leur propre projet (comme par exemple celui que j’évoque) puisque dans la plupart des pays, ils ne peuvent plus le réaliser avec leurs seuls moyens.

*j’ajoute évidemment un bémol pour les Etats-Unis, à retirer ou à introduire selon la présidence et je ne parle pas de la Chine!

Le problème c’est que notre communauté humaine est devenue dans son ensemble, frileuse, repliée sur elle-même et plus intéressée « par son nombril » que par les grands espaces. Ce qui prime aujourd’hui, c’est la défense de la vie à tout prix (jusqu’à l’absurde), la protection sanitaire (« la santé ») et sociale (la « solidarité »), l’égalité « à tous crins » (« à chacun selon ses besoins »), le ruminement d’un passé apparemment non digéré car mal connu ou compris (la destruction des statues par nos « bovins » contemporains !), le principe de précaution (la peur). Pour résumer nous ne sommes plus à l’époque de John Kennedy !

Je n’aime pas ces « nouveaux » principes. Je suis personnellement partisan d’un autre système de valeurs et, en particulier, de l’inégalité financière, conservée* ou construite par la capacité et le travail, pourvu qu’elle soit assortie, au départ, de l’égalité des chances de chacun assurée par l’éducation obligatoire pour les enfants et adolescents et qu’elle s’exprime dans le cadre d’une compétition loyale c’est à dire de l’égalité des droits (y compris celui à l’information). Le corollaire est de cantonner la solidarité (donc l’« assistance »), certes indispensable, à son minimum nécessaire. Je chéris la liberté plus que tout ; l’Etat ne devrait exister que pour faciliter son expression, collecter les quelques impôts (proportionnels et non progressifs) utiles au fonctionnement des services publics indispensables, et faire respecter l’ordre et la loi. L’inégalité n’est pas une supériorité ni une infériorité mais une différence, c’est la vie même, c’est ce qui force à changer, à échanger, à apprendre, à se comparer, à progresser. L’inégalité financière c’est, de fait, la possibilité d’initiatives individuelles consistantes pour ceux qui disposent des moyens susceptibles d’en permettre la réalisation. C’est aussi la possibilité pour un individu ou un groupe d’individus librement associés, de faire des choix différents de ceux d’une collectivité représentée imparfaitement par une administration au service d’un pouvoir politique souvent démagogique, et de pouvoir mener à bien ces choix en en prenant seul(s) la responsabilité (donc le risque de perte ou la chance de succès et le droit de disposer de ses fruits pour continuer ou recommencer).

*NB: je ne critique pas les héritiers. Ils bénéficient certes d’avantages « au départ » mais quels parents ne souhaitent pas aider leurs enfants? D’autre part, dans le courant d’une vie, les avantages hérités sont rapidement remis en cause par la compétition et maintenir une « fortune » est presque aussi difficile que de l’acquérir. On le constate dans les familles. La troisième génération n’a le plus souvent plus beaucoup d’avantages par rapport à ses contemporains qui n’ont pas eu la même chance, même dans les pays libéraux où les impôts sur les successions sont moins lourds qu’ailleurs. Vouloir persécuter les héritiers relève plus de la jalousie que du souci de l’efficacité économique d’autant que certaines dynasties (celle des Rockefeller par exemple) ont eu un impact économique et social remarquablement positif pour tous.

Je reprends:

Malheureusement l’Etat moderne ou plutôt le groupe de ceux qui l’incarnent, « ces Messieurs de l’Etat » comme disait Frédéric Bastiat, prélève de plus en plus d’impôts et il le fait inéquitablement en ponctionnant toujours davantage « les plus riches », c’est-à-dire ceux qui pourraient investir indépendamment du « groupe »*. Son premier objectif est en effet de réduire les inégalités puisque la masse des électeurs (dont certains ne payent même pas d’impôts directs et ne vivent que d’aides ou de subvention) croit, à tort, que contraindre « tout le monde » à l’égalité est dans son intérêt. Son second objectif, qui découle du premier, est de gérer collectivement la richesse créée par tous, selon la fiction d’un gouvernement démocratique agissant pour le bien commun puisque élu par une majorité de la population, et incarnée par des fonctionnaires désintéressés. Or laisser l’affectation du capital produit, aux décisions d’une administration sous le contrôle d’un pouvoir politique démagogique (pente naturelle de la démocratie, comme le dit très bien Tocqueville), c’est le gage de la continuité dans la médiocrité. Cette caste de gens qui n’ont rien gagné mais simplement prélevé, ne veulent que répartir sans construire (ou, au mieux, ne pas plus construire que répartir). Leurs projets sont par nature principalement consensuels, curatifs, palliatifs, très peu innovants. Et lorsqu’ils tentent d’être innovants, ils se préoccupent d’abord de ce qu’ils appellent le « bien commun », l’emploi, la sécurité pour tous, toutes préoccupations tièdes, peu créatrices de richesses mais débilitantes et appauvrissantes, non seulement pour les personnes ponctionnées mais pour l’ensemble de la population. En effet tous ne peuvent bénéficier suffisamment de la création de ces nouvelles richesses forcément limitées au niveau de chacun, du fait d’une dynamique trop faible car sans perspective séduisante ou trop diluée. Les fonctionnaires non seulement n’aiment pas les projets audacieux (pour ne pas utiliser le terme « fou » qu’ils emploieraient volontiers), mais ils n’ont pas davantage le souci de la fructification (i.e. de la rentabilité) puisqu’ils savent que par leur capacité à prélever ils disposeront toujours des ressources nécessaires et que personnellement ils resteront rémunérés. Ni le goût de l’aventure, ni l’espoir de gain pas plus que le risque de perte ne sont des motivations, au contraire du souci de plaire** qui reste constant.

*bien entendu tous les hommes politiques ne sont pas égalitaristes donc totalitaristes mais les tendances à toujours plus d’étatisme et de socialisme qui conduisent à un état obèse, véritable cancer qui pompe toute la substance de l’être social, sont extrêmement lourdes. Les vrais libéraux sont extrêmement rares, surtout en France mais même en Suisse et surtout en Romandie, ces jours.

**à leurs supérieurs hiérarchiques ou aux dirigeants politiques, eux-mêmes et indirectement à la masse de leurs électeurs. Cela est d’autant plus vrai me semble-t-il, que la structure étatique est hiérarchisée et centralisée et que les hommes politiques n’exercent aucune profession en dehors de la poursuite de leur carrière politique, comme en France (ce qui n’est pas le cas en Suisse) et sont donc coupés des réalités. 

Tout au contraire, la personne privée qui s’est enrichie par son travail et/ou qui veut préserver un capital acquis ou hérité, ne va pas chercher à en faire profiter tous « les autres » indistinctement. Elle va s’efforcer de le préserver ou de l’augmenter et, pour le maintenir au moins à son niveau, de le faire fructifier par l’investissement tout en satisfaisant, souvent, une passion ou un désir de création. Mais l’investissement va être « pesé » avant d’être réalisé, en fonction des risques et de l’intérêt qu’il présente (financiers mais non seulement). Dans cet esprit, la personne privée ne va en faire profiter avec précaution et attention que ceux qui contribuent efficacement à ses côtés à son projet car elle sait que celui-ci ne sera validé, ou sanctionné, que par le succès, ou par l’échec, qu’il recueillera sur le marché. Un mauvais projet meure s’il ne recueille pas l’adhésion d’une demande. Une personne riche perd sa richesse et, tout aussi grave, elle ne peut réaliser son rêve, si elle ne sait pas la gérer.

Le système capitaliste ainsi décrit est un gage d’efficacité (gestion du risque pour le moindre coût), de justice (échec des mauvais projets, récompense des bons) et in fine d’avantages pour tous (les gens productifs qui travaillent avec perspicacité sont recherchés et récompensés par les détenteurs de capitaux, les autres sont incités à faire aussi bien qu’eux).

Je rêve d’un monde ou les Bill Gates, les Jeff Bezos ou les Elon Musk, quel que soit leur pays (car il est certain qu’il y en a potentiellement ailleurs qu’aux Etats-Unis), auraient carte blanche, c’est-à-dire où ils n’auraient pas à payer d’impôts pour toutes sortes de causes inutiles. Je rêve d’un monde où l’Etat ne s’occuperait que des fonctions régaliennes et que pour le reste, il « laisserait faire » ! Je rêve d’un monde d’initiatives et de responsabilité. Dans ce monde je paierais un GAFA parce qu’il me rend service, plutôt qu’un Etat qui se goinfre sans contrepartie. Dans ce monde, la recherche, l’astronautique, l’exploration, mais aussi le soin des autres ou de l’environnement, toutes les passions humaines auraient toute leur place pour s’épanouir pour autant qu’elles soient portées par des individus, un monde où il suffirait de vouloir pour décider de faire.

NB: cet article a été écrit à titre strictement personnel et ne peut absolument faire présumer l’adhésion des autres membres de la Mars Society Switzerland aux idées exposées.

Illustration de titre : détail du panorama pris en Novembre 2019 depuis Vera Rubin Ridge sur les pentes du Mont Sharp au centre du Cratère Gale par la caméra Mastcam de Curiosity, crédit NASA/JPL-Caltech/MSSS. Cette Terre est vierge, elle nous attend pour donner ses fruits.

Pour (re)trouver dans ce blog un autre article sur un sujet qui vous intéresse, cliquez sur:

Index L’appel de Mars 20 08 22

Pierre Brisson

Pierre Brisson, président de la Mars Society Switzerland, membre du comité directeur de l'Association Planète Mars (France), économiste de formation (Uni.of Virginia), ancien banquier d'entreprises de profession, planétologue depuis toujours.

21 réponses à “Un monde idéal mais pas du tout politiquement correct

  1. Quelqu’un peut-il me dire ce que sont devenus les Yes Men ?

    À vrai dire, quand j’ai lu dans cet article qu’il faudrait payer les GAFA qui nous rendent service, j’ai cru que c’étaient eux qui avaient hacké le site de Pierre Brisson.

    Si nous voulons favoriser la recherche, entre autres dans le domaine de l’exploration planétaire, je pense qu’il faudrait créer un système fonctionnant comme WikipediA. Sans hiérarchie et où chacun verse les impôts qu’il juge légitimes.

  2. Je rejoins en grande partie votre vision de la société mais j’y détecte toutefois quelques naïvetés .

    « Le système capitaliste ainsi décrit est un gage d’efficacité (…) »

    Malheureusement notre époque est en train de démontrer le contraire.
    Les dérives sont nombreuses : favorisation des rentiers, création de millions de jobs inutiles et parasitaires par des multinationales assises sur leurs rentes de situation, inflation de la bureaucratie, promotion des médiocres.

    On a plus l’impression de se retrouver dans le bon vieux système communiste d’antan que dans le capitalisme dynamique et créatif que vous décrivez.

    « « les plus riches », c’est-à-dire ceux qui pourraient investir indépendamment du « groupe » »

    Contrairement aux anciennes génération de très riches individus qui pensaient souvent que leur succès induisait une certaines responsabilité auprès de la société qui leur avait permis de s’enrichir, les nouvelles générations des plus riches cherchent avant tout à se départir de toute forme de responsabilité. Il cherchent moins à investir pour l’avenir de l’ensemble de l’humanité qu’à créer un monde à eux dont les règles seraient définies par eux en fonction de leurs seuls avantages et de leur bon plaisir.

    On n’est plus du tout dans le même état d’esprit qu’à l’époque de Kennedy et des missions Apollo.

    « Le problème c’est que notre communauté humaine est devenue dans son ensemble, frileuse, repliée sur elle-même et plus intéressée « par son nombril » que par les grands espaces. »

    Vous reconnaîtrez que les réseaux sociaux y sont pour beaucoup.
    Ces réseau sociaux créés et entretenus par ces entreprises privées que sont les GAFA … que vous encensez plus loin dans votre texte.

    « Je chéris la liberté plus que tout »

    Comme je vous rejoins ! Mais ne nous faisons aucune illusion, avec tous ces éloges de la dépendance ou du « vivre ensemble », la domination massive des réseaux sociaux, l’apparition du système de crédit social en Chine et autres « liens qui libèrent », l’esprit du temps n’est pas du tout favorable à l’exercice de la liberté ressenti comme, au mieux, un privilège de nantis, au pire comme la tentative de rendre l’individu entièrement responsable de sa condition et donc coupable de ses échecs.

    L’exercice de la liberté ça s’apprend. On ne naît pas libre, on le devient.
    La plus grosse erreur des libertaires et des libéraux a été de croire que l’être humain aspire naturellement à la liberté, ignorant souvent qu’il est difficile d’être libre quand on a le ventre vide ou besoin d’un salaire pour vivre. Dans ce sens, le libéralisme, et surtout ses dérives, a échoué en détruisant les conditions même qui ont permis sa création : l’espoir de réussite par son travail et son mérite, la liberté de vivre selon ses propres valeurs pour autant que la liberté des autres n’en soit pas affectée.

    Votre vision de la société a, je l’avoue, été la mienne pendant bien des années.
    Mais il faut se rendre à l’évidence : nous vivons une période de transition historique majeure au cours de laquelle beaucoup de certitudes devront être remises en question à tous les niveaux si l’on veut avoir la possibilité d’y comprendre quelque chose.

    Notre époque est passionnante et désespérante à la fois.

  3. La Liberté des uns, s’arrête là où commence celle des autres et cela demande beaucoup de discipline personnelle, de respect des autres et de l’environnement au sens large du terme. La solidarité c’est très bien, mais j’aurais préféré un terme comme participation, car multi directionnel c’est mieux que sens unique. L’intérêt d’une conquête de la planète Mars est avant tout une prodigieuse stimulation technologique impliquant largement plusieurs domaines scientifiques. Des hommes et des femmes y vivront très certainement, mais me semble t il que de façon temporaire à l’occasion d’une ou plusieurs missions AR, car les conditions (gravité, champ magnétique, rayonnement) y sont différentes de celle de la Terre et nécessitent par conséquent des conditions artificielles pour que notre biologie puisse y séjourner. Les trois autres planètes telluriques figureront probablement aussi parmi les centres d’intérêts pour mieux comprendre notre système solaire et sa galaxie.

  4. Excellent article et tout à fait juste mais pour l’instant nous prenons le chemin contraire,
    plus d’impôts, plus d’état et difficile de changer les mentalités actuelles.

  5. Les esclaves pressés comme des citrons et sous-payés de Jeff Bezos dans les entrepôts d’Amazon vont sûrement apprécier cet article…

  6. Autant j’aime votre sens de l’exploration libre, autant que liberatoire, autant il me semble que vous faites fausse route, sur ce coup.

    Meme si Elon Musk satisfait votre passion de Mars, avez-vous l’impression que les GAFAM, qu’il faudrait deja ecrire GAFAMM (Tesla avec quelques centaines de milliers de vehicules improbables produits, etant capitalise devant Toyota avec des millions de vehicules, prouves.

    Alors la, je dis stop a la bourse des banques centrales! On peut citer aussi Apple, valorise a…. USD 2.000.000.000

  7. Dans cet article, l’auteur alligne une liste allucinante de contre-verites. Dire que les riches paient trop d’impot alors que chaque annee, au niveau mondial, on constate que les super-riches le sont encore plus, et que les pauvres sont de plus en plus nombreux.
    Vomir sur les notions de solidarite et d’egalite en pronant que les etats financent des projets pour qu’une poignee de privilegies aillent faire sur Mars ce qu’ils ont fait sur Terre, c’est a dire piller ses richesses et y mettre la pagaille.
    Une planete est un bien commun, nul en est proprietaire. C’est une notion qui doit evidemment ecorcher les pensees de l’auteur.
    Regarder “son nombril” pour les terriens, c’est regarder la Terre, son etat, et chercher des solutions pour pouvoir continuer a y vivre tous ensemble. Nos priorites sont terriennes et pas marsiennes.
    Si, selon ce Monsieur, l’elite de l’elite, pour lui ceux qui possede, veut s’amuser a sauve-qui-peut, en allant sur Mars, grand bien lui fasse. Mais ne mutualisons pas nos energies et nos moyens pour ce genre projet.
    Il y a encore 10 ou 15 ans on pouvait encore se fourvoyer a rever d’aller sur Mars, mais en 2 decenies, nos priorites ont totalement change. Nous ne sommes peut etre pas loin du mode survie. Nous avons peu de temps pour repenser notre modele economique. On ne sait pas encore clairement comment le changer, mais on sait pertinemment qu’il faut sortir du modele passe qui nous a amene ou nous en sommes.

    1. Vous dites “nos” priorités; ce sont “vos” priorités. Chacun “voit midi à sa porte”.
      Par ailleurs je ne recommande pas de “mutualiser nos énergies et nos moyens pour tel ou tel projet”; je souhaite que l’Etat cesse de ponctionner toujours davantage ses nationaux et résidents, pour les laisser libres de s’organiser entre eux et dépenser pour ce qu’ils veulent.

      1. Vous avez raison, surtout que dans notre pays il ya tout un arsenal social pour ne pas laisser les gens au bord de la route quoi qu’en dise notre gauche bien pensante

  8. Je rêve d’un monde où les Jeff Bezos et Elon Musk n’existeraient pas! Concrètement qu’ont-ils apporté? A par une incitation à la sur consommation et une empreinte écologique catastrophique qui va coûter des millions à réparer.
    Je rêve d’un monde où chaque personne puisse déjà simplement avoir un bel endroit pour vivre et de quoi se nourrir.
    Pour l’instant, même en Suisse, nous vivons dans un monde où l’égalité n’est pas assurée pour chacun. Comment est-ce que un enfant dont les deux parent travaillent et ramènent un salaire d’environ 7000- par mois et par conséquent sont peu disponible à le soutenir au niveau des ses apprentissages scolaires ainsi que financièrement, peut-il être sur le même pied d’égalité qu’un autre enfant dont un des deux parents travaille et ramène environ15000- par mois et l’autre parent est à la maison et peut l’aide dans son travail scolaire. De plus cet enfant à l’age de 18 ans se verra probablement offrir son permis ou sa première voiture et un peu plus tard les fonds propres nécessaire pour financer sa maison. Le premier enfant devra se débrouiller seul, en ayant probablement fait un apprentissage, (avoir un enfant qui fait des études peu être très lourd financièrement pour des parents) et donc par la suite recevra un salaire moins élevé que s’il avait pu faire des études. Tandis que le second enfant fera sûrement des études et s’il ne réussit pas du premier coup, on lui payera une école privée. Et la boucle est bouclée!! Pas de soucis les riches restent entre eux et les pauvres aussi!
    Je rêve d’un monde où les riches soient correctement taxés. Il n’y a aucune raison, sous prétexte d’être riche, qu’ils ne le soient pas. Je pense qu’une personne même n’ayant pas la fortune de Bezos ou de Musk a aussi des idées de quoi faire avec son argent!
    Je trouve insultant que vous osez insinuer que toutes personnes recevant un salaire fixe de l’état se laisse aller dans son travail, ne fournit plus d’effort ni fait preuve de créativité.
    Je ne suis pas pour un salaire égale pour tous, mais de diminuer drastiquement les différences. Il faudrait également prendre d’autres critères que seulement celui du nombre d’année de formation, par exemple: responsabilité, nuisant physique, pénibilité, dureté de l’horaire, répétitivité du travail…….
    Votre article me donne vraiment l’impression d’être écrit par quelqu’un vit dans une bulle de privilèges et qui n’a aucune idée de se qui se passe en dehors de cette bulle.

    1. Visiblement nous n’avons pas les mêmes rêves; il faut sans doute de tout pour faire un monde!
      Ceci dit il est difficile de défendre que Jeff Bezos ou Elon Musk n’ont rien apporté au monde. Grace à Amazon vous pouvez vous procurer n’importe quel livre paru dans le monde sans avoir à vous lancer dans une recherche presque perdue d’avance; vous pouvez faire des cadeaux à vos amis ou à votre famille partout où ils se trouvent. Grace à Amazon vous avez accès à une gigantesque librairie en ligne dématérialisée; etc…Elon Musk quant à lui a conçu et diffusé la voiture électrique “à longue portée” ce qui a rendu ce type de véhicule concurentiel techniquement avec les véhicules à essence et il a abaissé considérablement le coût de lancement des fusées par la réutilisabilité de leurs divers éléments.
      Peut-être que le progrès technologique ne vous intéresse pas mais sans ce progrès il serait impossible de faire vivre 9 milliards d’êtres humains sur Terre. Remerciez donc plutôt ces génies de la technologie et de l’organisation qui vous facilitent la vie, donnent du travail à un grand nombre de gens et tout cela pour un coût écologique bien moindre que si leurs innovations n’avaient pas abouti.

      1. C’est extrêmement facile de vivre sans Amazon, d’ailleurs je ne l’ai encore jamais utilisé. Je préfère nettement acheter mes livres et cadeaux dans les boutiques de la petite ville où j’habite, de soutenir les commerçants afin qu’ils ne perdent pas leur emploi face à la concurrence difficile que leur impose Amazon. Amazon qui a réussi à se créer un statut légal hors la loi, qui engrange des milliards par jours et qui paye combien d’impôts? Et dans quel pays?
        Elon Musk a ressui à inventer un véhicule de plusieurs centaines de kilos qui est généralement utiliser pour déplacer une personne d’environ 80 kilos…. est-ce ça les prouesses technologiques? Extraire des matière premières rares de la terre, les utiliser pendant quelques années puis les transformer en déchet? Effectivement nous n’avons pas du tout la même vision du progrès.
        Justifier la création d’entreprise par le fait qu’elle crée des emplois, sans avoir une vision plus large, qui incluerait les conséquences des ces emplois sur la planète est une aberration de nos jours. C’est une vision à très court
        Ce n’est pas la technologie qui permet à 9milliards d’êtres humains de vivre sur cette , elle est plutôt responsable de la destruction de celle-ci. Et ce n’est pas la technologie qui nous sauvera mais un changement de nos comportements

  9. Voilà bien qui prouve les enfantillages de Mars Society et de M. Brisson en particulier pensant d’abord à ses jouets pour gamins qu’à la société dans son ensemble .
    On dépense certes beaucoup plus pour les armées que pour la conquête spatiale , mais les unes comme l’autre favorisent le progrès de la technologie, l’armée américaine ayant par exemple mis en service la navette Boeing X-37, qui de toute évidence enrichira les connaissances pour d’autres missions .
    D’autres scientifiques craignent que le budget spatial soit dédié exclusivement à des missions habitées avec moins de succès au final ! Certains pensent à des missions robotisées vers Saturne et ses satellites avant de rêver de marcher sur Mars !
    N’oublions pas non plus les milliards dépensés pour avoir dénicher le boson de Higgs au CERN et inventer le web au passage , la construction d’ITER pour la fusion nucléaire , …, ainsi que l’argent investi en médecine pour soigner les différentes maladies et ainsi augmenter l’espérance de vie , sans oublier les efforts pour l’éducation des enfants que M. Brisson ignore totalement !
    (…)
    Le pari de Kennedy n’était en fait qu’un coup de poker digne des Américains , mais qui finalement a juste permis de reporter une course sans autre but précis, ce qui explique pourquoi on est pas retourné sur la Lune depuis 50 ans !
    Dans le passé, les investisseurs européens ont envoyé des bateaux par centaines à travers le monde parce qu’ils espéraient un ROI , cher aux économistes , sous forme de richesses métalliques ou d’épices , …, sinon ils ne seraient pas lancés dans l’aventure.
    Les dépenses pour aller sur Mars représentent seulement des pertes sans possibilités de retour sur investissement puisque même ses trésors enfouis ne trouveraient pas preneur , leur coût de transport dépassant toujours leur valeur marchande !
    De ce point de vue, la recherche des Japonais sur les astéroïdes me semble plus adéquate et raisonnable .
    Quant à la colonisation fantasmagorique de la planète rouge imaginée par votre société ou Elon Musk, elle n’aura pas de réalité à court ou long terme , au vu des conditions incompatibles avec la physiologie humaine !!!
    Tout au plus assisterons-nous à une nouvelle course entre agences chinoise et autres pour de maigres résultats au bout du compte !

    1. Laissons de côté des considérations socio-politico-économiques qui sortent du cadre strict de ce blog consacré en principe à l’exploration spatiale, et dont on pourrait discuter à l’infini. Si on en reste aux faits “spatiaux”, on vous a déjà mainte fois expliqué qu’affirmer que: “la colonisation fantasmagorique de la planète rouge imaginée par votre société ou Elon Musk n’aura pas de réalité à court ou long terme , au vu des conditions incompatibles avec la physiologie humaine” n’est pas exact. Même si à la limite vous jugez farfelus les membres de la Mars Society au vu de ce que vous lisez sur ce blog, il y a quand même pas mal d’experts en astronautique et techniques associées qui sont d’accord sur le fait que la planète rouge est tout-à-fait à même de permettre l’établissement de “colonies” humaines sur son sol. Mais sans doute en savez-vous plus qu’eux? :-)! Mars possède toutes les ressources nécessaires pour fournir l’oxygène, l’eau, la nourriture, les matériaux de construction (et de protection contre les radiations), etc. nécessaires à assurer des conditions d’existence “décente” (plus en tout cas que celles dont doivent se contenter pas mal d’habitants de notre planète, fort malheureusement) à quelques milliers ou dizaines de milliers de “Terriens” établis sur cette planète. Bien sûr, ils ne pourront pas être totalement autonomes de certaines fournitures venant de la Terre au début, mais à terme cela deviendra possible au fur et à mesure que les moyens nécessaires seront mis en place ou développés sur place (comme cela a été le cas pour les colonies sur Terre d’ailleurs). Vous revenez sans cesse avec la même “argumentation”, mais sans jamais en démontrer la pertinence; c’est un peu lassant à la longue.

      1. Mon impression terrestre est que Mars, bien que située dans la zone d’habitabilité, ne soit définitivement non habitable en raison de nombreux paramètres (composants de son atmosphère, gravitation faible, champ magnétique martien quasi nul et irradiation maximale par vents solaires). C’est ce qui me fait penser que des missions humaines de longue durée sont illusoires pour le moment. Mais des idées de « science-fiction« ont récemment été formulées par des membres de la Mars Society (a vérifier) comme la possibilité d’une « « terraformation » de Mars grâce à la création d’une « magnétosphère » de conception et fabrication humaine. Technique révolutionnaire, pas inintéressante, permettrait à la longue de rétablir un équilibre de l’environnement martien. Mais est elle réaliste ? Peut être avez vous des infos pertinentes à ce sujet. Il n’est pas interdit de rêver.

        1. “Terraformer” Mars relève en effet de la science fiction et n’est d’ailleurs pas forcément souhaitable. L’intérêt de la planète rouge est d’être une planète différente de la nôtre (nous pouvons apprendre beaucoup sur l’évolution des planètes en étudiant ces différences). Pourquoi vouloir absolument la transformer en une “Terre-bis”? D’autant plus qu’un telle transformation ne serait que transitoire; les mêmes causes produisant les mêmes effets, Mars finirait à terme par se retrouver dans les mêmes conditions qu’aujourd’hui (disparition progressive d’une atmosphère planétaire “reconstituée” par exemple). Ce qui est réaliste et à notre portée est de viser à réaliser des “terraformations” locales si l’on peut dire, “sous cloche”, qui assureraient des conditions d’environnement identiques, ou en tout cas proches, de celles que nous connaissons sur Terre, mais à l’intérieur de volumes limités.

  10. C’est un blog sur la conquête spatiale ou bien celle-ci est-elle juste un prétexte pour nous sortir la Logorrhée capitaliste jusqu’à la nausée ? Votre système qui marcherait si bien est une mine d’inégalités affolantes :
    https://www.oxfamfrance.org/communiques-de-presse/davos-2020-nouveau-rapport-doxfam-sur-les-inegalites-mondiales/

    • Les richesses des 1 % les plus riches de la planète correspondent à plus de deux fois la richesse de 90 % de la population (6,9 milliards de personnes).
    • Les milliardaires du monde entier, c’est-à-dire seulement 2 153 personnes, possèdent plus de richesses que 4,6 milliards de personnes, soit 60 % de la population mondiale.
    • En France, 7 milliardaires possèdent plus que les 30 % les plus pauvres et les 10% les plus riches possèdent 50 % des richesses.
    • Si quelqu’un avait pu économiser l’équivalent de 8 000 euros par jour depuis la prise de la Bastille (14 juillet 1789), il n’arriverait aujourd’hui qu’à 1 % de la fortune de Bernard Arnault.
    • Dans le monde, les hommes détiennent 50 % de richesses en plus que les femmes.
    • Les femmes assurent plus des 3/4 du travail domestique non rémunéré et comptent pour 2/3 des travailleurs dans le secteur du soin.
    • Les 2/3 des milliardaires tirent leur richesse d’une situation d’héritage, de monopole ou de népotisme

    Et si vous vous contentiez de nous parler d’exploration spatiale ?

    1. Merci de vos conseils!
      L’exploration spatiale ne pose pas seulement des problèmes techniques, elle pose et aussi un problème financier et qui dit problème financier implique prise de décision.
      En Europe, du fait de l’importance des sommes en jeu et du poids des prélèvements fiscaux, ce sont les États qui décident. Je déplore que les individus ne puissent pas avoir la liberté d’entreprendre ce genre de projet indépendamment (ou si vous voulez, que très peu en soient capables, ce qui limite les probabilités que quelques uns d’entre eux s’y interessent). Pour le moment il n’y a qu’aux Etats-Unis que des individus ont la capacité financière et la volonté de lancer de tels projets. En écrivant cet article je ne considère donc pas être hors sujet.
      Par ailleurs j’ai écrit 270 articles sur ce blog et plus de 99% sont consacrés à l’exploration spatiale telle que vous la concevez. Si celui-ci vous déplaît, ignorez le.
      Ps: Je ne lis pas les références d’Oxfam, officine revolutionnaire dont les membres ne pensent qu’à couper toutes les têtes qui depassent (au sens symbolique) et qui emploient n’importe quels arguments biaisés pour parvenir à leur fin (en inondant à l’occasion le public de leur logorrhée socialiste haineuse).

  11. Article très intéressant. J’ai longtemps eu une opinion assez similaire sur la bureaucratie et la question du financement de projets fous et magnifiques. Mais je pense qu’une opinion pareille est insoutenable.
    D’abord parce que l’égalité des chances est loin d’exister dans notre société. Les riches restent riches, les pauvres restent pauvres, à de rares exceptions (sans aller aussi loin que les publications d’Oxfam, l’accès aux études, à la création d’entreprises, la pression du milieu social font que tout le monde n’a pas la même chance de réaliser ses rêves).
    Maintenant comment financer la colonisation de Mars ou d’autres projets grandioses dont se souviendront les générations futures? (puisque c’est le sujet de ce blog) À mon avis, les percées qu’on attribue à des milliardaires passionnés sont aussi dus à des années de financement de la recherche fondamentale (notamment pas des Etats). Que serait SpaceX sans les premiers jalons posés par la NASA? Que serait Amazon sans le financement à perte d’internet par des Etats (à ses débuts)?
    Bref, le fait de dire qu’avec moins d’Etat on vit mieux et on a plus de chance de se lancer dans des grands projets ne me convainc pas du tout. Je pense que si on paye moins d’impôts, la majorité des gens vont surtout s’acheter des plus grands appartements et des plus grosses voitures. Alors qu’au contraire, si l’Etat assure notre subsistance, peut-être qu’on consacrerait plus de temps à rêves et des activités auxquelles on croit et moins à des travaux alimentaires et médiocres.
    En bref, cette opposition entre bureaucratie et liberté est certes très romantique mais un peu simpliste à mon avis.

    1. On ne peut espérer que “tout le monde” investisse intelligemment son épargne. Cela dépend largement de la culture et des lois. On le voit en France ou les gens achètent surtout effectivement des maisons, des voitures ou des obligations émises par l’Etat.
      Cependant dans la conjoncture actuelle, si les retraites se constituaient par capitalisation comme dans beaucoup de pays, personne n’achèterait d’obligations, qui ne rapportent plus rien, et nombreux seraient ceux qui acheteraient des actions.
      Quant à l’aide de l’Etat à SpaceX, on ne peut pas dire que cette dernière ait été privilégiée. Elle était en concurrence avec plusieurs fournisseurs possibles et elle a été retenue par la NASA parce-que son projet était le meilleur et le moins cher.

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