Les smartphones sont-ils un substitut à la drogue pour les ados?

En 2000, les scientifiques se demandaient si la diminution du tabagisme chez les jeunes était attribuable aux téléphones mobiles, car tout comme la cigarette, il facilite le lien social et donne une contenance aux timides.
 
A l’époque, on ne parlait pas d’addiction aux portables pour expliquer pourquoi les jeunes fumaient moins, les premiers modèles étant bien moins engageants que les smartphones d’aujourd’hui. On attribuait plutôt cette baisse à des raisons économiques, les adolescents n’ayant pas assez d’argent de poche pour fumer ET téléphoner.  
 
En 2017, rapporte le New York Times, les chercheurs ne comprennent toujours pas pourquoi la vente de cigarettes et la consommation de l’ensemble des drogues psychoactives continue de chuter, atteignant son niveau le plus bas depuis 40 ans.
 
Serait-ce dû à la baisse de la consommation du tabac, la cigarette étant considérée comme la porte d’entrée à la drogue? Ou les campagnes de sensibilisation auraient-elles finalement portées leurs fruits? Ou encore les adolescents sont-ils moins tentés par les substances parce qu’ils sont constamment stimulés et divertis par les réseaux sociaux et autres fonctionnalités de leurs smartphones?
 
Ce dernier point mérite d’être exploré disent les scientifiques, parce que leur utilisation et celle des tablettes a explosé au cours de la période où la consommation de substances a diminué. 
 
«Cette corrélation ne prouve pas pour autant qu’un phénomène est à l’origine de l’autre,» insiste James Anthony, professeur à l’Université de l’Etat du Michigan, «pourtant, il faudrait être idiot pour ne pas y songer» a-t-il rajouté.
 
Les théories sur l’addiction aux smartphones se basent sur des études qui ont démontré que consulter son téléphone, déclenche une sécrétion de dopamine dans le cerveau, provoquant un sentiment de récompense et de plaisir, tout comme la drogue. Mais il en va de même pour un bon repas, un acte sexuel ou un film.
 
Avant de s’alarmer, il faut se rappeler que l’addiction aux écrans ne figure toujours pas dans les ouvrages de référence en psychiatrie. Les chercheurs en sont encore à leurs premiers balbutiements pour tenter de comprendre comment les smartphones agissent sur le cerveau.