Instagram: Cessez d’essayer d’être TikTok!

Vous aussi vous êtes agacés de voir défiler sur votre fil Instagram, des photos et des vidéos de personnes que vous ne connaissez pas et des contenus non pertinents?   

Alors vous n’êtes pas seuls. Cette semaine les femmes les plus suivies sur Instagram, Kim Kardashian et Kylie Jenner ont appelé le réseau à «redevenir Instagram» et à «cesser d’essayer d’être TikTok» en partageant (et non pas en lançant) une pétition sur change.org.

«Il n’est pas normal de modifier l’algorithme en obligeant ceux qui gagnent leur vie sur la plateforme à tout changer pour l’accommoder. Écoutez la communauté. Prenez nos demandes en considération!»

Adam Mosseri, le responsable de l’application a immédiatement réagit, Jenner a déjà fait baisser l’action Snap à elle seule en 2018 après un tweet mentionnant qu’elle ne consultait plus Snapchat.

Mais Mosseri, ne faisant aucune concession, prévient qu’Instagram va devenir à terme une plateforme vidéo, les utilisateurs ayant plus de vues avec leurs stories qu’avec leurs photos.

En perte de vitesse dû au succès fulgurant de TikTok, Mark Zuckerberg et son équipe ne semblent pas vouloir changer de cap dans leur course poursuite du réseau social chinois qui les devance sur le marché de la vidéo courte.

Lors de la conférence téléphonique sur les résultats trimestriels de Meta, Mark Zuckerberg a abordé la rébellion des utilisateurs autour des recommandations algorithmiques sur Instagram en s’enferrant:

«Les flux sociaux seront de plus en plus dirigés par une IA qui recommandera du contenu», a-t-il déclaré.

Zuckerberg a précisé qu’à l’heure actuelle, plus de 15 % du contenu des flux Instagram sont servis par l’IA de Meta. «Nous nous attendons à ce que ces chiffres doublent d’ici la fin de l’année prochaine».

Cela signifie que plus de 30 % de nos fils d’actualité sur Instagram et Facebook seront remplis de contenu que nous n’avons pas demandé à suivre.

Comment faire pour voir uniquement ses amis sur Insta 

Heureusement, vous pouvez choisir de voir sur votre page, uniquement les personnes que vous suivez en appuyant sur le logo Instagram dans le coin supérieur gauche de votre écran, puis en cliquant sur Suivre. Ce qui est agaçant, c’est que cette option n’est pas proposée par défaut et vous verrez toujours d’innombrables contenus sponsorisés.

Mise à jour le 29.07.22 : Meta annonce faire quelques concessions en réduisant temporairement le nombre de recommandations par l’algorithme et  met en pause son projet de déployer les vidéos en plein écran.

Sources : TechCrunch / The Verge / The Guardian

DALL·E 2 s’ouvre au public

L’époustouflant outil d’Intelligence artificielle DALL·E 2, capable de générer des images à partir d’un simple texte descriptif s’ouvre au public.

Lorsque le laboratoire de recherche de la Silicon Valley OpenAI a dévoilé DALL·E au début de l’année, il a ébloui l’internet.

Cet outil est considéré comme l’un des systèmes d’intelligence artificielle le plus avancé au monde pour la création d’images.

Lire aussi : DALL·E 2, l’IA qui génère des images d’après votre imaginaire

D’abord utilisé que par un groupe de testeurs approuvés – principalement des chercheurs, des universitaires, des journalistes et des artistes, la société a annoncé qu’elle laisserait entrer jusqu’à un million de personnes en transformant l’IA en un service payant.

La génération d’une image à l’aide de la plateforme est si gourmande en énergie que les responsables de la société craignent que ses serveurs  s’écroulent si trop de personnes tentent de l’utiliser en même temps.

OpenAI permettra aux utilisateurs de créer gratuitement 50 images au cours de leur premier mois. Après cela, ils pourront en créer 15 par mois et les utiliser dans des projets commerciaux.

L’engouement a également donné naissance à une imitation gratuite, DALL·E mini. Ses rendus, bien que beaucoup moins impressionnants, ont contribué à faire de la génération d’images par l’IA un véritable passe-temps que certains publient sur Twitter @Dalle·E Mini. Récemment, DALL·E mini a changé son nom en Craiyon pour éviter toute confusion. Il n’est pas affilié à OpenAI.

Joanne Jang, chef de produit de DALL·E 2, explique que la société continue d’affiner ses règles d’utilisation. Elles interdisent désormais ce à quoi on pourrait s’attendre: la création de contenu violent, pornographique et haineux. Elles interdisent également les images représentant des urnes de vote et des manifestations, ou toute image qui «peut être utilisée pour influencer le processus politique ou faire campagne».

DALL·E 2 interdit également les représentations de personnes réelles, et il prévoit d’établir d’autres garde-fous à mesure que ses chercheurs apprennent comment les utilisateurs interagissent avec le système.

La plateforme ne produira rien si la description d’une image enfreint ses règles. Au lieu de cela, elle avertira les utilisateurs que leurs comptes pourraient être suspendus si cela devait se reproduire.

Sources : npr / MIT Technology Review

 

En Chine, une IA évalue la loyauté des membres du Parti

Des chercheurs chinois affirment avoir mis au point une intelligence artificielle capable, selon eux, de lire dans l’esprit des membres du Parti communiste et de les rendre plus réceptifs à «l’éducation de la pensée».

Selon le quotidien britannique The Times, leur système de reconnaissance faciale peut déchiffrer les expressions du visage et les ondes cérébrales pour analyser le degré d’attention d’un membre à la «pensée politique» – afin de «renforcer sa confiance et sa détermination à être reconnaissant envers le parti, à écouter le parti et à suivre le parti».

Le gouvernement chinois l’a déjà expérimenté sur les Ouïghours dans des stations de police du Xinjiang pour détecter leurs émotions (la terreur?) ou encore dans un lycée de la ville de Hangzhou pour évaluer l’attention des élèves en classe.

Pour Hung Ching-fu, professeur de sciences politiques à l’université nationale Cheng Kung, dont les propos ont été recueillis par la station de radio américaine VOA, le parti communiste abuse des avancées technologiques pour servir ses propres intérêts politiques: «La Chine est passée de la reconnaissance faciale pour identifier des individus à une intelligence artificielle qui tente maintenant de lire dans leurs pensées».

Le risque d’une IA-tocratie

Selon une étude réalisée par des professeurs de MIT, London School of Economics, Stanford et Harvard, l’innovation dans les technologies de l’IA est encouragée en Chine pour développer une autocratie moderne – une soi-disant IA-tocratie – qui pourrait être exportée hors du pays et venir en aide à d’autres gouvernements répressifs.

Lire aussi :
La reconnaissance des émotions par l’IA, une pseudo-science?

Mais y a-t-il vraiment quelque chose à craindre? Les modèles d’IA capable de reconnaître les expressions faciales soulèvent de nombreuses questions et sont qualifiés de pseudo-science par un grand nombre d’experts. Souvenez-vous de l’annonce sur un algorithme capable de déceler l’orientation sexuelle d’une personne d’après ses expressions. Et celle qui suggérait qu’un prénom pouvait se deviner d’après les traits d’un visage.

Malgré un scepticisme ambiant, les annonces sur leur efficacité se multiplient aux Etats-Unis et en Chine – revendiquant des taux de réussite allant jusqu’à 72,4%. Il faut dire que le marché est juteux. Un secteur évalué à plusieurs milliards de dollars, la reconnaissance des émotions se déploie dans une multitude de domaines: de l’évaluation des candidats à l’emploi, aux études marketing, aux contrôles de sécurité dans les aéroports.

Le futuriste Tristan Green dans le journal The Next Web, n’y croit toujours pas: «Vous ne pouvez pas apprendre à une IA à identifier la sexualité, la politique, la religion, les émotions ou toute autre qualité non intrinsèque d’un être humain à partir de son visage. Par contre ce que vous pouvez faire, c’est un tour de passe-passe avec un algorithme prédictif dans l’espoir d’exploiter l’ignorance humaine».

Liens : The Times / VOA / The Next Web

 

Après la réalité augmentée, voici la réalité parallèle

Imaginez un aéroport où chacun verra sur le panneau d’affichage des départs, uniquement les informations concernant son propre vol. 

Cette technologie dite de «réalité parallèle» a fait ses débuts au CES en 2020 et depuis fin juin, a été introduite à l’aéroport métropolitain de Détroit par la compagnie Delta Air Lines.

La technologie est activée une fois que le voyageur a scanné sa carte d’embarquement ou par la reconnaissance faciale s’il est inscrit au programme Delta Digital Identity. Il est alors identifié par le panneau doté d’une caméra, qui affiche son nom, son statut de voyageur, la porte d’embarquement, le numéro du vol, l’heure de décollage, le tapis des bagages…

La réalité parallèle peut montrer des informations différentes à 100 voyageurs au maximum se trouvant devant un même tableau.

L’écran est composé de pixels qui peuvent projeter des millions de rayons lumineux dans différentes directions. Les systèmes d’identification numériques tels que la reconnaissance faciale associent ensuite ces rayons à une personne spécifique.

«Si cette nouvelle technologie peut permettre de trouver plus rapidement et plus facilement les informations sur les portes d’embarquement, au-delà d’épater nos clients avec ce qui semble être un tour de magie, nous résolvons un vrai problème», explique un vice-président de la compagnie aérienne.

La réalité parallèle a été développée par Misapplied Sciences, une startup fondée par des chercheurs anciennement chez Microsoft et Walt Disney Imagineering. Selon Albert Ng, leur PDG: «Nous sommes très enthousiastes à l’idée d’introduire ce système dans d’autres lieux, comme les magasins, les stades sportifs ou d’autres espaces dédiés au divertissement – partout où de nombreuses personnes peuvent vivre des expériences personnalisées dans un environnement public partagé».

Sources : Techcrunch / GeekWire / QZ / Delta News