Un masque transparent pour les sourds et les malentendants

Avec de plus en plus de personnes qui se couvrent le visage en public pour se protéger du COVID-19, nous avons parfois de la peine à nous faire comprendre, mais pour une population en particulier, celle des sourds et des malentendants, cela représente un véritable cauchemar.

Les voix étouffés par les masques et les visages en partie dissimulés ne permettent plus plus lire sur les lèvres ou d’interpréter les expressions faciales, rendant toute communication impossible.

Faire passer un message sur un bout de papier n’est plus une solution en raison de la distance sociale et des possibilités de transmission du virus. Demander à son interlocuteur d’enlever son masque non plus. Il ne reste plus qu’à composer un message en grands caractères sur un tableau blanc, bien lisible à un mètre, pour se faire comprendre.

Face à cette situation, la Fédération suisse des sourds (SGB-FSS) a publié un dépliant et un petit film expliquant tant aux professionnels qu’au grand public, comment communiquer avec des personnes sourdes en cas de port d’un masque – mais ces directives doivent dater, car elles ne tiennent pas compte des critères de sécurité particuliers pour cette pandémie. Ils ont également fait un appel pour des masques transparents.

Ce dernier point pose problème car ils sont difficiles à trouver. Si un tel masque chirurgical aux normes sanitaires existe aux États-Unis (https://safenclear.com) – destiné aux sourds mais aussi aux enfants en bas âge ayant besoin d’être rassurés en milieu hospitalier – une commande est impossible en ce moment. L’entreprise est débordée.

Il est toutefois possible de les confectionner soi-même. Sans être homologués, ils offriront néanmoins une protection “mieux que rien”, selon le même principe que ceux en tissu que nous avons fabriqué ou acheté, pour parer à la pénurie des stocks des modèle trois plis en pharmacie. Voici des liens vers deux tutoriels trouvés sur YouTube (en anglais):

Tutorial: DIY reusable face mask with clear window Maison Zizou

Tutorial: How to make a transparent face mask

En Suisse, il faudra attendre le mois de juin, pour que le projet HelloMask, un masque médical entièrement transparent permettant de lire sur les lèvres ou de communiquer avec le sourire aux petits enfants, entame son développement commercial.

Issu d’une Collaboration entre le Centre de l’EPFL et le laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche (Empa) de St-Gall: «Il s’agit d’un nouveau type de dispositif médical dont la qualité, le coût, et les spécificités techniques sont conformes aux exigences du domaine médical ».

 

Lire aussi: Avec les masques, on perd des repères essentiels pour communiquer

 

 

Avec les masques, on perd des repères essentiels pour communiquer

Mon rendez-vous chez le coiffeur lundi, le premier jour de la réouverture des salons m’a laissée songeuse. Au-delà du soulagement à récupérer ma tête pré-confinement et l’immense plaisir de retrouver le personnel chaleureux de mon établissement préféré, le fait que nos visages étaient à moitié dissimulés a brouillé quelque peu le plaisir de nos retrouvailles.

Les sourires habituels, invisibles derrière les masques, ne laissaient interpréter que les regards et j’ai réalisé qu’ils ne suffisaient pas pour saisir toutes les nuances de nos conversations. De plus, on entendait mal à travers nos protections réciproques. Ces femmes, étaient-elles inquiètes de reprendre leur métier exigeant un contact rapproché avec la clientèle? Ou simplement contentes de retravailler? Avaient-elles été très éprouvées par les 6 semaines passées isolées en famille? Je suis sortie de là sans avoir bien compris.

Un article dans le China Morning Post aujourd’hui, aborde justement ce sujet, faisant remarquer que le fait de porter des masques nous prive d’indices visuels essentiels pour communiquer dont nous ne sommes même pas conscients – comme sourire, froncer les sourcils, bouger les lèvres ou faire une grimace. Et la parole, étouffée par ce recouvrement textile, n’est pas toujours compréhensible.

On a perdu nos repères. Le fameux adage, «souris et le monde sourit avec toi» ne veut plus rien dire. On peut toujours essayer de lire dans les yeux de son interlocuteur, pour distinguer l’agacement de la confusion, mais sans garantie d’avoir interpréter correctement. Il faudra apprendre à demander des explications.

Peut-être faut-il se tourner vers les femmes qui portent le niqab. Selon Anna Piela, qui étudie l’impact du genre sur les religions, les musulmanes voilées n’ont pas de problème pour se faire comprendre. Elles ont l’habitude de faire un effort supplémentaire, avec des gestes de la main, la parole et le langage corporel.

Mais c’est une autre population concernée en particulier qui demande toute notre considération, celle des sourds et des malentendants. Pour eux, le port du masque est un barrage à la communication tout court. C’est le sujet de ma prochaine chronique: Il faut un masque transparent pour les sourds et les malentendants.

 

Une «COVID-19 party» – pour s’infecter délibérément du virus

Chercher à s’infecter intentionnellement du Coronavirus n’est pas une bonne idée.

Le 25 mars dernier, le journal ultra-conservateur américain, The Federalist, a publié un article écrit par un ancien dermatologue, le Dr Douglas Perednia, préconisant que de jeunes Américains en bonne santé devraient s’infecter délibérément avec le Covid-19, dans le cadre d’une stratégie nationale pour arriver à une immunité collective: «Il est temps de sortir des sentiers battus et d’envisager sérieusement une approche quelque peu non conventionnelle: l’infection volontaire contrôlée».

Relayé sur Twitter auprès de leurs 1230’000 followers, le réseau social a immédiatement réagi en supprimant ce tweet, contraire aux recommandations des responsables de la santé publique pour lutter contre la propagation du virus.

«Covid-19 infection party»

Cet article a été publié le lendemain de la conférence de presse du gouverneur du Kentucky, Andy Beshear, qui avait déploré qu’un jeune avait été testé positif, après avoir participé à une «Covid-19 infection party», au mépris des directives de distanciation sociale.

Il existe des précédents historiques pour ce genre de comportement, explique The Daily dans un podcast passionnant lundi dernier. Par exemple, avant l’arrivée du vaccin contre la variole, des parents prélevaient du pus dans les ampoules des malades pour l’injecter dans leur propre enfant, espérant ainsi leur donner une forme plus bénigne de la maladie.

Encore aujourd’hui, les parents exposent leurs enfants à la varicelle, en organisant des rencontres avec des camarades de classe contagieux, pour affronter puis mettre cette maladie infantile aux manifestations moyenâgeuse derrière eux.

Les passeports d’immunité

L’inquiétude quant aux conséquences sur l’économie d’un éloignement social prolongé est légitime et les tests de détection des anticorps du Covid-19 – s’ils s’avèrent fiables – détermineront qui est déjà immunisé et qui ne l’est pas. Pour les distinguer les uns des autres, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni envisagent d’accorder des “passeports d’immunité” – attestant qu’une personne a déjà contracté le Covid-19 – ce qui lui permettrait de reprendre le travail, mais créant une société à deux vitesses.

Sept raisons pour ne pas choisir de s’infecter intentionnellement

Ainsi la possibilité que des individus envisagent sérieusement de s’infecter volontairement  pour retourner dans la vie active est redoutée par de nombreux experts. Dans un article du New York Times, intitulé : «S’il vous plaît, ne vous infectez pas intentionnellement. Signé, un épidémiologiste», le Dr Greta Bauer, professeur d’épidémiologie et de bio statistique à l’université Western de London, Ontario, évoque sept raisons évidentes pour ne pas choisir de s’infecter intentionnellement :

  1. L’immunité n’est pas garantie
  2. la réinfection est possible
  3. Le virus pourrait continuer à vivre en vous. Nous ne savons pas si les patients récupérés éliminent réellement le virus de leur corps.
  4. Même les jeunes peuvent être hospitalisés
  5. Les survivants pourraient subir des dommages à long terme. Nous ne comprenons pas encore pleinement les autres effets du Covid-19.
  6. Un cas “bénin” est loin d’être bénin
  7. Il n’y a pas de raccourci vers l’immunité

Facebook peut mieux faire

Les réseaux sociaux se sont tous engagés pour interdire la propagation de fausses informations sur le coronavirus. Dans le cas de l’article publié par The Federalist, Twitter a supprimer leur tweet – mais on le trouve toujours sur la page Facebook du journal.

 

 

Vous aussi, vous rêvez intensément pendant le confinement?

«Que signifie mon rêve» a toujours était une recherche très populaire sur Internet, mais ces dernières semaines, la question se pose de plus en plus fréquemment.

Sur Google, le nombre de requêtes «pourquoi je fais des rêves bizarres» a quadruplé et les mots-clés «rêves de Covid-19» et «rêves de coronavirus» se multiplient.

Ces souvenirs nocturnes tournent généralement autour d’une pénurie, de la peur d’être hospitalisé, de mourir ou de perdre un proche. Il y aussi beaucoup de rêves à caractère fantasque. Sur Twitter, le compte @WeDreamofCovid19 rassemble des témoignages de notre «inconscience collective»:

«J’ai rêvé que le confinement à Londres était prolongé d’un an. Je ne me suis jamais réveillé aussi triste de ma vie.»

«La nuit dernière, j’ai rêvé que j’avais besoin d’aller au magasin… J’y suis entré et j’ai soudain réalisé que je n’avais ni gants ni masque…»

«Cette nuit j’ai rêvé de zombies …»

La profusion des songes interpelle aussi les journalistes. Aux États-Unis, les animateurs des chaînes télé, interrogent leurs téléspectateurs et partagent leurs propres rêves sur Facebook. Comme Bill Ritter de ABC ou encore Chris Cuomo, de CNN, lui-même atteint par le Covid-19 et dont la convalescence depuis son domicile est documentée sur la chaîne. Il a raconté à l’antenne que dans l’un de ses rêves, son frère – l’actuel gouverneur de New York – dansait dans le salon familial vêtu d’une tenue de ballet.

Tous les expert s’accordent à le dire, le stress lié à aux conditions exceptionnelles que nous vivons, la diffusion en continue de nouvelles anxiogènes, l’enfermement et les changements dans nos habitudes de sommeil, entrainent une augmentation de rêves inhabituels et particulièrement vivaces.

Dans un article sur l’influence de la pandémie sur le sommeil, Le Monde révèle qu’Hervé Mazurel, historien et sociologue et la psychanalyste Elizabeth Serin, ont entrepris une «collecte des rêves de confinement». Une initiative qui sera modulée sur la base de données de DreamBank, de l’université de Santa Cruz en Californie, qui a rassemblé 22’000 rêves du monde entier. Nous sommes tous invités à participer au projet français en envoyant no propres récits oniriques par mail, à l’adresse [email protected]

 

Image: Wired

 

Le port de masque généralisé devrait-il s’appliquer aux enfants ?

Bien que les enfants sont moins touchés par l’épidémie du coronavirus que les adultes, avec la généralisation du port des masques par la population, devraient-ils eux aussi se couvrir le visage lorsqu’ils sortent ? 

Seules 2% des personnes infectées sont des enfants. «Il est plus probable que les enfants aient une sorte d’immunité à ce virus» ou développent des symptômes moins graves que les adultes, explique Andrew Freedman, expert en maladies infectieuses, à la BBC.

Néanmoins au 26 mars dernier, quelques cas de mineurs âgés entre 12 et 18 ans ont été rapportés en France, en Grande-Bretagne, en Belgique et au Portugal. Alors comme pour les adultes, il est logique de se poser la question si les enfants, ne devraient pas eux aussi porter un masque de protection.

Si cette pratique est très répandue en Asie à tous les âges, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de nombreux gouvernements ont insisté depuis la déclaration de la pandémie COVID-19, que les masque ne soient portés que par les soignants, un discours qui s’avère avoir été surtout politique pour faire face à la pénurie des stocks et le besoin vitale d’assurer une protection au personnel soignant et à tous les travailleurs en première ligne.

« Nous craignons que l’utilisation massive de masques médicaux par la population générale puisse aggraver la pénurie de ces masques spécialisés pour les personnes qui en ont le plus besoin », a déclaré encore récemment (le 6 avril) le Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Gheybresus, lors d’une conférence de presse virtuelle.

Pourtant depuis quinze jours, de nombreux États et des municipalités ont changé de discours, conseillant ou rendant obligatoire le port du masque – même en tissu – pour les sorties en public. C’est le cas pour l’Autriche, l’Allemagne, plusieurs villes en France, la République tchèque, l’Italie, la Slovénie, la Slovaquie et la Turquie.

Même aux États-Unis, le centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) a révisé ses directives, recommandant le port du masque généralisé, y compris pour les enfants âgés de plus de 2 ans – mais pas avant, la respiration au travers d’un masque étant plus difficile et dangereux pour eux.

En Thaïlande, la maternité de l’hôpital Praram à Bangkok va jusqu’à protéger les nouveaux nés. Des photos émouvantes publiées dans le journal The Independent ont fait le tour du monde, d’infirmières tenant des nourrissons dont les visages ont été recouverts par des écrans de protection faciale transparents.

Lire aussi: Le port de masque généralisé, avons-nous été trompés?

Pourquoi les dessins d’arc-en-ciel se multiplient aux fenêtres

Cette initiative qui a démarré en Italie se propage à travers le monde grâce aux réseaux sociaux et vient se rajouter aux applaudissements tous les soirs à 20 heures, pour saluer et remercier les travailleurs essentiels.  

Alors que la pandémie du COVID-19 nous oblige à demeurer à la maison, les enfants sont sollicités à dessiner un arc-en-ciel et le mettre à une fenêtre, visible aux passants.  

En cette période de confinement les citoyens offrent ainsi un message d’espoir que «tout ira bien», l’arc en ciel étant le symbole de la lumière qui vient après la pluie.

D’autres, à court de crayons de couleurs, font des collages ou empilent des livres aux couvertures multicolores (#BookRainbow) ou accrochent des ballons à leurs portes. Aux Etats-Unis, des façades entiers de bâtiments ont même été repeintes aux couleurs de l’arc en ciel et au Canada, des ponts ont été illuminés dans le même esprit.

Vous pouvez retrouver de nombreux dessins et photos sur Twitter et Instagram:

#cavabienaller

#toutirabien

#stayingsafe

#wewillgethroughthis

#rainbows

#windowrainbow

#RainbowTrail

#ChaseTheRainbow

 

 

L’OMS encourage le jeu avec #PlayApartTogether

DIGITALE ATTITUDE : L’Organisation mondiale de la santé (l’OMS) et l’industrie du jeu vidéo lancent une campagne #PlayApartTogether (jouez séparément mais ensemble) pour promouvoir la distance sociale.

Alors que le 25 mai dernier, l’addiction aux jeux vidéo numériques était classée officiellement comme une maladie mentale par l’OMS, aujourd’hui, cette dernière fait appel aux acteurs de cette industrie pour ralentir la propagation du COVID-19 en relayant ses directives.

Selon un membre de son conseil d’administration, Raymond Chambers, sur Twitter : «Nous sommes à un moment crucial qui définira l’issue de cette pandémie. Les entreprises de l’industrie des jeux ont un public mondial – nous encourageons tout le monde à #PlayApartTogether.»

Dix-huit sociétés, dont Activision Blizzard (Call of Duty, Candy Crush, World of Warcraft, Overwatch) et la plateforme de streaming Twitch (League of Legends, Grand Theft Auto, Minecraft) ont répondu présent pour faire passer le message de prévention au sein de leurs jeux et sur les réseaux sociaux.

Chaque titre place les différentes recommandations de l’OMS dans un contexte différent. Par exemple, dans le jeu Pirate Kings, les pirates se tiennent toujours à distance (sociale) et un rouleau de papier de toilette peut faire partie de leur butin. June’s Journey à son tour incite à prendre des pauses café et à se laver les mains, explique Laura Keren, vice-présidente du marketing de Playtika, dans le Jerusalem Post.

«Beaucoup de nos joueurs sont solitaires et le jeu en ligne leur donne une vie sociale, alors nous encourageons les défis par équipe avec des prix à la clé. Nous avons également intégré différentes mesures pour accroître l’interaction au cours des parties, en donnant des récompenses ou encore en attribuant des bonus.

En participant à la campagne #PlayApartTogether, les online gamers peuvent enfin s’adonner à leur passion en toute bonne conscience. Comme ils n’ont pas le droit de sortir, ils n’ont plus besoin de s’arracher à leur console pour mettre le nez dehors. En vérité, ils n’avaient pas attendu une bonne raison pour s’y atteler, car selon le Hollywood Reporter, le temps passé sur les jeux vidéo en ligne a augmenté de 75% dès le début de la quarantaine.