Alexa va deviner nos intentions

DIGITALE ATTITUDE : Une nouvelle mise à jour de l’enceinte connectée Echo d’Amazon, lui permet de «déduire» quelle sera la prochaine question que vous allez lui poser.

Par exemple, en sollicitant son logiciel vocal Alexa pour savoir combien de temps il faudra pour infuser un thé, elle répondra: «cinq minutes», puis initiera une suite à la conversation en demandant: «Voulez-vous que je règle une minuterie sur cinq minutes?»

L’assistant virtuel est doté de dizaines de milliers de fonctionnalités activées par la voix, les skills ou compétences, développées par Amazon ou des tiers, qui viennent enrichir ses connaissances. Selon le même principe que les applications que nous téléchargeons sur nos smartphones, nous permettent d’accéder à une grande richesse de contenu.

Interpeler Alexa pour commander une pizza, jouer de la musique, consulter son agenda ou écouter les infos, figurent parmi les compétences courantes. Mais aucune d’entre elles, jusqu’à présent, ne donnaient suite à une recherche en tentant de devancer notre prochaine question.

Selon les ingénieurs d’Alexa sur leur blog: «Cette amélioration apportée au logiciel est la poursuite de nos efforts pour que les échanges avec l’assistant virtuel soient le plus fluide possible». Discuter avec Alexa devrait donc être aussi naturel que de parler à un être humain, et permettre à la technologie d’anticiper la suite logique d’une requête, donnant lieu à un véritable dialogue.

L’entreprise appelle ce processus «déduire les objectifs latents des clients». Un système basé sur le deep learning qui analyse les précédentes demandes formulées par un très grand nombre d’utilisateurs. Pour le moment, cette nouvelle capacité n’est disponible qu’aux États-Unis et en anglais.

S’entretenir plus longuement avec Alexa pourrait être amusant, c’est d’ailleurs déjà le cas, car elle répond avec bienveillance et parfois même avec humour aux questions, mais cela pourrait aussi être agaçant, si on ne souhaite qu’une simple réponse.

Amazon a pour ambition d’intégrer Alexa dans presque tous les appareils électriques de la vie courante – téléviseurs, frigos,  grille-pain… afin de les contrôler par la voix. Pourvu qu’ils ne se mettent pas tous à nous interroger.

 

Sources : ZDnet, The Verge, Siècle Digitale

Les Tweets de Trump ne font plus la une des journaux

DIGITALE ATTITUDE : Lorsque Donald Trump quittera ses fonctions le 20 janvier prochain, le 45ème président des États-Unis passera la porte de la Maison Blanche avec son mégaphone à portée planétaire au bout des doigts. Avec près de 89 millions de followers sur son compte Twitter personnel @RealDonaldTrump, il gardera ainsi une voie de communication directe avec ses supporters.

Selon Timothy Naftali, un historien de l’Université de New York, dans le Washington Post : «Il risque en tant qu’ex-président, d’être une présence fondamentalement perturbatrice dans la vie politique américaine».

C’est probable, mais là où Trump risque d’être déçu, sera par le degré d’attention que lui porteront les médias. Déjà, dès l’annonce de la victoire de Joe Biden, des journalistes de renom des plus grandes chaînes de télévision ont déclaré avoir désactivé les notifications de ses Tweets sur leurs portables et ne relayent plus ses messages à l’antenne: «Le paysage politique actuel justifie des questions sérieuses par la presse à l’équipe de transition» a précisé Brian Stelter de CNN, et non à relayer les récits complotistes d’un président sortant.

Pendant son mandat, le compte personnel de Trump a bénéficié d’une exemption «d’intérêt public» qui a permis à ses tweets, même mensongers ou incitant à la violence, de rester en ligne – signalés tout au plus par un avertissement. Un traitement de faveur réservé aux dirigeants mondiaux en fonction – mais non aux simples citoyens lorsqu’ils n’occupent plus ces postes.

Donald Trump redeviendra donc un utilisateur comme tous les autres fin janvier. S’il est censuré ou expulsé, il pourra toujours ouvrir un compte sur Parler, le Twitter alternatif de l’extrême droite qui se présente comme un bastion de la liberté d’expression et qui est déjà fréquenté par ses deux fils Donald Jr et Eric, l’ex-conseiller à la Maison Blanche Steve Bannon, l’avocat Rudy Giuliani, l’animateur conservateur de Fox News, Sean Hannity et le chef d’InfoWars Alex Jones. Depuis les élections américaines Parler est devenue l’application la plus téléchargée du Apple Store et Google Play. Sur Facebook, plusieurs groupes aux milliers de membres ont appelé à un «Twexit» le 13 novembre, soit une sortie massive vers Parler.

 

L’OMS et Wikipédia s’allient contre l’«infodémie»

DIGITALE ATTITUDE : Dans un communiqué du 22 octobre, l’Organisation mondiale de la Santé (l’OMS) et la Fondation Wikimédia, l’organisme à but non lucratif qui administre Wikipédia, ont annoncé une collaboration visant à élargir l’accès du public aux informations les plus récentes sur le COVID-19.

Inquiète de ce qu’elle qualifie d’«infodémie» – les informations fausses ou trompeuses diffusées sur les réseaux sociaux et par les moteurs de recherche – l’institution spécialisée des Nations Unis estime que cette collaboration permettra de mettre à disposition des renseignements fiables sur la pandémie.

L’accord place une grande partie du matériel de l’OMS dans les «communs», la partie du site où les ressources peuvent être partagées, reproduites ou retraduites sans qu’il ne soit nécessaire de demander une autorisation – à condition que la source soit identifiée et qu’un lien vers l’original soit inclus.

Les textes de l’OMS sont traduits dans six langues officielles, qui ne comprennent pas par exemple le hindi ou le portugais, de sorte que des millions de personnes ne peuvent pas les lire. Les articles de Wikipédia, en revanche, sont traduits dans près de 200 langues.

Depuis son lancement en 2001, Wikipédia est devenu l’un des dix sites les plus consultés sur le Web, il est fréquemment sollicité pour des informations sur la santé.

Alors que Google propose des contenus personnalisés, Wikipédia s’est discrètement imposé comme une source d’informations pertinente. Derrière cet effort de qualité, une communauté de contributeurs s’évertue à fournir des données aussi impartiales et aussi justes que possible.

Le principe même de Wikipédia est que tout le monde peut devenir éditeur mais les contributeurs ne sont pas tous de bonne foi, de sorte que le site a la réputation d’être inexact. Une étiquette qui n’est plus tout à fait mérité, mais Wikipédia vous dira elle-même qu’elle n’est pas une source sûre pour cette même raison.

Un professeur qui étudie la désinformation a déclaré au Washington Post que Wikipédia est aujourd’hui «une lueur d’espoir dans une mer de pollution». Car chaque personne qui consulte une page Wikipédia, voit exactement la même information, et non pas une information qui correspond à son profil, générée par un algorithme.

Sources:

L’OMS, Forbes, New York Times, Vox Media