La réalité virtuelle fait d’abord penser à la science fiction et aux jeux vidéos, mais cette nouvelle technologie intéresse de près les journalistes et s’annonce comme un nouveau média à part entière. Elle permet de traiter l’actualité en téléportant (ou presque) le spectateur au coeur d’un événement, le sensibilisant à un niveau encore jamais égalé.
La réalité virtuelle se démocratise
La démocratisation de cette technologie, nous la devons à Google. En proposant un masque en carton baptisé «Google Cardboard» vendu à très bas prix (dès SFR 19 en Suisse), chacun peut tenter l’expérience de l’immersion totale dans une destination virtuelle. Il suffit de télécharger les applications «Vrse» et «Jaunt» et choisir une vidéo. Visionné sur son smartphone à travers le masque, le film en 3D offre un champ de vision à 360%. L’effet est vertigineux.
En visitant un camp de réfugiés dans le court métrage «Clouds over Sidra», en passant une journée au côté d’un fermier de l’Iowa confronté aux changements climatiques et économiques dans le documentaire «Harvest of Change» ou en se baladant avec Bill et Chelsea Clinton en Afrique pour découvrir leurs projets philanthropiques dans le film «Inside Impact», nous nous retrouvons dans des situations de proximité avec les protagonistes et à chaque fois, mieux aptes à comprendre réellement ce qu’ils vivent.
Le New York Times produit des documentaires en RV
Aujourd’hui, le New York Times a annoncé un partenariat avec Google pour envoyer un million de masques en carton à ses abonnés et le lancement prochain de leur nouvelle application, «NYT VR». Disponible en même temps que paraîtra un numéro spéciale du magazine le 7 novembre prochain, les lecteurs pourront dès lors s’immerser dans un documentaire intitulé «The Displaced».
Réalisé par Chris Milk, créateur de «Clouds over Sidra» et «Waves of Grace», le spectateur pourra suivre le quotidien de 3 enfants déplacés de leurs pays; du Soudan, de l’Ukraine et de la Syrie. Selon Jake Silverstein, rédacteur en chef du NY Times Magazine, «Nous souhaitons que nos lecteurs puissent vraiment comprendre ce que vivent ces enfants, comme s’ils se trouvaient à leurs côtés. Ce qui leur arrive est tellement éloigné de nos propres vies, nous pensons que c’est la meilleure manière de faire comprendre toute la portée de leur situation.»
La réalité virtuelle, un puissant vecteur d’empathie
Walk a mile in my shoes. Pouvoir se mettre à la place de l’autre et ressentir de l’empathie, c’est toute la promesse de la réalité virtuelle dans les reportages.