Équipés d’une minicaméra, des stylos connectés filment l’écriture des enfants chinois en temps réel et permettent aux enseignants d’évaluer leur travail.
Pour le ministre de l’Éducation du pays, ce nouveau système de technosurveillance dans les établissements primaires et secondaires, devrait faciliter la «gestion des devoirs».
On connaissait déjà les bandeaux capteurs d’ondes cérébrales pour mesurer le niveau de concentration des collégiens, les caméras reliées à des logiciels de reconnaissance faciale pour identifier leur niveau d’attention, les puces électroniques intégrées dans les uniformes pour traquer leurs déplacements, mais pour les médias et citoyens chinois, cette dernière mesure va trop loin. «Aucun enfant ne veut être épié pendant qu’il étudie», a déploré le journal Chengdu Shangbao. Et sur le réseau social Weibo, un internaute a fulminé, en comparant le stylo aux bracelets électroniques réservés aux criminels.
Aux États-Unis, le temps passé aux toilettes est compté
La Chine n’est pas le seul pays qui surveille ses élèves. Aux États-Unis, les ordinateurs mis à la disposition des écoliers par les établissements scolaires sont en général livrés avec des logiciels de gestion de classe. Ils permettent aux enseignants de distribuer devoirs et examens, noter les copies et partager du contenu. Ils comptabilisent les absences, mesurent les progrès d’un collégien ou la vitesse à laquelle il exécute une tâche. Mais ils examinent aussi son activité en ligne et qualifient sa conduite – dressant un bilan qui se partage ouvertement entre éducateurs et parents. Les administrateurs des écoles tentent de détecter tout comportement suspect pour se prémunir d’une fusillade ou détecter une envie de suicide.
Récemment, un système baptisé e-HallPass a été installé sur des centaines d’ordinateurs dans des écoles américaines. Les élèves sont obligés de l’activer pour obtenir une permission pour sortir de la classe. Le logiciel transmet à la direction en direct, la durée de leur absence, y compris le temps passé aux toilettes, embarrassant les collégiens qui ont lancé des pétitions en ligne pour le faire supprimer.
En Suisse, les écoliers sont pistés sur le chemin de l’école
Selon un reportage de la RTS, pour assurer la sécurité des enfants dans le canton de Vaud, un logiciel installé sur les tablettes des chauffeurs d’Écublens, leur permet de valider l’entrée et la sortie des élèves du bus. Les parents peuvent suivre en temps réel, le trajet de leur progéniture sur leur smartphone.
Et à Bourg-en-Lavaux, un autre système de traçage qui ne devrait heurter personne quand à la protection des données, a été mis en place pour les petits, âgés entre 4 et 6 ans. Un badge lié individuellement à chaque écolier est placé dans leur sautoir jaune de sécurité du TCS. Il fonctionne uniquement quand celui-ci entre ou sort du bus. Ainsi s’il descend au mauvais arrêt, le transporteur peut renseigner l’école ou les parents.
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Sources : Courrier International / Time News