DIGITALE ATTITUDE: L’avenir de Facebook risque d’être compromis sous la présidence de Joe Biden.
Ce dernier, qui déplore depuis longtemps la montée de la désinformation, les discours de haine et l’extrémisme aux États-Unis, tient les réseaux sociaux responsables en partie et tout particulièrement Facebook.
Les démocrates reprochent au géant du Web le scandale de Cambridge Analytica qui a influencé le vote des électeurs en 2016 en faveur de Donald Trump. Ils sont furieux par les propos fallacieux et inflammatoires que Facebook a autorisés sur sa plateforme. Et Joe Biden a été touché personnellement, par une publicité mensongère affirmant qu’il avait «promis un milliard de dollars à l’Ukraine si elle limogeait le procureur enquêtant sur l’entreprise de son fils». Une publicité que Facebook a refusé de retirer.
Il est probable que le nouveau président des États-Unis va réviser l’article 230. Il s’agit d’un petit texte de loi crucial qui a empêché jusqu’à présent les réseaux sociaux d’être poursuivis pour les propos partagés par leurs utilisateurs.
Mark Zuckerberg doit encore faire face à des problèmes d’antitrust. Il est actuellement poursuivi par la FTC et une coalition de 46 États pour avoir illégalement maintenu sa position de monopole en rachetant la concurrence.
Un excellent article de la BBC rappelle que bien avant que n’éclate l’histoire de Cambridge Analytica, Zuckerberg avait le monde à ses pieds. A tel point qu’en 2017, il avait traversé le pays pour «parler aux américains de leur façon de vivre, de travailler et de penser».
Nombreux sont ceux qui ont vu le début d’une possible candidature à la présidence, ce qu’il a toujours nié. Un sujet sérieusement débattu dans la presse et avec raison, car rappelons que Zuckerberg tenait des notes manuscrites où il élaborait un plan pour «conquérir le monde».
Après un mouvement citoyen pour faire débaptiser un hôpital à San Francisco qui porte son nom, une révolte de ses employés pour sa tolérance envers Trump, un boycott de la part de ses plus grands annonceurs, puis Apple qui entrave sa pratique de récolte de données depuis ses applications, aujourd’hui, Zuckerberg se retrouve aliéné. «Il n’est plus le bienvenu à un cocktail», résume l’activiste antitrust Sarah Miller.
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