Messages éphémères et «mode disparition» pour WhatsApp, Instagram et Messenger

DIGITALE ATTITUDE : Les réseaux sociaux et les messageries offrent les uns après les autres la possibilité d’envoyer des messages éphémères qui s’effacent automatiquement au bout de quelques heures ou quelques jours.

Snapchat a été le premier en 2011 avec une application qui a permis le partage de photos puis de vidéos avec une autodestruction programmée – entre 1 et 10 secondes – dès qu’elles apparaissaient sur l’écran du destinataire. Aussitôt adoptée par les adolescents, la plateforme s’est distinguée pour avoir popularisé les sextos, ou l’envoi de photos et de textos à caractère sexuel.

Pour élargir son public, Snapchat a ensuite offert la possibilité de poster un contenu accessible à tous pendant 24 heures – c’est le modèle des stories que l’on retrouve désormais sur Instagram, Facebook, Messenger, YouTube, même sur le réseau social professionnel LinkedIn de Microsoft. Et il y a quinze jours, Twitter, le dernier arrivé, a annoncé le déploiement global de «Fleets», offrant la possibilité de publier des tweets furtifs, eux aussi limités à 24 heures.

Même sur WhatsApp, depuis le mois de novembre, on peut envoyer des messages qui disparaissent au bout de 7 jours.

«La plupart des messages que nous échangeons ne méritent pas d’être conservés pour l’éternité. Il n’est pas nécessaire d’en garder des traces», peut-on lire sur le blog de l’entreprise en guise d’explication.

Cette temporalité est la bienvenue pour nous libérer de notre empreinte numérique. Mais si les stories des applications du groupe Facebook ne sont plus visibles publiquement, elles n’ont pas forcément disparu pour autant. Elles sont sauvegardées par défaut dans les archives de nos smartphones et sur les serveurs du réseau social.

Quant à Snapchat, plus respectueux de notre vie privée, les enregistrements des stories doivent être activés par l’utilisateur et ne sont pas conservés au-delà de 30 jours.

Après l’option éphémère pour nos échanges proposée par WhatsApp, Facebook a commencé à dérouler un «mode disparition» («Vanish Mode») pour Messenger et la messagerie d’Instagram. Sont-ils eux aussi sauvegardés sur les serveurs de l’entreprise comme les stories? Apparemment pas: «Une fois qu’un message a été livré, il ne réside plus sur nos serveurs».

Pourquoi tant d’animosité entre Facebook et Apple?

DIGITALE ATTITUDE : Les rivalités entre entreprises ont généralement une chose en commun, ils vendent des produits similaires. C’est le cas pour Nike et Adidas, UPS et Fedex.

C’est pourquoi la querelle entre Facebook et Apple est si singulière car ils ne sont pas concurrents.

Pour simplifier, Facebook vend les données de ses usagers à des fins publicitaires, tandis qu’Apple vend des appareils électroniques.

Mais ce qui est encore plus étrange dans leur discorde, c’est leur co-dépendance. Pouvoir consulter WhatsApp et Instagram sur un produit Apple contribue à la popularité de ce dernier. Il serait logique que les deux sociétés entretiennent de bons rapports, mais il n’en est rien.

Les relations se sont détériorées en janvier 2019, raconte The Telegraph, lorsque les 35000 employés de Facebook se sont réveillés un matin pour découvrir que toutes les applications développées pour le fonctionnement interne de l’entreprise ne marchaient plus: Leurs agendas, messageries, l’horaire des navettes et même les menus de la cantine étaient devenus inaccessibles. Et le développement de nouveaux produits a dû stopper net, les versions de test ne pouvant plus être mises à l’épreuve.

Apple, révolté par la révélation que Facebook avait payé des mineurs pour installer un VPN permettant d’aspirer leurs données, avait révoqué la veille au soir, les autorisations qui permettaient aux applications IOS du réseau social de fonctionner.

Puis, avec une nouvelle riposte prévue en début année, Apple annonce l’introduction de la fonctionnalité «App Tracking Transparency (ATT)», qui obligera les applications mobiles à demander aux usagers leur permission avant de les suivre à la trace, gênant ainsi la récolte des données et le placement d’annonces personnalisées. Une démarche qui ferait baisser les revenus de Facebook de 50%.

La marque à la pomme reste déterminée à contrer le réseau social. ATT est prévu pour début 2021 lors d’un prochaine mise à jour du système d’exploitation mobile IOS.

Dès 2010, Steve Jobs, avait mis en garde Mark Zuckerberg contre la violation de la vie privée et 10 ans plus tard, son successeur Tim Cook, fait en sorte que Facebook ne puisse plus continuer à monétiser les données personnelles de ses abonnés sans leur consentement.

 

Sources: BBC / TechCrunch / The Telegraph