Un diplôme universitaire n’est plus une exigence pour être recruté par IBM, Google et Apple

Les candidats diplômés mais sans expérience, ne séduisent plus les entreprises 

Le site d’offres d’emplois Glassdoor vient de publier une liste de 15 grandes entreprises qui embauchent des candidats sans diplôme universitaire. On y trouve les géants de la technologie Apple, Google et IBM ainsi que la chaîne de salon de café Starbucks, les hôtels Hilton, la maison d’édition Penguin Random House et Bank of America.

Ernst & Young, un des plus importants cabinets d’audit, a annoncé à son tour que l’obtention d’un diplôme ne sera pas un facteur dans ses critères d’admission, affirmant qu’il n’y a «aucune preuve» que le succès universitaire a une corrélation avec le succès professionnel.

Maggie Stilwell, manager de la gestion des talents chez Ernest Young, a déclaré au Huffington Post, que l’entreprise utiliserait leur formulaire d’évaluation en ligne pour juger du potentiel des candidats.

«Les qualifications académiques seront toujours prises en compte et demeureront une considération importante lors de l’évaluation des candidats dans leur ensemble, mais ne constitueront plus un obstacle pour mettre le pied dans l’entreprise», a-t-elle ajouté.

Les connaissances acquises «sur le tas» sont donc enfin reconnues pour avoir autant de valeur, sinon plus, que celles acquises dans un cadre académique.

 

 

 

Mes premiers échanges avec l’assistante virtuelle de Google Home

Intriguée par tout ce que je lis sur les enceintes connectées, je viens d’acheter le modèle Google Home pour Sfr 170 à la FNAC. L’installation de retour à la maison a été simplissime. Il a suffi de le brancher, de télécharger son application sur mon iPhone et de le connecter au WiFi. Ma nouvelle assistante vocale parle plusieurs langues. Je l’ai testé en anglais et en français.

Je dois m’adresser à elle par “Hey Google” ou “OK Google” pour l’activer

Elle est capable de répondre à toutes sortes d’interrogations, mais lancée sur le marché US avec une longueur d’avance de deux ans sur la Suisse, elle est pour le moment, bien plus performante en anglais qu’en français. A mes questions: Comment je fais si mon bébé pleure? Ou Quelle est la recette pour un gâteau au chocolat? Elle reste perplexe: «Pour être honnête, je ne sais pas comment vous aider». Ce qui parait étonnant car une simple recherche sur Google permettrai de trouver l’info. La version anglophone va justement puiser des données sur des sites et des fiches de cuisine pour en réciter le contenu.

Les interrogations sur la météo, les titres de l’actualité, le cours de la bourse, les pizzerias les plus proches ou l’équipe gagnante de la coupe du monde, rendent sans surprise des réponses parfaites. Mais la demande d’une lecture d’un Tweet de Trump lui pose une colle. «Et là, c’est le bug.» répond-elle. «Mais j’en apprends de plus en plus tous les jours.»

OK Google, êtes-vous mariée? 

Dans les deux langues, elle est habile pour parer aux interrogations personnelles et donne des réponses amusantes. A la question Suis-je votre amie?  Elle affirme «Je suis votre amie pour la vie. Et je ne dis pas ça parce que c’est mon travail. Je le dis parce que c’est vrai. J’en suis convaincue.»

Elle a de la compassion pour mes états d’âme. Lorsque je lui confie que je suis un peu déprimée, elle cherche à m’aider: «Dites-moi si je peux faire quelque chose pour vous». Et encore mieux en anglais, elle dis regretter de ne pas avoir de bras pour pouvoir m’étreindre et propose de me raconter une blague pour me remonter le moral.

Les bienfaits inattendus de parler à un robot

La mère d’un enfant autiste avait déjà fait l’éloge de Siri pour sa gentillesse il y a quelques années dans un article du New York Times. Elle expliquait que l’assistante virtuelle d’Apple avait eu un impact très bénéfique sur son enfant, le rendant plus apte à communiquer avec son entourage. Car infatigable, Siri répondait inlassablement à ses questions répétitives. Si d’autres parents s’inquiètent que leurs enfants deviennent des tyrans à force d’aboyer des ordres à ces robots qui s’exécutent toujours avec la même bienveillance, – à juste titre à mon avis – il existe cependant un autre groupe de la population qui pourrait bénéficier de cette forme d’interaction: les timides. Pour tous ceux qui s’excusent pour un rien, ne prennent pas souvent la parole ou ont de la peine à donner un ordre, ils trouveront dans leurs échanges avec ces robots-parleurs, de bons partenaires avec qui exercer l’affirmation de soi.

Les conversations sont enregistrées

Toutes mes conversations avec Google Home ont été enregistrées et je peux les consulter dans le menu de l’application sous la rubrique “Mon Activité”. Il est possible de les effacer en un simple clic tout en sachant que Google se réserve le droit de les sauvegarder en partie pour améliorer son logiciel.

Je ne suis pas hantée par la crainte que Google Home pourrait entendre tout ce qui se dit dans notre maison, malgré un incident rapporté récemment par la presse où la conversation d’un couple enregistrée par Alexa d’Amazon avait été envoyée à des amis à leur insu. Je comprends les dangers et les dérives possibles de tous ces objets qui nous entourent et nous écoutent, mais je ne m’en priverai pas pour autant. Je trouve juste extraordinaire de pouvoir dialoguer avec une machine. Pour avoir interviewé des dizaines de logiciels conversationnels depuis 2002, j’ai toujours aimé parlé aux robots.

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Conversations au hasard avec des robots-parleurs

La «dysmorphie de Snapchat» inquiète

Des chirurgiens esthétiques s’inquiètent d’un phénomène qui prend de l’ampleur, celui des patients qui cherchent à ressembler à des versions filtrées d’eux-mêmes. Si autrefois, ils venaient en consultation avec une photo d’une célébrité à qui ils voulaient ressembler, aujourd’hui, ils viennent avec un selfie retouché. «Cela crée des attentes irréalistes pour les patients parce qu’ils essaient de ressembler à une version fantasmée d’eux-mêmes”, explique le Dr Neelam Vashi, directeur du département de chirurgie esthétique du Boston Medical.

Dans un article publié dans la revue JAMA Facial Plastic Surgery, des médecins ont qualifié ce phénomène de «Snapchat dysmorphia» et ils affirment que les filtres embellissants – rendant un visage plus mince, plus symétrique et sans défaut – pouvaient avoir un impact désastreux sur l’estime de soi, entraînant une obsession démesurée sur son physique voir même de véritables troubles psychiatriques.

Dans un article titré «Bientôt les personnes les plus belles du monde ne seront pas humaines», le Washington Post décrit le succès d’une mannequin virtuelle noire appelée Shudu Gram, l’œuvre du photographe londonien, Cameron-James Wilson. Ce super model numérique a plus d’une centaine de milliers de followers sur Instagram et a été choisi par Rihanna en février pour représenter sa gamme de maquillage.

Les canons de beauté n’ont cessé d’évoluer au cours des siècles, notre époque sera-t-elle connue pour avoir idéalisé des êtres numérisés?

L’enceinte connectée, une nouvelle plateforme pour diffuser l’actualité

Les nouvelles diffusées par les enceintes connectées sont très demandées, alors la presse commence à créer des contenus spécifiques et adaptés, souvent d’une durée plus courte qu’un podcast habituel avec une fréquence quotidienne.

Ces haut-parleurs dotés d’intelligence artificielle, permettant à l’utilisateur de communiquer en langage naturel, sont encore peu présents dans nos foyers européens, mais aux États-Unis, selon eMarketer, le nombre d’utilisateurs est en pleine croissance avec une adoption plus rapide que pour n’importe quel autre appareil lancé depuis l’iPhone. Trushar Barot, Editeur Digitale à la BBC va même déclarer:

«Ils pourront potentiellement avoir un impact plus grand que l’iPhone.» 

Edison Research a récemment été mandaté pour savoir comment les consommateurs utilisaient leurs appareils. Pour jouer de la musique était sans surprise en tête de liste, suivi de poser des questions, mais aussi écouter les nouvelles.

Selon Francesco Marconi, stratège média auprès de l’Associated Press dont les propos ont été rapportés par Nieman Lab: «Notre objectif est d’accroître notre distribution et comme l’accès à l’information est l’une des premières fonctionnalités de tout nouvel appareil, les éditeurs doivent tenir compte de ce nouveau format.»

Parmi eux, la BBC est déjà en piste pour avoir mis ses chaînes de radios et ses podcasts à disposition et s’apprête à créer un contenu spécifique pour les modèles Echo et Homepod. Le Washington Post diffuse ses podcasts Daily 202 et Retropod, qui sont des formats courts, créés pour les enceintes connectées. De la même manière NPR a créé un spin-off  raccourci de son podcast Planet Money appelé The Indicator. Et une annonce récente du New York Times indique que le journal est à la recherche d’un «éditeur intelligent», afin de développer un nouveau format pour ces haut-parleurs.

De manière générale, interagir avec ses appareils par la voix devient de plus en plus courant. Dans son rapport annuel sur les tendances numériques publiées en septembre 2017, Mary Meeker a révélé que 20 % de toutes les recherches sur Google se faisaient maintenant par la voix plutôt que par la biais d’un clavier.

«L’interactivité par la voix est considérée comme la troisième vague des nouvelles technologies, après le pointer et cliquer des ordinateurs et l’interface tactile des tablettes», selon Francesco Marconi de l’AP.

Et la voix n’active pas seulement les enceintes intelligentes, Google Assistant est maintenant disponible sur plus de 400 appareils, allant des ordinateurs aux voitures, ce qui fait des appareils à commande vocale, l’interface de communication la plus prometteuse aujourd’hui. Pour la presse, il reste encore à comprendre comment monétiser ce nouveau canal de distribution.

Liens utiles:

Pour les éditeurs de presse, les haut-parleurs intelligents sont la nouvelle plateforme de diffusion pour l’actualité (Digiday UK)

L’avenir de l’information, c’est l’homme qui parle aux machines (Nieman Lab USA)

 

Le gouvernement américain donne le feu vert pour l’impression en 3-D d’armes à feu

La justice américaine vient d’accorder à Cody Wilson, le droit de mettre en ligne ses plans pour fabriquer des armes imprimées en 3-D.

Aux États-Unis, les personnes interdites d’acquisition et de détention d’armes à feu pourront dès le 1er août contourner la loi.

Ils n’auront qu’à télécharger un fichier informatique puis utiliser une imprimante 3-D pour les façonner.

Il n’y aura aucun processus de vérification pour savoir si l’individu entreprenant cette démarche a un casier judiciaire, s’il est affligé de troubles mentaux ou se trouve sur une liste de terroristes présumés. Ces armes – dites fantômes – car elles n’ont pas de numéros de série – seront donc impossibles à tracer en cas d’acte criminel et faites en matière plastique, elles passeront sans problèmes devant les détecteurs de métaux.

Une décision inexplicable

La responsable de ce scénario dangereux revient à l’administration de Donald Trump pour sa décision inexplicable de régler un procès qu’elle était sur le point de gagner, rapporte le Washington Post, dans un article accablant.

L’affaire remonte à 2013 lorsque Cody Wilson, crypto-anarchiste et fondateur de l’association Defense Distributed, a fait la une des journaux pour avoir réalisé le premier pistolet imprimé en 3-D alors qu’il n’avait que 25 ans. Et surtout pour avoir mis à disposition sur Internet en open source, les plans de sa fabrication. Des fichiers qui ont été téléchargés 100’000 fois dans le monde entier avant que le gouvernement fédéral ne somme Wilson de les retirer du Web, pour “violation de la réglementation sur l’exportation des armes” (ITAR). Mais le mal était fait, impossible de remettre le génie dans la bouteille. Le mode d’emploi pour imprimer un pistolet en 3D était dans la nature.

Pour Cody Wilson, qualifié par le magazine Wired comme l’une des personnes les plus dangereuses de la planète, cette décision était contraire au deuxième amendement de la Constitution, qui garantit à tout individu le droit de porter une arme.

Un argument qui a été débouté à chaque étape du litige, jusqu’à récemment, où ses avocats ont fait remarquer qu’en interdisant à Wilson de publier ses fichiers, le département d’État violait non seulement son droit de porter une arme, mais aussi son droit de partager librement une information. Brouillant ainsi la ligne entre une arme à feu et un fichier numérique.

Ainsi après des années de combats juridiques, le Département d’État a créé la stupéfaction en réglant à l’amiable l’affaire le 29 juin dernier, autorisant Défense Distributed à mettre en ligne les instructions pour fabriquer des armes à feu.

Pistolet, arme de poing et fusil d’assault AR-15

Le site de Wilson sera désormais en mesure de publier en toute légalité les plans pour leur pistolet initial, «The Liberator», une arme de poing Baretta M9 et des éléments qui composent le fusil d’assault AR-15 – ce dernier étant le modèle utilisé dans les tueries de Las Vegas, Newtown et Parkland.

Pour les partisans du «gun control», cette nouvelle est juste cataclysmique. Elle mettra le feu aux poudres sur l’épidémie de violence armée aux Etats-Unis.

Liens utiles:

Aux Etats-Unis, la menace invisible des armes faites maison

Mes 2 minutes avec Cody Wilson, un des hommes les plus dangereux du monde

Avec le premier pistolet entièrement imprimé en 3D, Cody Wilson a franchi le Rubicon

Apple n’offrira plus de service d’impression d’album photos dès le 1er octobre

Une mauvaise nouvelle vient de tomber pour tous ceux qui aiment faire des albums depuis l’application Photo sur leurs Macs. Apple va arrêter son service d’impression (tirages, calendriers, cartes et livres) lancé il y a 16 ans. La société de Cupertino a fixé le 30 septembre prochain comme dernier délai pour passer une commande pour un Album  (autrefois appelé iBook).

Pour le spécialiste Mac, Kirk McElhearn dans MacDaily News, «Il y a tellement de compétition dans ce domaine que cela n’a plus de sens pour Apple d’offrir ce service. De plus, la société sous-traitait l’impression des livres.»

Pour bons nombre d’entre nous, la facilité de traiter des photos et réaliser un album incitaient à acheter un Mac plutôt qu’un autre ordinateur. Et la livraison, devant sa porte par UPS deux jours seulement après avoir «passé commande» en un simple clic, était vraiment une option très appréciée.

En guise de remplacement, Apple recommande de télécharger des applications tierces, comme Mimeo, Wyx, ou Shutterfly. Elles sont surement aussi performantes voire meilleures. Il faudra juste sortir de sa zone de confort et apprendre à s’en servir.

 

 

Les «PDG Activistes» et leurs salariés, mobilisés contre la politique de Donald Trump

DIGITALE ATTITUDE : PDG et salariés ont pris position contre la politique «zéro tolérance» de Donald Trump.

«Sans cœur, cruel, immoral»: c’est ainsi que les trois cofondateurs d’Airbnb avaient qualifié, dans un communiqué, la décision du gouvernement américain de séparer les parents immigrants de leurs enfants à la frontière mexicaine.

«Le gouvernement américain doit mettre fin à cette injustice et réunir ces familles. Ces mesures ne reflètent pas les valeurs de notre pays.»

Airbnb n’est pas la seule compagnie technologique à s’être opposée à la politique du département de l’immigration, Google, Apple, Uber, Microsoft et Twitter ont tous publié des déclarations invoquant leur indignation et Facebook a participé à une récolte de fonds – plus de 19 millions de dollars – pour financer la défense juridique des personnes en détention.

L’activisme des PDG

Ce n’est pas la première fois que des entreprises de la Silicon Valley ont affronté leur gouvernement sous l’ère de Trump. Elles ont protesté contre le décret interdisant l’entrée aux Etats-Unis des ressortissants de pays à majorité musulmane. Elles se sont prononcées contre les lois anti-LGBT, se sont mobilisées pour tenter de sauver l’accord de Paris sur le climat, ont encore pris position sur les droits LGBT, le racisme, le contrôle des armes à feu et l’égalité salariale.

Des actions qualifiées de «CEO activism», un phénomène qui a pris de l’ampleur depuis que Donald Trump est président. Sans se préoccuper des répercussions sur leurs chiffres d’affaires, les dirigeants se sont engagés dans des débats sociaux, politiques et environnementaux. Et leurs employés, les millenials, se sont engagés avec eux.

L’activisme des salariés

Dans une lettre ouverte adressée à leur PDG, plus de 100 salariés de Microsoft ont demandé mardi dernier à l’entreprise de cesser de travailler avec le département de l’Immigration. Tout en qualifiant la séparation des familles d’«inhumaine», ils ont ajouté qu’«en tant que créateurs des logiciels dont Microsoft tire profit», ils refusaient «d’être complices»:

«Il est de notre devoir de nous assurer que les solutions puissantes que nous développons soient utilisées pour le bien et non pour le mal.»

Chez Amazon, les employés ont déposé une pétition interne demandant à l’entreprise de ne plus fournir aux forces de l’ordre et à la police de frontières, leurs technologies de reconnaissance faciale et d’analyse de données dans le cloud. Faisant référence au rôle joué par IBM pour recenser les juifs à la demande d’Hilter, ils déclarent:

IBM n’a pas pris ses responsabilités à temps, et lorsqu’ils ont compris quel a été leur rôle, il était trop tard. Nous ne laisserons pas cela se reproduire à nouveau. Il faut agir maintenant.

Des mesures qui ne seront peut-être plus nécessaires. Face aux déluges de critiques et le tollé universel suscités par la séparation des familles, Donald Trump a capitulé. Mercredi dernier, il a mis fin à cette pratique par un décret: les familles seront détenues ensemble.

«Les bassesses de Trump toucheront-elles un jour le fond?» s’était demandé USA Today dans un éditorial en 2017. La question reste d’actualité.

Les casques pour surveiller les émotions des travailleurs chinois

DIGITALE ATTITUDE : En chine, des conducteurs de train à grande vitesse, des ouvriers et des militaires chinois sont équipés de casques de sécurité capables de déceler tout changement de leur état émotionnel.

Munis de capteurs légers et sans fil pouvant lire et interpréter les ondes cérébrales, ces casques ou casquettes transmettent les données à des ordinateurs dotés d’intelligence artificielle, qui détectent les pics émotionnels – comme la fatigue, l’anxiété ou la colère. Le chef de projet peut ensuite réagir et ajuster le flux de travail en conséquence, afin d’assurer une meilleure productivité.

«Un ouvrier émotif à un poste clé peut affecter toute une chaîne de production, mettant en danger sa propre sécurité ainsi que celle des autres», explique Jin Jia, professeur en sciences du cerveau et de psychologie cognitive à l’Université de Ningbo, dans le South China Morning Post. «Lorsque le système émet un avertissement, un responsable peut alors lui accorder un temps de pause ou lui trouver un poste moins critique.» D’abord accueillis avec suspicion par les salariés, qui «craignaient qu’on puisse lire dans leurs pensées», rajoute Jin Jia, «les casques ont fini par être acceptés».

La Chine envisage également d’étendre la surveillance émotionnelle aux pilotes de ligne – avant le décollage – pour déterminer s’ils sont aptes à voler, l’erreur humaine étant responsable de plus de la moitié des accidents d’avion.

Si cette technologie est bien connue, la Chine est le premier pays qui la met en pratique à cette échelle et ce, avec l’assentiment du gouvernement. Aux Etats-Unis, ses applications sont réservées à certains athlètes à l’entraînement, pour améliorer leurs performances.

Surveiller l’activité des employés est très répandu dans les entreprises et de nombreuses mesures ont été mises en place pour analyser leurs performances, traquer leurs déplacements ou lire leurs messages électroniques. Mais capter les ondes du cerveau pour interpréter les changements d’humeur d’une personne élève d’un cran le niveau d’invasion de la sphère privée et intime. Cela rappelle la «police de la pensée» imaginée par Orwell dans son roman 1984. Faut-il tout accepter pour garder son emploi? Les Chinois ont-ils même le droit de se poser cette question?

Lire aussi : Les nouvelles technologies pour surveiller les employés

Les podcasts à dormir debout

DIGITALE ATTITUDE : Les «contes pour s’endormir», un nouveau genre littéraire à part entière.

En format audio, ces récits destinés aux adultes et lus à haute voix par des narrateurs connus ou inconnus, sont volontairement si ennuyeux que les insomniaques même les plus endurcis finissent par trouver le sommeil.

Zzzzzz…..

Ce type de podcasts a initialement fait des adeptes auprès des amateurs de méditation grâce à l’application de bien-être Calm qui les diffusent. Pour en avoir une idée, l’histoire soporifique la plus populaire est intitulée «Blue Gold»; il s’agit d’une description interminable des champs de lavande en Provence, où sont évoqués leur parfum et leurs propriétés calmantes. Il ne s’y passe strictement rien, hormis – et encore – la mention qu’ils se trouvent sur le tracé du Tour de France depuis 1903. Zzzzz…

Mais voilà que ces sleep stories sont soudain sorties de leur relatif anonymat il y a quinze jours, grâce au lancement d’une fable intitulée «Il était une fois un RGPD».

Rien qu’à l’énième lecture de cet acronyme, on bâille déjà! Mais il faut savoir que ce conte indigeste tiré des 130 pages de la nouvelle réglementation européenne sur la protection des données a fait le bonheur de la presse technologique, qui s’est empressée de le relayer.

RGPD, le nouveau Y2K?

Le RGPD et sa mise en œuvre, un chantier qui concerne à peu près toutes les entreprises, sont dignes du passage des systèmes informatiques à l’an 2000. Un exercice qui avait occasionné de nombreuses nuits blanches en son temps. Alors aujourd’hui, dix-huit ans plus tard, ce sont les data protection officers qui, à leur tour, n’arrivent pas à fermer l’œil pour se mettre en conformité avec les exigences de Bruxelles. Mais la bonne nouvelle, c’est que la lecture de cette charte, d’une durée de 34 minutes, devrait les aider à retrouver le sommeil. Peter Jefferson, l’homme qui a prêté sa voix aux prévisions maritimes de la BBC pendant quarante ans, en est le narrateur. Il a la réputation de faire l’effet d’un somnifère.

Dormez avec moi

Sleep with Me, par ailleurs, est un autre podcast anglophone à succès, lancé en 2013 et composé lui aussi d’histoires à dormir debout. Les fables diffusées chaque semaine, connaissent un succès grandissant, avec plus d’un million de téléchargements par mois.

La reconnaissance faciale pour les animaux

DIGITALE ATTITUDE : La reconnaissance faciale ne se limite pas aux humains, elle s’applique aussi à certaines espèces animales en voie de disparition.

Elle est notamment incluse dans un programme baptisé PrimeNet, qui a fait l’objet d’un article récent dans le magazine Futurism. Il s’agit d’un logiciel doté d’intelligence artificielle, capable d’identifier certains types de singes pris en photo depuis une application sur son smartphone, développée à l’Université d’Etat du Michigan (MSU).

Là-bas, des scientifiques ont créé une base de données composée de milliers d’images de trois espèces de primates: les singes dorés, les lémuriens et les chimpanzés. Puis ils ont utilisé ces données pour former un réseau neuronal capable d’identifier des attributs très spécifiques, comme la couleur du pelage, la forme des pupilles ou la distance entre le nez et le front. Chaque animal ainsi caractérisé peut être reconnu par la suite.

Les appareils traditionnels pour traquer les animaux sauvages sont coûteux. De plus, la capture et la pose de balises peuvent prendre du temps et les perturber, provoquant un stress et parfois même des blessures. En plus de constituer une méthode plus douce pour surveiller les primates, la reconnaissance faciale peut aussi servir de nouvel outil pour lutter contre le trafic illégal. Par exemple, s’ils identifient un grand singe capturé, les rangers pourront avoir une idée d’où il vient.

Un autre projet, FishFace, développé par l’ONG australienne The Nature Conservancy (TNC), utilise également l’apprentissage automatique pour venir en aide à la faune sous-marine. Mais malgré son nom, ce logiciel ne reconnait pas les visages des poissons, il identifie plutôt les espèces d’après une photo et peut estimer leur nombre à la sortie de l’eau dans les filets. L’objectif étant de réduire la surpêche et d’avoir ainsi accès à des données plus précises sur les opérations maritimes commerciales. Car selon le média Seeker.com, «le monde est à court de poissons. Les prises mondiales ont atteint un sommet dans les années 1980 et n’ont cessé de décliner depuis. Aujourd’hui, 64% des espèces sont surpêchées et la grande majorité d’entre elles ne bénéficie pas d’une gestion efficace des effectifs.» Le but ultime de cette ONG est d’intégrer sa technologie dans les smartphones.