Netflix s’offre une salle de cinéma à Manhattan

DIGITALE ATTITUDE : C’est le monde à l’envers. Netflix, le géant du streaming, qui nous a habitué à voir des films depuis le confort de nos canapés, s’offre une salle de cinéma.

Une annonce qui rappelle le jour ou Amazon, le site de e-commerce par excellence et grand responsable de la fermeture de nombreuses librairies, a ébranlé le monde de l’édition en ouvrant son premier point de vente en «brick et mortier» à Seattle.

Avec la reprise de cette salle mythique au cœur de Manhattan, le Paris Theatre, située entre la cinquième avenue et le Plaza Hotel, Netflix compte projeter ses films originaux et organiser des événements tapis rouge pour ses avant-premières.

Il s’agit du seul cinéma de la ville de New York à n’avoir pas été transformé en un centre multiplex. Fermé en août dernier après avoir été inauguré il y a 70 ans par Marlene Dietrich, les films étrangers à l’affiche étaient fréquentés par des cinéphiles.

Mais au-delà du cachet qui accompagne la sortie d’un film sur grand écran, sa projection dans une salle de cinéma est une condition pour se qualifier pour une nomination aux Oscars. C’est la raison pour laquelle quelques grands titres produit par Netflix ont été diffusés dans des théâtres à Los Angeles et ailleurs et que le film Mexicain Roma, a pu remporter 3 statuettes en 2019.

Alors afin de continuer à attirer les grands réalisateurs comme Alfonso Cuarón et Martin Scorsese, il faut que les films réalisés par Netflix, aient droit à la même reconnaissance et aux mêmes récompenses que les films issus d’autres studios.

Pourtant, à l’heure actuelle, les films de Netflix ne sont pas éligibles pour la Palme d’Or, car selon le règlement du festival révisé en 2018 – qui semble expressément destiné à pénaliser le géant américain – «les films en compétition devront avoir une sortie en salle en France, et décaler toute diffusion sur leur site de trois ans.» Des restrictions extrémistes qui devront bien être levées un jour si Cannes tient à rester pertinent comme vitrine internationale du septième art.

En attendant, rappelons que Netflix est toujours le premier service de vidéo à la demande avec 158 millions d’abonnés dans plus de 190 pays et que sa plateforme consomme 15% de toute la bande passante Internet au niveau mondial.

 

L’IA qui permet d’insérer des pubs virtuelles dans les films

DIGITALE ATTITUDE : La publicité devient virtuelle avec le placement de visuels ou d’objets après le tournage.

Le placement de produits dans les films, séries télé, clips musicaux, jeux vidéo et plus récemment dans le e-sport, fait partie intégrante de la stratégie marketing de nombreuses marques. Des partenariats très appréciés par les réalisateurs car ils leur permettent d’amortir en partie leurs frais de production.

Mais aujourd’hui, les studios comme NBC Universal, 20th Century Fox et la chaîne TF1 commencent à utiliser l’intelligence artificielle pour insérer numériquement, des produits virtuels ou des visuels dans des films et des sériées télé, une fois le tournage terminé et le montage accompli.

Le «in-vidéo advertising» est possible grâce à une intelligence artificielle développée par une start-up britannique, Mirriad, qui analyse le scénario et les décors de chaque scène, pour faire l’inventaire de toutes les surfaces potentielles où intégrer judicieusement un produit, une affiche ou un logo.

Par exemple, technologie a été utilisée pour insérer l’affiche virtuelle d’une voiture SEAT dans des épisodes de la saga Demain Nous Appartient, diffusés sur TF1: Elle apparaît un grand format sur un mur en ville, en plus petit sur la couverture d’un magazine posé sur un coin de table, ou encore en fond d’écran sur un ordinateur comme ici, dans cette scène de bureau dans un commissariat. Il peut encore s’agir d’un produit en trois dimensions, comme une boisson connue, ajoutés à l’image en réalité augmentée.

Dans un partenariat avec Tencent Video, une plateforme de vidéo à la demande chinoise aux 900 millions d’utilisateurs, Mirriad envisage d’aller encore plus loin, en produisant plusieurs versions de chaque spot virtuel, pour cibler les téléspectateurs selon leurs profils. Une fonctionnalité qui existerait déjà, mais qui n’a pas encore été testée commercialement.

L’insertion publicitaire en post production exige cependant de prendre certaines précautions, souligne le journal New Scientist. Pour ne pas tromper les téléspectateurs, ces derniers devront être avisés que des produits virtuels ont été placés dans un film, les annonceurs devront faire attention de respecter les contrats non concurrentiels des acteurs et avant tout, ils devront obtenir l’accord des réalisateurs pour altérer ainsi leur ancien contenu.

Les tweets de Trump sous la loupe

DIGITALE ATTITUDE : Dans une dissertation intitulée «Comment Trump a refaçonné la présidence en plus de 11 000 tweets», le New York Times a décortiqué comment le 45ème président des États-Unis a exploité cette plateforme pour exercer son pouvoir.

Avant même d’avoir prêté serment, à 4 heures 31 du matin le jour de son inauguration le 20 janvier 2017, Donald J. Trump a envoyé son premier tweet présidentiel aux américains:

«Tout commence aujourd’hui! Je vous retrouve à 11 heures pour la cérémonie d’investiture. LE MOUVEMENT CONTINUE – LE TRAVAIL COMMENCE!»

Depuis, il a tweeté depuis la Maison Blanche dans un flux quasi continu.

Sur les plus de 11000 tweets qu’il a envoyé depuis son entrée en fonction pour essentiellement provoquer et faire diversion, 5889 ont été des attaques personnelles contre des cibles variées: émissions de télévision, la ville de Baltimore, Jeff Bezos, ou encore des membres de son propre gouvernement tombés en disgrâce.

Trump s’est vanté à 183 reprises de la taille des foules, il a attaqué 570 fois les immigrants, loué 132 fois des dictateurs, qualifié les médias d’ennemis du peuple 36 fois et à 16 reprises, a tweeté qu’il était «le président préféré de tous».

Sad!

Les fautes d’orthographe, l’utilisation abusive de majuscules et d’adjectifs (perfect, fantastic, tremendous, sad!) et de surnoms méprisants envers ses opposants, seraient tous des gages d’authenticité.

Selon le Times, le président rédige ses tweets le plus souvent entre 6 et 10 heures du matin depuis sa résidence, devant Fox News. Un mode de communication qui lui permet de s’adresser directement à la terre entière en contournant la presse, où ce qu’il appelle plus communément les «fake news».

En incitant à la haine et à la violence, il a violé à maintes reprises les conditions d’utilisation du réseau social, alors ce dernier a modifié ses statuts pour ne pas devoir censurer un chef d’État, au nom de l’intérêt public.

La liberté d’expression est inscrite dans la Constitution, alors un mégaphone a portée planétaire, accordé à un mégalomane narcissique pour dénigrer ses opposants, diffuser mensonges et contre-vérités est la nouvelle norme. Pourtant, si Twitter avait tiré la prise sur @realDonaldTrump, l’Amérique serait bien moins divisée aujourd’hui.

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Votre cerveau n’a pas été piraté

DIGITALE ATTITUDE : Vous avez toujours les yeux rivés sur votre smartphone? Arrêter de blâmer la technologie, vous êtes seuls responsables. Tel est le nouveau courant de pensée émanant de la Silicon Valley, qui vient se substituer aux discours sur le piratage de nos cerveaux.

Dans son bestseller Hooked: Comment créer un produit ou un service qui ancre des habitudes, publié en 2014, Nir Eyal avait expliqué comment la technologie persuasive avait été sciemment conçue pour nous rendre dépendants aux sites et réseaux sociaux. Mais voilà que le spécialiste du comportement retourne sa veste en affirmant que si nous sommes accro à nos écrans, c’est principalement de notre faute.

Le vrai problème c’est nous 

Le problème, explique-t-il, dans Forbes et le New York Times, n’est pas la technologie, mais notre désir d’échapper aux tracas du quotidien et si nous consultons aussi souvent nos appareils, c’est parce que nous sommes incapables d’être seuls. Le vrai problème c’est nous. Il pense que la capacité de gérer le temps d’écran sera «la compétence la plus prisée du siècle, parce que dans les années à venir, avec la réalité augmentée et la réalité virtuelle, les possibilités pour se distraire s’amplifieront.»

C’est le thème de son nouveau livre, Indistractable: Comment contrôler votre attention et choisir votre vie. Tout en reconnaissant que le divertissement est à portée de main, Eyal affirme que nous ne sommes pas impuissants pour autant.

La gestion du temps

Il donne des tuyaux pour mieux gérer son temps grâce aux applications de timeboxing comme Clockify et FocusList, qui permettent d’organiser sa journée minutieusement et attribuer à chaque tâche une durée déterminée, ou encore la plateforme de co-working virtuelle Focusmate, pour lutter contre la procrastination. A une heure convenue, vous passez 50 minutes à travailler en session vidéo avec un étranger, en gardant un oeil l’un sur l’autre.

L«économie de l’attention ne fait plus rêver», peut-on lire encore dans le journal Slate et les sociétés technologiques comme Apple et Google, à leur tour, développent des applications pour nous permettre de changer de comportement, comme celles qui nous confrontent aux nombres d’heures passé chaque jour sur nos smartphones, ou celles expérimentales et open source, conçues expressément pour «le bien-être numérique», comme le téléphone en papier à imprimer chez soi (The Paper Phone project).

Même BJ Fogg, qui dirigeait le Persuasive Tech Lab à Stanford, l’a rebaptisé Behavior Design Lab, où il enseigne dorénavant des méthodes pour être plus efficace dans la gestion de projets. Son nouveau titre intitulé Tiny Habits: Les petits changement qui changent tout, qui paraîtra en décembre, est un guide pour changer ses habitudes numériques.

Dans un tweet du 11 septembre dernier, Fogg prédit l’émergence d’un mouvement post numérique en 2020, «lorsque nous commenceront à réaliser que le fait d’être enchaîné à notre smartphone est le marqueur social d’un statut inférieur, comme fumer des cigarettes.»

Le nouveau fossé numérique

Une tendance déjà relevé en mars dernier par Nellie Bowles dans le New York Times, où elle avait fait remarquer que «pouvoir se passer de son téléphone, quitter les réseaux sociaux et ne pas répondre aux courriels dans l’immédiat sont les signes extérieurs d’une classe évoluée.»

 

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Après le partage des biens, le partage d’expériences

DIGITALE ECONOMIE: L’économie collaborative appelée aussi économie de partage n’est plus un effet de mode, elle est devenue depuis quelques années une activité économique à part entière qui se développe dans tous les secteurs d’activité et connait un succès planétaire.

Où que vous soyez, vous pouvez monétiser non seulement votre appartement (Airbnb), mais votre voiture (Uber), votre bateau (Boatsetter), votre jardin (Gamping), votre piscine (Swimply), votre bureau (Sharedesk), votre garage – pour un parking ou en guise d’entrepôt (Spacer), votre garderobe (Nu Wardrobe), votre lit (ShareBed) et même votre salle de bains (Wateroom) – pour permettre à de parfaits inconnus de venir s’y doucher.

Le modèle, popularisé par Airbnb depuis 2008 a su capter l’intérêt des particuliers en transforment leurs actifs sous-utilisés en une source de revenus. Et si ces échanges peuvent se concrétiser, c’est grâce aux plateformes numériques qui les font connaître sur le Web et les applications mobiles qui facilitent les transactions.

En aucun cas, il n’y a une obligation pour les hôtes de passer du temps avec leurs invités, mais beaucoup le font – ce qui a son tour a donné naissance à une nouvelle forme de sous location: le partage d’expériences, toujours grâce à AirbnB, qui en 2016, a lancé une plateforme baptisée «Expériences».

Les «expériences» se décrivent comme des activités créées et animées par les hôtes, qui proposent aux voyageurs une immersion dans leur univers ou de partager leur passion «quels que soient les centres d’intérêt ou le niveau de compétences: du simple atelier à un long trek», peut-on lire sur le site airbnb.fr/ host/experiences. A titre d’exemple, en Suisse, on peut réserver une expérience pour rouler à Zürich à vélo, survolez Lucerne en parapente, explorer les espaces souterrains de Berlin, faire de la raquette dans l’Arctique ou apprendre à faire une cuisine végétalienne sans gluten à Florence.

Les Expériences d’Airbnb continuent de s’étendre dans de nouveaux pays. On en dénombre 4000 à l’heure actuelle dans 50 villes à travers le monde.

D’après un article dans le magazine économique Forbes, l’économie de partage devrait passer de 15 milliards de dollars en 2014 à 335 milliards de dollars en 2025.

AppleTV+, le service de streaming vidéo, a débarqué en Suisse

L’Application Apple TV+ est disponible depuis le 1er novembre, sur iPhone, iPad, iPod touch, Mac et Apple TV.

L’essai est gratuit pour une durée de 6 jours, puis un tarif mensuel de SFR 6 est prélevé sur votre carte de crédit de manière automatisée.

Coté pratique, pour visionner les films et les séries sur son Mac, il faut avoir installé le nouveau système d’exploitation macOS Catalina. Pour savoir si vos appareils et téléviseurs sont compatibles avec cette nouvelle application, consultez la liste ici.

Une série originale en 10 épisodes (dont 3 sont disponibles pour le moment) sur un journal télévisé du matin, «The Morning Show», avec Jennifer Aniston, Reese Witherspoon et Steve Carell, est le fer de lance de cette plateforme, disponible en 6 langues (anglais, français, allemand, italien, portugais et japonais) avec une trentaine de langues en option pour les sous-titres.

Il y a encore sept autres films originaux dont un dessin animé pour les enfants.

AppleTV+ est encore à des années lumières de la richesse de l’offre sur Netflix, mais c’est un début. Et nous avons un long weekend de pluie devant nous pour y jeter un coup d’oeil.